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Les fiches cinéma

L'anguille

Réalisation : Shôheil Imamura

Scenario : Shôheil Imamura et autres

Date : 19987                 Japon

Durée : 117mn

Acteurs principaux : 

Kôji Yakusho : le jaloux assassin, devenu coiffeur et amoureux

Misa Shimizu : la suicidée devenue assistante du coiffeur, son amoureuse

Le bonze et sa femme, le groupe d’amis dont le pêcheur, l’ancien détenu alcoolique et violent, la mère folle, le groupe de méchants, les policiers, celui qui croit aux OVNI, ; l’anguille

A/ SA

Mots-clés :  Jalousie – Culpabilité – Honte – Seconde chance – Lien social

 

languille

Takuro Yamashita lit une nouvelle lettre de dénonciation dans le métro qui le conduit vers sa maison. En l’occurrence, la lettre détaille les conditions de l’adultère de sa jeune, jolie et - apparemment exemplaire - épouse : un homme lui rend visite toute la nuit, pendant que lui va pêcher, chaque semaine, la dorade noire, aux côtés d’autres pêcheurs. Yamashita écourte la séance de pêche, retrouve la voiture du visiteur, discrètement rangée près de sa maison, et surprend le couple adultère en pleins ébats. Il va chercher un couteau dans le garage. L’homme blessé disparait pendant qu’il s’acharne à poignarder sa femme dans le lit. Couvert de sang, il prend son vélo et va se dénoncer au commissariat le plus proche. Huit ans plus tard, il est mis en liberté conditionnelle. Il a appris à marcher au pas cadencé des prisonniers. Un bonze, aussi bienveillant que sa femme, sera son agent de probation. 

Yamashita a appris le métier de coiffeur en prison. Il fait l’acquisition d’une maison de pêcheur délabrée. Alors qu’il a commencé à la rendre habitable, il découvre une jeune femme inanimée qui ressemble à son épouse, sur les bords d’une voie d’eau. Il donne l’alerte et la sauve, en passant par la case du poste de police, accompagné des quelques amis qu’il s’est fait, malgré son laconisme. Sa vie qu’il partage avec une anguille, recueillie en prison, seul être vivant auquel il parle, et celle de Keiko, la jeune femme qui s’impose avec douceur comme son assistante, vont prendre un nouveau départ.

Méditation sur la solitude, le besoin d’amour et de sécurité, l’incertitude des relations, la jalousie, l’amitié, la cupidité, la folie, la violence des pulsions et… l’alcoolisme.

Ce film, aux belles images de nature et de maisons tranquilles, donne l’occasion de réfléchir à bien des choses de la vie. Il semble hors du temps. Les histoires qu’il conte admettent la lenteur. Il donne une image bucolique, paisible et poétique du Japon, en dépit des cupides et des violents dont un ancien détenu alcoolique. Ce dernier déteste et harcèle Yamashita, certainement parce que ce dernier est un gentil, en dépit de son meurtre passionnel. Ce « méchant » rêve de retourner en prison après avoir violé une femme. Il s’y emploie d’ailleurs, sans succès, avec Keiko qui parvient à lui échapper, sans doute parce qu’il a perdu ses moyens sous l’effet de l’alcool.

Le film montre le Japon « profond », loin des tours et des enseignes lumineuses, un Japon simplement moderne, d’avant la Révolution numérique.

La grande Pagaille (Tutti a casa)

Réalisation : Luigi Comencini

Scenario : lui-même et d’autres

Date : 1960                Italie

 

Durée : 120 mn

Acteurs principaux :

Alberto Sordi : Lieutenant Innocenzi

Serge Reggiani : Cecarelli

Martin Balsam : Sergent Fornaciari

Carla Gravina : Silvia Modena

Didi Perego : Caterina

A/ SA

 

Mots-clés : Pagaille – Tragique – Aveuglements – Humanité – Survie - Guerre

 

lagrandpagaille

Comencini réussit à recréer, par des scènes crédibles, l’ambiance de la grande pagaille consécutive au retrait italien lors de la seconde guerre mondiale. Le roi Victor-Emmanuel III destitua Mussolini en juillet 1943, après l’occupation de la Sicile par les Alliés et un armistice signé avec ces mêmes alliés. Du jour au lendemain, les Italiens sont considérés comme des ennemis par les Allemands. Le film commence dans cette confusion : des soldats italiens établis dans le nord de la péninsule apprennent la nouvelle de l’armistice, en même temps qu’ils voient les tanks allemands leur foncer dessus et tirer. Dès lors, une idée simple et forte s’empare des soldats : retourner « à la maison ». Le lieutenant Innocenzi essaie de maintenir un semblant de discipline dans la pagaille qui s’installe.

Il est abandonné par sa petite troupe, à la première occasion, et poursuit sa marche vers le sud, avec trois compagnons, puis deux, puis un, jusqu’à Naples où il est confronté, à la fois, aux allemands, à des fascistes qui entendent l’enrôler et à des résistants. Le film se déroule ainsi, par des épisodes successifs, plus poignants et dérisoires les uns que les autres, inscrits dans les conditions de vie et de survie de l’époque, au plus près de la vie des gens. Les séquences véhiculent une forme de comique tragique, propre à l’esprit italien. Le tout est un ensemble abouti de dénonciation de l’absurdité et de la cruauté de la guerre.

Pour mémoire, la campagne d’Italie fit long feu. Elle dura dix-huit mois. Naples fut occupée par les alliés en octobre 43, Rome, en juin 44, les grandes villes du nord en avril 45. Le peuple italien connut l’horreur de la guerre pendant toute cette période.

La pagaille, ici et maintenant

Le film parle du passé et de l'Italie mais la formule est d'une brûlante actualité en France.

Au moment de la rédaction de cette fiche (5 septembre 2024), l’actuel président de la République vient de nommer effrontément un Premier Ministre acquis sans réserve à un néolibéralisme européïste et globaliste qui se moque des peuples, de la paix et de l’écologie. Le président estime sans doute que les oppositions sont trop hétérogènes politiquement, trop inconsistantes, pour faire mieux que de l’agitation dans les rues, au Parlement ou dans les médias. Un « lâche soulagement » est perceptible. Le citoyen que j’essaie d’être s’en trouve humilié. L’Allemagne, par comparaison, semble avoir trouvé une femme politique qui allie un sentiment national réaliste et des positions sociales compatibles avec l’intérêt général. Il serait cependant très optimiste de croire que son mouvement dispose d’un avenir. Le pouvoir financier dispose de deux fers au feu : la Droite pro-américaine et européiste bourgeoise et la Droite nationale-populiste. Une gauche qui se croit extrême remplit à merveille son rôle de repoussoir. L’autre gauche est acceptée comme gestionnaire.

Le Pouvoir poursuit son travail d’acculturation en associant wokisme, communautarisme, consumérisme et, à l’occasion, bellicisme. Il laisse la chape numérique contrôler nos vies. Ses médias désinforment. Les addictions en tout genre prospèrent plus que jamais. L’émiettement social se poursuit. Sans besoin de guerre classique, nous connaissons des heures sombres.

Les avancées sociales et les efforts de prise de conscience politique ne peuvent intervenir qu’à la marge, loin du bruit et de la fureur du monde, dans les minces espaces de liberté négligés par la classe dominante.

Le fanfaron

Réalisation : Dino Risi

Scénario : Dino Risi, Ettore Scolai, Ruggero Maccari.

 

Date : 1962    Italie

 

Durée : 105 mn

Acteurs principaux :

Vittorio Gassman : Bruno Cortona

Jean-Louis Trintignant : Roberto Mariani

Catherine Spaak : Lilly, la fille de Bruno

Claudio Gora : Bibi, le fiancé de Lilly

Linda Sini : La tante Lidia

A/ SA

 

Mots-clés : Mâle italien – voiture de sport – hédonisme « bas de plafond » – société de consommation – égoïsmes

 

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Voici un classique du cinéma italien, acquis et vu par hasard pour occuper une soirée familiale d’été.

Avec le décalage du temps, il constitue un documentaire du cinéma italien, dans une présentation de comédie, le reflet d’une période économique de prospérité dominée par l’industrie automobile, la promotion immobilière, avec les caractéristiques propres à la société de loisirs.

Le personnage central de l’histoire est interprété par Vittorio Gassman. Il donne sa consistance à un quadragénaire beau garçon, agité et sans vergogne, inséparable de sa voiture de sport décapotable. Il la conduit comme s’il se trouvait dans un circuit automobile, à grand renfort de coups de klaxon. Son pendant est un étudiant en Droit, joué par Jean-Louis Trintignant. Le jeune homme a choisi de travailler ses examens un quinze août, alors que Rome est désertée par ses habitants. Cordone se charge de l’initier aux mœurs de la Nouvelle Société.

L’actrice mécanique est une Lancia Aurelia. Elle est l’instrument d’un road movie qui nous fait découvrir la vie romaine au début des années 60.

Dino Risi a été célébré comme un des cinéastes de cette décadence individualiste et consumériste. Nous pourrions trouver ce réalisateur commercial et cynique, vivant de ce qu’il dénonce. Le fanfaron a rapporté énormément d’argent, après des débuts difficiles. Il annonce une société à la Berlusconi. Le film doit aussi à Ettore Scola, comme scénariste, auteur d’une autre référence en termes de critique sociale avec « Affreux, sales et méchants ». Au sujet du personnage central, Scola dénonce une attitude très répandue, y compris de nos jours  qui pourrait résumer notre « modernité tardive »: « Il abaisse tout à son niveau, pour détruire ce qu’il ne comprend pas ».

Le film véhicule des « tubes » et des danses de cette époque. Redécouvrir les déhanchements du twist des plages, avec notamment le « twist à Saint-Tropez » est assez glaçant, tout comme la partie de ping-pong à enjeu financier qui permet à Cordone de rembourser les emprunts imposés à son compagnon de tribulations. Le final n’est pas celui d’une comédie.

Ce que Le fanfaron peut aider à comprendre

Mieux que les films actuels, le décalage opéré par cette vision décalée dans le temps aide à comprendre, par analogie, l’état de décomposition de notre société où la technologie s’impose à la politique, le narcissisme et l’argent à la préoccupation éthique.

Elle aide à prendre conscience de l’extrême médiocrité des groupes sociaux qui occupent aujourd’hui les devants de scène, de la nullité exhibitionniste bavarde de notre époque, de son acculturation, du délitement du lien social au temps des réseaux sociaux. Cette Société ne peut que générer qu’addictions, perte de repères et violences, par l’inadéquation entre les besoins humains fondamentaux et ce qui leur est proposé comme substituts.

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