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Le mystère Jérôme Bosch

Réalisation : José Luis Lopez-Linares

Date : 2016 / Espagne

Durée : 85mn

Acteurs principaux :

« Le jardin des délices » de Jérôme Bosch.

Avec des nombreux commentaires, dont ceux de Hano Wijsman, historien, Salman Rushdie, écrivain, Orphan Pamuk, écrivain, Cai Gui-Qiang, artiste plasticien, Renée Fleming, soprano, Michel Onfray, philosophe…

SA

Mots clés : Créativité – chef d’œuvre – angoisse – surréalisme − religion

 

 

Le documentaire réalisé par José Louis Lopez-Linares est une réussite. Il contribue à expliciter « Le Jardin des Délices », une œuvre incroyable de Jérôme Bosch, le célèbre peintre flamand de la première partie du XVIème siècle. Sa découverte range Dali et les surréalistes, ou encore l’architecte Gaudi, au rang d’élèves. Bosch inspira de nombreux peintres de son temps, eux aussi plongés dans la culture catholique de l’époque. Ses créations furent mises en valeur par le roi Philippe II, fils de Charles-Quint. Le pieux et grand politique Philippe avait, paraît-il, pour habitude de se recueillir chaque soir devant ce tableau qu’il avait acquis pour ses appartements, à l’Escurial. Désormais, des visiteurs innombrables peuvent la découvrir émotionnellement au musée du Prado, à Madrid. Cette œuvre fait partie de l’histoire de l’AREA puisqu’une copie en grand décore l’entrée de notre structure d’accompagnement des personnes en difficultés avec l’alcool, le C3A.

Le DVD permet, en outre, de s’instruire par les bonus, notamment en ciblant des fragments du triptyque et en cliquant pour avoir un commentaire.

Le début du film montre les visages attentifs et contemplatifs des visiteurs du Prado, rappelant les captures des visages du public réalisées par Ingmar Bergman au son de l’ouverture de la « Flûte enchantée » mozartienne. Le déroulé est satisfaisant. Il est possible, à tout moment, de marquer une pause, pour saisir un détail ou relire un commentaire. Les invités ont des caractéristiques très différentes : historiens, artistes, philosophes. On découvre avec plaisir Salman Rushdie et d’autres érudits ou passionnés de cette création.

 

L’univers de l’inconscient et sa traduction culturelle

 

Il manque peut-être une lecture psychanalytique ou psychosociale de cette œuvre, qui semble avoir un statut d’avant-garde pour l’éternité. C’est la condition humaine qui y est décrite dans son rapport à Dieu, tel que le conçoivent les Chrétiens de l’époque, et dans son rapport à la Nature, elle-même imaginée sur le mode fantastique. Le volet de gauche représente l’Eden. Dieu a plutôt le visage du Christ. Il nous regarde, debout, presque effacé, entre Adam et Ève. A Droite, c’est l’Enfer, où se trouve un étonnant visage revêtu d’un étrange chapeau. Le peintre ? Au milieu, c’est notre Monde avec une débauche de diableries, d’accouplements, de monstres et de personnages, habillés ou nus. La sérénité est absente des trois volets du triptyque. C’est terrifiant et il est douteux qu’un cerveau secoué par un délire alcoolique ou psychotique puisse produire une telle diversité d’images juxtaposées, englobées, encastrées ou superposées les unes dans les autres.

Bosch, membre actif de la plus ancienne confrérie du pays, vouée à la mère du Christ, projette indiscutablement les terreurs et la force de son inconscient, en résonance avec les références de son milieu culturel. Il se dégage de sa luxuriante production une piètre idée de l’être humain, disposé à toutes les turpitudes, sous l’impulsion du Malin, en l’occurrence un hibou anodin, dans un trou d’arbre.

On peut supposer qu’une part de ce déferlement d’assemblages est le produit d’une libido refoulée, pervertie plutôt que sublimée par la Foi et le souci de l’autre. La conséquence d’une abstinence imposée contre contrepartie du Salut ? La géniale créativité du peintre semble exprime le chaos de notre univers mental et une perception délirante de la Nature.

Un effet de catharsis est-il possible chez les découvreurs actuels de célèbre triptyque ? Peut-il contribuer à évacuer peurs et fantasmes ?

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Paterson

Réalisation et scénario : Jim Jarmusch

Date : 2016 / USA

Durée : 143mn

Acteurs principaux : Adam Driver (Paterson, conducteur de bus), Golshifteh (Laura), Nellie (Marvin, bouledogue anglais), Rizwan Manji (Donne, chef de dépôt), Barry Shabaka Henley (Doc, le patron du bar), William Kackson Harper (Everett, l’amoureux éconduit), Masatoshi Nagase (le poète japonais)

SA/HA

Mots clés : Tranquillité – bienveillance – simplicité – habitudes - poésie

 

Les amateurs de films d’action et d’effets spéciaux doivent éviter de voir « Paterson » : aucune décharge d’adrénaline ne peut résulter de la découverte de cette histoire. Paterson est, le nom du héros, un conducteur de bus qui vit une existence tranquille avec son amie Laura et leur chien Marvin, un affreux bouledogue anglais. Paterson est également une des villes de la banlieue sud-ouest de l’agglomération de New-York où se déroule l’histoire. Paterson est enfin le titre d’un recueil de poèmes de William Carlos Williams. Cette convergence de significations est en lien avec l’humour du cinéaste Jim Jarmush, qui fut assistant de Wim Wenders.

L’histoire se déroule sur une semaine, dans le cadre et le périmètre fixés par les déplacements de Paterson : sa petite maison, le dépôt des bus, le trajet de celui qu’il conduit et celui qu’il effectue, le soir, à pied, en compagnie de Marvin. Chaque jour voit se dérouler une suite d’actes identiques, à des horaires semblables. Cependant, Paterson est attentif à saisir tous les imprévus qui émaillent ses déplacements. Il sait écouter, en conduisant, les propos des passagers de son bus. Il reste ouvert à tout ce qui fait rencontre, à tout ce qu’il peut entendre et voir au travail dans la rue, dans le bistrot qu’il rejoint pour prendre rituellement une bière, en écoutant Doc, un patron du bar qui joue aux échecs contre-lui-même. Ce qui rend Paterson singulier se situe dans sa capacité à porter un regard de poète sur le plus banal des quotidiens à la façon de William Carlos Williams, l’auteur du recueil de poème Paterson, en hommage à la ville où il avait vécu.

Ce film se laisse découvrir comme un moment de thérapie douce, à la manière d’une promenade dépourvue de peur et d’angoisse. La sécurité intérieure qui émane du personnage est garantie par la présence de sa créative et tendre petite amie Laura. Dans le carnet où il inscrit son langage poétique, dépourvu d’effets de style, caractéristique de son écriture, il se lit « Si jamais tu me quittais je m’arracherai le cœur et ne le remettrai jamais en place ».

La poésie et la simplicité, comme alternatives aux addictions

 

À bien y regarder, Paterson nous livre des clés pour une relation apaisée au monde. La première condition à respecter est celle d’une présence affective dont la constance garantit la sécurité intérieure indispensable. Une deuxième facette de cette sécurité est constituée par la permanence du cadre, ici, une maison, un quartier, des habitudes, un emploi, préservé de l’ennui par les imprévus qu’il offre pour peu qu’on sache les saisir. La troisième leçon à retenir de l’attitude du personnage principal est liée à sa capacité à rester à distance sans se couper de ses interlocuteurs. La séquence autour du traditionnel « ça va ? » est un petit chef d’œuvre de communication. Paterson peut après avoir répondu oui à la traditionnelle question, écouter l’énumération des problèmes qui expliquent pourquoi les choses ne vont pas bien pour son interlocuteur, Donny, le responsable du dépôt, pourquoi ça ne va pas pour lui. Pauvre Donny !

L’équilibre le plus manifeste peut être mis à mal par la perte d’un objet essentiel pour celui qui subit l’événement. Un jour, au retour de son travail, Paterson retrouve Laura bouleversée. Marvin, en chien gâté, s’est permis de mettre en pièces le précieux carnet de poèmes de Paterson. Laura demandait sans cesse ni succès que le héros fasse une copie de ses notes manuscrites. A présent, excepté par la mémoire, les vers consignés, jour après jour, auront disparu. C’est un peu du Soi intime de Paterson qui se sera volatilisé. La rencontre improbable d’un poète japonais permettra de surmonter l’épreuve. Désormais, sans doute, Paterson aura la prudence de laisser trace de ses écrits.

Un autre détail dans le comportement du personnage doit faire réfléchir : dans les situations de rencontre dérangeante, il n’a pas peur et il trouve, de ce fait et sur le champ, la parole ou le geste appropriés. Enfin, notre héros, outre la bienveillance qu’il sait manifester envers tout ce qui l’entoure, dispose d’une arme non violente dont il fait un très bel usage : la poésie. Dans tous les intervalles libres laissés par ses obligations, pendant qu’il marche ou conduit, il fabrique les vers qu’il consignera sur son carnet, avant sa tournée, assis à son poste ou de retour chez lui.

Point de téléphone portable – il est obligé d’emprunter celui d’un passager lors d’une panne électrique immobilisant son bus –, point d’écran de télé ou d’ordinateur, Paterson n’a pas besoin de se remplir d’images et de sons pour calmer et alimenter l’inquiétude existentielle. Il dispose du silence, de sa capacité d’écouter et d’observer, de la présence aimante de son amie, de la bienveillance qui donne sens à ses relations de proximité et, surtout, de son aptitude à transcender le quotidien par l’écriture. Paterson nous montre clairement comment devenir insensible aux ‘‘bruits et à la fureur du monde’’, sans pour autant s’en extraire ni basculer dans les addictions.

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Vous ne l’emporterez pas avec vous

Vous ne l’emporterez pas avec vous  /  You can’t take it with you

Réalisation : Franck Capra

Scénario : Robert Riskin, d’après la pièce de théâtre éponyme de George S. Kaufman et Moss Hart

Date : 1938 / USA

Durée : 126mn

Acteurs principaux :James Stewart Tony Kirby), Jane Arthur (Alice Sycamore), Lionel Barrymore (Le grand-père, Martin Vanderhof), Edward Arnold (Antony P. Kirby), Mary Forbes (Mme Antony P. Kirby), Donald Meek (P. Poppins)

SA/HA

Mots clés :  non-conformisme – décalage – créativité – classes sociales – mythe

 

 

Avec ce film tiré d’une pièce de théâtre, Franck Capra réalise une sorte de brouillon, original et militant, de son célèbre Monsieur Smith au Sénat. Nous sommes à la veille du deuxième conflit mondial. L’Allemagne hitlérienne a entamé sa politique de conquête. Capra, comme d’autres réalisateurs, participe à l’effort de contre-propagande, en exaltant les supposées valeurs de la démocratie des Etats-Unis. Notre réalisateur choisit d’opposer, de façon caricaturale, une famille des plus farfelues, les Vanderhof-Sycamore, à la froide détermination d’un méchant promoteur, Antony P. Kirby, décidé à leur faire abandonner leur maison pour réaliser ses projets immobiliers. La transition entre ces deux mondes est assurée par Tony, le fils de ce patron d’industrie et Alice, sa propre secrétaire, qui appartient à la famille à expulser contre dédommagement. Capra met en scène cette fable sociale où la population incarne ce que George Orwell appellera la décence ordinaire, cette capacité populaire à refuser le pouvoir de l’argent sur la vie et la liberté de chacun.

Remettre en cause ce qui nous détruit

La personne souffrant de dépendance alcoolique est appelée à faire un effort de réflexion élargie pour prendre la mesure de son addiction mais pour se préserver tout autant des facteurs d’environnement qui peuvent en déterminer le retour. L’identification pragmatique d’une dépendance alcoolique avérée ou d’une perte de contrôle systématique de la consommation justifie un niveau de connaissance neurobiologique et comportemental. Cet effort de compréhension n’est pas suffisant. Le sujet doit comprendre les significations du symptôme alcool, de l’usage récurrent de quelque chose qui le détruit. De ce point de vue, un atelier cinéma consacré à ce film de divertissement peut déboucher sur une réflexion sur les formes du travail. S’il est clair que nul ne peut vivre sans argent, il n’en résulte pas que le revenu procède nécessairement de la spéculation, de l’exploitation du travail des autres ou de l’obligation de se livrer à un emploi démoralisant, abêtissant, et au final destructeur. Reprenant la distinction de Bernard Stiegler(1), il convient de réserver le mot ‘‘emploi’’ au « travail qui appauvrit et décervelle ». Seule pourrait être appelée travail une activité contribuant à l’épanouissement individuel et au mieux être des autres, susceptibles de tirer avantage des capacités mises en jeu. Il s’agit, au quotidien, par tous les moyens disponibles, de s’opposer à ce que Stiegler appelle ‘‘l’économie de l’incurie’’. Capra rappelle quelques pistes indémodables : le non-conformisme, l’esprit critique, la bonne humeur, la créativité, la fantaisie, le lien social, le dialogue. Nous pourrions ajouter la prise en compte des différents facteurs de fragilité propres au sujet et cela est l’affaire de l’accompagnement psychothérapeutique.

 

  1. Bernard Stiegler, « L’emploi est mort, vive le travail », entretien avec Ariel Kyrou, éditions Mille et une nuits, Les petits libres n°87, 2015

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