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Gérer les temps faibles

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07-04-2025

« Gérer les temps faibles » est une expression qui s’emploie lors des compétitions sportives. Il s’agit de faire le dos rond sans trop perdre d’énergie ou de chances dans des périodes critiques, à la suite d’une exclusion d’un joueur, ou par l’effet d’un différentiel de motivation, face à l’équipe adverse. Cette situation se retrouve très souvent dans le quotidien de nos vies. Les difficultés s’accumulent, les soutiens font défaut, l’avenir à court terme perd de sa visibilité, les problèmes en suspend s’alourdissent d’incertitudes ou de menaces : nous ne sommes pas au mieux. Dans ses conditions, que faire ? Dans ce genre de contexte, l’addiction peut reprendre force, ou de mauvaises décisions advenir, sans parler de l’irritabilité voire du « pétage de plomb » toujours possible.

Les suggestions qui vont suivre n’ont rien d’exhaustif ni de très ordonné, et chacun pourra livrer sa propre expérience.

Pour ce qui me concerne, pour ces périodes qui peuvent durer des heures, des jours, des semaines ou des mois, j’utilise un certain nombre de dispositions. Dans la mesure du possible, j’essaie de trouver des moments de calme et de recul. Je planifie pour mes journées et chaque semaine des moments agréables pour des activités que je maitrise intellectuellement et pratiquement. J’évite d’entreprendre des démarches ou des dossiers pénibles et incertains ou bien je limite le temps et les actes qu’ils justifient.

Pour autant, j’évite la passivité et la procrastination. J’essaie d’entreprendre et de faire aboutir des actions pour ne plus y revenir (« voir le bout de mes actes »). Je veille à m’entourer ou à rencontrer des personnes bienveillantes capables d’écouter et d’exprimer des opinions pertinentes.

Pour les « dossiers difficiles » mais importants, je prends du temps pour préparer la mise en route des réponses et des solutions. Je me donne le temps de les travailler, de les reprendre et de les corriger.

J’essaie d’alterner le plaisant et le difficile, l’important et l’accessoire. J’écarte ce qui m’est signifié comme une urgence. Je lâche prise.

Dans ces périodes de temps faibles, je veille à ne pas négliger les besoins et la source de bien-être du corps. J’en prend soin, ne serait-ce qu’en prenant une douche qui détende ma nuque. Je prends soin de dormir assez.

À la fin de la journée, je peux prendre un peu de temps pour noter ce que j’ai pu réaliser d’utile. J’accepte d’être disponible si l’effort prend peu de temps pour un résultat tangible. J’ai à peine besoin de dire que je m’épargne les informations du jour et les commentaires qu’elles suscitent. Je suis discrètement évitant pour les personnes qui, immanquablement, ne partagent ni mes valeurs ni mes priorités.

J’accepte d’évoluer dans mes points de vue. J’essaie de relativiser, sans rien abandonner de mes objectifs. Le sport que je préfère m’a appris que le résultat pouvait s’inverser après avoir entendu la sirène. À perdre, j’aime autant vivre la déconvenue avec la conviction d’avoir évité le ridicule.

Bref, je crois être quelqu’un de très banal.

Comment gérez-vous vos temps faibles ?

Peut-on définir la spiritualité ?

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31-03-2025

La spiritualité est une des thématiques les plus difficiles à appréhender alors que sa nécessité comme besoin est évidente, pour qui réfléchit tant soit peu. Ce terme est intriqué avec les religions et les philosophies ; ce que nous mettons habituellement derrière ce dernier mot : qu’il s’agisse des courants philosophiques grecs, des cultures asiatiques ou d’ailleurs.

Il est possible de poser la question autrement : un athée ou un « agnostique » peut-il vivre une spiritualité, catégoriquement distincte de la culture religieuse transmise par les générations antérieures ? Cette question n’a rien de théorique pour un pays de culture religieuse.

Aujourd’hui, nombre d’auteurs considèrent la religion comme une survivance. Elle serait un système de contention comportemental, autour de rites plus ou moins contraignants, définissant le bien et le mal, l’interdit et l’autorisé. Les religions gardent une force identitaire au service d’intérêts qui n’ont rien de spirituel. Elles fonctionnent – encore de nos jours – comme un droit de tuer son prochain au nom de la Vérité, consignée dans des textes vieux de nombreux siècles. Elles justifient en pratique le pouvoir de castes, plus ou moins sclérosées et parasites.

Nous pouvons distinguer sans peine des rites, des croyances mais qu’en est-il de la spiritualité ? À quoi ce mot renvoie-t-il, précisément ? Quelle est la part de l’individuel et du collectif dans cette source d’énergie, de présence invisible et de plénitude ? Quelles sont les relations de la spiritualité avec le réel, avec nos différents besoins existentiels ? Pour reprendre l’intitulé d’un thème récent : « Comment faire la part des choses ? » Peut-on vivre sa vie en faisant l’économie de ce besoin latent ?

Comme l’exprime cet ensemble de questions, il est difficile d’avoir une opinion claire, intelligible et, cependant, respectueuse. Socrate nous aide en nous permettant d’affirmer que « nous savons que nous ne savons rien ». De ce point de vue, nous pourrions dire que l’athéisme est une croyance nihiliste en forme de certitude. Socrate est plutôt un agnostique.

La position de l’agnostique est de maintenir l’incertitude au bénéfice du doute. L’avantage de la position d’agnostique est qu’il reste en situation d’ouverture.

Il ne s’interdit ni les sources de connaissance à caractère scientifique ni les sources de connaissance autres, issues de la mythologie, des contes et légendes et, bien évidemment, des religions. Il admet l’existence de besoins irrationnels.

Pouvons-nous nous risquer à une hypothèse ? L’être humain à la différence probable des autres espèces vivantes a la désagréable conscience de sa finitude. Il prend conscience – plus ou moins rapidement – qu’il n’est qu’une poussière face à l’immensité du ciel étoilé. Notre culture se charge de le lui rappeler : « Tu es poussière et tu redeviendras poussière ». Ce qui peut avoir pour effet d’inciter à la jouissance, tant qu’il est temps, par tous les moyens. Comment concilier cette intuition de l’éphémère et du partiel aux besoins de complétude et de durée ?

L’humain expérimente le manque lorsqu’il se sépare de la mère nourricière et de la sécurité qu’elle apporte. Très tôt, il a manifesté des capacités de symbolisation : des rêves de gibier sur les parois des grottes, plus tard, la mémoire des disparus par les monuments funéraires ou d’autres rituels familiaux. Les édifices religieux ont ce paradoxe de célébrer la force de l’esprit par la beauté et l’intériorité qu’ils autorisent. L’Homme a pu ainsi exprimer ce qu’il avait de meilleur en lui et qui, cependant, lui échappait.

Nous savons, par ailleurs, que les croyances débordent le champ religieux. De nombreuses croyances, par exemple, sont entretenues par notre société de consommation. Elles participent à la force de vente et conditionnent nos choix de vie. Dans « Ce que nous apprennent les addictions », j’ai défendu l’idée de choisir une croyance comme support d’émotion et d’identité de rattachement. Ainsi je suis devenu supporteur du Stade Toulousain. J’ai eu de la chance car il s’agit d’un grand club qui donne de belles satisfactions, tempérées d’inquiétude, à ses supporters. Ainsi nous pouvons avoir la sensation de vivre une vie qui n’est pas la nôtre. Un type de croyance en forme d’attachement ne peut se confondre avec une quelconque vérité. Les supporteurs des différentes équipes ont du moins dans ce sport l’intelligence de ne pas se détester.

Pour conclure cette introduction, nous pouvons dire que les croyances, les religions et les spiritualités ont leurs places et leurs fonctions dans les sociétés. Un critère discriminant permet de les distinguer. Un arbre se juge d’abord à ses fruits plutôt qu’à ses racines.

Cela étant dit et très sérieusement, qu’est-ce que la spiritualité ? A quoi renvoie-elle précisément pour vous ?

Le syndrome de l’imposteur

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24-03-2025

Souvent, j’ai la sensation d’accomplir un « contrat », à la nuance que je réponds à la demande de l’un d’entre vous – et non d’un truand – en proposant ce thème de réflexion au groupe orchestre.

Comme dit l’autre, le thème me / nous parle !

Sans vouloir nous mêler de la tragi-comédie dont nous sommes les invités contraints, la ménagerie politico-médiatique actuelle regorge d’imposteurs de tout acabit : des pervers narcissiques, cyniques et manipulateurs, aux bons apôtres confits en modération et gestes symboliques, sans oublier les experts en contre-vérités, provocations électoralistes, et pas davantage les commentateurs compassés, les journalistes à œillères – censure et carrière obligent – sans oublier les amuseurs publics qui savent si plaisamment stimuler les appâts du gain de personnes ravies de passer à la TV

Dans Ce que nous apprennent les addictions, (p33) je fais allusion à la mise en évidence courageuse par Roland Gori de l’imposture universitaire qui consiste à produire de la cooptation et une censure indirecte par le biais de publications convenues, conformes aux lignes éditoriales des revues scientifiques.

D’autres peuvent faire état des petits arrangements entre amis pour obtenir des promotions ou des places imméritées. Les appartenances idéologiques sont encore souvent les conditions d’une « carrière honorable », tout comme le fait d’appartenir à une famille socialement établie. La Classe sociale du dessus sait faire sentir aux ambitieux de la classe du dessous qu’ils sont des imposteurs. Les illusions perdues, tirées d’un roman de Balzac, illustrent à la perfection la trajectoire d’un arriviste qui se discrédite en reniant ses amis, à défaut des convictions dont il était dépourvu.

Les imposteurs se retrouvent, certes, dans les administrations et …partout ailleurs. Nous pouvons rire des ronds-de-cuir dépeints par Georges Courteline ; notamment de l’employé qui marie ou enterre plusieurs fois des membres de sa famille pour justifier ses absences. Nous pouvons essayer de rire des pratiques de la Sécurité sociale qui n’hésite pas à renvoyer au patient un arrêt de travail pour un chiffre mal dessiné, ou de l’attitude des employés de pharmacie terrorisés à l’idée de faire l’avance d’une boite de médicament à quelqu’un de connu.

 Je me souviens d’un patient qui souffrait d’avoir été embauché pour assurer des dépannages mécaniques de machines à laver alors qu’il était informaticien de formation. Le sentiment d’imposture peut naître du sentiment de ne pas être à la hauteur des tâches, de ne pas disposer des compétences nécessaires.

Le syndrome de l’imposteur se retrouve dans le cadre plus intime des difficultés à s’assumer tel que l’on est. Jadis, plusieurs vedettes de cinéma ont fait une carrière de séducteurs et reçu d’innombrables déclarations d’amour d’admiratrices hétérosexuelles, alors qu’elles étaient homosexuelles. De nombreux patients souffrent ou ont souffert d’avoir choisi de dissimuler leurs préférences sexuelles pour ne pas subir l’opprobre publique ou familiale, voire leurs propres préjugés. D’autres se sentent parfois « illégitimes » parce qu’ils n’ont pas le physique de l’identité souhaitée. J’ai connu un patient qui bourrait ses chaussures de journaux pour paraître plus grand. Du coup, il marchait bizarrement.

Plus banale encore est la situation de ceux qui choisissent de cacher une différence sociale : ils ne vivent pas en couple, ils n’ont pas d’enfant, ils n’ont pas de voiture à quatre roues ou de trottinette à moteur, de maison à la campagne, de résidence en bord de mer ou de chalet en montagne, ou ne partent pas en vacances dans les pays lointains célébrés par le tourisme de masse », parce que seuls ou trop pauvres.

L’énumération serait incomplète si l’on négligeait ceux que la honte, la culpabilité ou la crainte des sanctions incitent à cacher leur addiction. La personne qui boit se cache derrière celle qui ne boit pas, jusqu’à ce que l’alcool finisse par devenir un problème connu. Il en est de même de la plupart des autres addictions.

Je m’aperçois que je n’ai pas donné de définition du syndrome de l’imposteur. Il s’agit – je crois – du sentiment subjectif de ne pas être à sa place, de l’usurper, d’être « illégitime », de jouer un personnage pour masquer les réalités. Le mot-clé est la subjectivité. J’ai l’impression que nous sommes gouvernés et dirigés par des individus et des groupes sociaux qui souffrent de la pathologie inverse : ils croient être légitimes et à leur place, alors que se sont des escrocs intellectuels et des pantins. L’aveuglement et le déni constituent, chez eux, des défenses très efficaces.

Bref, avez-vous subi le syndrome de l’imposteur ? ou …Pensez vous en avoir été ou en être un ?

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