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Maison de retraite

Réalisation : Thomas Gilou

Scénario : Key Adams  

Date : 2022  France

Durée : 97mn

Acteurs principaux

Key Adams : Milann

Gérard Depardieu : Lino, l’ancien boxeur

Daniel Prévost : Alfred, le faux Alzheimer

Mylène Demongeot : Simone, la prof

Marthe Villalonga : Claudine, la séductrice

Omar Mebrouk : Sami, l’ami de Milann

Jean-Luc Bideau : Edmond, le dépressif

Manda Touré : Marion, la plaisante ASH

SA

Mots-clés : maison de retraite – or gris – travaux généraux – quotas – daube

maisonderetraite

 

Maison de retraite a le mérite de ne pas exiger de commentaires compliqués. Il présente une histoire de notre temps : des vieux sans famille mais non sans économies ont été admis dans une maison de retraite dans le dessin crapuleux de les déposséder de leurs avoirs, quand ils finiront leur existence désormais inutile. Le méchant directeur et son homme de main, un surveillant au faciès peu engageant, gèrent ce capital humain. Arrive alors Mylann. Employé comme caissier dans un commerce de proximité, il a traumatisé involontairement une cliente très âgée. Il est condamné, au titre des travaux d’intérêt général, grâce au concours de Sami, son ami d’orphelinat, devenu avocat, à passer quelques mois comme utilitaire dans une maison de retraite. Il a horreur des vieux et le voilà obligé de s’en occuper. Il est poursuivi par de vilains garçons qui réclament le remboursement d’une dette. Il trouve refuge dans cet établissement grâce à la solidarité manifestée par un groupe de retraités. Il dort dans un coin de cave, grâce à une initiative de Simone, une ancienne prof de français. Lino, un ancien boxeur au souffle court, lui apprend à boxer pour se défendre contre ceux qui poursuivent Mylann. Notre héros devient un boute-en-train puis se découvre une âme de policier pour fouiller dans le bureau du directeur. Tout finira bien.    

Un film qu’on peut ne pas voir

Réussir un film sur les maisons de retraite n’est sans doute pas facile ; de là, à tomber à ce point dans la facilité des clichés… Maison de retraite est un film à quotas multiculturels, sur le modèle des films nordaméricains. Il véhicule les représentations les plus éprouvées. Il enjolive aussi. La dette contactée par le héros auprès de méchants garçons a servi à payer le loyer à son ami d’orphelinat, qui l’héberge et le défend comme avocat. Il n'y a pas un mot sur la drogue et les dealers. Les homosexuels ne sont pas oubliés : d’Edmond, le dépressif, qui pleure son défunt compagnon, à l’aide-soignant chargé de l’exercice physique des résidents. Alfred – Daniel Prévost – fait croire qu’il a la maladie d’Alzheimer. Il est rejoint le soir par Marthe Villalonga, qui est portée sur la chose. Mylan, découvre Molière grâce à Simone, l’ancienne prof de français, jouée avec sobriété par Mylène Demongeot, et donne la réplique à Edmond dans la salle de restauration. Il permet au bougon Lino – Depardieu – de montrer son grand cœur et sa générosité. Grâce à lui, Mylann va pouvoir affronter avec ses poings les jeunes gens chargés de récolter l’argent prêté. Le chef de bande pose en juge moraliste. Il montre qu’il est capable de bons sentiments. Pour finir, les vieillards changent de résidence : la maison de retraite pour l’ancien orphelinat, qui abrita Mylann et Sami. Ainsi se réalise le mélange de générations.

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Pygmalion

Réalisation : Anthony Asquith

Leslie Howard

Scénario :  George Bernard Shaw Cecil Arthur Lewis

Date : 1938            GB

Durée : 96 mn

Acteurs principaux : 

Leslie Howard : Pr Henry Higgins

Wendy Hiller : Eliza Doolittle

Scott Sunderland : Pickering

Jean Cadell : Mme Pearce

David Tree : Freddy

Marie Lohr : Mme Higgins, mère

Doolittlz

Mots clés : effet pygmalion – narcissisme – ambivalence – apparence - langage 

pygmalion

 

Pygmalion est un sculpteur de Chypre qui tomba éperdument amoureux de sa création, la statue d’une femme imaginaire. Aphrodite, déesse de l’amour, fut touchée par sa souffrance. Elle changea la statue d’ivoire en jeune femme vivante, Galathée. Bernard Shaw, l’Irlandais, en fit une pièce de théâtre en 1912, peu avant le premier conflit mondial. En 1964, George Cukor reprit la trame de la pièce pour en faire une comédie musicale, My fair Lady, qui consacra un peu plus Audrey Hepburn. En 1938, à la veille de la seconde guerre mondiale, Anthony Asquith, fils du premier ministre qui engagea le Royaume-Uni dans cette guerre, et le très britannique Noël Coward, en professeur Higgins, transposèrent au cinéma la pièce de Shaw pour la première fois.

Noël Coward campe un professeur Higgins plus jeune que Rex Harrison de la version de Cukor, tout aussi misogyne et plus déconcerté encore par l’attachement que suscite en lui la « créature », cette fleuriste à l’abominable accent cockney. Il ne l’a même pas vraiment regardé avant d’accepter le défi que lui donne l’autre spécialiste en langues qu’est le colonel Pickering. La maltraitance qu’il inflige à Eliza n’est pas sans évoquer le syndrome de Stockholm pour caractériser l’attachement de la jeune femme pour son professeur. Eliza a grandi dans un milieu maltraitant. Elle est dans une forme de répétition. Avec Higgins, elle a au moins l’impression d’être considérée.

Dans une scène de présentation à sa mère et à quelques amis dont un pasteur, Higgins a tout loisir de vérifier que l’intonation ne fait pas tout. L’usage de l’argot pour raconter les circonstances de la mort d’une tante d’Eliza, officiellement d’une épidémie virale (déjà !) séduit certes le jeune aristocrate Freddy. Eliza lui préfèrera son maltraitant. La mère d’Higgins fait preuve de clairvoyance pour apprécier la jeune femme, en dépit de son appartenance sociale. Elle comprend que l’effet pygmalion est en train d’opérer chez son fils. Higgins est le dernier à prendre conscience qu’il ne peut plus se passer de la présence d’Eliza à ses côtés. L’histoire s’achève par une pirouette : Eliza choisit de rester, consciente de son attachement, Higgins masque sa dépendance affective en manifestant une attitude dérisoire de goujat.

Un mode d’attachement insécure

Higgins comme Eliza souffrent tous deux d’un attachement insécure. Leur lien d’attachement évolue dans un climat conflictuel. L’autre, l’équivalentparent ou le parent, n’apaise pas. Il ne tranquillise pas. Madame Higgins ne prend pas les compétences de son fils au sérieux. C’est là, peut-être, dans la relation mère-fils, que prennent leur source la misogynie et la pathologie narcissique d’Higgins. Doolittle préfère la bouteille à sa fille. Il aura l’infortune d’être remarqué par un Américain, soucieux de favoriser la promotion sociale. Recevant, de ce fait, une rente inespérée, il devra faire une fin en épousant sa compagne.

La relation Higgins - Eliza n’est pas égalitaire. Elle prend l’allure d’un marché : « Je t’apprends à parler élégamment ta langue au point d’abuser le beau monde et, par ce fait, je gagne le pari qui consacre mon talent de professeur ». Du côté d’Eliza : « Je gagne en autonomie, je peux mieux trouver ma place, avec le handicap de l’expression en moins », « Je peux faire illusion dans une soirée d’aristocrates mais je n’en suis pas. »

Le but d’un soignant est de ne servir à rien, après avoir servi à quelque chose, à un ou plusieurs moments. De même, le groupe de parole et l’association ont pour fonction de servir à quelque chose – se détacher de l’alcool et élaborer une réflexion critique, source d’autonomie – pendant un temps qu’il appartient à l’intéressé de considérer. 

Le patient ou la patiente n’est pas un équivalent d’Eliza Doolittle et il est indispensable que le soignant ou que l’aidant soit plus solide et distancié que le professeur Higgins, indépendamment de ce qu’ils peuvent apporter à la relation d’accompagnement.

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Madres paralelas

Réalisation : Pedro Almodovar

Scénario : Pedro Almodovar

 Date : 2021

Durée : 90 mn

Acteurs principaux :

Pénélope Cruz : Janis

Milena Smit : Ana : la jeune mère

Altana Sanchez-Gijon : Térésa, la mère d’Ana

Israel Elejalde : Arthuro

Rosy de Palma : Eléna

A / SA

Mots clés : Filiation – mère – fille – famille - couple

 

 

Le scénario de Madres paralelas repose sur deux histoires intriquées : celle d’une erreur d’attribution de nouveaux nés dans une maternité, celle de la recherche de restes d’hommes tués par le régime franquiste. Janis est à l’intersection de ces deux problématiques. Photographe professionnelle, elle est tardivement mère célibataire, alors que la très jeune Ana accouche le même jour qu’elle. Le doute sur l’origine du bébé de Janis s’amorce avec le père présumé, Arthuro qui ne se reconnaît pas dans le nouveau-né. Ce doute aboutit à la preuve génétique obtenue par Janis que l’enfant n’est pas le sien Elle comprend par la même méthode que l’enfant d’Ana est le sien. Ce dernier, victime de la mort-subite du nourrisson a été résultat de sa rencontre avec Arthuro. La petite fille dont elle s’occupait avec amour, en dépit de ses traits amérindiens, est l’enfant d’Ana. Arthuro est anthropologue, motif du rapprochement de Janis, en quête de retrouver les restes d’un grand-père tué et enterré on ne sait où par les franquistes. Il avait été empêché d’aller plus loin dans la relation amoureuse en raison d’une épouse malade d’un cancer… De son côté, Ana, a été rejetée par son père quand elle a été enceinte, après une soirée alcoolisée avec des garçons. Elle n’a pas davantage été entourée par sa mère qui a choisi sa vie d’actrice, après une réussite qui lance tardivement sa carrière.

Le double désarroi de ces femmes aboutit à ce qu’elles aient une relation homosexuelle qui tourne court quand Janis révèle la vérité, un temps cachée, à Ana. Arturo revient porteur des nouvelles sur l’endroit où les restes du grand-père sont enfouies. Tout est bien qui finit bien, après un retour sur les lieux de l’enfance de Janis et les retrouvailles des ossements des fusillés. La famille peut faire son deuil. Ana, son bébé et son actrice de mère sont réunis. Janis est de nouveau enceinte d’Arthuro qui s’est séparé de sa femme.

La filiation en question

La réalisation du film est irréprochable. Les acteurs, spécialement Pénélope Cruz, jouent juste. L’intrigue, malgré les péripéties, tient debout. L’obsession du deuil à satisfaire peut se comprendre, même si, à une telle distance de l’événement, on puisse s’étonner de sa persistance.

Almodovar décline la question de la filiation.

Arthuro, physiquement, ne se reconnaît pas, à juste titre, dans le bébé que lui présente Janis. Celle-ci semble se détacher assez facilement de l’enfant quand elle sait qu’elle n’est pas la mère. Inversement, Ana devient mère dès qu’elle le sait.

La famille de Janis est un exemple de lien vivant entre plusieurs générations, à travers les récits. La relation homosexuelle de Janis et d’Ana, reflet de leur désarroi respectif, s’achève avec la clarification des maternités.

Arthuro et Janis concrétise leurs sentiments affectifs en concevant un second enfant. Leur sentiment amoureux s’est développé en bénéficiant de l’ambiance familiale pluri-générationnelle dans laquelle se meut Janis. Elle retrouve avec plaisir sa maison natale à la disposition mobilière inchangée. Elle la fait partager à Arthuro. Pour Ana, cette maison est vieillotte et sans intérêt, ce qui souligne le fossé entre générations. Il y a de l’Œdipe féminin dans l’attraction exercée par Janis sur Ana.

Ce film d’Almodovar fait réfléchir, paradoxalement, aux évolutions récentes des mœurs. Il y aurait donc encore des attachements familiaux pluri-générationnels, une quête d’identité familiale, une attirance instinctive de la mère et, même, du père pour l’enfant, à l’époque des tests génétiques et du « baby business ».

Question alcools et addictions, la mère de Janis a disparu des conséquences d’une overdose « festive », à Ibiza. Janis avait 5 ans. Elle a dû son développement affectif à sa grand-mère. Le bébé d’Ana est le résultat d’une alcoolisation, également « festive », de la jeune Ana avec trois garçons, le père, identifiable sur la photo souvenir, et deux autres jeunes qui ont pu abuser et d’obtenir une nouvelle relation sous l’effet d’un chantage vidéo filmant les ébats contraints.

 

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