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Les fiches livres

Chaque geste compte - Manifeste contre l’impuissance publique

Tracts
N°44
 
Gallimard
 
60 pages, 3€90
 
chaquegestecompte
 

« L’été 2022 n’aura représenté, à l’échelle de l’hémisphère Nord, qu’un été de plus, une énième confirmation de ce que nous savons depuis plus de trente ans, depuis le premier rapport du GIEC ; une répétition. Le dérèglement climatique n’est plus une abstraction, mais une dévastation (500000 ha de forêts brûlées en Europe occidentale), chaque année plus importante. En ce sens il ne surprend plus, mais il touche au sens physique et émotionnel, des pans toujours plus vastes de la population. » Peur, désarroi, déni, colère prennent le pas sur les approches politiques raisonnées. « Ces événements s’apparent plus à ce qu’on attendait autour de 2050 ».

« Jamais, ajoutent les auteurs, le pouvoir politique n’aura aussi peu mérité son nom. Jamais la puissance publique n’aura à ce point démissionné devant des enjeux vitaux, pour aujourd’hui et pour demain. »

La « Mégamachine » ne se remet nullement en question. En Occident, le crédo se situe dans la technologie. C’est elle qui sauvera la planète.

Suit une description de la destructivité de la « Globalisation ».

« Le monde de l’exploitation et de la consommation est un plan, sans aucune transcendance, sans aucun sens autre que permettre à des forces (économiques, politiques, militaires…) de se mesurer et de s’affronter. Un monde atroce où la guerre (contre l’environnement, entre humains…) est considérée comme permanente, comme seule réalité. Un monde désenchanté, dont la laideur morale et esthétique va croissant, au rythme des « gisements de croissance » à débusquer et épuiser. » La règle : « l’ignorance de l’autre et des autres, réduits à un facteur ou à un coût. »

« Dans les prochaines décennies, c’est la zone tropicale qui pourrait devenir inhabitable, » suscitant des « flux migratoires sans précédent ». Les Zemmour pourront toujours s’égosiller et les bons apôtres faire des déclarations de vertu.

Les exemples concrets abondent illustrant l’impasse énergétique. Les auteurs condamnent, avec beaucoup d’autres, les énergies fossiles dont nous avons usés et abusés, pour souligner le coût énergétique des énergies renouvelables, solaires et éoliennes qui ont l’inconvénient de multiplier les extractions minières (cobalt, cuivre, manganèse, terres rares). Les pourfendeurs du Nucléaire d’hier sont devenus silencieux. Le seul espoir, désormais, est d’enfouir efficacement les déchets radioactifs.

La question de l’énergie ressemble à une partie d’échec où quelque direction que l’on donne à la pièce maitresse se dresse un obstacle synonyme d’impasse. Ces menaces ne perturbent pas visiblement les élites, alors même que les dommages psychosociaux s’amplifient.

Le mode de production capitaliste est transgressif de limites qui nous font entrer dans l’anthropocène. La logique de la « croissance » et l’envie de devenir riche sont encouragées : « Il faut de jeunes français qui aient envie de devenir milliardaires » ne vont pas dans le bon sens. Les récents ministres de l’écologie assurent une fonction décorative.

La biodiversité est attaquée de façon drastique.

Le réchauffement climatique est en cours, avec la fonte des glaciers.

La déforestation se poursuit.

L’eau est polluée par les métaux lourds et les macromolécules de synthèse comme le plastique.

L’acidification des océans s’accentue.

Les sols retiennent moins l’eau.

La couche d’ozone, située dans la stratosphère, protège du rayonnement solaire (ultra-violets). Elle a été attaquée par l’usage d’un substrat par l’industrie chimique. Le GIEC a trouvé une de ses raisons d’exister en donnant l’alerte.

Le ton de l’essai n’incite pas à l’optimisme. La logique dominante est celle d’un homo économicus pour ne pas dire d’un homo addictus « un être qui réagit à des stimuli simples (publicité, satisfaction immédiate), une sorte de robot à manager. À noter le propos dissonant du pape François : dans son encyclique Laudato Si, il appelle à respecter la Création, à s’en faire le berger avisé, en renonçant au matérialisme consumériste.

Le tract se laisse lire, tout en constituant un aveu d’impuissance.

Nous retiendrons des extraits des dernières pages (P 47 et suivantes) :

Sécession et séparatisme de « ceux qui ont réussi », « sacrifice de ceux qui n’ont rien ».

Certains membres de l’élite aux USA, tels que le financier Peter Thiel, ami d’Elon Musk, investissent des îles où ils pourront faire ce qu’ils veulent. Nous retrouvons une forme d’imbécilité propre à la science-fiction où la Terre est abandonnée pour occuper des cités artificielles sur d’autres planètes insalubres. Cela relève, selon les auteurs « d’un darwinisme social pleinement assumé ». « Après moi, le Déluge ».

Les décideurs ne décident rien qui soit à la hauteur des enjeux.

« Par manque d’imagination et d’empathie, par leur bêtise et leur inculture, par leur incapacité à projeter et à se projeter, par leur cynisme et leur médiocrité, nos gouvernants sabotent un régime démocratique déjà fragile ».

Nos représentants amusent la galerie par des polémiques misérables, en laissant s’opérer la casse sociale.

Le temps des protestations fait long feu.

Une précision : le titre du Tract « Chaque geste compte » est une citation de l’actuel président de la République

Urgence pour l’école républicaine - Exigence Équité Transmission

Camille Dejardin

 

Tracts Gallimard

 

3€90 / n°42 / 51 pages

 

camilledejardin

Camille Dejardin est docteur en sciences politiques et professeur agrégé de philosophie. Elle a récemment publié chez Gallimard.

Voici ce qu’elle nous dit : « Chaque année, plus de 90% de nos lycéens décrochent le Bac. Pourtant, près de 60% des inscrits à l’université échouent à terminer une licence. Notre système scolaire, inefficace et pourvoyeur d’illusions, est contre-productif à l’égard de ses fins essentielles en démocratie : former l’individu autonome et le citoyen éclairé. Comment accepter que douze à quinze ans d’« éducation nationale » maintiennent nos jeunes dans l’ignorance et les mènent à l’échec ou au ressentiment ? » Premier commentaire : L’objectif de constituer des citoyens éclairés est-il d’actualité ? Le but réel de l’Education nationale n’est-il pas de produire une masse « d’abrutis » - excusez la violence du mot – dépourvus de sens critique et d’éthique ? La masse n’est-elle pas vouée à gober ce qui lui est proposé sur le marché pour en faire des consommateurs manipulables ? Comment ne pas comprendre que, pour les élites dirigeantes, la démocratie a vécu ? Leurs enfants bénéficient de circuits qui, tôt ou tard, à l’exception d’un résidu négligeable, les amèneront aux postes de commande, aux fonctions bien rémunérées, aux plaisirs « classants » qui en résultent, quoiqu’il en coûte au plus grand nombre et à la Société tout entière.

L’auteur nous apprend qu’il existe une Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) et un Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Au terme de la scolarité primaire, 60% ne maîtrisent pas correctement la lecture, 20% sont en situation d’illettrisme de fait, à 15 ans. Lorsqu’on évalue l’aptitude des élèves à donner du sens à ce qu’ils lisent et a fortiori à ce qu’ils écrivent, l’effroi saisit. Ce qui est essentiellement en péril, c’est « la capacité de former puis de formuler ses idées : ce que les Grecs appelaient le logos », cet ensemble d’outils du langage nécessaire au raisonnement, à l’expression de sa sensibilité et à la compréhension d’autrui. » Il s’agit de dépasser ses ressentis immédiats, de se décentrer de l’ego, de stimuler ses capacités d’imagination et d’empathie. Une hypothèse de l’auteure est que l’on propose un enseignement pour « sous doués », alors que chacun gagnerait à être confronté à un niveau d’exigence plus grand.

Nous retrouvons, plus loin, une idée répandue dans les milieux enseignants : celle des petits effectifs. Il y a quelques générations, une classe comportait 40 élèves et en fin de primaire chacun savait lire, écrire et compter, y compris ceux que l’on destinait au Certificat d’Etudes pour des carrières d’ouvriers et de techniciens.

Il est beaucoup question d’évaluation dans ce tract, au détail que l’ensemble des dispositions ajoutées au fil des réformes a pour principal objectif d’enlever toute signification aux examens du secondaire : le Brevet et au Bac. 

Une curiosité de la dernière réforme, celle du Ministre Blanquer : le

« Grand Oral », exercice de rhétorique de 5 minutes où l’élève va disserter d’un sujet qu’il ne connaît pas devant un jury d’ignorants.  

L’assurance langagière est une façon comme une autre d’imiter la vraie vie où chacun peut avoir des certitudes sur tout et participer à un dialogue de sourds. En réalité, toute personne qui a pris le temps d’acquérir des connaissances sait combien il est difficile de les transmettre avec clarté et combien il est utile de maîtriser sensiblement la relation pour que les propos soient entendus et compris par les intéressés. 

Pour les élèves une course s’engage afin d’être bien placés dans le « Parcours sup », comme si les goûts, les aptitudes et les talents se dégageaient dès la post-adolescence. « À mesure que les diplômes scolaires se dévaluent, les certificats parallèles prolifèrent ». La sélection par les appartenances sociales reprend tous ses droits. C’est un lieu commun de dire que « l’ascenseur social est en dérangement ».

Il serait souhaitable pour l’auteure que « les élèves soient à leur place dans leur classe ». Reste qu’un enfant de 11 ans a sans doute du mal à cohabiter, sans dommage, avec un élève de 15 ou 16 ans.

Il n’est pas question dans cet opuscule des violences, de tout ordre, sur les plus faibles et pas davantage des effets de la culture addictive, transgressive, et festive pour l’alcool.

Il est fait mention, en revanche, d’une « désintoxication numérique ». « Le ravage cognitif, affectif et social de (l’emprise numérique) plaide pour que l’école en soit protégée ». À quand l’interdiction des portables dans les transports en commun, au même titre que le tabac ? « Il s’agirait d’endiguer le lavage des cerveaux que les élèves s’infligent à chaque pause intercours où ils replongent dans leurs jeux et réseaux ».

La réhabilitation de 20% des salaires (comme pour d’autres professions d’utilité sociale évidente) n’est qu’un aspect de la question. Les enseignants ne peuvent être abandonnés à la « vindicte des usagers » et au surtravail. 

« Entre conscience professionnelle malmenée et conditions de travail éprouvantes, humiliantes, voire clairement risquées, les démissions se multiplient, parfois à la veille de la retraite. » Les ‘‘départs volontaires’’ sans indemnisation sont en progression constante.

Le désarroi de l’auteure est perceptible et suscite une question : à quoi sert de proposer des solutions sur des thèmes maintes fois discutés, quand ce qui crée des problèmes – la société politique qui s’est mise en place – est occulté ? 

Je terminerai sur des conclusions que je fais miennes, même si elles sont inégalement abordées par Camille Dejardin.

Chaque parent, quelle que soit son origine et son appartenance sociale, devrait avoir pour obsession d’apprendre à ses enfants à lire, écrire et compter dès l’école primaire. Les parents doivent se battre pour que les classes soient plus homogènes. Accueillir des autistes, des psychotiques et des caractériels dans des classes non spécifiques est un acte de malveillance pour tous les élèves. Ils ont à exiger que les examens sanctionnent le niveau véritable des élèves, sans démagogie, quitte à demander et à obtenir des cours de rattrapage quand leurs enfants connaissent des difficultés. 

La loi de neutralité républicaine et vestimentaire devrait s’appliquer sans ménagement dans un objectif de neutralité. La même tenue devrait attester de l’appartenance à un établissement pour effacer les distinctions selon les fortunes et les croyances parentales. L’autorité des enseignants devrait être respectée et protégée par les Directions. Leur recrutement ne saurait souffrir de l’abaissement de niveau lié pour partie aux salaires, aux contenus des programmes, au discrédit en termes d’autorité, et à la dévaluation des notes. Le développement de l’esprit critique devrait devenir une discipline à part entière associant les grilles de lecture historiques, sociologiques, philosophiques et politiques. Des intervenants issus de la société civile devraient pouvoir exprimer leur expérience et permettre des dialogues avec les élèves à chaque étape de leur cursus. 

Il va de soi que ce qui se passe à l’école n’est pas séparable ce qui se vit dans la société. Une école de rêve n’est pas imaginable dans une société de cauchemar, laxiste, violente, inculte, matérialiste, à courte vue. Tout commence là, cependant.

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