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Le temps qui reste (HBA)

14 février 2022 

 

Le temps qui reste à un individu, condamnation à mort ou maladie à espérance de vie comptée à part, a pour caractéristique d’être indéterminé. Pourtant, le temps qui reste est le déterminant le plus décisif pour accomplir ce que nous pouvons désirer dans notre existence. Il n’est pas utile d’insister sur le gommage du temps opéré par les addictions. La conscience du temps gaspillé ne donne que plus de prix au temps qui reste. La nature nous apprend que chaque saison apporte ses fruits et qu’il n’est pas forcément réaliste d’espérer avoir en hiver ce qui n’a pas été possible pendant l’été, même si le contexte peut influencer la saison et la technologie la prolonger.

Le temps qui reste est une puissante incitation à vivre au présent. Il y a hier, aujourd’hui et demain, les uns éclairant les autres. Remettre à demain ce qui est possible et utile de faire aujourd’hui est rarement une bonne idée. L’incertitude sur le temps qui reste doit rendre attentifs à nous saisir des opportunités. Cela étant, cette opération demande un état d’esprit adéquat. En alcoologie, un soin ne devient efficace que si une motivation suffisante rencontre une offre d’accompagnement appropriée. Le « drame » de l’alcoologie se situe dans cette double inadéquation, une motivation qualitativement insuffisante, une offre de soin ne répondant pas aux besoins profonds de la personne.

La découverte du trésor que représente le temps nous met en situation de l’apprécier pleinement. Notre état d’esprit agit, à notre insu, sur la perception du temps. L’attente peut le distendre jusqu’à l’interminable. La concentration sur une activité peut le raccourcir. Nous souhaiterions parfois qu’il suspende son vol. Il est classique de distinguer le temps pour soi, le temps contraint, le temps aliéné, le temps libéré.

Le temps qui reste peut s’évaluer par rapport à une butée temporelle. Il est alors possible d’imaginer un échéancier, de programmer des étapes vers les derniers objectifs.

Êtes-vous sensible au « temps qui reste » ? Quels usages préférentiels en faites-vous ?

Prison(s) extérieure(s), prison(s) intérieure(s)

7 février 2022

 

Encore un thème peu reposant en dépit de l’immobilité qu’il pourrait évoquer. Je le rédige, pendant cette période de fêtes, pour « m’avancer » en répondant à une demande, cliniquement pertinente.

Mettons le thème au pluriel et commençons par les prisons intérieures.

Les prisons intérieures diffèrent sans doute selon les personnes. Mes prisons intérieures ont à voir avec le Surmoi, c'est-à-dire le souci de ne pas nuire. Ce type de barreaux me protège et m’empêche de m’évader. Je n’ai pas véritablement de peurs, sinon celle d’être réduit à l’impuissance et là, déjà, je suis confronté aux prisons extérieures.

Toute prison a un parloir, c’est la fonction du groupe de parole. Une prison laisse des possibilités d’écriture, ce que je fais.

Une personne concernée par une addiction vit une sorte d’enfermement. Elle se coupe de son entourage comme si elle était en prison. Elle doit également se libérer de l’impact de ses traumatismes, du poids des représentations qui la nient comme personne ainsi que des relations d’emprise qui restreignent son espace de liberté. L’essentiel, cependant, me semble qu’elle organise une vie qui lui convienne, avec les moyens dont elle dispose. Le travail de libération intérieure s’appelle ascèse. Nul besoin d’être moine pour y procéder. L’effort de culture ou la création libèrent, tout comme l’exercice corporel. Aimer et être aimé donne une sensation de liberté où que l’on soit. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

Les prisons extérieures sont réelles ou figurées. J’ai le sentiment de vivre dans une dictature sanitaire et dans une forme d’oppression médiatique et technologique. Je m’en protège du mieux que je peux mais je ne peux éviter de ressentir l’environnement qui se crée autour de nous comme une prison, extérieure par les interdictions, et intérieure, par les incitations à penser et à agir conforme. Cette sensation d’enfermement est renforcée par les empêchements de progression dans mes objectifs.

 

Comment voyez-vous vos prisons et comment sciez-vous en les barreaux ?

 

Les ressources disponibles

31 janvier 2022

 

La première question à se poser dans le cadre de la problématique alcoolique, comme pour l’ensemble des situations exigeant des solutions, est celle des ressources disponibles. Elle est particulièrement décisive pour ce qui justifie notre travail commun. La présentation qui suit va s’efforcer d’exposer les principales catégories mobilisables.

Au stade du symptôme-problème, l’alcool constitue une mise à l’encan des ressources du sujet. Ses capacités de discernement sont plus ou moins altérées. Plus encore, il ne voit pas d’issue. Il voudrait pouvoir boire normalement, en tout cas sans dommage. La perspective d’écarter l’alcool lui est inconcevable, quels que soient les faits qui le contrarie. Toute une partie du travail alcoologique va consister à dédramatiser l’abstinence et de la ramener au rang d’addiction préjudiciable : l’arrêt. L’analogie peut aider dans la démarche : un tabagique ne fume pas un peu, un héroïnomane ne se pique pas un peu. La consommation modérée ne demande aucun effort de contrôle. La consommation pathologique exige un choix. Cette vérité vaut au moins pour toute la période où le sujet retrouvera et développera ses ressources. Le sujet doit admettre que, pour lui, la relation au produit est devenue pathologique, soit par la perte de contrôle, soit par la dépendance avérée. Il doit également avoir la force de relativiser son problème d’alcool, tout en prenant conscience de sa gravité potentielle : sa pathologie n’est pas obligatoirement mortelle. Elle peut cesser d’être destructrice pour l’entourage aimé. L’attachement à ses enfants est une autre ressource. Ils n’ont pas demandé à naître. Le choix de la non-consommation peut, au contraire, se révéler par l’effet d’un travail psychothérapique, d’élaboration et de sens donné, la ressource la plus précieuse qui soit, au reste de sa vie.

Lors de la démarche initiale un inventaire systématique des ressources doit être réalisé dans le cadre de la relation de soin. L’arrêt de l’alcool accroit habituellement les capacités de discernement. Encore faut-il que le sujet dispose d’un environnement suffisamment étayant pour l’aider à surmonter les affects négatifs, tels que la honte, la dévalorisation et la culpabilité, ainsi que les troubles cognitifs, pour partie entretenus par les représentations ambiantes.

L’environnement doit l’aider à se relever quand il tombe. La sous-estimation de la gravité des problématiques est habituelle. La problématique alcoolique est l’affaire de la vie entière. Devenir mentalement sobre est une forme originale et minoritaire de relation au monde.

Chaque cas mérite attention. Au départ de la relation de soin, nul ne peut évaluer quel usage le sujet fera de ses ressources. Son intelligence peut devenir un obstacle quand elle est excessivement polluée par l’orgueil. Il n’est pas donné à tout le monde de faire preuve d’humilité et de bon sens. Apprendre à se connaitre assez suppose d’être suffisamment ouvert aux autres. L’autre, comme le vérifie le travail en groupe de parole, est un miroir réfléchissant. Se centrer compulsivement sur son égo n’aide pas à grandir. Encore faut-il savoir choisir l’autre, distinguer le bienveillant critique de l’indifférent compatissant ou du manipulateur, trop heureux d’assurer son emprise sur un addicté. La dépendance à l’alcool doit toujours interroger sur les difficultés de la relation à l’autre. Cette question vaut pour les proches.

La psychothérapie est de nature à libérer les ressources. Un trauma enfoui, par exemple, est de nature à entretenir les situations d’échec face à l’alcool. La mise à plat doit être méthodique. La finalité de l’accompagnement, quel qu’en soit la forme, est de donner au sujet le meilleur usage de ses ressources. D’autres choix parfois aussi douloureux que l’arrêt de l’alcool se révèleront nécessaires. La liberté, la réconciliation avec soi-même, l’usage épicurien de ses ressources ne se font pas spontanément. N’est pas là le principal intérêt de l’existence ?

Une ressource préalable est de prendre conscience que la société n’est pas spontanément aidante pour les personnes en difficulté avec l’alcool. Elle en a trop besoin. Le coût social de l’alcoolisme est une façon d’évoquer les bénéfices des alcooliers et le travail donné à une multitude de corps de métier, de la Santé à la Justice, en passant par le Social. Comme chacun sait, l’alcoolique fait économiser dix ans de versement de retraite en lien avec la diminution de son espérance de vie. Avec le temps, les ressources vont s’amenuisant. Il convient également d’avoir conscience que toute société a besoin, quand elle va mal, de boucs émissaires.

Pouvez-vous dans le cadre de votre démarche distinguer les principales étapes qui vous ont permis, de vous éloigner de l’alcool, d’identifier vos ressources et de les développer ?

Sur quel type de ressource vous êtes-vous appuyé pour modifier votre trajectoire de vie ?

 

 

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