Lundi  19 Novembre

 S’affirmer : telle est la conclusion d’un patient dans le cours d’une consultation. S’affirmer ? Pourquoi pas ? Par rapport à qui et à quoi ?

En l’occurrence, ce patient, comme bien d’autres, est en difficulté relationnelle historique avec des proches. Ceux-ci ont certainement leurs propres difficultés de positionnement qui contribuent à structurer la relation d’un père à un fils, d’une sœur à un frère.

Comment caractériser ce dysfonctionnement ? Il est facile de relever un manque de respect, un interventionnisme et un dirigisme de mauvais aloi, des considérations et des jugements dévalorisants, l’énoncé de clichés qui ne correspondent à rien. Il en résulte des conflits, des incompréhensions, des souffrances bien inutiles.

Là où la solidarité familiale pourrait pallier le décès trop précoce d’une mère aimée se cultive un climat de zizanie stérile ou chacun peut faire sa provision de mécontentements.

Que faire donc ? Reproduire inlassablement les mêmes comportements et les mêmes reproches est absurde.

Que faire donc ? Ce que nous savons de la vie relationnelle est à mettre impérativement en application, sans état d’âme, en veillant à quitter au plus vite la position de victime pour l’un, de persécuteur ou de sauveteur pour les autres.

Lorsqu’une personne vit dans un espace affectif générateur de souffrance, deux solutions principales s’ouvrent à elle. La première est d’élargir ses territoires de vie, en se donnant comme priorité de disposer d’un territoire physique et mental qui lui apporte tranquillité et sécurité. La seconde option est de se prendre en main en se recentrant sur soi, c’est-à-dire en cherchant à satisfaire ses besoins fondamentaux, tant pour l’esprit que pour le corps.

Les clés pour vivre après l’alcool représentent un bon trousseau pour, peu à peu, se rapprocher d’une bonne vie. Une réflexion psychothérapique peut être poursuivie en parallèle, en utilisant, quand c’est possible, un groupe de parole tel que le nôtre, ou encore, une thérapie plus individuelle.

S’affirmer demande, paradoxalement, de se moquer de l’image que l’on donne et, plus encore, des représentations sociales qui établissent des hiérarchies entre les personnes.

La vraie bataille de l’affirmation se situe autour des projets qui nous tiennent à cœur, dans l’affrontement des incompréhensions, de l’indifférence ou de la malveillance. Cette affirmation demande de la constance et du courage. Elle est confortée par la présence d’un regard bienveillant et aimant.

Que signifie pour vous « s’affirmer » ? Le ressentez-vous comme un besoin ou comme un moyen ?