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Les réponses aux souffrances existentielles

25-11-2024


La souffrance existentielle correspond à un vécu de perte ou d’absence de sens de l’existence. Les personnes l’éprouvent dans divers cas de figure : quand elles ont la sensation d’être devenues inutiles ou « périmées », sans objet. Les « fins de vie », les pertes d’autonomie, les handicaps de santé, l’angoisse du lendemain, le chômage et la souffrance au travail, les situations matérielles précaires, les contraintes administratives croissantes, l’envahissement de nos vies par le numérique, la tristesse du cadre de vie, l’insécurité, un relationnel pauvre, la solitude, la sensation d’une société qui se ment, l’inconsistance du personnel politique, le cynisme des élites et l’inconscience des privilégiés, la bêtise ordinaire concourent à ce mal de vivre. Les suicides sont rares comparativement à la banalité de ce mal. Les addictions-refuges sont bien plus fréquentes. Les croyances religieuses ont longtemps pu jouer un rôle apaisant. Nous pourrions aussi bien distinguer des croyances de substitution : la réussite sociale, le sport extrême, les voyages et expéditions lointaines ou la quasi-immortalité des corps, véhiculée par le transhumanisme.

Reste à dégager des pistes pour atténuer ou dépasser ces souffrances qui se rencontrent très souvent dans le quotidien des consultations.

Du plus simple au plus élaboré, voici quelques pistes.

Il convient d’abord de se persuader que nul autre que nous n’aura a priori le souci et la responsabilité de nous-mêmes.

Nous pouvons prendre soin de notre cadre de vie pour modeste qu’il soit. Très souvent, par passivité et procrastination, la personne néglige son lieu de vie, le laisse s’encombrer, devenir sale, au point de ne plus oser recevoir qui que ce soit. Il convient de trouver une aide ponctuelle, si besoin. Cela occupe, cela se voit et cela contribue à alléger la dépression et le laisser-aller. Le soin du corps est tout aussi indispensable. Mieux vaut respirer la propreté que ses chaussettes. Une activité physique régulière doit pouvoir s’intégrer à nos journées et semaines. Un vélo d’appartement ne prend pas de place en cas de solitude et de manque de temps. Il est essentiel de marcher ou de se déplacer par ses propres moyens, sans obturer ses yeux et ses oreilles par des engins.

Le repas doit faire l’objet du même soin. Il est possible d’être « pauvre » et d’aller au Marché, de retrouver des commerçants, de choisir une base de nourriture facile à préparer et de qualité. Si on est seul, on peut s’accompagner d’un livre ou écouter une émission utile à la radio, plutôt que se gaver d’images.

Nous pouvons saisir chaque occasion d’échanger une parole en cas de cohabitation transitoire, dans un ascenseur ou ailleurs.

Plus généralement, la matière de ce thème nous est magistralement donnée par le dernier film de Wim Wenders « Perfect days » qui sera au menu du prochain atelier cinéma du jeudi 12 décembre, 17h30.

Souhaitez-vous aborder explicitement vos souffrances existentielles ?

Quelles réponses leur avez-vous trouvées ?

L’humanisme, aujourd’hui

18-11-2024

 

L’acquisition récente de deux livres de Gilles Deleuze sur le cinéma m’a donné l’occasion de m’intéresser à ce professeur de philosophie contemporain de Jean-Paul Sartre. Lors d’une conférence à laquelle il avait assisté, en 1945, Sartre avait affirmé que l’existentialisme était un humanisme. Deleuze et son ami Tournier en avaient été choqués : « Nous étions atterrés. Ainsi notre maître ramassait dans la poubelle où nous l’avions enfouie cette ganache éculée, puant la sueur et la vie intérieure, l’humanisme. » (Source Wikipédia). Deleuze, donné comme un excellent professeur, a eu ses heures de notoriété. Michel Onfray qui, apparemment, ne l’appréciait pas, le considère comme inutile. Les concepts proposés par ce professeur de Louis-le-Grand étaient avant tout abstraits et esthétiques. Deleuze s’était inscrit dans la mode idéologique de son temps. Il appartient à la petite cohorte des philosophes parisiens de l’après guerre. Pour Onfray, ce « scolastique, brillant et génial jongleur, triturait de jolis objets creux ». Je verrai ce que je retire de ses ouvrages sur le cinéma.

En attendant, je propose au groupe, de réfléchir à ce que peut vouloir dire la notion d’humanisme, aujourd’hui. Je ne revendique pas ce qualificatif, comme je l’explique à la dernière page de « Ce que nous apprennent les addictions » (p229). Nous sommes, depuis toujours, capables du meilleur et du pire. Nous sommes, cependant, beaucoup plus dangereux et nuisibles aujourd’hui qu’hier car plus nombreux et la technologie est d’abord dans les mains de ceux qui détiennent du pouvoir et en abusent. Dans l’ensemble, l’esprit critique et de mesure s’est effacé devant l’hubris, l’égotisme et la fièvre consommatrice. Deleuze rejetait la « sueur » c’est-à-dire la valeur travail, ainsi que la « vie intérieure », notion qui mériterait d’être explicitée. De ce point de vue, il était en avance sur son temps. Nous aurions du mal à déceler cette vie intérieure dans l’ordinaire des comportements de la post-modernité. Les croyances de toute nature nourrissent et justifient les violences, quand elles deviennent des systèmes de représentation du monde, fermées sur elles-mêmes. Elles malmènent plus qu’elles ne servent la préoccupation éthique applicable à soi, aux autres, humains et animaux, à la nature.

Quels contenus donner aujourd’hui à l’humanisme ?

De quoi est fait votre humanisme ?

La nostalgie

11-11-2024

 

La thématique de la nostalgie fait l’objet d’une demande. Ce souhait s’inscrit sans la suite de la séance du deuil et de ses liens avec le retour de l’envie de boire.

Sommes-nous habité(e)s par la nostalgie de ce qui a été et qui n’est plus ?

A priori, ce sentiment évoque un état d’esprit, un rapport au passé et indirectement, au présent et au futur.

La nostalgie renvoie aux regrets, à un passé parfois idéalisé. Dans un récit imaginaire de Prosper Mérimée, un général revenu de la campagne de Napoléon en Russie demande à son aide de camp de préparer pour ses invités le plat délicieux qui l’avait régalé sur le chemin de la retraite. Il s’agissait de corbeaux ! La nostalgie suppose une mémoire sélective, souvent revisitée, et une insatisfaction comparative. La philosophie que nous préconisons s’inspire de ressorts différents. Elle contextualise le passé et s’applique à lui appliquer un regard objectif, qui laisse cependant place aux bons souvenirs. Pleurer sur le printemps et l’été signifie que l’on a atteint au moins l’automne. Si l’on a fait bon usage des saisons précédentes, il est bon d’en être satisfait. Dans le cas contraire, nous pouvons nous réjouir d’avoir échappé à l’enfer. L’essentiel de la partie se joue au présent. Si les saisons précédentes ont été difficiles, douloureuses ou décevantes, il reste à jouer celle en cours du mieux possible. Les moments heureux passés peuvent être de mauvais, de bons ou de merveilleux souvenirs, sans susciter de regrets ni de tristesse.

Quand nous établissons une comparaison qui donne l’avantage au passé, ce n’est pas nécessairement la nostalgie qui intervient mais, plutôt, la colère. Exemple, les préoccupations d’apparence écologiste d’un Maire aboutissent à transformer les voies de circulation en parcours du combattant pour des cyclistes disposant d’attaches fixes pour leur pédale. Le plus simple est de marcher, de prendre le métro s’il se trouve une ligne à proximité et de réserver la voiture à l’indispensable. Nous pouvons distinguer entre les adaptations de nécessité et celles qui ne le sont pas. Un adage des Alcooliques anonymes affirme : Vivre et laisser vivre. Cet adage rencontre, de plus ou plus souvent, les limites de l’arbitraire voire de l’absurde.

Le passé peut être examiné pour comprendre le présent et non pour masquer ce que le présent fait vivre. Il s’est produit, par exemple, d’innombrables films sur la Seconde guerre mondiale. Il est légitime de se demander qui en est l’auteur et pourquoi il a choisi sa version de l’histoire, quel message il entend faire passer et, éventuellement, quelle vérité il masque. Revisiter le passé sert, par le biais des analogies, à saisir l’invariant. Le passé a, ainsi, un pouvoir de consolation et de dédramatisation. Face à une démonstration de bêtise ou de médiocrité, il suffit de se rappeler les croyances et les forfaits des périodes antérieur pour relativiser et repartir d’un pas plus léger.

Quand j’écoute de la musique classique, baroque, plus précisément, ce n’est pas la nostalgie qui m’habite mais une résonnance parfaite avec une période que je n’ai pas connue. L’universel est intemporel.

J’ai fait mienne une phrase de l’Evangile : « Laissez les morts, enterrez les morts ». Il existe nombre de vivants plus morts que les morts.

Bref, il y a plusieurs façons d’accommoder le passé. Une des pires, sans doute, est de se tromper de saison, à l’image des vieux chanteurs costumés qui viennent et reviennent sur la scène, face à un public qui retombe en jeunesse, au point d’en oublier ses rhumatismes.

Assez dit. Quelle place faites-vous à la nostalgie ? Avez-vous des affects de substitution ?

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