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Les fiches cinéma

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La vie facile - Easy Living (1937)

Réalisation : Mitchell Leisen

Scénario : Preston Sturges, 

Vera Caspary

Date :1937 / USA

Durée :88mn

Acteurs principaux :

Jean Arthur : Mary Smith

Edward Arnold : J.B. Ball

Ray Milland : John Ball Jr

Louis Alberni : Mr Louis Louis

Mary Nash : Madame Jenny Ball

SA/A/HA

laviefacile

L’histoire n’a pas plus d’intérêt qu’un vaudeville. Une jeune employée se voit affublée d’un manteau de vison qui lui tombe du ciel. Un gros et riche banquier, excédé par les dépenses dispendieuses de sa femme, a jeté la fourrure par-dessus le balcon. Certains peuvent jeter l’argent par les fenêtres pendant que d’autres doivent casser leur tirelire pour prendre un café. L’amour est le moyen d’accéder à la vie facile. 

La screwball Comedy 

La comédie loufoque a marqué une période du cinéma nordaméricain qui n’excède pas une dizaine d’années, de 1934 (New-YorkMiami) au milieu des années 1940 (Indiscrétions, datant de 1940). Ce genre a produit des films qui possèdent un effet euphorisant par leur rythme, le rôle moteur de leur héroïne féminine et, souvent, des répliques intelligentes et drôles. La seule concession à la vulgarité est l’étalage d’un luxe indécent. La classe dominante ne se donne pas de limites. L’illusion démocratique est de bénéficier aussi, par des cheminements individuels, d’une « vie facile ». En opposition avec la montée des totalitarismes en Europe et en URSS, les USA affichent leur propre matérialisme fondé sur l’argent facile, celui des marchés boursiers et des grandes fortunes. La période succédait à la grande dépression de 1929. Elle correspondait au développement de la société de consommation liée à une politique libérale impulsée par Roosevelt qui s’appuyait sur la relance publique de la production, conforme aux théories de Keynes. L’Etat-providence en sera le prolongement, notamment en France, à la fin de la seconde guerre mondiale.

Les chefs d’œuvre de ce genre ont un intérêt documentaire mais également analogique. Ils illustrent à leur manière une forme d’indécence, celle d’une pseudo-élite, animée par des sentiments très communs. Cette élite s’entoure de personnages serviles et qu’ils soient blanc de peau ne changent rien à leur condition de dominés. Les plus grands acteurs ont donné corps à des personnages inoubliables : Katherine Hepburn, Jean Arthur, Carole Lombard, Irène Dunne, Barbara Stanwyck pour les dames, Cary Gant, James Stewart, Henry Fonda et même l’austère Gary Copper pour les messieurs. 

Nous vivons aujourd’hui une époque de logique totalitaire. Le néolibéralisme doit se défendre devant d’autres désirs de puissance. L’indécence de l’élite est également manifeste. Il est aisé de repérer les catégories sociales les plus serviles. La violence symbolique est remplacée par la violence réelle. Un néo-moralisme tient lieu d’esprit critique. Le néo-féminisme devient un repoussoir clivant tout comme l’écologisme L’individualisme, le culte de l’argent, la jouissance aveugle sont les ressorts de zombies prétentieux. Les addictions règnent sans partages et commencent leur travail de sape et de d’écervellements dès l’enfance, via les objets numériques. Les libertés fondamentales fondent comme neige au soleil pour des raisons sécuritaires. Les valeurs montantes sont l’intolérance, la peur, la haine, la passivité, le repli social et, il faut bien le dire, la bêtise, une bêtise crasse qui ne doute pas, au point d’imposer la perversion comme norme. L’esprit critique, le lien social, le courage, l’humour, la bienveillance, l’amour du travail et le respect de la Nature sont devenus les ennemis de la nouvelle idéologie totalitaire.

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Bernie

Réalisation : Albert Dupontel

Scénario : Albert Dupontel,

      Gilles Laurent

Date : 1996

Durée : 87 mn

Acteurs principaux :

Albert Dupontel : Bernie

Claude Perron : Marion

Roland Blanche : le père de Bernie

Hélène Vincent : la mère de Bernie

Yves Pignot : le directeur de l’orphelinat

SA/A

Mots clés : maltraitance – alcoolisme – toxicomanie – psychopathie – violences

bernie

Bernie a été tourné en 1996 par Dupontel, bien avant l’époque des chiens de garde aboyeurs, des réunions vidéos pour étudiants en pantoufles, des éboueurs privés de télétravail, de l’isolement des cas-contacts au contact de cas-contacts, des vaccinés atteints par la covid, des porteurs de masque au volant ou sur les chemins de campagne, des enfants dissuadés d’embrasser leurs grands-parents, des quotas d’amateurs de rugby entassés dans des stades vides, des cookies envahissants les écrans, des avions qui volent à vide, des cruelles brimades à l’encontre des touristes privés d’îles enchanteresses…

Bernie nous a été proposé par un homme doux et souriant, délicatement confié à la DDASS par des géniteurs non identifiés, confronté plus tard à la violence d’autres enfants abandonnés, abusés ou mis dans des situations plus que troubles par des éducateurs, religieux et laïques. Il aurait aimé élever des abeilles mais il n’avait pas l’argent nécessaire à ce projet. Plus jeune, il avait eu le tort d’accepter une fonction de délégué syndical dans une entreprise où cela ne se faisait pas. Il avait pensé à entrer dans un domaine agricole géré par des religieux mais, une fois encore, il s’était heurté aux turpitudes de vieillards en soutane, couverts par leur hierarchie.

Avoir des yeux clairs et un caractère doux n’est pas toujours un avantage, en dépit de ce qu’en disent les Béatitudes qui lui avaient été enseignées.

Nous pouvons comprendre son commentaire du film : “C’est l’histoire d’un barjot dans un monde de barjots. »

Nous lisons dans un opuscule signé « écran total » : « On ne doit plus réfléchir à partir de sa vie propre, de ses liens réels, d’une attention à porter concrètement, au cas par cas, à un certain nombre de proches. On doit, au contraire, appliquer de manière stricte et aveugle des mesures décidées sur la base de calculs, de courbes, de big datas, de liens abstraits de cause à effet ». Le 4ème de couverture cite Hannah Arendt, au chapitre XIII de son ouvrage sur le Totalitarisme : « L’isolement est cette impasse où sont conduits les hommes lorsque la sphère politique de leurs vies, où ils agissent ensemble dans la poursuite d’une entreprise commune, est détruite ».

N'en déplaise aux estomacs délicats, il existe des bébés jetés dans les poubelles, des individus qui deviennent psychotiques et délirants par l’effet des violences familiales précoces, évidentes ou déniées, puis des violences collectives par d’autres jeunes ou par des adultes représentants l’autorité. Il se rencontre des notaires qui lisent Libération pendant que leur fille joue péniblement du Mozart au piano. Il se trouve des concierges qui se taisent face aux policiers pour éviter des ennuis. Par effet de transmission et d’influence générationnelle, il est des pères alcooliques et des filles droguées. Des pauvres deviennent clodos et d’autres pauvres s’en tirent par l’effet d’épousailles providentielles ou, plus banalement, comme dealers ; jusqu’au moment où ils iront en prison. Les déséquilibrés sectionnent exceptionnellement la tête d’animaux en cage. En revanche, beaucoup d’autres organisent des usines à viande. Les violences conjugales peuvent conduire au meurtre. Les journaux s’en repaissent et les séries criminelles font le régal de téléspectateurs. L’attrait de l’argent enfièvre les cerveaux des riches comme des misérables. Lorsqu’on est émotionnellement instable, une issue fréquente est de construire une néo-réalité, de s’inventer des parents aimants, à réunir et à protéger à tout prix, de projeter son besoin d’aimer sur la première personne qui vous regarde, même pour votre argent, de partager avec elle ses jeux d’enfants abandonnés jusqu’à la solution finale libératrice : une balle de policier.

Dupontel nous contraint à nous confronter à la folie extraordinaire pour nous faire prendre conscience de nos folies ordinaires. En filigrane, l’histoire interroge la question de l’enfance maltraitée et des abandons d’enfants. L’adoption est-elle une solution ?

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Mort d'un cycliste

Réalisation : Juan Antonio Bardem

Scénario : Louis F. de Loga

Date : 1955                Espagne

Durée :  88 mn

Acteurs principaux : 

Lucia Bosé : Maria Jose de Castro

Alberto Closas : Juan Carlos Casaravilla : Rafà

Mots clés : 

 Culpabilité – égoïsme – conscience – choix - jeunesse

 

mortduncycliste

 

Épouse d'un riche industriel, Marie-José est la maîtresse d'un professeur d'université, Juan, qui doit sa place à son beau-frère. Amoureux avant la guerre civile, le mariage de Marie-José les a séparés. Ils continuent pourtant de se fréquenter… Au cours d'une de leurs escapades en voiture, Marie-José tue accidentellement un ouvrier à vélo. Les amants prennent la fuite. Perturbé, Juan recale très injustement une étudiante lors d’un oral. Les autres étudiants se révoltent en suivant contre sa décision. Juan prend conscience du préjudice porté à l’étudiante et, au-delà, de son imposture. Il décide de démissionner de son poste et tente de convaincre sa maitresse de dire la vérité à la police. De retour sur les lieux de l’accident, après avoir hésité, elle l'écrase avec sa voiture. Craignant de rater l'avion qu'elle doit prendre avec son mari, elle conduit à grande vitesse, essaie d'éviter un cycliste et se tue sur le bas-côté. Le cycliste s’éloigne, après avoir constaté qu’elle a perdu la vie. À la différence de Marie-José, il aurait des ennuis injustifiés s’il allait trouver la police.

Le film repose sur le ressort de la culpabilité agissante ou rejetée mais vaut également comme une description de l’élite franquiste du moment assortie d’un parasite apprenti maître-chanteur. Tous profitent du régime tandis que d'autres vivent dans des conditions misérables. Dans une autre scène, Juan cherche à rendre visite à la veuve du cycliste. Il s'achemine dans les ruines du Madrid d'après-guerre civile. C'est dans l'ensemble le tableau d'une société gangrénée par les intérêts personnels. Le personnage de Maria José en est un bon exemple. Elle s'est mariée pour assurer sa position sociale. La vitre cassée par la fureur étudiante devient un symbole. Elle pousse Juan à vouloir se livrer à la police. Il ne parvient plus à se mentir. Il cherche à retrouver sa dignité. Maria José trouve la mort en voulant éviter un ouvrier à vélo. Ainsi, la boucle est bouclée.

La force des intérêts particuliers face à l’intérêt général

Il est commode, à distance, de s’en prendre aux agissements égoïstes, sordides, au-delà des apparences et des agissements de bienfaisance, de groupes sociaux historiquement stigmatisés. Sommes-nous, collectivement, si éloignés du comportement du personnage féminin de cette histoire ? Si nous considérons la réponse sociale aux problématiques addictives et, plus spécifiquement, alcooliques, parmi d’autres enjeux de société, ne sommes-nous pas en situation d’aboutir à un constat analogue ? Il se trouve, aujourd’hui, au-delà des bienséances rattachées aux discours officiels, des comportements qui pourraient évoquer la désinvolture coupable de cette représentante de bonne société de la période. Nous pourrions, sans trop d’imagination, nous assimiler à chacun de ces deux cyclistes.

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