Lundi 13 mai 2019

Un thème retraduit à partir d’une demande : celui des périodes de flottement que nous pouvons connaître.

Il s’agit de périodes particulières, marquées par l’incertitude.

Nous ne sommes alors concernés par aucune contrainte extérieure. Bien au contraire, tout nous inciterait à la léthargie. Les perspectives ne se dessinent pas. Les alliés potentiels ne se manifestent pas. Chacun vaque à des occupations et à ses divertissements routiniers. Répit trompeur.

Connaitre une période de flottement est une circonstance favorable à l’arrêt de ses activités pour prendre le temps de réfléchir. La personne alcoolique est très longtemps dans une espèce d’activisme routinier autour de la consommation d’alcool. Un événement - tels qu’une suspension du permis de conduire, un accident ou une mise à pied - peut déterminer une période d’incertitude : que faire, où aller, comment s’en sortir ? Il ne s’agit pas d’aller à des solutions d’évidence telles que faire une cure ou se contenter d’affirmer : « C’est décidé, j’arrête demain ». Il est de loin préférable de prendre le temps de s’informer et de mettre en place un projet d’accompagnement qui ouvre l’avenir. C’est ainsi qu’une période de flottement peut trouver une issue satisfaisante. Cela étant, trouver une solution pour se faire aider est le contraire de facile, vu l’état de l’offre de soin. Le chemin à parcourir risque de se révéler très compliqué, avec des échecs inévitables et de nouvelles périodes de flottement.

Autre exemple : la situation sociale du pays pourrait nous laisser dubitatif. Le bon sens qui a fait l’objet de notre dernière conférence réclame une information correcte, une connaissance des éléments qui déterminent l’état d’insatisfaction qui précipite tant de personnes dans les carrefours et dans les rues, une écoute approfondie des attentes, une capacité d’interprétation distanciée.

Les périodes de flottement sont compatibles avec la persistance d’activités utiles. Le doute n’est pas synonyme de passivité.

Avez-vous connu récemment des périodes de flottement ? Pourquoi ? Comment ont-elles pris fin ?