Lundi 05 Novembre 

Libertés perdues, libertés maintenues, libertés menacées, libertés reconquises, libertés à gagner…. La question de la liberté interroge de multiplesmanières la personne alcoolique. 

Nous pourrions dire que la liberté est notre bien le plus précieux. Notons que c’est la dernière question posée lors de la récente conférence sur les croyances et la spiritualité. Je ne me souviens plus de la réponse, probablement paradoxale, que j’ai pu faire. Le fait est que je considère que nos libertés sont constamment restreintes par la réalité de nos dépendances,  notamment affectives, de nos contraintes et de nos limites. J’ai peut-être ajouté qu’à l’ère de la bureaucratie numérique, de la communication permanente et de la mainmise de la finance sur nos vies, j’avais l’impression d’avancer dans un environnement de servitude croissante. Peut-être même ai-je murmuré que l’effondrement de l’éthique et de la spiritualité, telle que je les conçois, réduisait l’essence même du sentiment de liberté puisqu’il est clair que, depuis un très grand moment,l’Avoir, la Consommation et le paraitre sont devenus les valeurs dominantes.

Quoi qu’il en soit, comment se déclinent les libertés à la période de l’alcool, à celle du « sans alcool » et à celle du « hors alcool » ? Je vous laisse l’initiative de vos réponses.

Pour l’essentiel, à la période de l’alcool, la liberté principale semble se situer dans la possibilité de se nuire et de créer des difficultés et des souffrances à son entourage. Il ne s’agit donc pas de liberté, au sens propre du terme. La liberté se situerait plutôt en amont à la période de l’éducation et du développement de l’esprit critique, dimensions négligées par l’hypermodernité. 

La période sans alcool, aux limites floues,coïncide avec la prise de conscience des obstacles au développement du sentiment de liberté et à l’état des libertés objectives. Le travail sur soi n’est pas séparable des investissements à assurer pour préserver ou regagner des marges de liberté dans la vie matérielle et relationnelle. Le hors-alcool correspond à un point d’équilibre satisfaisant, bien que précaire ,dans le domaine des libertés.

Comment déclinez-vous votre liberté aujourd’hui ?

Que faites-vous pour accroître la liberté, la vôtre, celle des autres ?