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Le regard qui aide et le regard qui tue

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30-04-2025

C’est cette thématique qui a été retenue pour l’HBA. Elle fait mention des regards bienveillants de ceux qui savent – les aidants et, en principe des soignants qui ont pris la peine de découvrir la complexité et les aléas de la problématique alcoolique, qui se réjouissent de la chance des interactions que permet la problématique alcoolique et, significativement, le groupe intégratif.

Il va de soi que « le regard » inclut la voix, la posture, le toucher et le propos, car le regard est un raccourci de la relation.

Nous serons amenés à évoquer les regards qui tuent, bien avant le premier verre d’alcool, pendant la période variable des consommations et, par la suite, quand l’addiction est suspendue puis écartée.

Bien évidemment dans les regards qui tuent, il faut inclure les siens, ceux de la honte, de la culpabilité, des regrets, des justifications et des promesses, des regards attachés à sa propre image.

Nous rencontrons des regards inintelligents, distraits, absents, désaffectés. Ils font aussi partie des regards qui tuent.

Le cinéma offre des regards qui ne nous voient pas. Ils peuvent donner l’occasion d’incorporer de bons regards, ce qui nous relie également à la littérature et à notre mémoire.

Quand le regard manque, il reste la voix.

Brefs, chacun puisera dans sa réserve de souvenirs et de relations pour évoquer les regards qui aident et les regards qui tuent.

La filiation

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23-04-2025

Diverses circonstances m’ont donné l’idée de soumettre à votre réflexion la question de la filiation. Je partirai de la relation d’Ulysse, de Télémaque, son fils, et de Pénélope, sa femme. Ulysse retrouve Ithaque, son île, après des années d’errance qui l’ont endurci et fait gagner en expérience. Télémaque, pendant les années d’absence de son père, est devenu un jeune homme vigoureux au côté de sa mère. Pénélope est convoitée par des prétendants. Celui qui deviendra son époux, en lieu et place de l’absent, sera le maître de l’île. Le retour d’Ulysse va permettre un retournement de la situation par le lien générationnel constitué. Le père et le fils vont s’allier pour faire place nette. Si cette histoire prend une issue favorable à Ulysse, c’est grâce à la confiance la patience et l’habileté de Pénélope et grâce, également, à l’image d’Ulysse qu’elle a su faire vivre avec l’éducation de leur fils. Ils ont su attendre. Cette histoire et tant d’autres ont peuplé mon imaginaire. Elles ont très certainement contribué à ce que l’effet de transmission joue pour moi. Mon père, comme tous les pères de ma génération, était un père habituellement absent, soit parce qu’il travaillait soit parce qu’il était dans la nécessité de se reposer. Il savait, cependant, faire vivre des moments partagés. Il parlait avant tout par ses actes et, en définitive, pour une part décisive, c’est ma mère qui l’a fait exister à mes yeux en sachant le situer dans son histoire. J’ai eu la preuve que j’avais réussi à transmettre l’essentiel, le souci de son enfant, à mon propre fils, à partir des moments que nous avons partagés. Il sait remarquablement être attentif à ses fils, plus disponible pour eux que je n’ai été. Il a connu l’évolution des pères de sa génération.

Pères et mères ont un rôle majeur dans la transmission. Les grands-parents jouent un rôle d’appoint. Bien des aléas peuvent perturber le lien transgénérationnel. Et quelquefois, c’est le moins bon qui est transmis. Il ne s’agit pas de juger car nous sommes tous le produit d’une histoire et d’un contexte. Les pires parents sont probablement ceux qui instrumentalisent leurs enfants.

Arrive le moment où l’on devient son propre parent.

Quoiqu’il en soit, quelle est votre expérience en termes de filiation ?

Addictions et idéologies

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 16-06-2025

Nous pourrions croire qu’à l’ère de la Révolution numérique et des progrès technologiques inouïs qu’elle propage, l’influence des idéologies devienne négligeable. Il n’en est rien ! L’intelligence des programmes informatiques nous dispense d’efforts de mémoire, de réflexion critique, de connaissance sensible de l’autre, mais pas d’idéologies. Au contraire, il y en a pour tous les goûts, avec les images en plus.

Détour dans un établissement de cardiologie diagnostique et interventionnelle réputé. La carte vitale n’est même plus demandée. L’ordinateur sait. Le circuit des corps est organisé, une étape après l’autre. Chaque fois, les mots attendus accompagnent le geste nécessaire. Dans un des ascenseurs, un mot encadré de l’ancien Directeur signé « Dominique ». Il remercie le personnel, qu’il déclare merveilleux. Des cases ouvertes laissent voir des patients qui consultent leurs portables. De temps à autre, l’un d’eux se lève, dans sa tenue de papier bleu, pour se diriger vers les toilettes. De l’imprévu survient. Un brancardier maigre, chauve et petit, passe et s’inquiète : « Ne voulez pas de quoi lire, pour l’attente ? ». « Oh, merci ! Puis-je avoir ma sacoche, j’y ai de quoi lire et écrire ». Après le moment de réflexion solitaire, voici de quoi créer un bureau de fortune. Le thème « Addictions et idéologies » vient à l’esprit, comme une évidence. Le siège de l’infirmière de l’antichambre du bloc est un gros ballon caoutchouteux, garanti ergonomique. Elle n’en semble pas convaincue. Elle rassure une dame revêche qui s’indigne d’attendre encore : « Rassurez-vous, il y a dix blocs. Le vôtre se libère. » Arrive le moment attendu, une chaleur remonte le bras. Le produit doit dilater l’artère pour faciliter la montée du cathéter. L’appareil radio s’incline dans un désordre calculé pour saisir les images. Plus tard, dans la salle de surveillance, un jeune brancardier enfreint la règle en se faisant véhiculer par un collègue pendant quelques mètres. Partage de la dernière pièce avec un professeur de musique, plus jeune de dix ou quinze ans, retraité du Cours Florent qui « forme-les-artistes-de-demain », à Paris. Echanges sur le rugby. Il faudrait interdire les déblayages dans les rucks. Le risque d’accident induit n’apporte rien au jeu. Il peut dissuader des parents d’inciter leurs enfants à pratiquer ce jeu où l’individuel et le collectif sont indissociables, où on peut se congratuler après s’être combattu. Échanges sur le néant politique. Un carton présentant « Ce que nous apprennent les addictions » prolonge la digression professionnelle. Déjà l’infirmière au siège rond s’était amusée de l’atypie du parcours. Sa collègue, du « Salon de la Sortie » ne sourit pas. « Ce n’est pas bien de rentrer chez soi à pied et, pour le vélo, avec le guidon qui vibre et la chaleur annoncée, vous n’y pensez pas ! »

Cet hors-sujet a associé addictions et idéologies.

La séance pourrait distinguer les principales idéologies circulantes, leurs conséquences sociétales et leurs effets sur la prise en charge et l’accompagnement des addictions.

Clarifications pour ce thème

En ce matin du lundi 9, je prends conscience du caractère excessivement concis de ce thème « Addictions et idéologies ». Je dois en écrire plus pour donner son intérêt à la séance. Je commencerai par mentionner des messages découverts ce matin dans ma boite aux lettres virtuels. Pour la première fois, j’ai un message venu du monde musulman et de Face book, écrit en arabe avec trois cœurs : un visage de jeune femme voilée de blanc, un autre où des sages étudiants sans doute le Coran, un trio avec conjoint, femme et bébé, un paysage nocturne avec croissant de lune. Un autre message m’informe d’un report de rendez-vous, un cycliste a renversé un piéton à Paris et lui a cassé une jambe. Il a dû faire un passage dans un des hôpitaux de la Capitale. Je reçois également une invitation à un congrès où un conférencier va parler des liens entre les troubles déficitaires de l’attention et les addictions. Et du lien entre la Société et les troubles déficitaires de l’attention ?

Nous pourrions distinguer entre méga-idéologies, proposant une conception du monde et prescrivant des comportements adéquats pour trouver les chemins du bonheur, et micro-idéologies privilégiant un problème.

Concernant la problématique alcoolique et addictive, nous pouvons utiliser cette distinction entre macro et micro-idéologie. Un exemple de macro-idéologie se retrouve dans le mouvement des Alcooliques anonymes : les alcoolodépendants confirmés disposent d’un programme de rétablissement en douze étapes, avec l’aide de la puissance supérieure. Et les autres ? Les micro-idéologies se retrouvent sans difficulté dans le champ des addictions : le « consommer trop » appelle le « consommer moins », la perte de contrôle appelle à « contrôler ». Cette posture modératrice se trouve pour les jeux en ligne et l’usage des substances psychoactives. Les dictons sont des exemples de micro-idéologie qui reflètent le « sens commun » : « Boire un petit coup, c’est agréable », « Il a bu son verre comme les autres ». Et que dire du mot « festif » ? Il a une force idéologique équivalente à « Patrie » pour beaucoup de pratiquants.

Un courant ancien a pris une force nouvelle dans le monde occidental avec les déconstructivistes qui affirment leur liberté de choix, dès l’âge des réseaux sociaux, avec l’aide de la chimie et de la chirurgie, face aux données de la Nature. De même, les relations virtuelles tendent à remplacer les relations réelles, en face à face et la Communication tient lieu et place de réflexion politique. La phobie du contact a beaucoup progressé depuis les années Covid. Le principal reproche que l’on peut faire aux idéologies est qu’elles constituent un déni efficace et dangereux contre le Réel.

Centrons donc l’échange sur « micro et macro-idéologies », a la recherche d’alternatives.

La réunion

HG : J’ai omis de proposer une définition de ce que l’on peut entendre par idéologie. Nous pourrions qualifier d’idéologie un ensemble plus ou moins hétérogène de croyances, de règles et de pratiques se donnant comme expression du Vrai, alors qu’un examen distancié n’a pas de mal à en comprendre le caractère imaginaire. L’idéologie affirmée comme expression du Vrai correspond en réalité à une production intellectuelle émanant d’un groupe social à des fins d’identité, de domination et/ou de justification. L’objectif prosélyte d’un groupe est de faire adhérer le plus grand nombre à son idéologie.

En pratique, on qualifie souvent d’idéologie les convictions du voisin, mais cela ne disqualifie pas pour autant l’appréciation qui peut nous être retournée par celui-ci à propos des nôtres, avec une pertinence égale, même si nous sommes persuadés du contraire.

(Je n’ai pas regardé ce qu’en dit Wikipédia ou d’autres moteurs de recherche.)

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