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Les fiches livres

ralentir ou périr

L’économie de la décroissance

Timothée Parrique

Seuil

2022

20€ - 312 pages

 

ralentirouperir

 

Timothée Parrique est chercheur en économie écologique au sein d’une université suédoise. Pour lui, la croissance économique fait problème.

Dans son introduction, l’auteur nous dispense de l’habituel inventaire des catastrophes écologiques et de leurs conséquences, des chiffres alarmants et des histoires chocs.

Pour lui, il ne fait pas l’ombre d’un doute que nous sommes progressivement entrés, avec l’industrialisation massive de la Modernité et les progrès des technologies, dans l’Anthropocène, c’est-à-dire dans une période où les activités humaines induisent des changements climatiques qui menacent de plus en plus la vie sur la planète Terre.

Le fait que les 10% des pays les plus riches à l’échelle de la planète soient responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre n’est pas rassurant. Cette minorité pollue 4 fois plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Il n’est pas extravagant de comprendre que les plus défavorisés aspirent à un meilleur niveau de vie. S’ils pouvaient consommer plus, ils le feraient. Et qui peut leur jeter la pierre ?

Tarrique estime que « la cause première du déraillement écologique n’est pas l’humanité dans son ensemble mais le système capitaliste, avec l’hégémonie de l’économie et de la finance pour la poursuite effrénée de la croissance. » Tout de même, la densité humaine intervient aussi !

Historiquement, l’impératif de croissance a pris son origine aux USA, après la « grande dépression » de 1929. La relance par la consommation a été le moyen de solutionner le chômage et la pauvreté. Elle s’est prolongée dans l’effort de guerre.

« Devons-nous laisser les marchés décider de ce qu’il faut produire ? » (p15), telle est la question, sans réponse concrète d’envergure.

L’objet de l’ouvrage est de « comprendre en quoi le modèle économique de la croissance » capitaliste est une impasse, de « dessiner les contours d’une économie » centrée sur l’utilité sociale et la prise en compte de l’écologie. L’auteur défend la notion de capitalocène qui englobe l’économie néolibérale, l’économie du capitalisme chinois et celle de l’économie soviétique qui n’a été qu’une économie de rattrapage, aussi centralisée que celle du modèle chinois actuel. Le système a été qualifié de mégamachine par Fabian Scheidler.

Au fond, la question de l’écologie tourne autour de la question de l’utilité sociale, associée désormais aux impératifs écologiques.

Si nous prenons l’exemple de l’alcoologie, l’utilité sociale nous aide à repenser une offre de soin qui tienne compte du facteur écologique.

L’offre d’accompagnement doit être rapprochée des utilisateurs potentiels de façon à en créer les conditions. Nous comprenons sans peine que ce n’est pas la durée des séjours et la lourdeur des ordonnances médicamenteuses qui font la différence. Ce qui compte, c’est le temps donné, le contenu et la forme du soin. Notre approche intégrative répond aux préoccupations d’efficience. Nous devrions être en situation de soigner plus et mieux, en adaptant l’offre à chaque situation. Parallèlement, l’éducation et une contrepublicité pourraient avoir des effets positifs, parallèlement au souci d’améliorer les conditions de vie.

Ceci entre en contradiction avec les intérêts capitalistes et les habitudes de consommation que le système développe directement, notamment par les représentations dominantes et la publicité, et indirectement, par les souffrances qu’il induit au travail et par la dislocation des liens de solidarité familiale et sociale, par la disparition des croyances spirituelles qui aident à modérer les appétits de consommation. Après moi, le Déluge ?

Nous sommes d’accord avec l’auteur : ce sont les populations favorisées qui consomment le plus d’énergie avec un égoïsme assumé. Un autiste richissime, au cerveau embrouillé par la science-fiction et un égo pathologique, peut imaginer abandonner la Terre pour des planètes où la vie est impossible. Nul ne peut nier qu’il n’a pas imaginable de revenir à des situations d’inconfort pour les populations des pays développés et de ne pas améliorer les conditions de vie des autres, de les contraindre d’endurer stoïquement, par exemple, le froid ou des températures caniculaires.

Les habitudes exacerbées par la croissance elle-même conditionnée par la logique du profit doivent raisonnablement être remises en cause. L’évolution induite par le numérique – et son coût énergétique – doit être combattue ou du moins contrôlée, à l’échelle individuelle et collective. Le « tout numérique » est synonyme de mort sociale. La pratique des achats sur Amazon et des déplacements en tous sens sur la planète, la virtualisation des relations humaines doivent devenir une question politique, tout comme les priorités en matière de dépense d’énergie, sur une base documentée. À quoi sert d’être vivant si on est mort cérébralement ? …si l’autre et soi-même se réduisent à des corps consommant et consommables ?

La technologie crée désormais probablement plus de problèmes qu’elle apporte de solutions. Le nucléaire décrié avec force par des groupes écologiques est aujourd’hui porté aux nues. Il en a été de même pour les éoliennes ou l’énergie solaire. Certains bons esprits passent du temps à trier leurs déchets, faute d’avoir la capacité de faire supprimer les emballages de plastique. Les mêmes ou d’autres acceptent sans broncher le remplacement des arbres de la végétation urbaine par des masses de béton. Ne pas respecter la nature finit par se retourner contre ceux qui la pillent et la détruisent. La politique ne peut être remplacée par l’idéologie véhiculée par les groupes dominant la planète mais également par les différents aveuglements partisans, qu’ils s’habillent en intérêts nationaux ou justifient des colonisations au nom d’arguments religieux.

L’écologie exige des approches scientifiques mais également des décisions éthiques qui associent une philosophie critique et une spiritualité ancrée sur le souci de l’autre et de la nature. Le problème est que la politique a régressé en communication au service des intérêts dominants.

Chaque geste compte - Manifeste contre l’impuissance publique

Tracts
N°44
 
Gallimard
 
60 pages, 3€90
 
chaquegestecompte
 

« L’été 2022 n’aura représenté, à l’échelle de l’hémisphère Nord, qu’un été de plus, une énième confirmation de ce que nous savons depuis plus de trente ans, depuis le premier rapport du GIEC ; une répétition. Le dérèglement climatique n’est plus une abstraction, mais une dévastation (500000 ha de forêts brûlées en Europe occidentale), chaque année plus importante. En ce sens il ne surprend plus, mais il touche au sens physique et émotionnel, des pans toujours plus vastes de la population. » Peur, désarroi, déni, colère prennent le pas sur les approches politiques raisonnées. « Ces événements s’apparent plus à ce qu’on attendait autour de 2050 ».

« Jamais, ajoutent les auteurs, le pouvoir politique n’aura aussi peu mérité son nom. Jamais la puissance publique n’aura à ce point démissionné devant des enjeux vitaux, pour aujourd’hui et pour demain. »

La « Mégamachine » ne se remet nullement en question. En Occident, le crédo se situe dans la technologie. C’est elle qui sauvera la planète.

Suit une description de la destructivité de la « Globalisation ».

« Le monde de l’exploitation et de la consommation est un plan, sans aucune transcendance, sans aucun sens autre que permettre à des forces (économiques, politiques, militaires…) de se mesurer et de s’affronter. Un monde atroce où la guerre (contre l’environnement, entre humains…) est considérée comme permanente, comme seule réalité. Un monde désenchanté, dont la laideur morale et esthétique va croissant, au rythme des « gisements de croissance » à débusquer et épuiser. » La règle : « l’ignorance de l’autre et des autres, réduits à un facteur ou à un coût. »

« Dans les prochaines décennies, c’est la zone tropicale qui pourrait devenir inhabitable, » suscitant des « flux migratoires sans précédent ». Les Zemmour pourront toujours s’égosiller et les bons apôtres faire des déclarations de vertu.

Les exemples concrets abondent illustrant l’impasse énergétique. Les auteurs condamnent, avec beaucoup d’autres, les énergies fossiles dont nous avons usés et abusés, pour souligner le coût énergétique des énergies renouvelables, solaires et éoliennes qui ont l’inconvénient de multiplier les extractions minières (cobalt, cuivre, manganèse, terres rares). Les pourfendeurs du Nucléaire d’hier sont devenus silencieux. Le seul espoir, désormais, est d’enfouir efficacement les déchets radioactifs.

La question de l’énergie ressemble à une partie d’échec où quelque direction que l’on donne à la pièce maitresse se dresse un obstacle synonyme d’impasse. Ces menaces ne perturbent pas visiblement les élites, alors même que les dommages psychosociaux s’amplifient.

Le mode de production capitaliste est transgressif de limites qui nous font entrer dans l’anthropocène. La logique de la « croissance » et l’envie de devenir riche sont encouragées : « Il faut de jeunes français qui aient envie de devenir milliardaires » ne vont pas dans le bon sens. Les récents ministres de l’écologie assurent une fonction décorative.

La biodiversité est attaquée de façon drastique.

Le réchauffement climatique est en cours, avec la fonte des glaciers.

La déforestation se poursuit.

L’eau est polluée par les métaux lourds et les macromolécules de synthèse comme le plastique.

L’acidification des océans s’accentue.

Les sols retiennent moins l’eau.

La couche d’ozone, située dans la stratosphère, protège du rayonnement solaire (ultra-violets). Elle a été attaquée par l’usage d’un substrat par l’industrie chimique. Le GIEC a trouvé une de ses raisons d’exister en donnant l’alerte.

Le ton de l’essai n’incite pas à l’optimisme. La logique dominante est celle d’un homo économicus pour ne pas dire d’un homo addictus « un être qui réagit à des stimuli simples (publicité, satisfaction immédiate), une sorte de robot à manager. À noter le propos dissonant du pape François : dans son encyclique Laudato Si, il appelle à respecter la Création, à s’en faire le berger avisé, en renonçant au matérialisme consumériste.

Le tract se laisse lire, tout en constituant un aveu d’impuissance.

Nous retiendrons des extraits des dernières pages (P 47 et suivantes) :

Sécession et séparatisme de « ceux qui ont réussi », « sacrifice de ceux qui n’ont rien ».

Certains membres de l’élite aux USA, tels que le financier Peter Thiel, ami d’Elon Musk, investissent des îles où ils pourront faire ce qu’ils veulent. Nous retrouvons une forme d’imbécilité propre à la science-fiction où la Terre est abandonnée pour occuper des cités artificielles sur d’autres planètes insalubres. Cela relève, selon les auteurs « d’un darwinisme social pleinement assumé ». « Après moi, le Déluge ».

Les décideurs ne décident rien qui soit à la hauteur des enjeux.

« Par manque d’imagination et d’empathie, par leur bêtise et leur inculture, par leur incapacité à projeter et à se projeter, par leur cynisme et leur médiocrité, nos gouvernants sabotent un régime démocratique déjà fragile ».

Nos représentants amusent la galerie par des polémiques misérables, en laissant s’opérer la casse sociale.

Le temps des protestations fait long feu.

Une précision : le titre du Tract « Chaque geste compte » est une citation de l’actuel président de la République

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