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Les fiches cinéma

Ce qui nous lie

 

Réalisation :Cédric Klapisch

Scénario : Cédric Klapisch, Santiago Amigorena

Date : 2017 / France

Durée : 113mn

Acteurs principaux : Pio Marmaï : Jean, l’aîné ; Ana Girardot : Juliette, la sœur ; François Civil : Jérémie, le cadet ; Maria Valverde : Alicia, la femme de Jean ; Yamée Couture : Océane, la femme de Jérémie ; Jean-Marc Roulot : Marcel, l’ouvrier

SA/A/HA

Mots clés : Vins – fraternité – liens – malentendus – savoir-faire

 

Nous sommes en Bourgogne. L’aîné d’une fratrie de trois revient au pays, devant l’imminence de la mort de leur père viticulteur. La sœur et le frère cadet sont restés à la propriété, pendant que l’aîné, en conflit avec le père, partait pour un tour de Monde. Il revient, laissant sa compagne, Alicia, et leur fils, dans une autre exploitation viticole, en …Australie.

Les vins, le lien à la terre, le lien fraternel, le lien amoureux, la filiation

Le lien fraternel comme force de solidarité. L’amour de la vigne, du terroir, de la fabrication du vin, l’éloge du savoir faire, de la lenteur, de l’organisation. Les malentendus qui peuvent s’instaurer au sein d’une famille, d’un couple, malgré l’amour qui lie les protagonistes. Les contraintes financières des héritages et des droits de succession assortis font courir un danger de mort pour l’exploitation familiale, après la disparition du père. Un film qui interroge la problématique du lien.

Le vin de Bourgogne est au cœur de l’histoire. Le film commence par la succession des paysages de ce vignoble prestigieux au rythme des saisons. Le cadre est visuellement envoûtant par l’harmonie qu’il dégage et par le travail des hommes qu’il reflète. Nous sommes aux antipodes de l’esbroufe et de la déréalisation virtuelle ou bureaucratique. Ici, le jour de la récolte se décide en goûtant des grains de raisin selon leur exposition au soleil, en scrutant le ciel. Chaque détail, invisible pour les profanes, compte, comme en alcoologie clinique. Les viticulteurs sont plus possédés par la terre qu’ils ne la possèdent. Leur rapport au travail est d’un autre temps. Les liens familiaux, amoureux et fraternels, sont aussi d’un autre temps, tout en pudeur et quelquefois en vigueur, en délicatesse, en sobriété de langage, en authenticité.

Certes, il y a la ‘‘paulée’’ conclusive des vendages, où le vin coule avec les chansons et la danse improvisée. Et pourquoi pas ! Ce moment festif est source de rapprochements fraternels, amicaux, amoureux.

Les acteurs de ce film sont formidables de naturel. Le spectateur bénéficie à la fois d’un véritable cours illustré sur la problématique des vins de terroir et d’une histoire captivante par l’évolution des liens affectifs et de l’action.

Les dépendants avérés, les abuseurs de fin de semaine, les polyaddictés peuvent voir ce film dépourvu de vulgarité et d’excès déplorable. Le « festif » n’y est pas dénaturé. L’alcool n’a pas la valeur d’une drogue. L’argent ne fait pas tout. Les relations humaines ne sont pas bafouées. Les responsabilités sont assumées. La solidarité et le sens des responsabilités jouent leur rôle, en dépit des malentendus, des différences de personnalité, des divergences d’intérêt.

‘‘Ce qui nous lie’’ est exemplaire de la période du « hors-alcool ».

 

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Carnage

 

Réalisation : Roman Polanski

Scénario : Roman Polanski et Yasmina Reza, d’après la pièce de théâtre, ‘‘Le Dieu du Carnage’’ de Yasmina Reza

Date : 2011 / France, Allemagne, Pologne, Espagne

Durée : 79mn

Acteurs principaux : Jodie Foster : Pelenelope Longstreet ; Kate Winslet : Nancy Cowan; Christoph Waltz : Alan Cowan ;John C. Reilly : Michael Longstreet

SA/A

Mots clés : Couple – agressivité − politesse – huis-clos − whisky

 

 

L’adaptation d’une pièce de théâtre au cinéma est un exercice difficile. La réalisation du Dieu du carnage de Yasmina Reza par Polanski le démontre une fois de plus. Le mouvement de la caméra est poussif. La succession des plans évoque le bâclage d’un feuilleton US. Est-ce le choix du réalisateur pour renforcer l’impression de huis clos ? Les quatre personnages qui s’affrontent dans un jeu d’alliances et de désunions sont aussi irritants qu’ennuyeux et c’est à l’honneur des acteurs de réussir à inspirer une forme de répulsion. Le spectateur a constamment envie de quitter ce salon petit bourgeois et ses annexes. Comme l’avocat cynique accroché à son portable et son épouse BCBG, il reste, fasciné par les soubresauts de cette interminable et misérable dispute. Jodie Foster est remarquable en archétype de la classe moyenne, toute en rigidité hystérique, à l’agressivité emmiellée de principes moraux. La politesse sociale longtemps manifestée par Kate Winslet, les efforts de conciliation du marchand de casseroles, époux de la mère justicière, s’effondrent peu à peu. Trop, c’est trop.

Les vomissements du crumble ingurgité peu auparavant, en signe de paix, sur les livres d’arts de la table du salon  constitue le pic de la démonstration d’intolérance. Le whisky de 18 ans d’âge facilite une authenticité qui manifeste la solitude fondamentale de ces personnages deshabités. Polanski épanche son ressentiment à l’égard d’un pays qui l’a contraint à vivre en Suisse pour échapper à la prison, après les plaintes et les condamnations dont il a fait l’objet.

 Du « sans alcool » à l’alcool

 Les quatre protagonistes sont assez exemplaires de ce que nous appelons le ‘‘sans alcool’’ : la politesse sociale est en surface, l’agressivité immédiatement au-dessous. Pénélope Longstreet initie le piège par une reconnaissance, tapée sur l’écran, du dommage corporel – visage tuméfié, incisives abîmées – de son fils par la faute de Zachary, le fils des Cowan. Le bon sens et le sens du relatif sont exclus des échanges. Madame Longstreet, parfaite Pénélope, campe dans le faux-self de la mère sans reproche. Elle se voudrait pédagogue pour les enfanats des autres. Elle ne tarde pas à user la patience de madame Cowan.

L’alcool a le mérite de faire exploser le masque des convenances. Chacun devient authentique. Monsieur Longstreet n’en peut plus de la tyrannie mentale opérée par sa femme. Il exprime sa rage devant la passion de son épouse pour les causes lointaines. Il ne pouvait supporter davantage le hamster de son rejeton dont il venait de se débarrasser la veille du ‘‘drame’’. On devine une position d’enfant-roi chez la jeune vuctime. Madame Longstreet, en hystérique libérée, peut exprimer tout son mal-être. Madame Cowan peut exprimer son exaspération face à l’obsesson compulsive de son avocat d’époux. Celui-ci ne fait preuve d’abattement que lorsque l’engin tombe dans le pot à tulipes. Il cherche en vain à s’éclipser de ce psychodrame petit-bourgeois jusqu’au moment où Monsieur Longstreet lui offre whisky puis cigare. L’alcool apporte une éphémère détente et surtout il libère la parole !

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Les alcooliques ne sont pas les derniers pour cette option de vie. Beaucoup de bruit pour pas grand chose, au final. Juste une mise en valeur de l’insignifiance du moralisme des bien-pensants.

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Comancheria

 

Hell or high water

 Réalisation : David Mckensie

Scénario : Taylor Sheridan

Date : 2016 / USA

Durée : 102 mn

Acteurs principaux :

Jeff Bridges : ranger Marcus Hamilton ; Ben Foster : Tanner Howard ; Chris Pine : Toby Howard ; Gil Birmingham : Alberto Parker ;Margaret Bowman : la serveuse

A/ SA

Mots clés : Fratrie – Endettement − Violence – Lien social – Machisme

 

 

 

Le second titre de ce western policier est « Au-delà de l’Enfer et du Déluge », référence biblique, pour figurer une réalité invivable. Comancheria est l’ancienne appellation d’un territoire occupé par le peuple comanche avant l’extermination civilisatrice. Du mauvais côté – mais est-ce bien sûr ? – deux frères, un méchant, Tanner, caractériel et violent, un gentil, Toby, qui a décidé de faire appel au savoir-faire de son aîné.Ce dernier est disponible : il vient de sortir de prison. Le but : récupérer auprès des agences locales de la Texas Midlands Bank l’argent usurier qui hypothèque la ferme familiale. Le film commence par la découverte de la chambre occupée par la mère jusqu’à son décès. Une perfusion est encore accrochée à sa potence. Le père était une brute alcoolique. Il a certainement été ‘‘suicidé’’ par Tanner. La nouveauté est que la terre aride de l’exploitation en déclin est riche de pétrole. Vestige du passé : on voit encore passer quelques troupeaux de vaches accompagnées de leurs cow-boys. Le plan de Tobyest simple : il rembourse le prêt grâce à quelques casses −seules les petites coupures sont raflées pour ne pas se faire repérer−, il donne la ferme en héritage à ses deux enfants, un mince et un enveloppé, ainsi qu’à leur mère puisque, évidemment, le couple s’est séparé. Un passage dans un casino permet de récupérer en chèque une partie de l’argent volé, avant sa remise à un avocat complaisant qui se chargera d’effacer l’hypothèque. 

Hélas, avec un abruti violent comme partenaire, les dérapages ne tarderont pas à se produire induisant la fin tragique de ce western, sous un soleil de plomb, grâce au fusil à lunettes du vieux ranger qui vengera ainsi son adjoint d’origine comanche, qu’il abreuvait de propos amicalement racistes. 

Il fait soif. La bière est la véritable héroïne de l’histoire. Elle est omniprésente et s’ingurgite à tout propos, tout comme s’exhibent les fusils, mitraillettes et revolvers. Tanner choisit de faire diversion au volant du quatre-quatre criblé de balles, alors que Toby s’enfuit, légèrement blessé, avec le dernier magot, dans une voiture laissée en attente pour égarer les recherches.

Il aperçoit un serpent à sonnettes sinuant contre le rocher où Tanner vient d’être exécutéà distance, assis sur son rocher, figé comme le penseur de Rodin. Est-ce l’âme du frère sacrifié qui s’éloigne de la dépouille ?

Au Texas, le port d’armes et les échanges de balles sont desmarqueurs indispensables de virilité. Les femmes font à peine partie du décor : une serveuse arrondie, avenante et dépoitraillée, qui essaie de draguer Toby, morose, devant son assiette, une autre jeune femme, plus entreprenante encore, qui voudrait bien donner quelques satisfactions au ténébreux Toby, installé, cette fois, au bar. 

Les ravages de l’obsession

L’alcool est associé, ici, à la pauvreté matérielle et culturelle. Il accompagne la routine insipide d’un quotidien dépourvu de grâce, de poésie et d’enthousiasme. Certes,l’histoire met en scène l’amitié contrastée de deux frères, opposée à celle des deux Rangers, attachés à leur capture. Elle se veut morale puisque les voleurs – les banquiers – sont payés avec l’argent qui leur a été volé. Au final, les duos s’autodétruisent, laissant deux survivants qui pourront peut-être se comprendre et s’apprécier. 

La quête de l’argent, moteur de l’histoire, comme celle de l’alcool, a des effets collatéraux – quelques morts par ci, par là – avec des solitudes fortes encore dans un désert de sens. Le message qui pourrait se dégager est que l’argent est un équivalent-alcool. La dépendance à l’argent est partie d’un besoin pour devenir une fin en soi. Sa recherche obsessionnelle détruit sur son passage tout ce qui fait l’intérêt d’être en vie.

L’alcool appartient aux rituels masculins. La société qu’il contribue à façonner est d’une rare indigence.

Là ou règne l’alcool, le pétrole et les banques, il n’y a pas de place pour les femmes, les enfants et les pacifiques.

Ce film explique très bien l’élection de Donald Trump. Il est difficile de comprendre pourquoi les mêmes se sont enthousiasmés de ce film et indignés de la désignation d’un affairiste dont les caractéristiques incarnent si bien les valeurs texanes.

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