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Peut-on définir la spiritualité ?

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31-03-2025

La spiritualité est une des thématiques les plus difficiles à appréhender alors que sa nécessité comme besoin est évidente, pour qui réfléchit tant soit peu. Ce terme est intriqué avec les religions et les philosophies ; ce que nous mettons habituellement derrière ce dernier mot : qu’il s’agisse des courants philosophiques grecs, des cultures asiatiques ou d’ailleurs.

Il est possible de poser la question autrement : un athée ou un « agnostique » peut-il vivre une spiritualité, catégoriquement distincte de la culture religieuse transmise par les générations antérieures ? Cette question n’a rien de théorique pour un pays de culture religieuse.

Aujourd’hui, nombre d’auteurs considèrent la religion comme une survivance. Elle serait un système de contention comportemental, autour de rites plus ou moins contraignants, définissant le bien et le mal, l’interdit et l’autorisé. Les religions gardent une force identitaire au service d’intérêts qui n’ont rien de spirituel. Elles fonctionnent – encore de nos jours – comme un droit de tuer son prochain au nom de la Vérité, consignée dans des textes vieux de nombreux siècles. Elles justifient en pratique le pouvoir de castes, plus ou moins sclérosées et parasites.

Nous pouvons distinguer sans peine des rites, des croyances mais qu’en est-il de la spiritualité ? À quoi ce mot renvoie-t-il, précisément ? Quelle est la part de l’individuel et du collectif dans cette source d’énergie, de présence invisible et de plénitude ? Quelles sont les relations de la spiritualité avec le réel, avec nos différents besoins existentiels ? Pour reprendre l’intitulé d’un thème récent : « Comment faire la part des choses ? » Peut-on vivre sa vie en faisant l’économie de ce besoin latent ?

Comme l’exprime cet ensemble de questions, il est difficile d’avoir une opinion claire, intelligible et, cependant, respectueuse. Socrate nous aide en nous permettant d’affirmer que « nous savons que nous ne savons rien ». De ce point de vue, nous pourrions dire que l’athéisme est une croyance nihiliste en forme de certitude. Socrate est plutôt un agnostique.

La position de l’agnostique est de maintenir l’incertitude au bénéfice du doute. L’avantage de la position d’agnostique est qu’il reste en situation d’ouverture.

Il ne s’interdit ni les sources de connaissance à caractère scientifique ni les sources de connaissance autres, issues de la mythologie, des contes et légendes et, bien évidemment, des religions. Il admet l’existence de besoins irrationnels.

Pouvons-nous nous risquer à une hypothèse ? L’être humain à la différence probable des autres espèces vivantes a la désagréable conscience de sa finitude. Il prend conscience – plus ou moins rapidement – qu’il n’est qu’une poussière face à l’immensité du ciel étoilé. Notre culture se charge de le lui rappeler : « Tu es poussière et tu redeviendras poussière ». Ce qui peut avoir pour effet d’inciter à la jouissance, tant qu’il est temps, par tous les moyens. Comment concilier cette intuition de l’éphémère et du partiel aux besoins de complétude et de durée ?

L’humain expérimente le manque lorsqu’il se sépare de la mère nourricière et de la sécurité qu’elle apporte. Très tôt, il a manifesté des capacités de symbolisation : des rêves de gibier sur les parois des grottes, plus tard, la mémoire des disparus par les monuments funéraires ou d’autres rituels familiaux. Les édifices religieux ont ce paradoxe de célébrer la force de l’esprit par la beauté et l’intériorité qu’ils autorisent. L’Homme a pu ainsi exprimer ce qu’il avait de meilleur en lui et qui, cependant, lui échappait.

Nous savons, par ailleurs, que les croyances débordent le champ religieux. De nombreuses croyances, par exemple, sont entretenues par notre société de consommation. Elles participent à la force de vente et conditionnent nos choix de vie. Dans « Ce que nous apprennent les addictions », j’ai défendu l’idée de choisir une croyance comme support d’émotion et d’identité de rattachement. Ainsi je suis devenu supporteur du Stade Toulousain. J’ai eu de la chance car il s’agit d’un grand club qui donne de belles satisfactions, tempérées d’inquiétude, à ses supporters. Ainsi nous pouvons avoir la sensation de vivre une vie qui n’est pas la nôtre. Un type de croyance en forme d’attachement ne peut se confondre avec une quelconque vérité. Les supporteurs des différentes équipes ont du moins dans ce sport l’intelligence de ne pas se détester.

Pour conclure cette introduction, nous pouvons dire que les croyances, les religions et les spiritualités ont leurs places et leurs fonctions dans les sociétés. Un critère discriminant permet de les distinguer. Un arbre se juge d’abord à ses fruits plutôt qu’à ses racines.

Cela étant dit et très sérieusement, qu’est-ce que la spiritualité ? A quoi renvoie-elle précisément pour vous ?

Le syndrome de l’imposteur

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24-03-2025

Souvent, j’ai la sensation d’accomplir un « contrat », à la nuance que je réponds à la demande de l’un d’entre vous – et non d’un truand – en proposant ce thème de réflexion au groupe orchestre.

Comme dit l’autre, le thème me / nous parle !

Sans vouloir nous mêler de la tragi-comédie dont nous sommes les invités contraints, la ménagerie politico-médiatique actuelle regorge d’imposteurs de tout acabit : des pervers narcissiques, cyniques et manipulateurs, aux bons apôtres confits en modération et gestes symboliques, sans oublier les experts en contre-vérités, provocations électoralistes, et pas davantage les commentateurs compassés, les journalistes à œillères – censure et carrière obligent – sans oublier les amuseurs publics qui savent si plaisamment stimuler les appâts du gain de personnes ravies de passer à la TV

Dans Ce que nous apprennent les addictions, (p33) je fais allusion à la mise en évidence courageuse par Roland Gori de l’imposture universitaire qui consiste à produire de la cooptation et une censure indirecte par le biais de publications convenues, conformes aux lignes éditoriales des revues scientifiques.

D’autres peuvent faire état des petits arrangements entre amis pour obtenir des promotions ou des places imméritées. Les appartenances idéologiques sont encore souvent les conditions d’une « carrière honorable », tout comme le fait d’appartenir à une famille socialement établie. La Classe sociale du dessus sait faire sentir aux ambitieux de la classe du dessous qu’ils sont des imposteurs. Les illusions perdues, tirées d’un roman de Balzac, illustrent à la perfection la trajectoire d’un arriviste qui se discrédite en reniant ses amis, à défaut des convictions dont il était dépourvu.

Les imposteurs se retrouvent, certes, dans les administrations et …partout ailleurs. Nous pouvons rire des ronds-de-cuir dépeints par Georges Courteline ; notamment de l’employé qui marie ou enterre plusieurs fois des membres de sa famille pour justifier ses absences. Nous pouvons essayer de rire des pratiques de la Sécurité sociale qui n’hésite pas à renvoyer au patient un arrêt de travail pour un chiffre mal dessiné, ou de l’attitude des employés de pharmacie terrorisés à l’idée de faire l’avance d’une boite de médicament à quelqu’un de connu.

 Je me souviens d’un patient qui souffrait d’avoir été embauché pour assurer des dépannages mécaniques de machines à laver alors qu’il était informaticien de formation. Le sentiment d’imposture peut naître du sentiment de ne pas être à la hauteur des tâches, de ne pas disposer des compétences nécessaires.

Le syndrome de l’imposteur se retrouve dans le cadre plus intime des difficultés à s’assumer tel que l’on est. Jadis, plusieurs vedettes de cinéma ont fait une carrière de séducteurs et reçu d’innombrables déclarations d’amour d’admiratrices hétérosexuelles, alors qu’elles étaient homosexuelles. De nombreux patients souffrent ou ont souffert d’avoir choisi de dissimuler leurs préférences sexuelles pour ne pas subir l’opprobre publique ou familiale, voire leurs propres préjugés. D’autres se sentent parfois « illégitimes » parce qu’ils n’ont pas le physique de l’identité souhaitée. J’ai connu un patient qui bourrait ses chaussures de journaux pour paraître plus grand. Du coup, il marchait bizarrement.

Plus banale encore est la situation de ceux qui choisissent de cacher une différence sociale : ils ne vivent pas en couple, ils n’ont pas d’enfant, ils n’ont pas de voiture à quatre roues ou de trottinette à moteur, de maison à la campagne, de résidence en bord de mer ou de chalet en montagne, ou ne partent pas en vacances dans les pays lointains célébrés par le tourisme de masse », parce que seuls ou trop pauvres.

L’énumération serait incomplète si l’on négligeait ceux que la honte, la culpabilité ou la crainte des sanctions incitent à cacher leur addiction. La personne qui boit se cache derrière celle qui ne boit pas, jusqu’à ce que l’alcool finisse par devenir un problème connu. Il en est de même de la plupart des autres addictions.

Je m’aperçois que je n’ai pas donné de définition du syndrome de l’imposteur. Il s’agit – je crois – du sentiment subjectif de ne pas être à sa place, de l’usurper, d’être « illégitime », de jouer un personnage pour masquer les réalités. Le mot-clé est la subjectivité. J’ai l’impression que nous sommes gouvernés et dirigés par des individus et des groupes sociaux qui souffrent de la pathologie inverse : ils croient être légitimes et à leur place, alors que se sont des escrocs intellectuels et des pantins. L’aveuglement et le déni constituent, chez eux, des défenses très efficaces.

Bref, avez-vous subi le syndrome de l’imposteur ? ou …Pensez vous en avoir été ou en être un ?

La difficulté de faire la part des choses

17-03-2025

 

Les difficultés de faire la part des choses entre les réalités, ce qu’il en est dit et ce qu’il en est compris sont en progression continue et ne peuvent manquer d’inquiéter chacun d’entre nous. Pour preuve, l’accroissement des basculements dans des délires interprétatifs dans le cadre de la pratique professionnelle d’un psychiatre addictologue. Ces perturbations mentales peuvent conduire certaines personnes à des passages à l’acte, et, consécutivement, à des séjours en psychiatrie ou en prison. Les troubles interprétatifs peuvent être plus discrets, tout en étant durables, au point de constituer un état de méfiance plus ou moins orientée, systématisée et entretenue, justifiant l’expression – en vogue – de complotiste. La frontière entre la distorsion cognitive et l’usage maitrisé de l’esprit critique peut devenir très mince, aboutissant à être en difficulté pour faire la part des choses. « En quoi cette personne que je connais, dont j’apprécie, de longue date, la justesse d’observation, reste-t-elle dans un rapport correct à la réalité ? » « Quelle confiance dois-je accorder à tel document trouvé sur Internet, censé révéler une situation méconnue ou des connaissances ignorées ? » Comment faire la part des choses entre les faits établis et la justesse des interprétations ? À qui faire confiance ? Comment échapper à sa propre ignorance, à sa propre subjectivité ? …à la subjectivité de son groupe d’appartenance ?

Les substances psychoactives du narcotrafic jouent un rôle privilégié dans ces décollages du réel mais nous savons bien que l’alcool peut générer un état de psychose, habituellement mais non obligatoirement réversible à l’arrêt. Tant que l’alcool reste tant soit peu présent, subsistent des troubles interprétatifs qui peuvent entraver efficacement toute remise en cause des opinions de la personne concernée.

Cela étant, les troubles interprétatifs, les dissonances cognitives et, plus banalement, les partis-pris et les préjugés d’appartenance n’ont nul besoin d’adjuvant chimique pour s’épanouir.

La période du covid a été une démonstration d’école. Il nous manque des travaux de recherche scientifique sur les diverses raisons et les procédés mis en jeu pour conditionner et soumettre la population.

Cette opération de manipulation de masse et de contrôle social se prolonge aujourd’hui par plusieurs actions similaires à l’échelle planétaire et nationale. Les médias traditionnels et, désormais, les médias numériques orchestrent une confusion continue et intensive entre le vrai, le possible, l’improbable et le faux. Le risque de la généralisation et de l’amalgame fait pendant au développement d’un scepticisme et d’un repli social croissant, d’un désintérêt pour le Politique – ce qui est aussi un effet attendu de la fabrique de l’Opinion. L’imposture et l’insignifiance occupent le devant de la scène. Les problèmes de fond sont traités sur le mode évènementiel et le principe d’actualité, à défaut de susciter des analyses et des réponses conformes à l’intérêt général.

Bref, comment suffisamment faire la part du vrai et du faux pour rester aux commandes de sa vie, pour la rendre aussi douce et utile que possible ?

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