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Les ressources disponibles

31 janvier 2022

 

La première question à se poser dans le cadre de la problématique alcoolique, comme pour l’ensemble des situations exigeant des solutions, est celle des ressources disponibles. Elle est particulièrement décisive pour ce qui justifie notre travail commun. La présentation qui suit va s’efforcer d’exposer les principales catégories mobilisables.

Au stade du symptôme-problème, l’alcool constitue une mise à l’encan des ressources du sujet. Ses capacités de discernement sont plus ou moins altérées. Plus encore, il ne voit pas d’issue. Il voudrait pouvoir boire normalement, en tout cas sans dommage. La perspective d’écarter l’alcool lui est inconcevable, quels que soient les faits qui le contrarie. Toute une partie du travail alcoologique va consister à dédramatiser l’abstinence et de la ramener au rang d’addiction préjudiciable : l’arrêt. L’analogie peut aider dans la démarche : un tabagique ne fume pas un peu, un héroïnomane ne se pique pas un peu. La consommation modérée ne demande aucun effort de contrôle. La consommation pathologique exige un choix. Cette vérité vaut au moins pour toute la période où le sujet retrouvera et développera ses ressources. Le sujet doit admettre que, pour lui, la relation au produit est devenue pathologique, soit par la perte de contrôle, soit par la dépendance avérée. Il doit également avoir la force de relativiser son problème d’alcool, tout en prenant conscience de sa gravité potentielle : sa pathologie n’est pas obligatoirement mortelle. Elle peut cesser d’être destructrice pour l’entourage aimé. L’attachement à ses enfants est une autre ressource. Ils n’ont pas demandé à naître. Le choix de la non-consommation peut, au contraire, se révéler par l’effet d’un travail psychothérapique, d’élaboration et de sens donné, la ressource la plus précieuse qui soit, au reste de sa vie.

Lors de la démarche initiale un inventaire systématique des ressources doit être réalisé dans le cadre de la relation de soin. L’arrêt de l’alcool accroit habituellement les capacités de discernement. Encore faut-il que le sujet dispose d’un environnement suffisamment étayant pour l’aider à surmonter les affects négatifs, tels que la honte, la dévalorisation et la culpabilité, ainsi que les troubles cognitifs, pour partie entretenus par les représentations ambiantes.

L’environnement doit l’aider à se relever quand il tombe. La sous-estimation de la gravité des problématiques est habituelle. La problématique alcoolique est l’affaire de la vie entière. Devenir mentalement sobre est une forme originale et minoritaire de relation au monde.

Chaque cas mérite attention. Au départ de la relation de soin, nul ne peut évaluer quel usage le sujet fera de ses ressources. Son intelligence peut devenir un obstacle quand elle est excessivement polluée par l’orgueil. Il n’est pas donné à tout le monde de faire preuve d’humilité et de bon sens. Apprendre à se connaitre assez suppose d’être suffisamment ouvert aux autres. L’autre, comme le vérifie le travail en groupe de parole, est un miroir réfléchissant. Se centrer compulsivement sur son égo n’aide pas à grandir. Encore faut-il savoir choisir l’autre, distinguer le bienveillant critique de l’indifférent compatissant ou du manipulateur, trop heureux d’assurer son emprise sur un addicté. La dépendance à l’alcool doit toujours interroger sur les difficultés de la relation à l’autre. Cette question vaut pour les proches.

La psychothérapie est de nature à libérer les ressources. Un trauma enfoui, par exemple, est de nature à entretenir les situations d’échec face à l’alcool. La mise à plat doit être méthodique. La finalité de l’accompagnement, quel qu’en soit la forme, est de donner au sujet le meilleur usage de ses ressources. D’autres choix parfois aussi douloureux que l’arrêt de l’alcool se révèleront nécessaires. La liberté, la réconciliation avec soi-même, l’usage épicurien de ses ressources ne se font pas spontanément. N’est pas là le principal intérêt de l’existence ?

Une ressource préalable est de prendre conscience que la société n’est pas spontanément aidante pour les personnes en difficulté avec l’alcool. Elle en a trop besoin. Le coût social de l’alcoolisme est une façon d’évoquer les bénéfices des alcooliers et le travail donné à une multitude de corps de métier, de la Santé à la Justice, en passant par le Social. Comme chacun sait, l’alcoolique fait économiser dix ans de versement de retraite en lien avec la diminution de son espérance de vie. Avec le temps, les ressources vont s’amenuisant. Il convient également d’avoir conscience que toute société a besoin, quand elle va mal, de boucs émissaires.

Pouvez-vous dans le cadre de votre démarche distinguer les principales étapes qui vous ont permis, de vous éloigner de l’alcool, d’identifier vos ressources et de les développer ?

Sur quel type de ressource vous êtes-vous appuyé pour modifier votre trajectoire de vie ?

 

 

L’esprit du contrat

24 janvier 2022

 

Dans un contrat, il y a la lettre et il y a l’esprit. Le propre de la « lettre » est d’avoir un caractère formel et légal. Une caractéristique associée est qu’il ne soit pas lu. Il est exceptionnel pour ne pas dire impossible, par exemple, de lire un contrat d’assurance ou de banque avant de le signer.

Ce qui donne sa force à un contrat se situe dans l’esprit qui l’accompagne. Tout contrat doit être expliqué oralement dans le souci qu’il soit compris. Le notaire, soulignons-le à ce propos, est éthiquement irréprochable : il se fait, avant signature, une lecture commune des différents volets du contrat. Dans le cas contraire, le contrat va susciter des malentendus, des désaccords. Il sera source de conflit. Il sera rompu, sans souvent avoir été mis en œuvre. Les relations entre l’État et d’une manière plus large entre les administrations et les citoyens ont souvent un caractère réglementaire qui engage très inégalement les partenaires concernés. La covid a instauré une nouvelle variété de devoirs plus ou moins contraignants pour avoir le droit de circuler et de se rencontrer.

Il existe des contrats préétablis qui ne prêtent pas à discussion. Ces contrats sont à prendre ou à laisser. Des contrats font l’objet d’une tacite reconduction. La loi prévoit que ce type de contrat puisse être dénoncé en respectant des délais. Les subventions constituent une forme particulière de contrat. Le donateur est libre du montant qu’il consent, indépendamment des besoins exprimés. Il ne vaut que pour l’année qu’il couvre.

Dans le milieu du banditisme, un contrat a la signification particulière d’un meurtre commandité et payé à l’exécutant par le prescripteur.

En alcoologie, le contrat relève d’un phénomène qui tend à se préciser à mesure que la relation prend forme. L’esprit du contrat diffère de ce qui définit la relation habituelle entre le médecin ou le soignant et le malade. Il ne s’agit pas d’une relation de fournisseur à client.

L’adhésion annuelle est un contrat qui autorise la participation aux activités de l’association. Elle vaut pour cadre de relation et d’action. Elle autorise l’exercice de responsabilités précises au service du Collectif.

Il reste à illustrer ce qu’est l’esprit du contrat en alcoologie.

Au cours d’une HBA, les règles à respecter figurent dans le dossier spécifique, préalablement remis à chaque participant. Ces règles engagent le sujet vis-à-vis de lui-même, des soignants, de l’association et de l’établissement d’accueil. Il n’y a aucune signature car ce qui importe se situe dans l’esprit du contrat. L’esprit du contrat suppose donc le respect des règles préétablies. Celles-ci ne sont pas contraignantes. Elles sont suffisamment souples pour permettre la libre adhésion, indispensable à un climat de confiance, dans un esprit de respect égalitaire. Sans compréhension de l’esprit du contrat, il n’y a pas de progrès possible. Il n’y a pas, dans le contexte de l’HBA, de client qui aurait des droits, y compris celui de ne pas respecter ses engagements à prendre l’HBA avec tout le sérieux nécessaire. L’esprit du contrat suppose un engagement réciproque. Le moindre détail de la semaine suppose que le soignant et son équipe se libèrent assez de leurs autres engagements. C’est une des raisons pour lesquelles, une seule HBA se constitue par mois.

SI le contrat est respecté, son esprit se prolongera dans l’accompagnement, alors même que l’intéressé(e) devient totalement libre de participer ou non aux séances de groupe.

L’esprit du contrat suscite l’esprit de corps, avec la conscience d’une communauté de destin. Il a valeur identitaire. Il respecte la liberté de chacun. Seuls les soignants et l’association ont des obligations contractuelles avec la tenue des réunions et la transmission des comptes-rendus de séance.

Dans la vie amoureuse et familiale, le contrat a un volet formel et un volet effectif. Il se retrouve la lettre et l’esprit. De nombreuses personnes, y compris les enfants, se pensent autorisées à disposer de droits sans devoir respecter des devoirs.

Dans la vie sociale aussi, le contrat a un aspect plus ou moins contraignant. Les élus confondent souvent leur élection avec un passe-droit qui les dispense de comptes à rendre à l’inverse de ce qui se passe dans une association démocratique qui doit garantir la transparence et les comptes rendus d’activité.

De nos jours, beaucoup de gens se sentent floués car le contrat n’a pas été respecté, dans la lettre et l’esprit. La manipulation est le poison de l’esprit du contrat.

 

Avez-vous intégré dans votre vie l’esprit du contrat ?

En avez-vous vérifié les bienfaits ?

 

Lier – délier – relier

17 janvier 2022

 

Le triptyque dynamique « Lier, délier, relier » était l’intitulé d’une de nos conférences, organisée à Toulouse en 2000. Nous avions Boris Cyrulnik, François Gonnet et bien d’autres. J’avais, pour ma part, déjà présenté le groupe intégratif du lundi. Un collègue avait commenté sobrement mon propos : « Tu fais tout avec le groupe ». À partir du groupe…

La relation d’aide s’articule en trois temps.

LIER

Il s’agit d’abord d’établir un lien de dialogue entre la personne en difficulté et le praticien. C’est l’objectif des consultations initiales, des documents partagés, de l’entretien d’histoire, de l’hospitalisation brève, de la présence participative au sein des groupes. Le lien soignant a besoin de ces différents arrimages pour tenter de réussir la seconde opération qui s’apparente à un processus.

DELIER

Défaire le lien addictif est habituellement difficile et aléatoire. Un élément clé se situe dans la motivation du premier concerné. Il ne suffit évidemment pas de cesser de boire, de « poser le verre ». Il s’agit de faire adopter les bonnes habitudes de sauvegarde (éviter le premier, persister dans la relation d’aide), de faire évoluer les représentations attachées à la consommation d’alcool, au buveur, mais également à son environnement. Délier se décline également par rapport au passé plus ou moins traumatique, à la situation relationnelle et affective. Il s’agit également de se défaire ou de contenir les relations toxiques.

La déliaison correspond à la période du sans alcool, alors que l’alcool reste une référence sous la forme des reprises de consommation, des nostalgies ou même de l’obsession du danger de reboire.

RELIER

(Se) relier est une aventure sans fin. L’alcool a cessé d’être une référence. Il s’agit d’estomper le clivage de sa personnalité, de faire lien entre son passé et son présent pour maintenir l’avenir ouvert. Il ne faut pas être pressé de se délier de l’espace d’accompagnement, au nom d’une illusoire « guérison ». Le terme de guérison est illusoire car la problématique alcoolique est le reflet de la condition humaine. On ne guérit pas de sa condition d’humain. On l’assume avec plus ou moins de réussite et de bonheurs. La démarche d’accompagnement permet de se relier à la connaissance critique, au monde tel qu’il est, à développer une éthique personnelle, à faire des choix qui nous ressemblent, à développer des liens de solidarité, à intégrer la dimension spirituelle de l’existence, pour trop pragmatique que l’on soit.

L’accompagnement demande donc cette vision à distance. Il ouvre le chemin. Il évite de tomber dans les bas-côtés, de tourner en rond.

Lier, délier, relier.

Où en êtes-vous ?

 

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