​​​​​​Lundi 18 Février2019

Il m’a été proposé ce thème pour le groupe. Je m’en empare bien volontiers.

Nous avons eu, à plusieurs reprises, ces derniers mois, l’occasion de réfléchir sur la sensation d’accélération du temps propre à notre Modernité. Nous nous étions accordés sur le fait que nous participions à une illusion. Sans doute, des informations peuvent arriver des quatre coins de la planète en un instant. Les médias modernes ont cette faculté de nous envahir et de nous convoquer, à tout moment. La maitrise de notre temps en devient difficile. Elle n’en est que plus nécessaire, à moins que nous participions à cette croyance : satisfaire le plus vite possible un nombre croissant d’impératifs et de désirs. Dans ce monde qui donne le tournis, dominé par le « tout, tout de suite », la lenteur apparait comme un bonheur, un privilège et une nécessité. Pourquoi en faire un éloge ? Tout d’abord, nous savons qu’il faut avancer à notre rythme pour progresser longtemps, sans nous épuiser. La lenteur nous permet d’évacuer les émotions parasites et de réfléchir avant d’agir. Elle nous protège des stimulations envahissantes qui pourraient susciter de la souffrance et générer des erreurs. J’ai l’habitude, pour ma part, de ralentir quand je suis en retard dans une suite de consultations. Je ne répond pas toujours à des convocations virtuelles. Je n’écoute jamais les appels enregistrés. Si un sms pose un problème compliqué, je prends soin, après avoir prévenu mon interlocuteur, que je répondrai plus tard par un courrier électronique structuré. Il ne faut pas confondre la lenteur avec la procrastination ou encore avec l’inertie. Je peux agir rapidement pour enlever de mon esprit une tache à faire. Je peux aussi articuler dans une même unité de temps plusieurs actions qui m’intéressent à différents titres. Je peux faire vite si cela s’impose. Je respecte le temps des autres comme j’entends qu’ils respectent le mien. Parmi les critères de fiabilité que je retiens, se situe la ponctualité qui est pour moi une façon de respecter ses engagements. J’apprécie peules personnes toujours débordées qui n’hésitentjamais à créer le chaos dans la journée des autres. Quand je m’attache à une tâche qui m’importe, je veille à lui consacrer le temps et la tranquillité nécessaires à un résultat satisfaisant. Le goût pour la lenteur n’exclut pas la vivacité et la prise d’initiative. L’importance que j’accorde à la lenteur explique que je n’aime pas perdre de temps dans des bavardages dépourvus d’intérêts.

Savez-vous faire ami(e) avec la lenteur ?