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L’esprit du contrat

24 janvier 2022

 

Dans un contrat, il y a la lettre et il y a l’esprit. Le propre de la « lettre » est d’avoir un caractère formel et légal. Une caractéristique associée est qu’il ne soit pas lu. Il est exceptionnel pour ne pas dire impossible, par exemple, de lire un contrat d’assurance ou de banque avant de le signer.

Ce qui donne sa force à un contrat se situe dans l’esprit qui l’accompagne. Tout contrat doit être expliqué oralement dans le souci qu’il soit compris. Le notaire, soulignons-le à ce propos, est éthiquement irréprochable : il se fait, avant signature, une lecture commune des différents volets du contrat. Dans le cas contraire, le contrat va susciter des malentendus, des désaccords. Il sera source de conflit. Il sera rompu, sans souvent avoir été mis en œuvre. Les relations entre l’État et d’une manière plus large entre les administrations et les citoyens ont souvent un caractère réglementaire qui engage très inégalement les partenaires concernés. La covid a instauré une nouvelle variété de devoirs plus ou moins contraignants pour avoir le droit de circuler et de se rencontrer.

Il existe des contrats préétablis qui ne prêtent pas à discussion. Ces contrats sont à prendre ou à laisser. Des contrats font l’objet d’une tacite reconduction. La loi prévoit que ce type de contrat puisse être dénoncé en respectant des délais. Les subventions constituent une forme particulière de contrat. Le donateur est libre du montant qu’il consent, indépendamment des besoins exprimés. Il ne vaut que pour l’année qu’il couvre.

Dans le milieu du banditisme, un contrat a la signification particulière d’un meurtre commandité et payé à l’exécutant par le prescripteur.

En alcoologie, le contrat relève d’un phénomène qui tend à se préciser à mesure que la relation prend forme. L’esprit du contrat diffère de ce qui définit la relation habituelle entre le médecin ou le soignant et le malade. Il ne s’agit pas d’une relation de fournisseur à client.

L’adhésion annuelle est un contrat qui autorise la participation aux activités de l’association. Elle vaut pour cadre de relation et d’action. Elle autorise l’exercice de responsabilités précises au service du Collectif.

Il reste à illustrer ce qu’est l’esprit du contrat en alcoologie.

Au cours d’une HBA, les règles à respecter figurent dans le dossier spécifique, préalablement remis à chaque participant. Ces règles engagent le sujet vis-à-vis de lui-même, des soignants, de l’association et de l’établissement d’accueil. Il n’y a aucune signature car ce qui importe se situe dans l’esprit du contrat. L’esprit du contrat suppose donc le respect des règles préétablies. Celles-ci ne sont pas contraignantes. Elles sont suffisamment souples pour permettre la libre adhésion, indispensable à un climat de confiance, dans un esprit de respect égalitaire. Sans compréhension de l’esprit du contrat, il n’y a pas de progrès possible. Il n’y a pas, dans le contexte de l’HBA, de client qui aurait des droits, y compris celui de ne pas respecter ses engagements à prendre l’HBA avec tout le sérieux nécessaire. L’esprit du contrat suppose un engagement réciproque. Le moindre détail de la semaine suppose que le soignant et son équipe se libèrent assez de leurs autres engagements. C’est une des raisons pour lesquelles, une seule HBA se constitue par mois.

SI le contrat est respecté, son esprit se prolongera dans l’accompagnement, alors même que l’intéressé(e) devient totalement libre de participer ou non aux séances de groupe.

L’esprit du contrat suscite l’esprit de corps, avec la conscience d’une communauté de destin. Il a valeur identitaire. Il respecte la liberté de chacun. Seuls les soignants et l’association ont des obligations contractuelles avec la tenue des réunions et la transmission des comptes-rendus de séance.

Dans la vie amoureuse et familiale, le contrat a un volet formel et un volet effectif. Il se retrouve la lettre et l’esprit. De nombreuses personnes, y compris les enfants, se pensent autorisées à disposer de droits sans devoir respecter des devoirs.

Dans la vie sociale aussi, le contrat a un aspect plus ou moins contraignant. Les élus confondent souvent leur élection avec un passe-droit qui les dispense de comptes à rendre à l’inverse de ce qui se passe dans une association démocratique qui doit garantir la transparence et les comptes rendus d’activité.

De nos jours, beaucoup de gens se sentent floués car le contrat n’a pas été respecté, dans la lettre et l’esprit. La manipulation est le poison de l’esprit du contrat.

 

Avez-vous intégré dans votre vie l’esprit du contrat ?

En avez-vous vérifié les bienfaits ?

 

Lier – délier – relier

17 janvier 2022

 

Le triptyque dynamique « Lier, délier, relier » était l’intitulé d’une de nos conférences, organisée à Toulouse en 2000. Nous avions Boris Cyrulnik, François Gonnet et bien d’autres. J’avais, pour ma part, déjà présenté le groupe intégratif du lundi. Un collègue avait commenté sobrement mon propos : « Tu fais tout avec le groupe ». À partir du groupe…

La relation d’aide s’articule en trois temps.

LIER

Il s’agit d’abord d’établir un lien de dialogue entre la personne en difficulté et le praticien. C’est l’objectif des consultations initiales, des documents partagés, de l’entretien d’histoire, de l’hospitalisation brève, de la présence participative au sein des groupes. Le lien soignant a besoin de ces différents arrimages pour tenter de réussir la seconde opération qui s’apparente à un processus.

DELIER

Défaire le lien addictif est habituellement difficile et aléatoire. Un élément clé se situe dans la motivation du premier concerné. Il ne suffit évidemment pas de cesser de boire, de « poser le verre ». Il s’agit de faire adopter les bonnes habitudes de sauvegarde (éviter le premier, persister dans la relation d’aide), de faire évoluer les représentations attachées à la consommation d’alcool, au buveur, mais également à son environnement. Délier se décline également par rapport au passé plus ou moins traumatique, à la situation relationnelle et affective. Il s’agit également de se défaire ou de contenir les relations toxiques.

La déliaison correspond à la période du sans alcool, alors que l’alcool reste une référence sous la forme des reprises de consommation, des nostalgies ou même de l’obsession du danger de reboire.

RELIER

(Se) relier est une aventure sans fin. L’alcool a cessé d’être une référence. Il s’agit d’estomper le clivage de sa personnalité, de faire lien entre son passé et son présent pour maintenir l’avenir ouvert. Il ne faut pas être pressé de se délier de l’espace d’accompagnement, au nom d’une illusoire « guérison ». Le terme de guérison est illusoire car la problématique alcoolique est le reflet de la condition humaine. On ne guérit pas de sa condition d’humain. On l’assume avec plus ou moins de réussite et de bonheurs. La démarche d’accompagnement permet de se relier à la connaissance critique, au monde tel qu’il est, à développer une éthique personnelle, à faire des choix qui nous ressemblent, à développer des liens de solidarité, à intégrer la dimension spirituelle de l’existence, pour trop pragmatique que l’on soit.

L’accompagnement demande donc cette vision à distance. Il ouvre le chemin. Il évite de tomber dans les bas-côtés, de tourner en rond.

Lier, délier, relier.

Où en êtes-vous ?

 

La douleur de l’absence et la douleur de l’oubli

10 janvier 2022

 

La douleur de l’absence et celle de l’oubli : deux thématiques bien sombres, me direz-vous. Notre groupe accepte le défi de toutes les thématiques, même celles dont la connotation semble correspondre à des affects tristes.

La douleur de l’absence, tout d’abord. L’expression évoque l’éloignement ou la perte d’un être affectivement cher. La douleur de l’absence prolonge celle de la perte. Un vide a succédé à un plein. Le lien qui s’était constitué ne trouve plus sa correspondance. L’absence, d’une certaine manière, est une perte de substance. Elle suscite logiquement les affects les plus tristes, du désarroi, de l’anxiété, de la dépression.

La douleur de l’oubli est d’une autre nature. Plus ou moins longtemps, l’éloignement a été compensé par une mémoire vivace. L’absent a été présent par le souvenir. La douleur survient alors que la mémoire s’efface. Le Marius de Pagnol a laissé Fanny derrière lui. Son désir de naviguer et de découvrir le monde était plus fort que son amour naissant. À un moment, Marius a perdu mentalement l’image de la jeune femme. Cet oubli lui est suffisamment insupportable pour le ramener au Vieux port.

Notre groupe étant différent de celui des dépressifs anonymes, est-il possible de donner une vision plus joyeuse et constructive de l’absence et de l’oubli ? Je me vois dans la nécessité d’utiliser l’humour.

L’absence. Je me souviens d’un refrain « je t’aime encore plus quand tu n’es pas là ». L’absence permet effectivement d’abandonner les affects tristes et de resituer l’absent (e) dans ce qu’elle apporte ou a apporté de meilleur à la relation. L’absence permet de faire le calme en soi, de faire la part des choses. L’absence peut être synonyme de ressaisissement. Une difficulté à combattre est représentée par la dépendance analytique. L’autre est une béquille sans laquelle il n’est pas possible d’avancer ou de rester debout. Le moteur de la spiritualité est l’absence. Une solution à l’absence est le remplissage de caractère addictif.

L’absence peut être vécu dans l’inconscient, tout comme la persistance d’un traumatisme. La douleur peut-être absente alors qu’elle reste agissante, au point de se traduire par une addiction. 

L’oubli, comme la langue d’Esope, peut-être la meilleure et la pire des choses. Les défauts de mémoire peuvent être un handicap. L’alcool peut effacer la mémoire de façon transitoire ou définitive, constituant alors un handicap. L’oubli est la condition de la mémoire sélective. Notre cerveau doit être régulièrement désencombré. Nous vivons une époque surchargée d’informations inutiles, contradictoires et faussées. Les oublier constituent une nécessité vitale. Mieux vaut même éviter de les écouter. Cela étant, la mémoire sélective peut être un problème, tout comme la mémoire courte. Une variante souvent rencontrée de mémoire sélective ou la non-écoute sélective.  Des propos exprimés ne sont pas entendus car leur mémoire dérangerait.

La distraction ou l’écoute flottante sont des procédés qui dispensent de l’oubli. Il est bon de retenir ce qui nous importe et qui nourrit utilement notre vie mentale. Le processus de l’oubli dispense de la rumination, du ressassement et de la rancune.

En définitive, comme tout phénomène, l’absence et l’oubli ont deux faces à l’exemple d’une pièce de monnaie.

Que pouvez dire, à la lumière de votre expérience personnelle ? Faites-vous ou non bon ménage avec les absences et les oublis ?

 

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