Lundi 3 Aout

Se faire respecter est le contraire de facile de nos jours, surtout si notre éducation nous a donné l’habitude de respecter l’autre ainsi que nos engagements.

 Nous pourrions discuter tout d’abord sur la nature des engagements.

Il existe des engagements encadrés par la loi. L’existence de la loi ne signifie pas pour autant que les engagements seront respectés de part et d’autre. Les professions d’avocat, de juge et professions de Justice ont un bel avenir devant elles.

Une autre catégorie d’engagement peut être évoquée, celle relative aux usages. Il est surprenant, par exemple, que des patients arrivent en consultation sans carte vitale et sans se soucier du mode de paiement accepté par le praticien. Le non-respect des rendez-vous est une autre banalité qui rend compte de l’évolution des mentalités et de la situation d’urgence auxquelles trop de personnes sont dans la nécessité d’accepter. Le caractère unilatéral des engagements a pris une force nouvelle avec la généralisation du numérique, avec la mention sans appel : no replay.

Le respect des engagements a un aspect pratique et éthique. L’aspect pratique fait intervenir le principe de réciprocité. Si la relation s’effectue à sens unique, si quelqu’un s’épuise à donner de l’énergie sans retour, à la fin, la relation se pervertit ou s’interrompt. L’engagement éthique est d’une autre nature. Une personne se donne une mission en fonction de ce qu’elle croit nécessaire et juste. Elle s’y tient, sans rétribution particulière, jusqu’à ce qu’elle constate que l’objet de sa mission a été atteint ou, à l’inverse, parce qu’elle admet la possibilité de la poursuivre.

Se respecter suppose donc la conscience de sa valeur comme personne, le droit au respect, des principes éthiques.

Que se passe-t-il lorsque la personne ne se fait pas respecter ?

Il est nécessaire qu’elle se demande en préalable ce qui autorise « l’autre » à ne pas la respecter.

Les addictions, particulièrement l’addiction à l’alcool, place tout sujet en situation de dévalorisation, de jugement, de disqualification, quelles que soient les qualités de la personne. Cette réalité est une des raisons majeures de la démarche de sobriété.

La place du sujet dans le dispositif familial est une autre source de déconsidération et d’irrespect. Indépendamment de l’impact des effets positifs de la sobriété les situations relationnelles doivent être examinée au cas par cas pour savoir s’il est possible ou non de rétablir des situations de respect. Même le moins violent et le plus patient des individus doit faire en temps utile ce qui est nécessaire pour écarter les relations à l’évidence problématiques et restaurer un environnement acceptable sinon toujours agréable.

Une dernière source d’irrespect se situe dans les rapports sociaux et dans nos rapports avec les institutions. Le relationnel d’aujourd’hui est dominé par la superficialité, les idées reçues, le manque d’empathie. Cette situation donne d’autant plus d’importance aux relations saines, amicales ou affectueuses dont nous pouvons bénéficier. Le relationnel avec les institutions est un dernier aspect. L’évolution générale de la société est des plus inquiétante. Le mépris du droit, la montée de l’agressivité, de l’intolérance et, il faut bien le dire, de la bêtise individuelle et collective, compliquent singulièrement notre quotidien et perturbe notre bonne humeur.

Disposez-vous d’une marge importante de progrès pour vous respecter mieux ?

De quelles marges de manœuvre disposez-vous vis-à-vis de votre entourage et de l’environnement social pour être respecté(e) ?