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L’intérêt général : comment le décliner pour nous ?

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25-08-2025

L’intérêt général est un concept-valise que nous employons très souvent, peut-être trop souvent. Soumettons cette fausse évidence à l’esprit critique.

Relevons que, pour une personne égocentrique, l’intérêt général se résume à ce qui sert ses intérêts particuliers. Le paradoxe, dans le cadre des problématiques alcooliques, est que la personne concernée finit, par le fait du phénomène compulsif, à négliger ses intérêts les plus évidents, avec des effets collatéraux qui impactent la vie de ses proches, et cela quelles que soient ses dispositions à s’intéresser aux autres et au collectif.

Si nous adoptons le point de vue cynique des économistes, et des intérêts de celles et ceux qui vivent directement ou indirectement des addictions, nous pouvons admettre que les dérives induites par les addictions sont indispensables à la prospérité et au fonctionnement de la société. Bernard Mandeville, philosophe du XVIIème siècle, auteur de « La fable des abeilles », apporte de solides arguments en faveur de cette lecture utilitaire du « vice ». Son argumentation a été prise en compte par les théoriciens libéraux de l’ère industrielle que sont Adam Smith, Keynes et Hayek. Cette approche peut contribuer à expliquer pourquoi l’alcoologie a un tel niveau de nullité face aux questions soulevées par les problématiques addictives. Aux yeux des libéraux, l’alcoolique, comme nous l’avons-nous-mêmes souligné, est le prototype d’un agent économique indispensable à l’intérêt général.

Pour autant, la mise hors-jeu de l’addiction d’une personne peut conduire à se soucier de l’intérêt général dans une logique centrifuge, à partir d’une meilleure maîtrise de ses vies : sa vie intellectuelle et émotionnelle, sa créativité et ses capacités d’action, sa créativité, sa vie relationnelle et, éventuellement professionnelle. Son éthique et l’usage de son discernement sont ses meilleures armes pour rencontrer et décliner un intérêt général qui sera différent selon l’entité considérée.

L’intérêt général a obligatoirement des aspects contradictoires qui exigent des arbitrages permanents.

Les heures les plus sombres de l’Humanité correspondent à celles où les intérêts catégoriels font masse et s’affrontent, sous l’empire des aveuglements.

Comment déclinez-vous « l’intérêt général » ?

Crise et opportunité

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05-08-2025

 

En chinois et en japonais, « crise » correspond à deux idéogrammes signifiant danger et opportunité. Nous pouvons, dans un premier temps, vérifier la pertinence de cette dualité de sens en clinique alcoologique.

Les problématiques alcooliques sont exceptionnellement identifiables lors de leur mise en place. Pendant longtemps, la consommation pathologique ne se différencie pas clairement des autres modes d’usage. La personne et l’entourage peuvent en banaliser les excès et les dérapages. Une des raisons de cette méconnaissance s’explique par l’ignorance de la capacité de l’alcool à détourner le système de récompense intracérébral autour d’effet induit. Les addictions correspondent, dans leur ensemble, à une pathologisation du système de récompense. Notre aptitude à connaitre des satisfactions diversifiées s’en trouve appauvrie, laissant place à différents déboires qu’un auteur comme Jellinek avait schématisé par sa « courbe en U » évidemment caricaturale. Les conséquences d’une consommation d’alcool devenue pathologique finissent par susciter une situation de crise, évidente ou larvée, qui conduit le sujet à consulter. L’anomalie ou le préjudice illustre le danger. La consultation doit offrir l’opportunité d’un changement de trajectoire. Celui-ci exigera à lui-même du temps et un accompagnement prolongé qui doit permettre au sujet de prendre progressivement la mesure de ses problèmes.

A un autre point de vue, les crises sont des manifestations que nous retrouvons dans la vie, quelle qu’en soit la forme : personnelle, affective, mentale, familiale, sociétale, économique ou spirituelle… Elles constituent des opportunités à sait, c'est-à-dire qu’elles peuvent laisser place à des changements aux conséquences incertaines. Il nous appartient, dans la mesure de nos limites, d’en faire de bonnes « opportunités ». Les problèmes d'alcool peuvent devenir ainsi l'occasion d'une précieuse opportunité pour reprendre du pouvoir sur sa vie et essayer de lui donner un sens conforme aux aspirations de la personne. Ils ouvrent le champ des possibles.

Avez-vous su faire une bonne opportunité de votre problème d’alcool ? En quoi ? 

Quelles crises a pu révéler votre problème d’alcool ? Au-delà des addictions, comment vous déterminez-vous face aux problèmes que vous rencontrez ou qui vous sont présentés ?

La négation de soi

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28-07-2025

Nombreux ont été, au cours des dernières décennies, les ouvrages de développement personnel autour du thème de l’affirmation de soi. Dans la relation clinique, nous sommes plutôt confrontés à la négation de soi.

Le faux-self constitue une personnalité d’emprunt, conforme à ce que la Société suggère comme normes sociales. Il peut faire écho aux normes prescrites par un ou des proches. Il est pathologique dans la mesure où il ne correspond pas à un système de protection conscient dans sa confrontation avec le regard d’autrui. L’individu tend à penser, à se comporter et à réagir comme cet autre ou comme ce qui est attendu de lui, au point que le soi tend à s’effacer ou ne pas évoluer. Il peut quelquefois déclarer : « Je ne sais pas qui je suis ».

Une personne alcoolique affirme volontiers boire ou vouloir boire « comme tout le monde ». Il y a, souvent, le personnage officiel et la personne privée qui a besoin de boire, seule, pour décompresser, après ses efforts d’adaptation de la journée.

Le Soi est une notion qui ne va d’ailleurs pas de …soi. Nous sommes le produit d’une histoire et de nos interactions, mais encore… Qui sommes-nous ? Le Soi se limite-t-il à ce que nous éprouvons comme émotions, à nos convictions ou à nos incertitudes, à notre Moi, conscient et inconscient ?

Si tel est le cas, comment se manifeste la négation de soi ? Et pourquoi ?

Je ne me permettrai pas de répondre à la place des autres et d’avancer une opinion sur une éventuelle négation de soi entravant la pensée et l’agir de mes interlocuteurs. Chacun doit s’exprimer.

Pour ce qui me concerne, voici le point de synthèse que je peux formuler. J’ai cessé depuis longtemps de dépendre du regard et des opinions d’autrui, quelle qu’en soit la nature. J’essaie de construire mes propres opinions, sans souci d’originalité, en réfléchissant seul et en tirant profit de l’expérience de personne que je crois compétentes et sincères sur la question envisagée. J’ai appris à distinguer mes désirs des réalités, sans pour autant renoncer aux désirs que je crois légitimes. J’accepte de me confronter aux réalités, et de laisser place aux échecs et aux déconvenues. La petite musique stoïcienne - « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » - me convient tout à fait.

L’essentiel pour moi est de rester fidèle à mes convictions, de préserver des acquis essentiels, en évitant absolument de me raconter des histoires J’ai la capacité relative de m’effacer devant mes objectifs. Pour autant, je n’ai pas la sensation d’être dans la négation de soi. Disons que bien plus souvent que je ne le voudrais, je me sens « empêché ». Je dois alors m’accommoder de ma frustration et passer à autre chose, qui reste dans le registre de ce qui me plait.

Vous évoquerez sans doute des contextes de vie qui vous ont conduits à vous nier comme êtres de sensibilité et de désir. Les maltraitances de l’enfance, par des adultes ou des individus du même âge, induisent des phénomènes de négation de soi par le biais d’une dévalorisation incorporée. Le pouvoir normatif des idéologies ambiantes peut induire des phénomènes analogues. La nécessité de s’adapter peut conduire à l’oubli de devenir soi-même.

Au-delà des cas pathologiques les plus fragrants, de très nombreuses personnes - y compris celles qui souffrent d’addiction ou de dépression - ont la capacité de se défaire des emprises psychologiques incorporées, passées ou persistantes. Le but de l’accompagnement psychothérapique est de les aider à se débarrasser de ce qui les empêche d’être elles-mêmes, tout en disposant de capacités à se protéger des regards qui rabaissent, dévalorisent et incitent à renoncer à être soi.

Avez-vous ressenti la sensation d’être habitée par la « négation de soi » ?

Que pouvez-vous en dire ? Avez-vous la sensation d’être pleinement vous-mêmes, aujourd’hui ?

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