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Les fiches livres

Le génocide voilé

Enquête historique

 

Tidiane N’Diaye

Folio- 2017-2024

307 pages

 legenocidevoile

N’Diaye est un anthropologue d’origine franco-sénégalaise. Il travaille comme économiste à l’INSEE . Il est directeur de recherches à Sup de Co Caraïbes. Il vit en Guadeloupe.

Cette « enquête » a le souci de rétablir une vérité historique par des faits documentés, à l’opposé des complaisances idéologiques de notre Modernité tardive. Tidiane N’Diaye met à la disposition du lecteur de nombreuse indications dans un style direct et véhément. Elle fait écho au malaise que le commentateur de cette fiche éprouve face à de nombreux faits se rapportant plus ou moins à l’objet du livre. Le « génocide voilé » désigne les modalités de l’esclavage des africains par les arabo-musulmans pendant 13 siècles.

Les arabo-musulmans ont opéré depuis longtemps sur le Continent africain. « Au cours de leurs mouvements de conquête, ils ont soumis et islamisé l’Afrique du Nord, avant de se diriger vers l’Espagne. Dans ce pays, ils développèrent une brillante civilisation, dont l’épicentre a été Cordoue. À leur retour en Afrique, dans une nouvelle vague d’islamisation des peuples, ils amenèrent avec eux une cascade de malheurs. Des millions d’Africains furent razziés, massacrés ou capturés, castrés et déportés vers le monde arabo-musulman (des siècles durant, du VIIème au XXème siècle).

Cela dans des conditions inhumaines, par caravanes à travers le Sahara ou par mer, à partir des comptoirs à chair humaine de l’Afrique orientale. Ils islamisaient les peuples africains, en se faisant passer pour les piliers de la foi et les modèles des croyants. Ils allaient de contrée en contrée, le Coran d’une main, le couteau à eunuque de l’autre, ne prononçant pas une parole sans invoquer Allah et les hadiths de son Prophète. » Formulation polémique, certes.

Les hadiths procèdent de la tradition orale. Le Coran rassemble les recommandations de bonne pratique opposables, de Dieu à Mohamed, par l’entremise de l’ange Gabriel. Leur mise en écrit se situe au IXème siècle. Ces recommandations se chiffrent à plusieurs centaines de milliers ! Elles ont été classées en « authentiques », moins authentiques ou pas authentiques du tout.  Ces hadiths forment la Sunna. Les chiites et les sunnites divergent sur la hiérarchie des hadiths mais ils sont d’accord pour reconnaître qu’ils détiennent la Vérité vraie et que, de ce fait, ils peuvent tout se permettre, en se référant à des hadiths.

Il n’est pas agréable de devoir porter un regard critique sur une religion, quelle qu’elle soit, mais, de nouveau, comme aux temps révolus de la lutte pour la séparation du pouvoir politique et du pouvoir religieux, de la séparation de l’Eglise et de l’État, il devient vital, aujourd’hui, d’appeler un chat un chat, d’apprécier les arbres à leurs fruits, et de cesser de s’aveugler. Mais reprenons.

« Alors que la traite transaltlantique a duré quatre siècles, c’est pendant treize siècles sans interruption que les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne. » Qui plus est, de nos jours, dans un silence quasi-général, se produit « une entreprise de nettoyage ethnique au Darfour. »

« Il y eut jusqu’à 30 % de la population romaine constitué d’esclaves qui se recrutaient parmi les peuples vaincus » Il ne s’agit pas, pour N’Diaye, de favoriser une communautarisme victimaire et culpabilisant mais de dire les choses.  La traite négrière est une invention du monde arabo-musulman. La progression de l’esclavage allait de pair avec la découverte progressive du continent africain. Elle commença avec la Nubie, sur les bords du Nil.

Le continent africain était organisé en castes. Comme aux Indes, où il était distingué les brahmanes, constitué par les érudits, les nobles, dont les maharadjahs, la plèbe et, enfin, les serviteurs ou shudras. Un dernier groupe était formé par les intouchables. En Afrique, les forgerons, qui fabriquaient masques et fétiches, appartenaient aux intouchables. Dans les sociétés précoloniales africaines, un quart de la population correspondait à des captifs. Cependant, ces derniers étaient intégrés à la famille ou, tout au moins, à la domesticité. À bien des égards, leur condition pouvait être assimilée à celles des domestiques des maisons européennes. Les captifs de case avaient un sort plus enviable que celui des captifs soumis aux travaux de la terre (équivalents des serfs de notre époque féodale).

L’esclavage a persisté, en dépit de son abolition officielle. Il perdure encore. Un rapport d’Amnesty International de 1994 fait état de 90000 esclaves noirs en Mauritanie.

« L’Africain n’a jamais cherché à dominer la nature, mais à vivre avec. Au sud du Sahara, les quatre grands fleuves (le Nil, le Niger, le Sénégal et le Congo) comportent de multiples affluents, sans parler des rivières. « Chaque ethnie s’intégrait à son paysage et à son climat, tout en maîtrisant ses propres indicateurs de temps » (p81)

« Avant l’arrivée des arabo-musulmans, chaque communauté africaine avait sa propre culture, un système original de croyances et de coutumes. C’est parce qu’il avait conscience du caractère éphémère et fragile de l’existence que l’Africain évoluait dans une profonde religiosité. (p83)

Un peu plus loin, il est fait mention des pratiques des Barbaresques qui, depuis les côtes du Maghreb, organisaient des razzias sur les îles comme la Corse ou la Sardaigne et dans les régions côtières d’Espagne, de France et d’Italie. L’auteur avance que la colonisation de l’Algérie par la France répondit, en partie, à ces agissements. (p89)

L’ouvrage aurait mérité un plan plus chronologique, avec quelques tableaux récapitulatifs, en complément des images, certes parlantes, des massacres accompagnant les razzias, les principaux itinéraires des déportations d’esclaves ou le portrait de Tippu Tip (1840 – 1905) , le plus célèbre marchand d’esclaves de Zanzibar.

Avant l’esclavage, les richesses naturelles et notamment l’or justifièrent une guerre « sainte » conduite par les Almoravides, dès 1042, qui eut raison de l’Empire du Ghana, source de leur convoitise. Des « fous de Dieu », autoproclamés bons musulmans, entreprirent une guerre « sainte » contre les noirs qui pratiquaient, à leurs yeux, un Islam « relâché » (p98).

La pratique de la castration des noirs mis en esclavage trouve un écho dans Les mille et une nuits. Le roi Chahzaman revenant chez lui à l’improviste surprit son épouse et un esclave noir, sens apaisés, endormis dans son lit. Quant à son frère Chariyar, il avait connu la même déconvenue de retour de chasse, les vingt femmes de son harem ayant été honorées par des domestiques noirs. L’eunuque offrait la garantie de son impuissance. Il ne donnait pas de descendance. Il était réputé solide et docile. Il valait plus du double qu’un esclave ordinaire. La castration s’effectuait en Egypte, après la traversée du Sahara. Les moines coptes avaient acquis une bonne réputation à cet exercice.

L’Islam a eu sa période des Lumières (Xème, XIième siècles). C’est lui qui permit à la pensée médiévale d’avoir accès à la philosophie grecque. Il fit progresser les mathématiques et les sciences. Dans le même temps, il faisait silence sur le commerce arabo-musulman des esclaves noirs. (p.255). Il serait aisé d’effectuer des analogies avec les temps que nous vivons.

La guerre de Sécession porta sur l’esclavage des noirs importés d’Afrique. Les abolitionnistes se multiplièrent en Europe dans la même période. Un silence de « cathédrale » persista dans le monde arabo-musulman.

 Lorsque l’empereur Constantin se convertit à titre personnel au Christianisme, il ne l’imposa pas à ses sujets (qui ne partageaient pas sa croyance, à 95%). » (p 256) Quel dommage que Louis XIV ne pratiqua pas cette ouverture d’esprit en son temps. Le parti des Dévots et madame de Maintenon avaient imposé leur point de vue.

Il n’est pas exact d’assimiler la traite vers le Nouveau Monde à un « génocide » à la manière de ce qu’ont subi les Juifs, les Arméniens, les Cambodgiens ou les Rwandais.

Les esclaves déportés ont assuré une descendance dans le Nouveau Monde, pas dans les pays arabo-musulmans. Du chemin vers l’égalité y a été parcouru. (P 263)

« Nombreux sont ceux qui voudraient recouvrir les réalitées passées du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse, voire idéologique » (p271)

À la fin de son livre, N’Diaye évoque un « syndrome de Stockholm à l’africaine », tout ce monde s’arrange sur le dos de l’Occident. Tout se passe comme si les descendants des victimes étaient devenus les obligés, amis et solidaires des descendants des bourreaux, sur qui ils décident de ne rien dire. » (p271)

« Faire silence sur les problèmes tiendrait lieu ainsi de solution » (p273)

Ce livre devrait « interpeller » tout lecteur. Les faits qu’il décrit ne peuvent raisonnablement être niés ni même relativisés. Il invite à une réflexion personnelle sur un certain nombre de phénomènes présents dans la société française actuelle. Une première série de questions concerne l’attitude d’une grande partie des élites intellectuelles, journalistique, économiques, politiques, françaises et européennes, à l’égard du monde arabo-musulman, y compris celles qui en rabâchent les écarts de conduite. Quelles distorsions cognitives mobilisent-ils pour négliger la colonisation à rebours qui s’opère ? Peuvent-ils croire un seul instant que l’Islam, tel qu’il se reproduit, de siècle en siècle, sera source de paix, de tolérance, de cohésion et de justice sociale ? Leur cécité volontaire rejoint d’autres cécités, y compris dans le champ des addictions, synonymes de naufrage d’une civilisation, certes très imparfaite, mais, dans l’ensemble, encore ouverte à l’esprit critique, et capable, qui sait, de ressaisissements.

Au-delà de l’Islam, l’Histoire démontre la dangerosité de l’amalgame entre le phénomène religieux, l’Économique et le Politique. Il y a péril pour les humains dès que s’entretient la confusion entre ces trois instances.

Les préoccupations de Liberté, d’Égalité et de Fraternité se nourrissent de doute méthodique, de sens du relatif, d’humilité, de prudence, d’humour, de philosophie critique, en deux mots : d’une incroyance fondamentale. Ces options refusent de flatter les comportements égo-grégaires.

Nombreux sont ceux qui se réclament de la République, aujourd’hui, en reniant quotidiennement ses valeurs de base, en se payant de mots.

On ne risque jamais autant de mépriser l’opinion des autres qu’en taisant les siennes. N’Diaye ne fait pas cette erreur, alors que son choix ne s’inscrit pas dans l’air du temps.

Les mécanismes du désir

Comprendre la passion, la jalousie et la rivalité             

Jean-Michel Oughourlian 

Robert Laffont          

18€90, 238 pages, 2024

 

lesmecanismesdudesir

L’introduction met d’emblée l’accent sur l’apport constitué par la découverte des neurones miroirs, en 1996. Cette identification aide à concevoir un  cadre unifiant face à la diversité des situations mentales. L’auteur présente d’emblée plusieurs cas cliniques dominés par la discorde, la jalousie, la rivalité, la violence, la haine, et autres souffrances relationnelles. Il situe la découverte des neurones miroirs dans le prolongement des théories mimétiques exposées dès 1961 par René Girard, notamment dans Mensonge romantique et vérité romanesque.  

Pour l’auteur, la majorité des pathologies rencontrées (phobies, angoisses, hystéries, passions destructrices, jalousies obsessionnelles, anorexie) sont des maladies du désir. Quand la rivalité induite par le désir mimétique nous lie trop intensément à un modèle, nous devenons esclaves de ce rapport hostile (p27).  

I – Mon désir ne m’appartient pas

Spinoza  : «  Les hommes se croient libres par cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés.  »

Le désir est toujours copié sur le désir d’un autre. Il renvoie à des modèles culturels dont la publicité a tiré sa force.

Oscar Wilde  : «  Il existe deux tragédies dans la vie  : l’une est de ne pas satisfaire son désir, l’autre de le satisfaire.  »

Le besoin se satisfait sans spécificité à la différence du désir. Le besoin ne suscite pas de désir, à la différence du désir qui peut susciter un besoin.

L’instinct est une séquence de comportements génétiquement intégrés.

Valmont (des Liaisons dangereuses) à madame de Tourvel  : «  Je vous ai aimé, je ne vous aime plus. Ce n’est pas ma faute  ... Mon désir a duré autant que votre vertu.  »

L’imitation inconsciente ou mimésis peut porter sur le paraître, l’avoir ou, moins communément, sur la façon d’être, voire l’être.

2 – Il n’y a pas de désir sans relations

C’est bien parce que la conscience est pétrie d’altérité qu’elle est sensible à l’hypnose.

Imitation et suggestion correspondent.

3,4,5 – Il est fait référence à la Bible

L’homme est le seul vivant doté d’un langage complexe et d’une créativité polymorphe.

Le serpent fait naître le désir par l’interdit de la connaissance et, ce faisant, il fonde la condition humaine.

Tout désir suppose une rivalité, tels Abel et Caïn.

  • – Des précurseurs

Le langage s’acquiert sur le mode mimétique. Il suffit de répéter des mots à l’enfant pour qu’il se les approprie.

L’auteur insiste sur l’apport de Gustave Lebon  sur les phénomènes d’entraînement observés au sein des foules. La suggestion, la mise en condition, crée une contagion mentale.  

(Cf 1984, les cris de haine et les saluts mains levées et croisées des ouvriers après les morceaux de propagande de Big Brother). Il se crée un état de somnambulisme collectif suivi d’amnésie.

  • – La découverte des neurones miroirs

Ce sont des chercheurs italiens de l’université de Parme qui les ont identifiés en 1996 (Rizzolati, Fogessi, Gallese…). Avec cette découverte, nous avons l’explication du langage, des apprentissages, des émotions partagées. Les neurones miroirs s’activent par l’observation. Ils entrent de nouveau en jeu au moment de reproduire l’action. Il s’agit de neurones prémoteurs.  

Un nouveau-né imite l’expérimentateur qui lui tire la langue (Melzoff, Seattle). On retrouve des neurones miroirs dans l’aire frontale motrice, mais également ailleurs. Ce n’est pas une imitation stupide. Les enfants choisissent d’imiter ce que nous voulons faire, comme adultes.

Les autistes présenteraient des altérations (identifiées par pet-scan) dans le gyrus frontal antérieur et une partie du cortex prémoteur. Le dysfonctionnement dans le cortex insulaire et cingulaire correspondrait à l’absence d’empathie, ce qui est une façon de souligner la prégnance de l’environnement. En autres termes, un enfant vivant dans un contexte perturbant risque fort de s’en trouver perturbé. Bonjour les smartphones, les réseaux sociaux, la société consumériste, du paraître et de la compétition, les parents trop préoccupés...

  1. Les maladies de l’imitation

Le désir transfigure l’objet et nous fait prendre des vessies pour des lanternes, ce qui est une façon de souligner la force de la subjectivité.

Suit une interprétation des diverses pathologies mentales.

La structure névrotique identifie toujours la différence entre lui et son modèle, à la différence de la structure psychotique qui le confond. L’hystérie transpose sur une partie du corps le désir à dominer. La confusion entre l’autre et soi se retrouve dans la paranoïa où l’autre se trouve mis en accusation pour combattre un sentiment de culpabilité.

La partie IV est consacrée à la «  clinique de la rivalité  »

  1. La pathologie de la réciprocité

La réminiscence, toujours sensiblement la même, renvoie le sujet à l’altérité de son propre désir, qu’il croit être le sien.

L’imitation pathologique peut porter sur le paraître. Le désir d’être conforme aux canons de beauté de la période suscite découragement, dépression et troubles addictifs  : anorexie, boulimie.

L’imitation pathologique peut porter sur l’avoir  : une Rolex sinon rien.

Un progrès se réalise quand la personne concernée prend conscience qu’elle reproduit à l’identique le comportement d’un de ses parents.

Certains sujets incarnent des identifications multiples, selon les circonstances.  

L’ouvrage cite le cas de Malkam Ayyahu (décrit par Michel Leiris). Elle parlait d’elle toujours à la troisième personne.

L’imitation pathologique peut porter sur le désir:  

Dans les phobies, le sujet est évitant et s’il se rapproche de l’objet qui l’effraie, il est saisi d’angoisse.

Le phénomène est inverse dans les obsessions. Le sujet doit y retourner sans cesse. Nous nous rapprochons des addictions. Le désir rejoue les batailles perdues. Ainsi, le souci infructueux et toujours répété de contrôler la consommation.

10. La jalousie de la moitié

Le couple devient le champ clos d’un rapport de force permanent, bien qu’inapparent au premier regard. La rivalité s’exprime de différentes manières  : rancune, colère, ressentiment, dépression. Cela s’observe au sein des couples où l’un boit et l’autre veut contrôler la situation. Ce passage comporte, sans surprise, des cas où l’alcool est présent.  

Cela se voit aussi bien dans les couples unis que chez des associés ou des collègues. La situation peut devenir caricaturale quand les époux ou conjoints font le même métier dans la même entreprise.

Raymond Devos  : «  Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche.Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche  !  »  

Le phénomène de la balançoire s’observe, exacerbé depuis que les hommes et les femmes ont des tâches similaires. Une solution est la division sociale du travail. Chacun a des pôles d’excellence et une forme de complémentarité. L’interchangeabilité complète devient source d’ennui et de frustration. Il condamne chaque partenaire au phénomène du miroir.

Nous en arrivons ainsi où, dans le couple, chacun se détruit pour détruire l’autre. Nous retrouvons l’alcool dans ce genre de relation faussement triangulaire.

Le travail peut jouer un rôle équivalent dans une version fusionnelle du couple et réveiller un sentiment d’abandon enfoui. La travaillomanie peut séparer du monde aussi efficacement que l’alcool, la cirrhose en moins.

Le donjuanisme et le messalianisme sont des pathologies de la relation. L’autre est chosifié, dominé, rejeté, une fois possédé. L’autre est détruit pour en déposséder un rival, identifié ou non. Le couple est une illusion éphémère dont ne se remettra pas la «  proie  ».  

À propos des bouteilles d’alcool et des guerres en Europe  : «  Encore une que les boches ne boiront pas.  »

11. La jalousie du tiers

Le chapitre consiste dans un retour sur les histoires du début. Le lecteur constate que le thérapeute improvise beaucoup pour tenter d’aider les patients à sortir de l’impasse dans laquelle ils sont enfermés.  

Les hindous adopteraient parfois une position extrême  : si je n’ai rien, je ne peux rien m’envier, personne ne peut me jalouser, je n’ai plus de rivaux. Il n’est pas certain que ce dénuement ne suscite pas de jalousie chez les insatiables. Lui ou elle ne s’en font pas  !  

Il convient de considérer la bêtise humaine avec le plus grand respect et éviter de la provoquer inutilement, telle est mon opinion.  

Dans le même ordre d’idée, un tiers peut aider à ce qu’un couple se retrouve. Ainsi, la scène inaugurale du (de Molière): un homme bat sa femme, un tiers secourable intervient et la femme se réjouit au point de donner ses encouragements quand l’homme se détourne d’elle pour châtier l’intrus.

Ne pas se croire obligé de vivre la vie sur le mode de la compétition est une bonne recommandation, à moins d’y attacher une importance ambivalente  : si je gagne, je suis content, si je perds, je suis satisfait que l’autre soit content.  

La conclusion  : donner du temps à ce qui nous importe.

 

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