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La nostalgie

11-11-2024

 

La thématique de la nostalgie fait l’objet d’une demande. Ce souhait s’inscrit sans la suite de la séance du deuil et de ses liens avec le retour de l’envie de boire.

Sommes-nous habité(e)s par la nostalgie de ce qui a été et qui n’est plus ?

A priori, ce sentiment évoque un état d’esprit, un rapport au passé et indirectement, au présent et au futur.

La nostalgie renvoie aux regrets, à un passé parfois idéalisé. Dans un récit imaginaire de Prosper Mérimée, un général revenu de la campagne de Napoléon en Russie demande à son aide de camp de préparer pour ses invités le plat délicieux qui l’avait régalé sur le chemin de la retraite. Il s’agissait de corbeaux ! La nostalgie suppose une mémoire sélective, souvent revisitée, et une insatisfaction comparative. La philosophie que nous préconisons s’inspire de ressorts différents. Elle contextualise le passé et s’applique à lui appliquer un regard objectif, qui laisse cependant place aux bons souvenirs. Pleurer sur le printemps et l’été signifie que l’on a atteint au moins l’automne. Si l’on a fait bon usage des saisons précédentes, il est bon d’en être satisfait. Dans le cas contraire, nous pouvons nous réjouir d’avoir échappé à l’enfer. L’essentiel de la partie se joue au présent. Si les saisons précédentes ont été difficiles, douloureuses ou décevantes, il reste à jouer celle en cours du mieux possible. Les moments heureux passés peuvent être de mauvais, de bons ou de merveilleux souvenirs, sans susciter de regrets ni de tristesse.

Quand nous établissons une comparaison qui donne l’avantage au passé, ce n’est pas nécessairement la nostalgie qui intervient mais, plutôt, la colère. Exemple, les préoccupations d’apparence écologiste d’un Maire aboutissent à transformer les voies de circulation en parcours du combattant pour des cyclistes disposant d’attaches fixes pour leur pédale. Le plus simple est de marcher, de prendre le métro s’il se trouve une ligne à proximité et de réserver la voiture à l’indispensable. Nous pouvons distinguer entre les adaptations de nécessité et celles qui ne le sont pas. Un adage des Alcooliques anonymes affirme : Vivre et laisser vivre. Cet adage rencontre, de plus ou plus souvent, les limites de l’arbitraire voire de l’absurde.

Le passé peut être examiné pour comprendre le présent et non pour masquer ce que le présent fait vivre. Il s’est produit, par exemple, d’innombrables films sur la Seconde guerre mondiale. Il est légitime de se demander qui en est l’auteur et pourquoi il a choisi sa version de l’histoire, quel message il entend faire passer et, éventuellement, quelle vérité il masque. Revisiter le passé sert, par le biais des analogies, à saisir l’invariant. Le passé a, ainsi, un pouvoir de consolation et de dédramatisation. Face à une démonstration de bêtise ou de médiocrité, il suffit de se rappeler les croyances et les forfaits des périodes antérieur pour relativiser et repartir d’un pas plus léger.

Quand j’écoute de la musique classique, baroque, plus précisément, ce n’est pas la nostalgie qui m’habite mais une résonnance parfaite avec une période que je n’ai pas connue. L’universel est intemporel.

J’ai fait mienne une phrase de l’Evangile : « Laissez les morts, enterrez les morts ». Il existe nombre de vivants plus morts que les morts.

Bref, il y a plusieurs façons d’accommoder le passé. Une des pires, sans doute, est de se tromper de saison, à l’image des vieux chanteurs costumés qui viennent et reviennent sur la scène, face à un public qui retombe en jeunesse, au point d’en oublier ses rhumatismes.

Assez dit. Quelle place faites-vous à la nostalgie ? Avez-vous des affects de substitution ?

Sentiment de culpabilité, culpabilisation, culpabilité

28-10-2024

 

Sentiment de culpabilité, culpabilisation, culpabilité… Alcool, addictions…

Le sentiment de culpabilité a une origine culturelle et religieuse. Il correspond à l’univers de la faute et du péché. Il peut être indépendant d’un acte. Un désir coupable est ainsi refoulé dans l’inconscient car moralement inacceptable. Les structures névrotiques fonctionnent sur ce modèle. Une personne ou un groupe se vit comme coupable. Ils en souffrent.

La culpabilisation est une attaque/défense. Elle fait intervenir souvent, la simplification, voire la caricature, la généralisation et l’amalgame : tous coupables ! La culpabilisation génère la culture de la Victime. Pas de responsables : des coupables, des victimes.

La culpabilité relève du fait établi et prouvé. La relation de cause à effet est établie.

L’alcoolo-dépendance suscite de nombreux affects négatifs. Le sentiment de culpabilité existe souvent en écho de la culpabilisation. La honte et la dévalorisation dominent. Les autres addictions sont souvent banalisées et déniées. Elles donnent curieusement peu matière à culpabilisation. Elles font partie du système. Comme les alcoolisations, elles justifient des sanctions en elles-mêmes et pour certains actes préjudiciables définis par la Loi.

Le sentiment de culpabilité a été rattaché justement à la culture judéo-chrétienne. Dans sa forme extrême, il aboutit à la haine de soi. Il peut susciter aussi, par son dépassement, l’esprit critique, l’autocritique constructive, le sens du relatif et l’absence de jugement de valeur.

La culpabilisation est un sport national et international. Plus on est dans l’émotion, dans l’abstraction et dans la caricature, mieux c’est. Le méchant, c’est l’autre. La culpabilisation fait partie des techniques de manipulation.

La culpabilité se fonde sur la preuve. La difficulté est qu’il existe souvent des « culpabilités » en cascade : Oppenheimer et des physiciens géniaux inventent la bombe atomique. Le pouvoir militaire et politique s’en empare.  Un type appuie sur un bouton.

Une ministre avait dit : Responsable (un mot oublié) mais pas coupable.

En quoi vous sentez-vous concerné(e) ?

Les solitudes de notre temps

21-10-2024

 

Le thème des solitudes s’impose au fil des consultations, quel que soit le chemin parcouru pour se détacher des addictions.

Au début du parcours de soin, la personne consultante dispose souvent d’un relationnel plus ou moins diversifié. Il n’est pas garanti que les proches évoluent en harmonie avec les changements amorcés par l’intéressé. L’incompréhension face à une problématique difficile à comprendre et à maitriser, les contentieux de tous ordres qui ont pu se créer, ce qui était masqué par l’addiction, au sein d’un système familial ou amical, aboutissent souvent à clairsemer l’entourage, dans la continuité d’une démarche de soin. La personne qui cesse de boire se trouve en décalage avec l’environnement et ce décalage, si elle n’y prend garde, va s’accentuer à mesure qu’elle évolue dans ses choix de vie. Il en résulte un vécu de solitude.

L’addiction alcoolique n’est pas seule en cause, bien évidemment, dans la population souffrant de solitude. Celle-ci tend à devenir un phénomène généralisé, y compris, chez ceux qui disposent de centaines ou de milliers d’amis « virtuels ». Internet crée l’illusion de s’ouvrir au Monde, alors qu’il en organise l’exclusion. Il est plus facile de disposer de connaissances géopolitiques que de pouvoir compter sur des amis pour un voyage de proximité.

Il devient de plus en plus problématique de pouvoir compter sur une relation affective permettant une complicité, des dialogue sincères et approfondis.

L’activité professionnelle ne garantit pas davantage la sociabilité. Chacun pour soi, dans son open-space et son moyen de déplacement préféré.

Les facteurs limitants et les obstacles ne manquent pas pour réduire la possibilité de rencontres à l’origine de liens de qualité durables.

À l’inverse, la diversification des moyens de communication réduit le temps à soi et la solitude choisie.

Nombre de rencontres ne débouchent sur rien. Le temps semble suspendu. Que faire dans ces conditions ?

Eprouvez-vous le sentiment de solitude ? En souffrez-vous ?

Comment tolérer, atténuer ou réduire le sentiment de solitude ?

Impressions personnelles

Ce n’est pas l’usage mais j’aime autant consigner par écrit mes impressions de solitude. Cela peut toujours servir à ceux qui en prendront connaissance, confrontés également à un mode de vie déshumanisé.

Mon impression de solitude actuelle se vérifie, particulièrement, face à ce que j’appelle la dictature numérique. Je viens de passer deux heures, en compagnie d’une salariée de la CPAM, venue à ma Consultation, pour comprendre les raisons des dysfonctionnements en cascade relevés dans les usages des cartes vitales depuis près de quatre mois. Je vous épargnerai le détail de ce qui a été identifié, des corvées et des frais supplémentaires que l’identification des problèmes va induire. Je peux vous en donner, en revanche, les raisons. Il s’agit bien de considérations financières de la part des entités qui assurent les fonctions de paiement. Le simple déplacement d’un technicien de la société chargée du fonctionnement du lecteur de carte vitale aurait permis d’identifier les problèmes. Je n’ai pu obtenir ce déplacement, malgré mon insistance. La société qui gère numériquement les actes ne s’est pas sentie concernée, non plus. Elle souhaite clairement s’assurer la totalité du procès, au détriment des prestataires historiques qu’elle élimine et qui, malheureusement, se laissent éliminer en n’assurant plus leurs services de proximité. Il y a donc bien un lien direct et déterminant entre la logique « commerciale » des firmes et les dysfonctionnements numériques induits, au détriment des professionnels et des patients.

Mon impression de solitude se retrouve également face aux interlocuteurs publics et privés, concernant ce que nous proposons en termes d’accompagnement, d’hospitalisations brèves et de consultations longues. Ni l’établissement d’accueil, ni l’Agence Régionale de Santé, ni la CPAM en tant qu’institution de référence, ni les Collectivités territoriales, ni les sociétés savantes, ni les grandes entreprises, disposant d’énormes moyens et d’un secteur prévention officiel, ne se sentent concernées par nos propositions, alors même que nombre de ces instances – les plus éclairées – savent que nos innovations sont efficientes. L’explication de leur indifférence est également d’ordre financier : certains veulent gagner plus, d’autres dépenser moins, indépendamment de l’intérêt général et de la nécessité de donner un peu d’espoir aux populations en souffrance.

Mon impression de solitude se vérifie avec des gens qui ne répondent pas à mes sollicitations, pourtant mesurées, justifiées et argumentées, et face à ceux qui, à l’inverse, me sollicitent pour un oui ou pour un non, ou ne respectent pas leurs engagements élémentaires.

Mon impression de solitude s’éprouve face aux conseils et aux alarmes de personnes qui s’expriment sans identifier les différents éléments du problème, enfermées qu’elles sont dans leur propre subjectivité.

Mon impression de solitude s’éveille face aux médias et à la boue qu’elles propagent et étalent.

Mon impression de solitude prend force face aux certitudes et aux idéologies haineuses.

Mon impression de solitude se partage avec des passants dans la rue ou des passagers de métro, zombifiés ou « particularisés ».

Mon impression de solitude se retrouve également avec quelques uns de mes proches arque-boutés sur leurs préjugés et leurs égoïsmes, avec l’indifférence des autres, prompts à coller des étiquettes, car habitués à la pensée paresseuse, dès qu’il ne s’agit plus de leurs préoccupations favorites.

Mon impression de solitude se retrouve aussi – et c’est un phénomène nouveau, au sein même du groupe de parole, ce qui est un comble ! Je constate que le climat d’intolérance et d’incompréhension qui caractérise les relations sociales actuelles, tend à polluer nos échanges et notre réflexion. Il est vital que le groupe fasse vivre un climat de respect mutuel et de dialogue « au centre de la table ».

Et, pourtant, je chéris ma solitude, loin du bruit et de la fureur du monde, plus ou moins partagée avec de rares personnes, aussi imparfaites que moi, capables de comprendre.

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