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Les fiches livres

Introduction à Antonio Gramsci

 

George Hoare, Nathan Serber

La Découverte

127 pages, 8€

 

Gramsci (1881-1937) a été un théoricien politique à la mode dans les années 70. Il est à l’origine de nombreuses thèses universitaires et d’ouvrages récents. Son apport conceptuel est largement ignoré.

Le fait qu’il ait passé 20 ans, jusqu’à sa mort, dans les prisons mussoliniennes, lui a conféré une aura romantique. Il n’a pas même connu son deuxième enfant.

Ses Carnets de prison ont précisé des notions essentielles pour comprendre de quoi est fait la politique, pourquoi certaines choses se font et d’autres ne se font pas.

La connaissance de la machinerie idéologique de nos Maîtres peut nourrir la réflexion des populations addictées et leur donner envie de gagner en liberté.

Présenter en deux pages des notions utiles à la compréhension des discours et des politiques est presque ridicule. Pourtant, c’est ce à quoi nous allons nous employer. Ce que nous apprend Gramsci, à l’exemple de Machiavel, est utilisable des « deux côtés du manche » : ceux qui disposent du Pouvoir et ceux qui le subissent. Le petit livre de George Hoare et Nathan Sperber constitue une excellente mise en appétit.

Le couple « consentement – coercition » est d’une actualité permanente.

À relever l’expression « écriture pénitentiaire », c’est-à-dire un langage contrôlé, suffisamment clair pour donner à réfléchir sans déchaîner la censure.

La culture doit s’articuler avec la pratique sociale. La culture en soi n’est que poudre-aux-yeux. La philosophie de la praxis (pratique) permet de comprendre la finalité de nos investissements et ceux-ci orientent nos recherches culturelles, tout en nourrissant notre réflexion éthique et nos choix.

Gramsci parle du sens commun sans le distinguer du bon sens. Ce dernier met en jeu l’esprit critique et privilégie l’expérience du réel. Le sens commun fait une grande place aux automatismes de pensée, aux stéréotypes.

Les intellectuels organiques correspondent aux différentes professions ou positions sociales qui véhiculent et transposent des visions du monde conformes aux intérêts des Dominants. Tout groupe peut fonctionner comme un « intellectuel collectif ». L’intellectuel organique est un « persuadeur permanent ».

Nous pourrions mettre en avant la notion d’intellectuels dissidents en désaccord avec les orientations et l’idéologie des Dominants. Gramsci évoque à leur sujet le risque de transformisme, d’absorption par le système en place, au prix de quelques reniements.

Sur le point-clé de l’Education, Gramsci distingue deux temps : un temps d’apprentissage de la contrainte de l’effort intellectuel, un temps ultérieur de libres acquisitions de connaissance, une fois acquise une « spontanéité critique » suffisante.

Il définit le Politique comme la contribution de chaque être humain à la transformation de son environnement social.

La Société civile est l’ensemble des relations et des organisations sociales qui ne participent pas directement à la reproduction économique et à la vie de l’Etat. La Société politique est le territoire de la coercition, de la contrainte, de la domination par la force militaire, policière, ou administrative. L’Etat a le monopole de la « violence légitime ».

La définition de l’Etat peut s’élargir à l’ensemble des activités grâce auxquelles la classe dirigeante non seulement justifie et maintient sa domination mais encore réussit à obtenir le consentement actif des gouvernés.

L’hégémonie de la classe dirigeante s’obtient par un mélange variable de consentement et de coercition.

Une révolution passive (risorgimento) peut s’opérer par un changement de personnel au sommet, par le « processus moléculaire » des ralliements individuels.

La notion de « bloc historique » signifie que tout se tient dans une Société : la base est solidaire du sommet, avec ce qu’il faut d’autonomie à la base pour lui donner l’illusion de la liberté.

 

Gramsci et le bloc historique

 

Hugues Portelli

PUF, 1972

164 pages, 7€

 

Le concept de « Bloc historique » est très utile à qui veut se donner une grille de lecture politique opérationnelle. Il a contribué à m’ouvrir les yeux, à l’époque de sa publication. Que l’auteur ait fini sénateur au Parti Républicain démontre que le « transformisme » est une éventualité souvent rencontrée chez les intellectuels. Ce fait n’enlève rien à l’intérêt de la présentation d’un concept-clé de la pensée gramscienne.

Il existe un lien organique entre la superstructure politique, constitué par l’Etat, et les « forces productives » : ce lien est réalisé par les « intellectuels ». Ces agents ont pour fonction de diffuser l’idéologie, c’est-à-dire les représentations et les explications nécessaires à la perpétuation du Pouvoir des Dominants, parallèlement aux savoirs qu’ils font vivre. Ces « fonctionnaires » appartiennent à toutes les couches sociales. Ils ne sont pas forcément issus des Dominants. Ils prospèrent dans le magma des couches moyennes. Ils prennent pour leur pensée propre le discours qu’ils ont charge de propager.

L’hégémonie des Dominants est diffusée par l’ensemble des technologies et des activités porteuses d’idéologie, « de l’art à la science, en passant par l’économie, le Droit… ». La conception du Monde qui en résulte comporte différents degrés d’élaboration : de la présentation philosophique la plus sophistiquée au Sens commun le plus folklorique. Dans un même ensemble, il est aisé de distinguer des niveaux : la religion populaire, proche de la superstition, par exemple, se distingue de la religion des exégètes. Les « canaux de diffusion » sont variés, tout comme les façons d’enseigner et le contenu des transmissions.

Le consentement diffusé par les intellectuels organiques peut être relayé par le recours à la coercition, émanant de la Société politique, quand le Bloc historique entre en crise. Celle-ci peut être – c’est nous qui l’ajoutons – une crise de croissance, une mutation ou une fuite en avant. Il va de soi que beaucoup » d’intellectuels organiques » n’ont pas conscience de l’être et qu’ils ne sont pas d’accord entre eux. Aux intellectuels rattachés consciemment et activement aux Dominants – discoureurs et « chiens de garde » – s’opposent les intellectuels traditionnels appartenant à des groupes sociaux en déclin, mais également des intellectuels suffisamment lucides pour rejeter le bloc historique en constitution à partir de valeurs distinctes de celles des Dominants. Les Dominés ont aussi leurs intellectuels organiques, « l’avaient » serait plus exact tant les oppositions politiques, syndicales ou associatives sont présentement intégrées au système, « émasculées ». La « décapitation intellectuelle des classes subalternes » est constitutive de la formation du nouveau bloc historique.

L’Etat ne se résume pas à la Société politique. Fonctionnellement, il incorpore l’essentiel de la Société civile. Une potentialité de « révolution sociale » intervient lorsque les rapports de production sont devenus « irrationnels », quand la fuite en avant qu’ils organisent débouche sur un désastre global, ce qui correspond à la tournure prise, de nos jours, par l’économie, la technologie, les flux financiers, la marginalisation et l’acculturation de masse, régis par les Dominants.

Un bloc historique planétaire achève de se mettre en place, fondamentalement apatride. Il avance le mythe d’une gouvernance mondiale, en parachevant la délocalisation de l’économie pour récolter plus aisément les profits. Il a pour objectif permanent la domination des classes subalternes. Il les exploite dans des conditions abominables à la Périphérie. Il les accueille dans les pays développés du Centre pour les constituer en lumpenprolétariat, en contre-sociétés cosmopolites, en poly-addictés, délinquants ou terroristes. Ces populations contribuent à affaiblir la base sociale de l’ancien Bloc Historique dont les bases économiques, industrielles et agricoles se concentraient pour une bonne part à l’échelle nationale.

Des contradictions viennent perturber ce schéma évolutif : les rivalités entre grandes puissances surarmées, la question des matières premières indispensables (sources d’énergie et métaux précieux), l’affaiblissement des systèmes de protection et de redistribution sociale, la marginalisation de masse et, plus encore, l’entrée dans l’Anthropocène par le biais du réchauffement climatique et de ses multiples conséquences. Le Bloc historique mondialisé choisit l’anesthésie idéologique et la coercition contre la Démocratie et les peuples.

Penser et construire une alternative à ce cauchemar est une nécessité.

 

 

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