Lundi 07 septembre 2020
L’addiction à l’alcool n’existe pas indépendamment d’une personne. Cette dernière est le produit d’une histoire. Elle vit dans un environnement qui est le sien, à une époque donnée. Bref, chaque cas se présente comme une équation singulière à résoudre. Dans les premiers temps de la démarche, il est possible de répartir les éléments d’une évolution possiblement favorable au numérateur et ceux qui sont défavorables au dénominateur. À l’évidence, l’approche du soin change du tout au tout, selon ce qu’il propose.
Un soin uniquement centré sur le produit et les comportements induits ou souhaitables manifeste clairement sa superficialité et ses insuffisances. C’est l’accompagnement qui va permettre de dégager, peu à peu, les éléments de l’équation, puis tenter de les résoudre ou, du moins, de maîtriser l’équation tout entière. Nous sommes confrontés, dans tous les cas, à une équation complexe et évolutive.
Nous n’allons pas, dans le cadre de ce thème, excessivement détailler les composantes de chaque équation individuelle.
Si nous nous en tenons à la rencontre initiale avec le soignant, interviennent principalement le degré (le stade) de motivation, le statut addictif, l’environnement familial, le contexte socio-professionnel, la curiosité intellectuelle, l’existence éventuelle de trouble cognitif, le profil psychopathologique et les défenses éventuelles, des aspects techniques tels que l’éloignement et les possibilités de communication virtuelle.
Après l’achèvement de la première étape du soin (entretien d’histoire, hospitalisation brève possible, lecture adéquate), ce sont les modalités pratiques et l’investissement du patient dans la durée qui seront les clés les plus sûres pour obtenir et conforter la résolution ou l’amélioration de l’équation initiale. Il va de soi que l’équation initiale sera modifiée par tout événement, heureux ou malheureux, susceptible d’influencer l’équation. L’offre de soin, sa qualité et son accessibilité, font bien évidemment partie de l’équation, à tous les moments du parcours de vie.
Estimez-vous être en mesure de poser clairement les termes de votre équation ?
Quelles sont les variables que vous avez prioritairement à prendre en compte ?