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L’effet muselière

Solitude et environnement

4 octobre 2021

 

L’effet Muselière, thème proposé par l’un d’entre vous est assurément passionnant, tant pour la problématique alcoolique que pour la vie en société.

Relevons qu’un chien qui aboie derrière une haie de protection ne dérange pas les promeneurs. Avec la muselière, il ne mord pas.

L’effet muselière n’est pas omniprésent pour l’alcool. Ainsi, une patiente me confiait que sa fillette de 5 ans lui avait récemment proposé de l’aider à mettre le couvert quand elle comprenait que sa mère n’était pas dans son état normal du matin.

D’autres patients me disent qu’ils ont été alertés de nombreuses années avant la consultation par un ou plusieurs proches sur leur consommation d’alcool et ses effets. De là à effectuer une démarche de soins… Le déficit d’information pertinente est criant. Ceux qui parlent le plus sont souvent ceux qui ont le moins à dire. Il n’aide pas à estomper l’effet muselière.

La honte a un effet muselière efficace. Quelquefois, parler d’alcool est le moyen de faire silence sur les autres problèmes et, réciproquement, parler des autres problèmes permet de faire silence sur l’alcool.

L’effet muselière est très pénible à supporter. Il peut devenir insupportable d’avoir comme seul droit celui de se taire, de faire semblant d’être d’accord et d’obéir.

Dans la vie sociale, l’effet muselière revient à empêcher l’expression des opinions qui dérangent ou à les caricaturer. L’effet muselière aboutit assez souvent à refuser d’entendre, de voir et de comprendre ce qui pourrait déranger son confort ou, plus généralement, le sens commun.

La consultation, le groupe de parole, les lectures, les films parfois, le choix de ses relations, l’écriture, le dessin aident à diminuer l’effet muselière. Rien de tel qu’une relation sincère et confiante pour contourner l’effet muselière. Pour le supprimer, il convient d’associer prudence, courage, habileté, ce qui peut se vérifier dans l’écriture pénitentiaire.

Avez-vous l’expérience de l’effet muselière ?

 

 

Les forces spirituelles

27 septembre 2021

 

Le thème de la spiritualité a été le plus gros ajout de la dernière version du manuscrit Anesthésie générale. J’ai ajouté un paragraphe nettement plus court sur les croyances qui allaient de soi. J’ai essayé également d’analyser la nature des phénomènes de « désilience », l’impact des logiques en cours, en termes d’idéologies et de pratiques dominantes, qui empêchent, dénaturent ou détruisent les « forces spirituelles ». La nouvelle et dernière version est disponible. Il sera possible de la découvrir. Elle ne clôture bien évidemment pas le débat. Au contraire, elle peut servir de point de départ pour réfléchir ensemble, explorer et remettre en cause des notions qui semblent aller de soi. La particularité de notre réflexion est de court-circuiter les références pour éviter d’en être prisonniers. L’objectif d’une réunion est, en effet, d’exercer son esprit critique à partir de son expérience.

Qu’entendre par « forces spirituelles » ? Par déduction, on peut distinguer les forces matérielles ou virtuelles. Les premières n’ont rien de spirituel : la force des armes, la force de l’oppression économique des dominants sur les dominés, la tyrannie des prix des matières premières définies par les pays riches sur les pays pauvres, les réductions arbitraires de liberté… Les secondes sont également dangereuses, avec les médias aux ordres des dominants, la cacophonie des messages virtuels et des affirmations mensongères, la manipulation de masse, d’où qu’elle vienne.

On peut distinguer des forces spirituelles la morale ambiante quand elle engendre la soumission, l’adhésion à des normes déstabilisantes ou destructrices. De nombreuses addictions prolongent des pratiques données comme normes et comme références.

Il reste à définir ce que l’on peut réunir sous le terme de forces spirituelles : l’esprit critique, le souci de justice sociale, le courage, la persévérance, la bienveillance, le refus de se plier à des pratiques inacceptables qui ne respectent pas la dignité des personnes ou l’intérêt général…

À vous de valider et de compléter cette liste, en l’illustrant.

 

Si vous ne réussissez pas…

Lundi 20 septembre 2021

 

Si vous ne réussissez pas, essayez encore… La recommandation a un goût d’ironie. Elle renvoie à l’aphorisme des Shadocks : « À force d’échouer, on réussit, donc continuons à échouer », à la formule stoïcienne, trop connue : « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer », ou encore au débilitant mythe de Sisyphe qui devait sans relâche remonter son rocher. Dans un sketch de Fernand Raynaud, l’humoriste alcoolique bien connu des anciens, un client ne cesse de répéter à son tailleur lors de l’essayage d’un costume : « Y a comme un défaut ».

Il est épuisant et démoralisant d’échouer sans cesse ou de nouveau. Comment échapper à ce destin funeste, en le rapportant à la problématique alcoolique ?

Il faut d’abord accepter l’idée qu’il y a un « défaut » : la perte définitive d’une possibilité d’une consommation banale d’alcool, modérée ou festive. La consommation gastronomique elle-même, ponctuelle et très mesurée, n’est pas réaliste, longtemps ou définitivement, tant les usages associent à peu près tous les plats à une variété de vin, dans la tradition culinaire française.

La « réussite » commence par cette acceptation : un verre, c’est trop.

Reste ensuite à créer les conditions de la perte du réflexe conditionné, plus fort que la « volonté ». Le premier verre de la journée peut répondre à une horloge émotionnelle mais il se trouve que la personne devenue dépendante boit si la nouvelle est bonne, mauvaise, si elle ne vient pas. Le premier s’impose en fin de journée. Il remonte ensuite dans la journée, après été cantonné en fin de semaine. Ce réflexe conditionné demande des mois d’arrêt pour s’estomper ou apparemment disparaître. C’est ce qui justifie la prise prolongée matinale d’Espéral, produit très anodin comparé aux conséquences d’une reprise ou de la persistance de la consommation. Au moment de la démarche de soin, il est, en règle générale, plus tard que ne le pense la personne. Sa prise de conscience prend forme au moment où, le plus souvent l’entourage n’en peut plus, à moins qu’il ait choisi le déni. L’ardoise s’est allongée. Elle est souvent devenue insolvable. Il est préférable de s’arrêter « à temps », avant la survenue de l’irréversible. La rupture est le plus souvent affective. Pour le moins, la relation reste longtemps marquée par la crainte de la « rechute » car la personne n’est pas la même selon qu’elle a ou non bu. À moins d’une relation pervertie ou très dégradée, la personne sobre est aimée, celle qui est sous l’emprise de l’alcool, déconsidérée.

Comme le suggère insuffisamment la courbe en U de Jellinek la remontée sera lente et longtemps partielle. Les retours de l’alcool ne sont pas inévitables. Ils sont fréquents. Leur prévention exige, en règle générale, un long investissement personnel, dans un cadre qui aide à surmonter les problèmes pour lesquels l’alcool a été souvent et longtemps une solution.

Une personne qui ne « sait » plus boire par le fait d’une perte de contrôle à peu près systématique après un ou deux verres ou qui ne peut plus se passer de boire à certains moments ne doit se faire aucune illusion : elle est confrontée à une pathologie grave. Il existe, malheureusement, de nombreux facteurs qui concourent à créer les conditions d’une relation préjudiciable avec l’alcool.

Le maitre mot est donc de trouver un accompagnement à la mesure de ses besoins.

Autre aspect du thème : qu’est-ce que « réussir » ?

Réussir, c’est, tout d’abord, éviter les « catastrophes » qui n’ont pas encore eu lieu. Ensuite et surtout, c’est retrouver du plaisir à vivre, une meilleure estime de soi, plus de confiance en soi et dans les autres, dégager des objectifs et, autant que possible, les atteindre. Sur le point des relations d’étayage, le groupe de parole peut être privilégié. La réussite passe par des changements de représentation, d’organisation, de priorités, une mise en jeu de centres d’intérêt. Chacun, là où il est, en fonction de ses besoins, doit composer son menu thérapeutique et s’y tenir.

Comment vous déterminez vous face à un échec apparent ?

Qu’est-ce pour vous que « réussir » ?

 

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