AREA 31 AREA 31 AREA 31
  • Accueil
    • Actualités
  • Association
    • Qu’est-ce que l’AREA ?
    • De l'AREA au C3A
    • Henri Gomez
    • Pourquoi adhérer ?
    • Etudiants
  • Méthode de soin
    • L'offre de soin et le sevrage
    • L'aide aux familles
    • Les psychothérapies individuelles
    • L’hospitalisation brève
  • Réunions et ateliers
    • Thèmes du Lundi
    • Les groupes de parole
    • L'atelier cinéma
    • L'atelier de relations interpersonnelles
    • Recherche en alcoologie
    • Conférences
  • Librairie et cinéma
    • La librairie
    • Les fiches cinéma
    • Les fiches livres
  • Videos
  • Contact
    • Formulaire de contact
    • Plan d'accès AREA et C3A
  • Partenaires

Les fiches livres

Au-devant des périls

La marche en avant De la nation hindoue

Arundhati Roy

Gallimard, Tracts, n°14 2020

3€90, 55 pages

Le continent indien est exemplaire des difficultés que rencontre une planète secouée par la confrontation entre des modes de vie très anciens, des peuples différents et ce que Fabian Scheidler appelle la méga-machine, cet agglomérat financier, économique, étatique, numérique et militaire en compétition pour l’appropriation du monde. On constate sans peine que les différentes religions, loin d’apporter effort de compréhension et paix, sont instrumentalisées pour exacerber une logique de guerre et de tueries.

Arundhati Roy dessine un Apocalypse now en œuvre en Inde, à l’œuvre derrière les images du développement de la cinquième puissance mondiale.

L’auteure – on dit autrice, à présent – justifie d’être présentée, succinctement. Elle est fille d’une chrétienne syriaque et d’un père hindou bengali, séparés quand elle avait deux ans. L’influence chrétienne se retrouve dans sa philosophie de vie en faveur de la justice sociale, de l’universalisme, de l’altermondialisme et de l’écologie. Elle est devenue célèbre par un livre publié en 1996 : Le Dieu des Petits riens.

Cette fiche n’a pas la prétention d’éclairer sur la diversité des mouvements qui transforment le continent Indien. Pour l’auteur : « L’Inde n’est pas, de loin, le pire pays du monde ni le plus dangereux, du moins pas encore, mais le gouffre entre ce qu’elle aurait pu être et ce qu’elle devient en fait le plus tragique ». L’écart croissant entre les possibilités présentée par un continent – ou un pays – et ce qu’il est en passe de devenir sous l’effet des mutations économiques, politiques et climatiques donne le sentiment que la crainte exprimée par madame Roy peut être partagée. L’auteur s’attarde sur l’annexion récente du Cachemire par l’Inde et sur ce qui est advenu en Assam, un petit pays proche du Pakistan oriental, sous l’impulsion des nationalistes indous. Les déplacements de population par l’effet des persécutions religieuses, des oppositions ethniques et des déplacements de travailleurs-esclaves pour la réalisation de grands chantiers ont suscité des violences et des animosités multiples qui promettent de durer.

Le gouvernement hindou a entrepris l’établissement d’un Registre National des Citoyens ou NRC. Ce registre est destiné à faire la distinction entre les citoyens indous et les étrangers. Cet inventaire se révèle impraticable et injuste. Il pénalise particulièrement les populations musulmanes et les villageois pauvres et illettrés confrontés à des contraintes bureaucratiques surréalistes.

Au passage, une fenêtre sur les deux milles « îles mouvantes de Brahmaputra », au sol fertile, pouvant apparaître et disparaître selon les caprices du fleuve, imposant une sorte de nomadisme agricole.

Comme le dit l’auteur : « Une fois allumé le brandon de l’ethno-nationalisme, nul ne peut dire dans quelle direction le vent va relayer le feu ». La loi sur l’amendement de la citoyenneté ou CAA stipule qu’il sera  « donné asile en Inde à toute les minorités persécutées non musulmanes, venues du Pakistan, du Bangladesh et de l’Afghanistan », c'est-à-dire indous, bouddhistes, sikhs et chrétiens. La mise en œuvre du NRC et du CAA va créer une banque de données inégalées, autorisant toutes les discriminations. Elle a commencé à justifier la mise en place de tribunaux et de centres de détention pour les « étrangers ». La brutalité du gouvernement hindou pour imposer sa force aussi bien au Cachemire qu’en Assam impressionne. Il lui a suffi de suspendre les connexions numériques et de maîtriser l’information pour œuvrer à sa guise.

Le tableau ainsi dessiné modifie l’image du continent indien tout en nous amenant à nous interroger sur un État dont les lois s’imposeraient à tous les particularisme religieux et ethniques.

Est-il possible d’imaginer un pays où ce qui rassemblera l’emporterait sur ce qui divise ?

 

 

 

 

 

 

 

Essentielles Librairies

Christian Thorel

Gallimard, Tracts, n°26, 2021

3€90, 61 pages

 

Cette fois, c’est Christian Thorel le créateur d’Ombres Blanches qui prend l’initiative, dans la collection Tracts , d’un rappel historique sur le devenir du livre et des librairies.

À l’évidence, un des acquis les plus précieux, à ce jour préservé, de la vie intellectuelle a été le prix unique du livre décidé en 1982 par le ministre de la Culture, Jack Lang. Le prix unique, inscrit sur la quatrième de couverture, a empêché les Grandes surfaces de mettre en œuvre leur stratégie commerciale de « prix cassés ». C’eut été la fin des libraires, des librairies et la liquidation des maisons d’édition qui s’efforcent de préserver une forme d’indépendance et de diversité éditoriale. La menace d’une emprise d’Amazon et consorts sur le secteur de l’édition a été déjouée. Pour combien de temps ?

Dans ses jeunes années, Christian Thorel a assisté à la fermeture d’un certain nombre de librairies rattachées aux maisons d’éditions autour de la Sorbonne et des quartiers avoisinants de Paris. Des maisons comme Gallimard ou Le Seuil ont résisté, donnant les meilleures assurances aux auteurs qu’elles accueillent. Parallèlement « le confort donné par les techniques nouvelles de composition et d’imprimerie profite à un grand échiquier de maisons », pour le meilleur et pour le pire.

Thorel ajoute plus loin : « L’histoire d’un livre procède d’un ensemble d’étapes, de médiations depuis la réclusion solitaire de son auteur jusqu’à la silencieuse solitude de son lecteur ». Il voit avec méfiance la naissance d’une autoédition récupérée par le e-commerce. Le développement du commerce en ligne est une menace qu’il n’est pas possible de sous-estimer.

En attendant, Ombres Blanches reçoit chaque jour plus de 150 titres nouveaux, près de 200000 titres différents chaque année, soit une multiplication par trois des livres mis à disposition. Difficile, dans ces conditions, de faire connaître un livre nouveau par son contenu.

La tendance est à la diminution du prix public des livres, à l’augmentation continue du nombre de livres au format de poche. L’acquisition de livres en est facilitée. Cependant, il serait intéressant de savoir ce que lisent les différentes catégories d’âge, les différentes catégories sociales, à l’heure des mass médias.

Comme le souligne l’auteur, la lecture nous oblige à prendre du temps. Elle représente un pas de côté, un temps suspendu. Le livre comme objet matériel incomparablement maniable fait de la résistance.

Il a fallu attendre prés d’un an de confinement pour que le ministère de la santé déclare essentiel le commerce des livres, des DVD et des CD.

Notons, pour faire un hors sujet, 14 mois après le début du confinement, que la liberté de se promener à vélo dans la campagne est encore soumise à sanction. Peut-être un jour, dans un an ou deux, aurais-je la possibilité de rédiger chez Galimard un texte intitulé « Essentielles bicyclettes ».

 

Plus d'articles...

  1. L’université en première ligne
  2. Carnets de prison
  3. L’homme désincarné
  4. Le Titanic fera naufrage
  5. Sans la liberté
Page 38 sur 50
  • Début
  • Précédent
  • 33
  • 34
  • 35
  • 36
  • 37
  • 38
  • 39
  • 40
  • 41
  • 42
  • Suivant
  • Fin

Copyright © 2025 area31.fr - Tous droits réservés - Mentions légales
AREA 31 - Association de Recherche et d'Entraide en Alcoologie, en addictologie et en psychopathologie