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Les fiches cinéma

Miracle à Milan

Réalisation : Vittorio de Sica

Scénario : Vittorio de Sica, Cesare Zavattini du roman « Toto, le bon » de C. Zevattini

Date : 1951 - Italie Durée : 100 mn

Acteurs principaux : 

Francesco Golisano : Toto

Brunelle Bovo, Edvige

Emma Gramatica : Lolotta

Paolo Stoppa : Rappi, le traitre

Flora Cambi : La jeune fille amoureuse

Anna Carana : Marta, la bourgeoise déchue

Mobbi : Le propriétaire du terrain

Alfredo ; Arturo Bragaglia

Alba Arnova : La statut qui prend vie

A/ SA

Mots-clés :  pauvres – gentillesse – féérie – amitié – tristesse

miracleamilan

Ce film de Vittorio de Sica reçut la palme d’or au festival de Cannes de 1951. Il étonne par son narratif, son ton et ses messages, si éloignés de l’ambiance de notre époque. Il prend du champ avec le néo-réalisme italien, tout en étant ancré dans la réalité sociale de l’époque. 

Toto est trouvé, nouveau-né, par une vieille dame, Lolotta, dans un chou de son jardin potager. Quelques brèves séquences plus tard, Toto suit le corbillard de la vieille dame, tout seul, dans la ville glacée. Il est conduit à un orphelinat par deux messieurs en habits noirs. Et quelques années plus tard, devenu tout jeune homme, le voici dehors. Il est souriant, aimable et dit bonjour à ceux qu’ils croisent. Un passant est ainsi excédé de se voir interrompu de la sorte par un inconnu. Il n’a pas de temps à perdre. Un peu plus tard, un pauvre lui vole son sac. Toto le rattrape et, après un bref échange, le lui donne de bonne grâce. C’est le début d’une amitié. 

Le pauvre l’abrite sous sa modeste tente sur un terrain vague, pour la nuit. Le matin, il n’y qu’à taper du pied pour se réchauffer. Toto rejoint d’autres pauvres qui occupent d’autres abris de fortune. Toujours armé de son sourire, le voilà chef du camp qui s’organise. Il parvient à déjouer les attitudes d’agressivité. Il s’entoure ainsi d’un groupe d’amis, touche le cœur d’Edwige, jeune domestique d’une bourgeoise déchue. Son influence va devenir magique grâce à une colombe que lui offre Lolotta, devenue fée. Le terrain occupé par les pauvres se révèle regorgeant de pétrole. 

Le nouveau propriétaire, Mobbi, d’abord paternaliste, tombe le masque et mobilise la police pour évacuer le terrain. C’est compter sans la colombe qui transforme un ordre d’assaut en chant d’opéra ou qui change une statue trouvée dans des décombres en danseuse. La fin se termine par l’envol de Toto et d’Edwige sur un balai. Ils entraîneront derrière eux les pauvres vers le ciel. D’ici à penser que les pauvres vont aussi au Paradis…

Quelques leçons pour aujourd’hui ? 

Les addictions sont absentes de l’histoire. L’aspiration aux objets de la modernité est, en revanche, présente, un peu anarchique. Chaque pauvre a son objet de rêve : une paire de chaussures, une machine à coudre, une tenue d’apparat… L’argent ne tarde pas à être réclamé, donnant lieu à une surenchère verbale. Les rapports sociaux sont en place : les propriétaires et la police, d’un côté, les pauvres, de l’autre.

Dans la vraie vie, il n’y a pas de colombe magique. Restent possibles la gentillesse, le respect mutuel, la solidarité, l’intelligence, la créativité… Toutes caractéristiques qu’il est possible de faire vivre en n’étant ni pauvres ni riches.

La chartreuse de Parme

Réalisation : Christian-Jacques

Scénario : Christian-Jacques, Pierre Jarry, Pierre Very, d’après le roman de Stendhal

 

Date : 1948 - France

Durée : 170 mn

Acteurs principaux :

Gérard Philippe : Fabrice Del Dongo

Maria Casarès : La duchesse Sanseverina

Cécile Faure : Clélia Conti

Louis Salou : le prince Ernest IV

Louis Seigner : Grillo

Tullio Carminati : le comte Mosca

Lucien Coëdel : Rassi

A/ SA

 

Mots-clés :  mélodrame – relations amoureuses – perversion – cristallisation amoureuse – fourberie

lachartrisuedeparme

 

Ce film eut un vif succès en son temps et nous pouvons le comprendre. Il mérite d’être découvert pour connaître, si besoin, un auteur du XIXème, admirateur de Napoléon 1er, Henri Beyle dit Stendhal, également célèbre pour un autre roman « Le rouge et le noir ». Il permet de découvrir un acteur trop tôt disparu, Gérard Philippe, plus beau, de notre point de vue, et plus inspirant qu’Alain Delon lui-même ! Il était également un acteur de théâtre remarquable. Artiste de l’après-guerre, politiquement proche du parti communiste, il mourut prématurément à 38 ans, d’un cancer du foie (ce qui laisse perplexe le gastro-entérologue que je fus car les cancers primitifs du foie sont exceptionnels dans la population française).

Le film donne une version allégée mais non aseptisée du roman, tout en durant tout de même 170mn, ce qui était très long pour les films de cette époque.

Les aléas des relations amoureuses

 

Fabrice Del Dongo est le protégé de la duchesse Gina Sanseverina, sa tante. Elle a assuré son éducation quand il était enfant. Elle a une liaison confortable avec le Comte Mosca, Premier Ministre du tyranneau de Parme, le pathétique Prince Ernest IV. Cela n’empêche pas la duchesse d’être follement amoureuse de son neveu. Fabrice a choisi l’Eglise pour faire carrière mais il s’est révélé être un bourreau des cœurs. Il séduit la compagne d’un artiste forain. Surpris par ce dernier, il le tue pour se défendre et le voilà en prison, dans une sinistre tour gardée et sécurisée par le général Conti, un moustachu stupide, délicatement sadique. Fabrice découvre depuis la fenêtre de sa cellule, l’ingénue Clélia, fille du Général et amie des oiseaux en cage, et en tombe amoureux, par l’effet de la cristallisation amoureuse, un processus mental où la projection sur l’objet aimé l’emporte de loin sur la connaissance du dit-objet, ce qui est, somme toutes, banal. Ce petit monde est pas mal dérangé, sexuellement parlant. La tante couvre son neveu d’un désir quasi-incestueux. Elle obsède elle-même le prince d’opérette qui parviendra à ses fins, la concernant, lorsqu’il s’agira de sacrifier la vertu de la tante contre la libération du neveu, menacé par une étrange épidémie fatale au sein de la prison. C’est que nous sommes au cœur des intrigues de palais. Elles alimentent de sombres pratiques. Ainsi la place de Premier Ministre du Comte Mosca est convoitée par Bassi, chef de la Police – rien à voir avec notre Fouché national, le tueur en série de Lyon, le rival d’un autre spécialiste en veste retournée, Emmanuel Talleyrand. Bassi est un abruti dévoré d’ambition mais dépourvu de scrupules. Il a trouvé une place de géôlier au cauteleux Grillo, savoureusement joué par Louis Seigner. Cet ex-religieux a abusé et tué une fillette et, depuis, a trouvé un abri professionnel dans la sinistre prison. Bassi le charge d’empoisonner Fabrice, mais de le faire habilement, en empoisonnant d’autres prisonniers politiques pour donner l’impression d’une sorte d’épidémie. Quand on aime, on ne compte pas.

Tout est bien, qui finira presque bien. Ernest IV, le tyranneau est tué par un révolutionnaire romantique, qui sera tué sur le champ, à son tour. Grillo est tué par la foule qui aspire à la République.

Fabrice, après avoir erré des jours entiers, derrière les grilles de la maison de Clélia, finit par avoir une nuit d’amour avec elle.

Mais comme il faut une fin à tout, celle-ci rejoint par devoir son mari richissime, qui l’a épousée en sachant qu’elle en aimait un autre. Fabrice, désespéré, opte pour la vie religieuse, au sein de la chartreuse de Parme. La Sansévérina quitte la cour du défunt Prince pour Naples, avec le Comte Mosca, qui a su être patient.

Il faut relever quelques différences entre le film et le roman. Dans celui-ci Fabrice devient un prédicateur de renom et il poursuit sa liaison avec Clélia, dont il a un enfant. Hélas, l’enfant meurt. Sa mère est rongée par le remord. Elle meurt et c’est à ce moment-là seulement que Fabrice intègre le couvent. On meurt beaucoup dans cette histoire.

Il reste encore demain

 

Réalisation : Paola Cortellesi

Scénario : Furio Andreotti, Giulia Calenda,

Paola Cortellesi

 

Date : 2023 Italie Durée : 118mn

Acteurs principaux :

Paola Cortellesi ; Délia, l’épouse

Valerio Mastrandrea : Ivano, le mari

Romana Vergano : Marcella, la fille

Emanuela Fanelli : Marisa : l’amie

Giorgio Colangeli : Ottorino, le beau-père

Yonv Joseph : le soldat William

Vinicio Marchioni : Nino, l’amoureux

A/ SA

 

Mots-clés :  Violence masculine– patriarcat – condition féminine – solidarité intergénérationnelle – Droit de vote

ilresetencoredemain

L’histoire de Délia se découvre et il n’est pas nécessaire d’en faire le récit chronologique.

La liberté et l’égalité ont besoin de solidarités et de lois.

Il s’est passé un phénomène curieux, après avoir découvert ce film. Il m’a tellement plu que j’en ai parlé un peu partout et, pris par les contraintes du quotidien, j’ai oublié d’en rédiger la fiche, en étant persuadé l’avoir fait.

La première raison de mon « coup de cœur » est le choix du noir et blanc par la réalisatrice. Il ramène ainsi aux films de l’après-guerre. Le spectateur entre mieux dans le contexte de l’époque, marqué par les inégalités de condition criantes entre hommes-femmes, la pauvreté et des conditions de vie difficiles. L’Italie est encore occupée par des forces militaires nord-américaines. Le film renoue ainsi avec le néo-réalisme italien : Rossellini, De Sica, Germi, Comencini et bien d’autres.

La seconde raison est la façon délicate et cependant claire de traiter la maltraitance subie par les femmes, en lien avec un patriarcat et un machisme enracinés dans la culture et la religion. Ce n’est pas faire preuve d’anticléricalisme, ou même d’impiété sexiste, de relever que Dieu – abstraction aux caractéristiques indéfinies – est identifié à un père, son incarnation à un fils, et les apôtres à des garçons, pas très inspirés au demeurant, les femmes étant admises comme génitrices et servantes. Les monothéismes issus du Moyen-Orient ont donné ainsi un pouvoir discrétionnaire aux mâles. Ivano, le maltraitant, ne manque pas de se rendre à l’office religieux, après avoir battu sa femme ou lui avoir imposé une relation sexuelle.

Ivano devient cependant petit garçon au chevet de son père alité, Ottorino, quand ce dernier lui donne des leçons de modération pour ses violences conjugales. Ottorino lui reproche de ne pas avoir épousé sa cousine. Ivano, le bellâtre, ne l’a pas écouté alors : la cousine était, à la différence de Délia, vraiment trop moche. Il laisse ses jeunes garçons se quereller avec force insultes. Il admet que son épouse fasse des petits boulots en supplément de ses tâches domestiques, pour récupérer sans vergogne ce qu’elle gagne. Il se pomponne et se parfume ostensiblement pour retrouver d’autres femmes. Il joue aux cartes avec d’autres hommes pendant que Délia part faire des piqûres ou remet à neuf des pantalons. Il s’oppose à ce que Marcella, sa fille, poursuive des études. Il échappe de peu – mais il reste encore demain – à la fuite de sa femme tentée de répondre par l’affirmative à la proposition de Nino, le mécanicien, de partir avec lui. Ce dernier va rejoindre une grande ville du Nord, afin de mieux gagner sa vie. Délia en est empêchée par ses responsabilités de mère mais également par la loi religieuse qui interdit le divorce.

Un autre aspect attachant est de constater la réciprocité du lien intergénérationnel entre la mère, Délia, et sa fille, Marcella. Quand Délia comprend que le fiancé de sa fille est une future copie-conforme de son époux, elle n’hésite pas à utiliser les compétences d’un soldat américain, William, avec lequel elle a sympathisé, pour qu’il explose le bar des beaux-parents, profiteurs de guerre. Ruinés, ceux-ci doivent retrouver leur campagne natale, emmenant avec eux leur rejeton. Délia avait économisé de l’argent gagné pour fuir son tyran. Elle le donne à Marcella pour qu’elle parte et s’instruise.

Un des intérêts du film est de montrer les gens du peuple, tel ce groupe de voisines qui travaillent et discutent devant la maison, tout en accueillant Marcella et ses frères pendant que la mère est battue. Tel aussi ce vieux voisin qui se mêle, un temps, aux passes et aux dribbles des garçons autour d’un ballon rond. Une séquence savoureuse est la découverte de la mort de l’horrible beau-père par ce voisin. Le beau-père était mort depuis un moment. Le voisin-ami le ressuscite de plus en plus à mesure qu’il raconte ses derniers moments aux voisins venus pour les condoléances. Une pleureuse non identifiée, de noire vêtue, s’incruste à la veillée funèbre. À un moment, Délia et son amie Marisa se retrouvent seules à côté du mort et en profitent pour exprimer ce qu’elles pensent d’Ottorino.

Solidarité féminine : Marisa était prête à mentir pour couvrir Délia, lors de sa fuite du domicile conjugal ou …le temps du vote. Car l’histoire s’achève sur le premier vote des italiennes en faveur de la République et de la constitution d’un parlement. Ivano venu ramener sa femme à la maison doit accepter un premier geste d’indépendance, face à la masse des autres femmes venues voter. Et il reste encore demain !

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