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Les fiches livres

La fin de la Mégamachine

Sur les traces d’une civilisation En voie d’effondrement

Fabian Scheidler

Anthropocène, Seuil, 2020

610 pages, 23€

 

 

Le Seuil ouvre une Collection sur l’Anthropocène ! Il est précisé que le texte est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore, recyclé à 100% pour l’intérieur et à 80% pour la couverture. Ces précisions données, le texte est traduit de l’allemand. Plusieurs émissions se sont chargées de présenter ce livre sur la Toile.

La mégamachine, pour Fabian Scheidler, c’est le « complexe économique, militaire et idéologique » qui s’est installé avec des fluctuations et diverses étapes sur notre Planète. Le sous-titre met en valeur la raison de son écriture : retracer le cheminement qui conduit à la situation actuelle : une civilisation – pour le moins – en menace d’effondrement.

La première partie est une rétrospective qui couvre 5000 ans, depuis l’origine de notre civilisation en Mésopotamie, l’âge du bronze, les premières cités-États, avec le développement, pour reprendre l’expression de l’auteur, de trois tyrannies, celle de la force, avec les armes, celle de l’économie aux règles pipées, celle de l’idéologie sous toutes ses formes, permettant de légitimer, sinon rendre invisibles, les deux précédentes, « en définissant ce qui est « vrai », « normal » et « réel ». La quatrième et dernière tyrannie, selon Scheidler, est le mode de pensée « linéaire », en référence aux lois qui s’appliquent à une matière inerte.

Nous avons bénéficié avec le confinement d’une foultitude de contraintes légales plus incohérentes et absurdes les unes que les autres. D’où la nécessité d’autres modes de pensée : du bon sens à l’esprit dialectique, du doute méthodique à l’effort d’approche de la complexité par l’usage de grilles de lecture complémentaires, et de la nécessité d’un dialogue intelligent entre les punisseurs et les sanctionnables.

La seconde partie commence par la description du « Monstre ». De tout temps, les humains ont été capables d’horreurs de masse dont sont incapables les autres animaux. L’auteur décrit les changements sociologiques et géopolitiques induits par la mise en exploitation des ressources naturelles, des inventions techniques et de l’asservissement du plus grand nombre par les minorités occidentales par la contrainte violente : esclavage, déracinement des populations agricoles, dépouillées de leurs terres. Les États du Centre étaient désormais au service du Marché et le Marché au service des États. L’exploitation éhontée des « masses » a suscité des formes de résistance. « Alors que dans le monde de l’économie déchaînée, on était soumis aux normes d’évaluation bourgeoises essentiellement basées sur la propriété, les revenus, la formation académique et la concurrence, des critères d’évaluation propres aux ouvriers pouvaient se développer dans des structures qu’ils avaient eux-mêmes créées » (p.283).

La lecture de la partie centrale de l’ouvrage est accablante. Les Occidentaux ont mené dans les diverses parties du Globe offertes à leur convoitise des politiques d’extermination violente. Comme l’affirme l’auteur : « nos livres scolaires et nos guides de voyage ne nous disent guère plus que quelques mots de (ces histoires), et, parfois même rien du tout » (p 307). Il rappelle un peu plus loin : « Vers 1900, la planète entière ou presque était convertie à l’économie capitaliste mondiale. La concurrence poussée à l’extrême entre les puissances coloniales pour conquérir les marchés, contrôler les matières premières et assurer leur sphère d’influence (aboutit) à la Première Guerre Mondiale… C’est la technologie qui en a fait la première guerre d’anéantissement conduite de manière industrielle : des millions de soldats fonçaient dans un mur de mitraille et étaient fauchés rangée après rangée tandis qu’ailleurs la mégamachine tournait à plein régime pour produire de nouvelles munitions et acheminer par chemins de fer d’autres hommes vers une mort certaine » (p313).  

Dans son avant-propos (censuré) de « La ferme des animaux », Georges Orwell pouvait écrire « Quiconque défie l’orthodoxie en place se voit réduit au silence avec une surprenante efficacité » (P353).

Il est clair que le Monstre est, aujourd’hui, à court d’expédients constructifs. Il utilise la Peur, les mesures autoritaires et incohérentes, les restrictions de liberté destinées à étouffer tout mouvement social critique d’envergure, qui-plus-est pacifique. La Bête est blessée. Elle n’en n’est que plus dangereuse. Les germes d’alternatives fondées sur l’utilité sociale réelle ont silencieusement été étouffés, ces trente dernières années, et ce d’autant plus qu’ils faisaient la preuve de leur efficience. Petit problème donné par le mot de la fin : « Le chaos fait irruption dans notre quotidien ». Il n’est plus nécessaire de regarder la TV.

 

Introduction à Antonio Gramsci

 

George Hoare, Nathan Serber

La Découverte

127 pages, 8€

 

Gramsci (1881-1937) a été un théoricien politique à la mode dans les années 70. Il est à l’origine de nombreuses thèses universitaires et d’ouvrages récents. Son apport conceptuel est largement ignoré.

Le fait qu’il ait passé 20 ans, jusqu’à sa mort, dans les prisons mussoliniennes, lui a conféré une aura romantique. Il n’a pas même connu son deuxième enfant.

Ses Carnets de prison ont précisé des notions essentielles pour comprendre de quoi est fait la politique, pourquoi certaines choses se font et d’autres ne se font pas.

La connaissance de la machinerie idéologique de nos Maîtres peut nourrir la réflexion des populations addictées et leur donner envie de gagner en liberté.

Présenter en deux pages des notions utiles à la compréhension des discours et des politiques est presque ridicule. Pourtant, c’est ce à quoi nous allons nous employer. Ce que nous apprend Gramsci, à l’exemple de Machiavel, est utilisable des « deux côtés du manche » : ceux qui disposent du Pouvoir et ceux qui le subissent. Le petit livre de George Hoare et Nathan Sperber constitue une excellente mise en appétit.

Le couple « consentement – coercition » est d’une actualité permanente.

À relever l’expression « écriture pénitentiaire », c’est-à-dire un langage contrôlé, suffisamment clair pour donner à réfléchir sans déchaîner la censure.

La culture doit s’articuler avec la pratique sociale. La culture en soi n’est que poudre-aux-yeux. La philosophie de la praxis (pratique) permet de comprendre la finalité de nos investissements et ceux-ci orientent nos recherches culturelles, tout en nourrissant notre réflexion éthique et nos choix.

Gramsci parle du sens commun sans le distinguer du bon sens. Ce dernier met en jeu l’esprit critique et privilégie l’expérience du réel. Le sens commun fait une grande place aux automatismes de pensée, aux stéréotypes.

Les intellectuels organiques correspondent aux différentes professions ou positions sociales qui véhiculent et transposent des visions du monde conformes aux intérêts des Dominants. Tout groupe peut fonctionner comme un « intellectuel collectif ». L’intellectuel organique est un « persuadeur permanent ».

Nous pourrions mettre en avant la notion d’intellectuels dissidents en désaccord avec les orientations et l’idéologie des Dominants. Gramsci évoque à leur sujet le risque de transformisme, d’absorption par le système en place, au prix de quelques reniements.

Sur le point-clé de l’Education, Gramsci distingue deux temps : un temps d’apprentissage de la contrainte de l’effort intellectuel, un temps ultérieur de libres acquisitions de connaissance, une fois acquise une « spontanéité critique » suffisante.

Il définit le Politique comme la contribution de chaque être humain à la transformation de son environnement social.

La Société civile est l’ensemble des relations et des organisations sociales qui ne participent pas directement à la reproduction économique et à la vie de l’Etat. La Société politique est le territoire de la coercition, de la contrainte, de la domination par la force militaire, policière, ou administrative. L’Etat a le monopole de la « violence légitime ».

La définition de l’Etat peut s’élargir à l’ensemble des activités grâce auxquelles la classe dirigeante non seulement justifie et maintient sa domination mais encore réussit à obtenir le consentement actif des gouvernés.

L’hégémonie de la classe dirigeante s’obtient par un mélange variable de consentement et de coercition.

Une révolution passive (risorgimento) peut s’opérer par un changement de personnel au sommet, par le « processus moléculaire » des ralliements individuels.

La notion de « bloc historique » signifie que tout se tient dans une Société : la base est solidaire du sommet, avec ce qu’il faut d’autonomie à la base pour lui donner l’illusion de la liberté.

 

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