AREA 31 AREA 31 AREA 31
  • Accueil
    • Actualités
  • Association
    • Qu’est-ce que l’AREA ?
    • De l'AREA au C3A
    • Pourquoi adhérer ?
    • Etudiants
  • Méthode de soin
    • L'offre de soin et le sevrage
    • L'aide aux familles
    • Les psychothérapies individuelles
    • L’hospitalisation brève
  • Réunions et ateliers
    • Thèmes du Lundi
    • Les groupes de parole
    • L'atelier cinéma
    • L'atelier de relations interpersonnelles
    • Recherche en alcoologie
    • Conférences
  • Librairie et cinéma
    • La librairie
    • Les fiches cinéma
    • Les fiches livres
  • Videos
  • Contact
    • Formulaire de contact
    • Plan d'accès AREA et C3A
  • Partenaires

Les fiches cinéma

La grande Pagaille (Tutti a casa)

Réalisation : Luigi Comencini

Scenario : lui-même et d’autres

Date : 1960                Italie

 

Durée : 120 mn

Acteurs principaux :

Alberto Sordi : Lieutenant Innocenzi

Serge Reggiani : Cecarelli

Martin Balsam : Sergent Fornaciari

Carla Gravina : Silvia Modena

Didi Perego : Caterina

A/ SA

 

Mots-clés : Pagaille – Tragique – Aveuglements – Humanité – Survie - Guerre

 

lagrandpagaille

Comencini réussit à recréer, par des scènes crédibles, l’ambiance de la grande pagaille consécutive au retrait italien lors de la seconde guerre mondiale. Le roi Victor-Emmanuel III destitua Mussolini en juillet 1943, après l’occupation de la Sicile par les Alliés et un armistice signé avec ces mêmes alliés. Du jour au lendemain, les Italiens sont considérés comme des ennemis par les Allemands. Le film commence dans cette confusion : des soldats italiens établis dans le nord de la péninsule apprennent la nouvelle de l’armistice, en même temps qu’ils voient les tanks allemands leur foncer dessus et tirer. Dès lors, une idée simple et forte s’empare des soldats : retourner « à la maison ». Le lieutenant Innocenzi essaie de maintenir un semblant de discipline dans la pagaille qui s’installe.

Il est abandonné par sa petite troupe, à la première occasion, et poursuit sa marche vers le sud, avec trois compagnons, puis deux, puis un, jusqu’à Naples où il est confronté, à la fois, aux allemands, à des fascistes qui entendent l’enrôler et à des résistants. Le film se déroule ainsi, par des épisodes successifs, plus poignants et dérisoires les uns que les autres, inscrits dans les conditions de vie et de survie de l’époque, au plus près de la vie des gens. Les séquences véhiculent une forme de comique tragique, propre à l’esprit italien. Le tout est un ensemble abouti de dénonciation de l’absurdité et de la cruauté de la guerre.

Pour mémoire, la campagne d’Italie fit long feu. Elle dura dix-huit mois. Naples fut occupée par les alliés en octobre 43, Rome, en juin 44, les grandes villes du nord en avril 45. Le peuple italien connut l’horreur de la guerre pendant toute cette période.

La pagaille, ici et maintenant

Le film parle du passé et de l'Italie mais la formule est d'une brûlante actualité en France.

Au moment de la rédaction de cette fiche (5 septembre 2024), l’actuel président de la République vient de nommer effrontément un Premier Ministre acquis sans réserve à un néolibéralisme européïste et globaliste qui se moque des peuples, de la paix et de l’écologie. Le président estime sans doute que les oppositions sont trop hétérogènes politiquement, trop inconsistantes, pour faire mieux que de l’agitation dans les rues, au Parlement ou dans les médias. Un « lâche soulagement » est perceptible. Le citoyen que j’essaie d’être s’en trouve humilié. L’Allemagne, par comparaison, semble avoir trouvé une femme politique qui allie un sentiment national réaliste et des positions sociales compatibles avec l’intérêt général. Il serait cependant très optimiste de croire que son mouvement dispose d’un avenir. Le pouvoir financier dispose de deux fers au feu : la Droite pro-américaine et européiste bourgeoise et la Droite nationale-populiste. Une gauche qui se croit extrême remplit à merveille son rôle de repoussoir. L’autre gauche est acceptée comme gestionnaire.

Le Pouvoir poursuit son travail d’acculturation en associant wokisme, communautarisme, consumérisme et, à l’occasion, bellicisme. Il laisse la chape numérique contrôler nos vies. Ses médias désinforment. Les addictions en tout genre prospèrent plus que jamais. L’émiettement social se poursuit. Sans besoin de guerre classique, nous connaissons des heures sombres.

Les avancées sociales et les efforts de prise de conscience politique ne peuvent intervenir qu’à la marge, loin du bruit et de la fureur du monde, dans les minces espaces de liberté négligés par la classe dominante.

Le fanfaron

Réalisation : Dino Risi

Scénario : Dino Risi, Ettore Scolai, Ruggero Maccari.

 

Date : 1962    Italie

 

Durée : 105 mn

Acteurs principaux :

Vittorio Gassman : Bruno Cortona

Jean-Louis Trintignant : Roberto Mariani

Catherine Spaak : Lilly, la fille de Bruno

Claudio Gora : Bibi, le fiancé de Lilly

Linda Sini : La tante Lidia

A/ SA

 

Mots-clés : Mâle italien – voiture de sport – hédonisme « bas de plafond » – société de consommation – égoïsmes

 

old fanfaron snc.0

 

Voici un classique du cinéma italien, acquis et vu par hasard pour occuper une soirée familiale d’été.

Avec le décalage du temps, il constitue un documentaire du cinéma italien, dans une présentation de comédie, le reflet d’une période économique de prospérité dominée par l’industrie automobile, la promotion immobilière, avec les caractéristiques propres à la société de loisirs.

Le personnage central de l’histoire est interprété par Vittorio Gassman. Il donne sa consistance à un quadragénaire beau garçon, agité et sans vergogne, inséparable de sa voiture de sport décapotable. Il la conduit comme s’il se trouvait dans un circuit automobile, à grand renfort de coups de klaxon. Son pendant est un étudiant en Droit, joué par Jean-Louis Trintignant. Le jeune homme a choisi de travailler ses examens un quinze août, alors que Rome est désertée par ses habitants. Cordone se charge de l’initier aux mœurs de la Nouvelle Société.

L’actrice mécanique est une Lancia Aurelia. Elle est l’instrument d’un road movie qui nous fait découvrir la vie romaine au début des années 60.

Dino Risi a été célébré comme un des cinéastes de cette décadence individualiste et consumériste. Nous pourrions trouver ce réalisateur commercial et cynique, vivant de ce qu’il dénonce. Le fanfaron a rapporté énormément d’argent, après des débuts difficiles. Il annonce une société à la Berlusconi. Le film doit aussi à Ettore Scola, comme scénariste, auteur d’une autre référence en termes de critique sociale avec « Affreux, sales et méchants ». Au sujet du personnage central, Scola dénonce une attitude très répandue, y compris de nos jours  qui pourrait résumer notre « modernité tardive »: « Il abaisse tout à son niveau, pour détruire ce qu’il ne comprend pas ».

Le film véhicule des « tubes » et des danses de cette époque. Redécouvrir les déhanchements du twist des plages, avec notamment le « twist à Saint-Tropez » est assez glaçant, tout comme la partie de ping-pong à enjeu financier qui permet à Cordone de rembourser les emprunts imposés à son compagnon de tribulations. Le final n’est pas celui d’une comédie.

Ce que Le fanfaron peut aider à comprendre

Mieux que les films actuels, le décalage opéré par cette vision décalée dans le temps aide à comprendre, par analogie, l’état de décomposition de notre société où la technologie s’impose à la politique, le narcissisme et l’argent à la préoccupation éthique.

Elle aide à prendre conscience de l’extrême médiocrité des groupes sociaux qui occupent aujourd’hui les devants de scène, de la nullité exhibitionniste bavarde de notre époque, de son acculturation, du délitement du lien social au temps des réseaux sociaux. Cette Société ne peut que générer qu’addictions, perte de repères et violences, par l’inadéquation entre les besoins humains fondamentaux et ce qui leur est proposé comme substituts.

Les filles du docteur March

Réalisation et scénario : Greta Gerwig,

D’après le roman de Louisa May Alcott

Date : 2019 / USA

Durée : 135 mn

Acteurs principaux :

Saoirse Ronan : Jo(éphine) March

Emma Warson  : Meg March

Florence Puch : Amy March

Elisa Scanlen :  Beth March

Meryl Strep : Tante March

Laura Dern : La mère

Timothée Chalamet : Laurie

 

SA/ HA

 

Mots clés :

Fratrie – Féminisme − Famille – Écriture – Loi du pèrelesfillesdudrmarch

Un roman familial dans l’arrière-plan d’une guerre

Deux œuvres de femmes ont rendu compte de la société nord-américaine au temps de la guerre de Sécession : Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell, et Les filles du Docteur March, de Louisa May Alcott. La version de « Little women » mise en scène par Greta Gerwig est la huitième au cinéma.

La guerre de Sécession a été une crise de croissance fratricide. Elle a été décisive pour la constitution des Etats-Unis en grande puissance économique. La culture protestante choisissait le salariat contre l’esclavage. Le père, contrairement à la suggestion du titre, est un pasteur, comme le père d’Alcott et d’Austen, et non un médecin comme dans le roman.

Un film écrit comme un livre

Le film est subtil, intelligent et fin. Certaines répliques justifieraient d’être mémorisées. Le sous-titrage passe trop vite et il faudra attendre la version DVD pour les arrêts sur image. Le récit est alerte pour une histoire familiale conventionnelle. Le montage de séquences de temporalité différente déconcerte jusqu’à ce que le spectateur trouve ses repères. C’est un film conçu pour décrire l’écriture d’un livre. De nombreuses scènes illustrent les étapes de la production d’un livre. Le choix de dérouler l’histoire en la centrant sur Jo, la sœur la plus « rebelle », l’indépendante, le « garçon manqué », l’écrivaine, s’impose, de ce fait. Le personnage de Jo est remarquablement joué par l’actrice de Lady Bird, Saoirse Ronan, le précédent film de Greta Gerwig.

Des réminiscences

Ce film s’inscrit dans une double continuité anglaise, littéraire et cinématographique. Il est, à l’évidence, soixante ans plus tard, imprégné de l’œuvre de Jane Austen. Plusieurs séquences du film renvoient aux meilleures transpositions au cinéma des livres d’Austen, le Orgueil et préjugés de Jo Wright, le Raisons et sentiments d’Ang Lee, dont Emma Thompson, la scénariste du film, disait qu’il s’était révélé plus anglais qu’un anglais. Certaines scènes suscitent d’autres réminiscences pour des films plus récents. La scène finale « sous le parapluie » n’est pas sans évoquer le happy end, de « Coup de foudre à Nothing Hill ». Il est d’ailleurs suggéré par le sympathique éditeur.

Quatre filles face à leur condition

Le roman d’Alcott est le roman familial d’une fratrie de filles. L’histoire illustre le passage de l’enfance à la vie adulte. Elle se nourrit de la vitalité de la jeunesse. Les quatre sœurs sont, dans l’ordre, Meg (Margaret), Jo (Joséphine), Beth (Elisabeth), et Amy, la plus jeune. L’unité de la fratrie de filles résiste aux différences de caractère et aux rivalités amoureuses. Le mélodrame est évité, malgré la mort de Beth. La condition féminine de l’époque est évoquée sans outrance, en distinguant les différences de fortune.

Au final, Jo March, pourra tirer avantage du legs inespéré de sa tante March pour créer une école. L’époux de Jo et son beau-frère pourront y exercer leurs compétences d’enseignants, tout comme elle. Le poids de l’argent n’est pas escamoté. C’est aussi pour gagner de l’argent que Jo écrit. Les échanges entre Jo et l’éditeur, sur le partage des bénéfices à venir, ne manquent pas de saveur.

Le sens du collectif ou « loi du père »

La Loi du père dont il a été si souvent question dans le langage lacanien prend ici sa signification symbolique. Le sens du Collectif – autre expression plus exacte que la « Loi du Père » – est incarné aussi bien par la mère que par les sœurs. Le père s’est porté volontaire, en dépit de son âge. Il est donc absent, inexistant. Il n’y a ni patriarcat ni matriarcat, en dépit de la présence attentive de la mère. Les mêmes valeurs sont partagées. Elles épousent le logique libérale et le désir de promotion sociale. L’unité familiale ne s’affirme pas contre le reste de la Société. La générosité existe : aide de la famille March à une famille de miséreux, sans père ; don d’un piano par le vieux châtelain James Laurence à Beth ; don de la propriété de la tante March pour finir à Jo, l’héroïne. L’altruisme est présent dans les cœurs et les actes. C’est une action de charité et de solidarité concrète qui lance l’histoire.

Un féminisme intégré

Ce sont les femmes qui assurent la continuité en ces temps de guerre. Elles le feront plus encore lors du premier conflit mondial. Elles doivent gérer la pénurie. Les sœurs March s’aiment, aiment et respectent leurs parents. Elles surmontent leurs différences de personnalité. Elles peuvent affronter solidairement le malheur. La mère, Mary, assistée d’une domestique, assure le fonctionnement de la maison et la cohésion de la famille. Elle donne du temps pour porter assistance aux soldats nordistes.

Le féminisme de cette histoire ne se constitue pas contre les hommes. Ces derniers s’écartent des stéréotypes et des caricatures qu’ils justifient trop souvent aujourd’hui. Théodore, « Laurie » Laurence manifeste sa fantaisie et sa vulnérabilité de garçon abandonné par ses parents. Il a tendance à abuser de l’alcool. Amoureux de Jo, il deviendra l’époux d’Amy, la douée en dessin, manifestant ainsi une forme de versatilité. James Laurence ; son grand-père, le vieux châtelain, est inconsolable de la perte de sa fille. Il exprime son transfert d’affection sur Beth, pianiste comme sa fille. Le percepteur de Laurie, John Brooke, est de « condition modeste ». Il tombe amoureux de Meg, l’aînée, et l’épouse. Il respecte sa liberté quand elle achète un tissu de robe au-dessus de leurs moyens. Frédéric, aperçu au début et à la fin du film, fait l’honneur à Jo de sa franchise de lecteur, écorchant sa susceptibilité. Il sera choisi – à la fin – par l’héroïne, poussée par les siens à laisser s’exprimer ses sentiments.

Avoir osé ce film

La surprise, en définitive, vient d’avoir osé ce film, à notre époque. Serait-il possible de s’intéresser aujourd’hui encore à la famille, à un féminisme qui ne diabolise pas les hommes, à la qualité du langage, à des relations humaines excluant le sordide ?

 

Quels enseignements pour les addictions ?

Nous pouvons tout d’abord relever la remarquable absence d’addiction dans cette histoire. Seul Laurie manifeste son penchant pour l’ivresse afin d’atténuer son mal-être.

Sans doute, pourrions-nous relever la place de l’argent dans la vie de la tante March ? Il ne s’agit pas d’une addiction. La fortune de cette veuve est la garante de son indépendance. Elle fait elle-même la comparaison entre le mariage et la prostitution, compte tenu de l’inégalité d’accès aux métiers lucratifs entre les femmes et les hommes.

La passion de l’écriture que manifeste Jo relève d’un besoin vital, à caractère addictif. Il serait mal venu de lui en tenir rigueur. Des romancières de cette époque l’ont démontré : l’écriture est le seul moyen dont elles disposaient pour exprimer leur intelligence et leur vision du monde. En cela, l’écriture manifeste le besoin d’exister des femmes et au-delà, des personnes non reconnues.

Le collectif, tout en tenant compte des singularités de chacun et des différences de condition, n’est jamais oublié. Il trouve sa raison d’être dans l’amour partagé, et non dans la recherche de la domination des uns par les autres ou de la coexistence d’individus sans appartenance, narcissiques, pervers ou infantiles. Le peuple américain est en cours de gestation. Sa mythologie illustrée par la filmographie d’un John Ford ou d’un Frank Capra est encore crédible. Elle alimente l’estime de soi et la foi dans l’avenir.

Les combats d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que ceux d’hier ou d’avant-hier. Ils ne pourront cependant être menés qu’à partir des valeurs incarnées par la plupart des personnages de cette histoire : le courage, le souci de l’autre, le sens du collectif, le goût de l’effort, l’humilité, une forme d’optimisme, associés à l’acceptation de ce qui ne peut être changé. (reluMF)

Nouvelle lecture (à partir du DVD)

La découverte du DVD nous a enchantés. Impossible de ne pas tomber sous le charme de cette famille aux convictions bien ancrées, aux talents complémentaires. Au fond, nous ne savons pas s’il nous est raconté une histoire vraie ou s’il s’agit des épisodes d’un roman qui s’écrit. La vérité est au service de la fiction qui devient, à son  tour, force de vérité.

Il est regrettable que la longueur du film ne permette pas de le proposer à un atelier-cinéma.

Plus d'articles...

  1. Lacombe Lucien
  2. Le jeune Lincoln - Young Mister Lincoln
  3. Le repentir
  4. Chronique morave
  5. Trains étroitement surveillés
Page 7 sur 64
  • Début
  • Précédent
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • 7
  • 8
  • 9
  • 10
  • 11
  • Suivant
  • Fin

Copyright © 2025 area31.fr - Tous droits réservés - Mentions légales
AREA 31 - Association de Recherche et d'Entraide en Alcoologie, en addictologie et en psychopathologie