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La place de la tristesse

01-07-2024

 

La tristesse est considérée comme une émotion pénible, douloureuse, qu’il conviendrait d’écarter au plus vite pour, si on en croit Spinoza, augmenter sa puissance d’agir. Curieusement, la tristesse ne fait pas partie de l’inventaire du philosophe. Il mentionne la haine, la vengeance, la peur et le ressentiment, à laquelle la précédente réunion a été dédiée. La tristesse altèrerait la vivacité intellectuelle. Ttrois type d’émotions dominent: le désir, la joie et la tristesse.

La tristesse est un sentiment largement partagé qui se manifeste habituellement avec le vieillissement. Cela étant, l’enfant triste est une réalité et le vieillard joyeux en est une autre. Il est habituel d’entendre critiquer la tristesse. La tristesse renvoie à ce que la vie n’a pas de beau et de pas drôle. Faudrait-il s’interdire de voir ce qui est et de combattre cette émotion, de lui attribuer une signification pathologique?

Nous allons nous efforcer d’expliciter et de comprendre la tristesse qui peut nous accompagner ou nous envahir. Nous pouvons également réfléchir aux émotions qui pourraient la compléter ou constituer une alternative.

L’alcool est valorisé comme une source de gaité et de rapprochement joyeux. Il est habituellement célébré. Nous avons, malheureusement l’expérience du contraire.

Pour introduire la réflexion d’une manière plus personnelle, je dirai que la tristesse est un sentiment qui m’est familier. Je suis triste de voir le monde tel qu’il va. J’ai conscience de mes limites et de mes limitations. J’accueille mes moments de tristesse et j’essaie de les dépasser par des actions réfléchies qui pourraient déboucher sur un mieux être ou un mieux existant. J’essaie de me rapprocher des personnes qui s’accordent à mes intentions et qui partagent dans l’ensemble le regard que je porte sur le monde et la vie. Faisant cela, je me heurte à toutes les forces d’inertie qui entravent la fameuse puissance d’agir. Je me désole de l’effet du lavage de cerveau auquel nous sommes soumis quotidiennement. Bref, je fais ce que je peux. Je peux disposer comme d’autres des ressources de l’humour et, s’il le faut, de la dérision, à l’image du dernier film que j’ai découvert : Des trains étroitement surveillés. Le réalisateur tchèque a utilisé une écriture pénitentiaire pour dénoncer l’oppression soviétique qui régentait son pays, en prenant comme cible apparente le pouvoir hitlérien qui avait précédé la libération communiste. Deux ans plus tard, les tanks russes écrasaient le Printemps de Prague.

Comment accueillez-vous la tristesse? En quoi vous gène-t-elle? Quelles alternatives lui trouvez-vous?

Le ressentiment - Saison 1

24-06-2024

La période que nous vivons se prête à l’examen d’un trait de personnalité qui ne plaît pas : le ressentiment.

L’ouvrage de Cynthia Fleury, « Ci-gît l’amer » (Gallimard, 2020), a un sous-titre qui donne à penser : « Guérir du ressentiment ». Ce n’est qu’un volet de la réflexion de l’auteur, philosophe et psychanalyste, titulaire de la chaire « Humanités et Santé » au Conservatoire National des arts et métiers, qui abrita, entre autres auteurs, Christophe Dejours. Le quatrième de couverture est éloquent. Fleury est également titulaire de la chaire de « Philosophie à l’hôpital » du groupe hospitalier universitaire parisien (GHU) « Psychiatrie et neurosciences ». Elle associe les notions d’individuation et d’État de Droit. Les travaux mentionnés ont des titres éloquents : « Les pathologies de la Démocratie », « La fin du courage », « Les irremplaçables », ou encore « Le soin est un humanisme ». Le temps manque à un simple mortel, entravé dans les complications du quotidien, pour prendre connaissance d’une telle œuvre.  Si l’on adopte le principe de traduction de la novlangue, cela pourrait donner des titres tout aussi intéressants : « Les pathologies de la Dictature », « Le commencement de la lâcheté », « Les interchangeables », « Le soin actuel est un anti-humanisme ».  Nous pourrions être suspectés de ressentiment, et nous voir proposer un lavage de cerveau approprié.

Je serai tenté d’aborder la question du ressentiment à la façon d’un élève de collège : 1. Définition 2. Les arguments pour. 3. Les arguments contre. 4. La synthèse 5. La conclusion.

Dans cette logique, la définition du ressentiment est d’en vouloir durablement à quelqu’un ou à un ensemble plus vaste. Les « arguments pour » seraient constitués par les griefs légitimes, les torts véritablement subis. « Les arguments contre » mettraient en valeur les accusations injustes et erronées. La synthèse ferait la part des choses, en distinguant ce qui est admissible, de ce qui ne l’est pas dans ce sentiment.

La conclusion aboutirait à l’idée de l’inutilité du ressentiment pour avancer dans sa vie, tout en admettant son caractère très humain. Elle posera la question de l’intérêt de la Mémoire.

La séance pourra servir à adopter une définition consensuelle du ressentiment, à lister ce que le ressentiment a de recevable puis d’irrecevable dans le cadre de la problématique alcoolique et addictive, à dégager les points essentiels à une synthèse rapportée à soi et, enfin, à s’interroger sur les bienfaits respectifs de la mémoire et de l’oubli.

L'autocritique constructive

17-06-2024

Je commencerai par un souvenir d’étudiant. En ces temps lointains, la première année de médecine s’achevait par un oral pour chaque matière. Je me retrouvai devant un examinateur qui était le fils du professeur de chimie. Ce dernier était un alcoolique notoire. Il attendait sans fausse honte l’heure de son cours à la terrasse d’un café-bar bien connu du boulevard Henri IV, à Montpellier, à quelques pas de la Faculté, derrière une chope de bière. Cet homme était un communiste déclaré et nous avions tous lieu de penser que son fils, appariteur dans son service (la passion révolutionnaire n’exclut pas ce genre d’accommodements), l’était tout autant que lui. Je ne détestais pas la Chimie mais, je devais me rendre à l’évidence, la Chimie ne m’aimait pas. Ce que je pouvais débiter avec aisance comme enchaînement de formules la veille au soir s’était évaporé le matin. Au réveil, l’amidon ou le glycocolle avaient retrouvé leur tout mystère. Bref, je ne me faisais pas d’illusion en prenant place face à cet homme débonnaire. Pendant qu’il me demandait, avec un sourire engageant souligné par une élégante moustache, si j’étais satisfait de mon écrit, j’avais pu parcourir en un instant la ligne concernant mon nom sur son grand cahier et y découvrir un humiliant 6/20. « Ah, vrai dire, monsieur, je suis étonné d’être devant vous, tellement ma copie doit être nulle. Je pensais avoir une note éliminatoire ». Sans l’avoir recherché, j’avais donné à cet homme, sans doute dévalorisé par sa position de fils-de-son-père, car il était appariteur dans le service de Chimie, l’occasion d’un bon mot « communiste » : « Vous avez l’autocritique constructive ».  La glace était brisée. J’avais été le support d’un mot d’esprit. J’ai eu 16/20 à l’oral et j’ai tenu cette moyenne à chacune des différentes épreuves.

Ce hors sujet me permet d’évoquer plusieurs notions rattachées à l’autocritique et à la façon de restaurer une image de soi ou une relation compromise : ne pas donner à l’autre l’occasion de nous discréditer en prenant les devants, puis lui démontrer que nous sommes capables du meilleur. 

Longtemps, la personne alcoolique est écrasée de honte. Elle doit subir des critiques et des humiliations qu’elle suscite par ses écarts de conduite.

Ce serait aggraver son cas pour elle d’invoquer des circonstances atténuantes ou de retourner les critiques. Il y a un temps pour tout. 

Si je peux partir de l’exemple du hors sujet de l’oral de Chimie, je crois que toute personne devenue alcoolodépendante doit d’abord se reconnaître comme telle, admettre la nullité de sa « copie », évacuer tout sentiment de honte et de culpabilité, en prenant conscience que la mise en place de sa dépendance à l’alcool est un fait acquis (ainsi l’incapacité à retenir durablement les formules de chimie), tout comme les effets induits (une note quasi éliminatoire). Partant de là, il reste à s’éloigner au plus vite d’un domaine de déboires (la chimie-alcool) et s’occuper de choses plus sérieuses (en tant que personne dotée d’autres capacités).

La connaissance fine de la problématique alcoolique, complétée d’une connaissance sans cesse approfondie de l’être humain et de la société, est de nature à aiguiser le sens critique, à générer de nombreuses satisfactions, en atténuant les passions tristes : la haine, l’envie, la jalousie, la rancune, la peur ou encore le ressentiment, thème que nous aurons à travailler ensemble. Promis, juré.

Avec-vous du mal avec l’autocritique ? Celle-ci vous-t-elle permis de progresser en tranquillité intellectuelle et d’atténuer vos éventuelles imperfections ? 

 

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