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La disponibilité

3 octobre 2022

La disponibilité est un mot-clé à notre époque. Dans un grand nombre de situations, elle est devenue problématique. Il est utile de s’y attarder. Remarquons que nous essayons de réfléchir à partir d’un mot alors qu’il nous est habituellement demandé de réagir à une information ou à une sollicitation. La disponibilité renvoie, y compris pour la problématique alcoolique, a de multiples cas de figures.

La disponibilité a besoin de dégager du temps pour répondre à une demande. Par exemple, c’est la fonction du rendez-vous téléphonique. La messagerie facilite indirectement ce temps partagé par la prise d’une autre type de rendez-vous.

La disponibilité relationnelle suppose que les conditions d’un échange soient réunies. Il est surprenant d’entendre régulièrement des personnes inconnues « s’installer » au téléphone sans avoir le réflexe minimal de vérifier la disponibilité de l’interlocuteur, ne serait-ce que pour 30 secondes. Interrompre une relation ou même un temps d’activité solitaire demanderait, par politesse, cette précaution. Une variante d’inconscience consiste à donner des nouvelles à de nombreuses, voire à de très nombreuses personnes, par le génie des envoies numériques groupés, dans le genre « Tout sur mon voyage, ma nouvelle relation amoureuse ou mon chat ».

De plus en plus habituellement, les personnes ont du mal à se rendre disponibles à bon escient. Et que dire des institutions publiques ou privées depuis la généralisation du numérique. Le service public (ou apparenté) s’est mis aux abonnés absents. Cela relève du « On vous écrira » d’antan. Si bien que la disponibilité devient un enjeu pour l’ensemble des domaines de la vie. Cette ambiance conduit à une disponibilité sélective.

Il n’y a pas que la disponibilité en temps qui joue.

Nous pouvons citer la disponibilité technique : l’ordinateur a « buggé », organisationnelle « Je suis en vacances » … La disponibilité affective – encore que certains manifestent une grande aptitude à surmonter leurs peines de cœur ou à substituer l’un par l’autre.

Essayons d’imaginer comment peut se développer une disponibilité satisfaisante en la rapportant à l’alcoologie clinique.

Guérir de son enfance, de son adolescence et de ses années d’addiction est une façon de se rendre disponible au présent. Le temps imparti à cette préoccupation psychothérapique doit rester dans de justes proportions.

Il s’agit encore de se libérer des relations d’emprise, des différents types de contraintes, réelles ou artificielles, qui suppriment de fait tout véritable disponibilité. Notons que certaines personnes ont un réel talent à encombrer leur emploi du temps, comme si l’impératif était de ne jamais prendre de recul, de ne jamais réfléchir sur le sens de leur vie.

Se rendre disponible suppose également de laisser place au doute, au temps « vide », aux apports de la connaissance et de la lucidité, même si elles sont désagréables. Il y a un lien fort entre le développement de l’esprit critique et la disponibilité.

Concrètement, la disponibilité des réponses en termes d’aide en alcoologie pose question. Les personnes affectées par une addiction ont tout intérêt à réfléchir pour se donner les moyens de relever le défi d’une pathologie qui peut les empêcher de vivre et faire du tort à ceux qui leur sont attachés. Les solutions ne sont pas seulement individuelles, sur le mode du « chacun pour soi ». C’est un des objectifs du manuscrit donné à l’éditeur : inciter chacun à trouver ses réponses pour devenir un acteur social.

Quelle est votre expérience de la disponibilité ? De la vôtre et de celle des autres ?

La fonction d’aidant

26 septembre 2022

Dans notre activité associative, la fonction d’aidant est tout-à-fait centrale.

Tout aidant doit avoir été concerné personnellement par la problématique alcoolique.

Schématiquement, il existe des aidants d’organisation et des aidants d’accompagnement, quelqu’un pouvant assurer à des degrés différents ces deux rôles, également indispensables.

Nous avons préféré, pour notre part, le mot d’aidant à d’autres termes (cf. l’ouvrage Les représentations de l’alcoolique, ères). Nous récusons particulièrement l’expression de « patient-expert » pour plusieurs raisons : certains aidants ne bénéficient pas d’un accompagnement, le mot d’expert est particulièrement dévalué depuis la pandémie. En outre, une de nos règles est l’humilité. Nous savons que nous ne savons (presque rien), soignants compris, tant la problématique est diverse, complexe et évolutive. Nous distinguons le « avec », le « sans » et le « hors » alcool. Avoir l’expérience de « l’avec » et du « sans » voire du « hors » ne confère pas de compétences infaillibles.

Quels sont les points communs entre aidants d’organisation et aidants d’accompagnement ?

Au sein de l’AREA, le qualificatif d’aidant suppose de partager la culture de l’association, ce qui est possible avec la compréhension des ouvrages de base et l’expérience et/ou la pratique des groupes de parole de l’association.

Un diplôme d’addictologie n’intervient nullement dans la qualité d’aidant.

La lecture des comptes-rendus des séances de groupe est le lien minimal. Le groupe intégratif, spécialement, fonctionne comme un « intellectuel collectif ». Chacun peut contribuer à le faire vivre par sa présence.

Tout membre régulier du groupe intégratif est un aidant de fait, par sa présence, ses prises de parole, ses propositions de thème, l’évolution qu’il manifeste.

Nous nous appliquons à réduire au maximum l’instance formelle d’organisation (le « bureau ») afin de ne pas créer un double niveau, comme dans la société ou une entreprise. Les fonctions sont assurées individuellement. Nous tenons à ce que le groupe du lundi garde toute ses potentialités intégratives en privilégiant la réflexion. 

Il est souhaitable mais non obligatoire qu’un aidant d’organisation participe de temps à autre à des séances de groupe.

Les aidants d’accompagnement se situent principalement, mais non exclusivement dans la période du « hors-alcool », quand l’alcool n’est plus une préoccupation. Si un aidant connaît une difficulté avec l’alcool, il doit temporairement s’abstenir d’être visiteur.

Un aidant peut ou non être suivi par un soignant. Il a toujours la faculté de solliciter un rendez-vous, s’il l’estime utile. Il peut décider de cesser cette fonction quand il le désire.

L’aidant est exemplaire du « semblable-différent ». La différence est source de complémentarité.

Son appartenance n’est pas exclusive. Il peut participer à d’autres mouvements ou associations d’entraide.

Tout aidant de l’AREA est bien évidemment adhérent de l’association.

Quelle est votre expérience de la fonction d’aidant ?

Anne : J'ai commencé à être aidante vis à vis de moi-même lorsque j'ai intégré de façon plus assidue les groupes de parole de l'AREA. Au départ, je ne comprenais pas vraiment la dimension culturelle et philosophique du groupe. Avec le temps, de la patience et de la persévérance, le lien qui nous unit et qui nous lie aujourd'hui s'est instauré. Être aidante au bureau est une manière pour moi de vous être reconnaissante. Notre association n'est pas épargnée de la logique administrative pour vivre, voire survivre. C'est en ce sens que j'ai motivée Elisa à nous rejoindre.  "Plus de petites mains dans l'ombre nous sommes, plus nous avons de chance à nous soutenir pour au mieux réussir " Faire vivre le lien envers nos adhérents m'est aussi indispensable. Il en suffit peu parfois pour les inviter à pousser la porte de l'AREA : un mail, un mot, un sourire peuvent faire la différence et favoriser LA rencontre. Ceci dit, je regrette de m'apercevoir que certains adhérents n'ont pas renouvelé leurs cotisations alors qu'ils reçoivent encore les CR de réunions. Sommes-nous là encore dans une forme du tout consommable ? Devons-nous faire à nouveau un rappel à cotisation et stopper l'envoi des CR à ceux qui ne manifestent pas leur soutien au minima financier à l'AREA ? Là est une question que je me pose aujourd'hui.

Acrasie, addictions et travail

12 septembre 2022

Notre combat sans fin contre la soumission à ce qui nous fait du tort conduit à discuter d’un mot d’Aristote : acrasie. C’est en écoutant les bonus du film, « Un autre monde », de Stéphane Brizé, que j’ai appris ce mot d’un sociologue et psychanalyste, Christophe Dejours, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, auteur de plusieurs ouvrages remarquables sur la souffrance au travail. J’ai eu le privilège de l’écouter lors de quelques sessions passées de la « Nouvelle revue de psychosociologie. »

La définition du mot est simple. Elle renvoie à une forme de clivage entre ce que nous estimons bon ou souhaitable et ce que nous faisons. Je sais que je ne contrôle pas ma consommation d’alcool mais je vais quand même essayer de contrôler, je sais que fumer abime mon organisme mais je continue quand même, prendre de la cocaïne me ruine, fumer des joints me rend parano mais je continue quand même. Je ne me récompense pas vraiment en buvant, fumant, consommant, je me détériore et ce que je récolte comme souffrance et désagréments l’emporte de beaucoup sur la satisfaction éphémère et relative de la première gorgée ou des premières bouffées. Je ne suis pas plus borné qu’un autre et pourtant je continue.

L’acrasie, cette forme de clivage, se retrouve dans différents domaines, mais plus particulièrement au travail. Je voudrais m’attarder sur ce point puisque ce film, à proposer pour des HBA, l’illustre à la perfection.

Le travail, indépendamment, de ce que qu’il génère comme moyen de subsistance, participe à notre accomplissement et à notre identité. Jusqu’à une période relativement récente, cette vision optimiste du travail pouvait plus ou moins prévaloir. Historiquement, les premiers prolétaires sont ceux qui ont enduré la souffrance au travail dans ses formes extrêmes. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes ne sont pas bien au travail.

Brizé explicite la logique induite par la financiarisation de l’action humaine (personne ne peut remettre en cause Wall Street et la soif du gain des actionnaires) et Dejours celle réalisée par les gestionnaires. Ces derniers ont remplacé un autre groupe social, autour des années 1990, celui des ingénieurs (ingénieurs de méthode, de conception, de fabrication, de qualité). Les gestionnaires ne se préoccupent nullement de la réalité du travail et de la façon dont interviennent les différents acteurs. Deux critères leur suffisent : les objectifs et, à l’arrivée, les performances. Ils se satisfont de chiffres et de statistiques. Leur ignorance supprime le doute.

C’est sans doute un gestionnaire qui a imaginé que l’on pouvait réaliser en alcoologie un entretien motivationnel en 7 minutes.

Ce sont des gestionnaires qui sont incapables d’imaginer qu’un groupe de parole ou qu’une hospitalisation brève respectant nos référentiels soient des outils majeurs au service d’un accompagnement utile.

Ce sont des gestionnaires qui passent leur temps de travail à disserter de choses qu’ils ne connaissent pas. Leur travail consiste à saisir des données, à les mettre en forme, à les comparer. Ils contraignent les professionnels de terrain à prendre de plus en plus de temps devant leurs ordinateurs à rédiger des rapports que personne ne lit.

Les gestionnaires fonctionnent sur la base du déni du travail réel.

Un fossé infranchissable s’est constitué entre ce groupe social au service des actionnaires ou des directives et la satisfaction de ceux qui travaillent et de ceux qui bénéficient de l’activité.

Pour ma part, je crois avoir sauvé ma vie professionnelle le jour où j’ai mis au centre de l’accompagnement la relation avec les personnes en difficulté mais non dénuées de ressources pour autant. Rien de ce qui s’est dégagé de ma pratique n’a été compris par ceux pour lesquels les malades sont des chiffres, des catégories, des comportements, des coûts.

Dejours insiste sur la réalité du travail, et notamment sur la résistance du réel, sur l’expérience de l’échec, y compris, bien entendu, chez quelqu’un d’expérimenté. L’échec suscite des perturbations émotionnelles : la surprise, la colère, le doute, la frustration, la dévalorisation, le découragement. En retour, l’échec est une source d’endurance, de ténacité, de patience, de trouvailles, de souplesse, de lucidité accrue. La souffrance provoque et guide l’intelligence.

Avez-vous vous souffert au travail ? Avez-vous trouvé des solutions ?

Avez-vous identifié les ennemis dans le champ des addictions ?

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