AREA 31 AREA 31 AREA 31
  • Accueil
    • Actualités
  • Association
    • Qu’est-ce que l’AREA ?
    • De l'AREA au C3A
    • Henri Gomez
    • Pourquoi adhérer ?
    • Etudiants
  • Méthode de soin
    • L'offre de soin et le sevrage
    • L'aide aux familles
    • Les psychothérapies individuelles
    • L’hospitalisation brève
  • Réunions et ateliers
    • Thèmes du Lundi
    • Les groupes de parole
    • L'atelier cinéma
    • L'atelier de relations interpersonnelles
    • Recherche en alcoologie
    • Conférences
  • Librairie et cinéma
    • La librairie
    • Les fiches cinéma
    • Les fiches livres
  • Videos
  • Contact
    • Formulaire de contact
    • Plan d'accès AREA et C3A
  • Partenaires

La critique est aisée, l’art est difficile

Print Friendly and PDF

 

03-11-2025

Au sein d’un collectif aux opinions tranchées et catégoriques, un dicton peut faire consensus et inciter à une réflexion…critique, utile : « La critique est aisée, l’art est difficile ». Nous la devons à un comédien du XVIIème siècle, un illustre presque inconnu du nom de Philippe Néricault-Destouches, auquel nous devons au moins deux autres proverbes : « Chassez le naturel, il revient au galop » et « Les absents ont toujours tort ». Concentrons-nous notre attention sur l’intitulé.

La critique est, certes, a priori, aisée. Nous pouvons même admettre qu’il s’agit d’un sport national. Nous critiquons les autres avec d’autant plus de force que nous en avons besoin pour ne pas voir la part de torts et d’erreurs émanant de notre personne et nos groupes d’appartenance.

L’esprit français a eu la réputation de savoir faire vivre la critique des autres et de soi – sous la forme de l’auto-dérision. Un enseignement de cette pratique : la critique a des chances de devenir salubre quand elle fonctionne dans les deux sens. La critique ne peut s’amputer d’un même regard sur soi.

La critique n’exclue pas la bienveillance. La susceptibilité la rend difficile.

L’esprit français n’a évidemment pas le monopole de l’esprit critique. Il peut adopter différentes formes : l’analyse méthodique des faits dégagés de l’observation, de l’expérience mais également des savoirs sélectionnés et assimilés. Nous savons, depuis Kant, que nous avons à nous méfier de la Raison pure. La critique peut prendre une forme plus improvisée sous la forme de l’ironie et de l’humour.

La critique a des fonctions précieuses : faire voler en éclat les assemblages de pensées convenues qui justifient l’injustifiable. L’humanité a sans doute besoin de certitudes rassurantes. Peu lui importe, au fond, que ses croyances soient réelles, ridicules, imaginaires ou délirantes. Mettre en jeu l’esprit critique crée une forme d’insécurité, alors que l’esprit de critique rassure et apaise. L’inconvénient des idéologies est double : elles finissent par être contredites par le réel, non sans, auparavant, avoir façonné – pour le meilleur et le pire – endommagé le réel, et compromis l’existence d’un avenir qui aurait bénéficié d’une critique suivie d’heureux effets.

La critique fondée est tout, sauf aisée. Pour autant, l’art est-il difficile ?

L’art demande assurément du talent et beaucoup de travail. Le terme d’art fait souvent écran. Il recouvre toutes sortes de pratiques et de significations. Notre dialogue peut s’en tenir, plus modestement, à l’art de la critique, sachant que chez une personne dévalorisée par ses addictions et ses écarts de conduite, la critique devient un exercice artistique pour être entendue de façon constructive.

L’art de la critique est devenu plus difficile que par le passé, dans la mesure où il n’est pas séparable de la liberté de jugement. Notre monde numérisé multiplie les normes opposables, les protocoles souvent contraignants, les objectifs irréels, sans parler des informations mensongères ou invérifiables. Les programmes se passent d’explications. Ils énoncent des chiffres et des objectifs, sans faire un état des lieux ni une réflexion sur les moyens.

Notre pratique alcoologique s’applique à donner des éléments d’analyse critique, étrangers aux idéologies moralisantes, mais également des raisons d’espérer. La critique pertinente, l’art de la pratique figurent parmi nos objectifs.

Avez-vous conscience de vos progrès réalisés dans l’art de la critique ?

Les sens d’une vie

Print Friendly and PDF

 

27-10-2025

Une question bien sérieuse, me direz-vous. Une question légitime pour quelqu’un qui envisage de mettre fin à une addiction asservissante.

Quels sens à sa vie ? Pour Spinoza, la conviction d’un libre-arbitre personnel est largement illusoire. C’est parce que nous ignorons la diversité et les interactions de nos déterminismes que nous disposons de cette croyance.

Pouvons-nous, pour autant, nous assimiler à des moutons courant aveuglément vers la falaise et notre fin, perturbés par les aboiements d’un chien, comme dans une des scènes inaugurales de « Loin de la foule déchaînée » ?

Sommes-nous, à ce point, prédéterminés par nos origines et nos diverses appartenances, par nos rencontres, bonnes ou mauvaises, que nous nous réduisions à parcourir un chemin déjà tracé ? Un film comme « Les quatre filles du docteur March » montre qu’au sein d’une même fratrie et, en conséquence, d’une même famille et d’un même milieu social, des différences se manifestent…

Sommes-nous, à ce point, les jouets des influences sociétales et des divers traumatismes individuels que nos comportements et choix de vie soient prévisibles ?

À quelles sources puisons-nous pour donner sens à notre vie ?

La solution addictive se révèle une impasse.

Le matérialisme historique de notre Temps, avec son hédonisme bas-de-plafond ou haut-de-gamme, se révèle une impasse ou une fuite.

Le narcissisme contemporain atteint, plus ou moins rapidement, les limites de l’indécence, du ridicule ou du pathétique.

Les conformismes, orchestrés par le principe de précaution et les références opposables, légales ou officieuses, font de nous des coquilles vides, des robots-compatibles.

Même en s’aidant de substances psychoactives, du déni et de la méthode Coué, il n’est pas assuré d’adhérer durablement à des kits d’idéologies sociétales, politiciennes ou religieuses.

Quelle part, donc, faire à l’esprit critique, à la culture générale, à l’éthique, au spirituel, à l’humour et à l’amour ?

La fatigue d’être soi et/ou de ne pas être soi

Print Friendly and PDF

 

20-10-2025

Ces thématiques ont pu être abordées séparément dans un passé récent. De fait, des consultants ont pu mettre en avant l’une ou l’autre de ces fatigues. Peut-on les retrouver chez la même personne ? Dans quelles circonstances ? Pour quelles personnalités ?

Chacun est invité à s’interroger.

Je me risque à réfléchir sur ma propre situation.

Je ne ressens pas habituellement la fatigue d’être soi (Moi). J’ai, en effet, plaisir à faire ce qui me plaît, ce qui correspond à mes centres d’intérêt. La fatigue que je peux ressentir dans ces conditions est plutôt une saine fatigue, celle qui récompense un effort qui atteint son objectif ou, du moins, qui ne se disperse pas. Le seul risque que je pourrais ressentir dans ce registre correspond aux responsabilités qui pèsent sur mes épaules, qui m’enfermerait dans un personnage. Souvent, avec l’impact des années de pratique, quand je vais en ville, je croise des personnes que j’ai soignées. Je dois me remémorer qui elles sont. Je ressens la fatigue d’être l’alcoologue, alors que je souhaite être un passant qui se rend au marché ou dans une librairie. Je suis content de dire bonjour, de savoir que j’existe pour quelques uns, et de prendre des nouvelles mais j’aimerais être invisible. J’imagine, à ma très petite échelle, l’inconvénient d’être un personnage célèbre, comme il s’en croise tant dans certains quartiers de Paris. La fatigue d’être soi est magistralement illustrée par le poème d'Alfred de Vigny à propos du vieux Moïse : « Je suis, Seigneur, puissant et solitaire, laissez-moi m’endormir du sommeil de la Terre. » Je peux ressentir la fatigue de la responsabilité, par le fait de l’impossibilité de la transmission et, à plus forte raison, de la pérennité et de l’effet-modèle à court terme de notre méthodologie. Les conditions n’en sont pas réunies dans un pays et un monde soumis aux technologies robotisées, à la loi du Marché et aux élites qui le servent et se servent.

J’éprouve beaucoup plus la fatigue de ne pas être soi (Moi), la nécessité de me censurer, ou de devoir tenir compte du regard des autres. De temps à autre, j’écris ou, plus rarement, je dis ce que je pense et cela me fait du bien. J’ai fait mienne une formule entendue : « Je pense tout ce que je dis mais je ne dis pas tout ce que je pense », non sans mesurer le risque d’une prudence excessive.

Je pense inévitablement à tous les dominés, les « sans-grade » obligés de se taire, de passer pour des imbéciles aux yeux de ceux qui pensent ne pas l’être, pour éviter de subir davantage la loi du plus fort et des inégalités sociales. La fatigue de ne pas être soi me semble beaucoup plus sérieuse et dangereuse que la première. Elle peut susciter maladies psychosomatiques, dépressions, addictions. Cela étant, avec la capacité d’agir selon ce qui nous importe, et de dire ce qui semble essentiel à des personnes capables d’écouter, la situation n’est pas si désespérée.

Apprendre à devenir soi-même et à établir le maximum de concordances entre ce que l’on pense, dit et fait, n’est pas inaccessible.

J’ai répondu pour ce qui me revient. Qu’en est-il pour vous ?

Plus d'articles...

  1. Des chiffres, des codes, la dette et la rétribution
  2. La part du corps
  3. Le festif et la fête
  4. Comment se fondent nos opinions ?
  5. Quel ressentiment ?
Page 2 sur 86
  • Début
  • Précédent
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • 7
  • 8
  • 9
  • 10
  • Suivant
  • Fin

Copyright © 2025 area31.fr - Tous droits réservés - Mentions légales
AREA 31 - Association de Recherche et d'Entraide en Alcoologie, en addictologie et en psychopathologie