AREA 31 AREA 31 AREA 31
  • Accueil
    • Actualités
  • Association
    • Qu’est-ce que l’AREA ?
    • De l'AREA au C3A
    • Henri Gomez
    • Pourquoi adhérer ?
    • Etudiants
  • Méthode de soin
    • L'offre de soin et le sevrage
    • L'aide aux familles
    • Les psychothérapies individuelles
    • L’hospitalisation brève
  • Réunions et ateliers
    • Thèmes du Lundi
    • Les groupes de parole
    • L'atelier cinéma
    • L'atelier de relations interpersonnelles
    • Recherche en alcoologie
    • Conférences
  • Librairie et cinéma
    • La librairie
    • Les fiches cinéma
    • Les fiches livres
  • Videos
  • Contact
    • Formulaire de contact
    • Plan d'accès AREA et C3A
  • Partenaires

Les solitudes de notre temps

21-10-2024

 

Le thème des solitudes s’impose au fil des consultations, quel que soit le chemin parcouru pour se détacher des addictions.

Au début du parcours de soin, la personne consultante dispose souvent d’un relationnel plus ou moins diversifié. Il n’est pas garanti que les proches évoluent en harmonie avec les changements amorcés par l’intéressé. L’incompréhension face à une problématique difficile à comprendre et à maitriser, les contentieux de tous ordres qui ont pu se créer, ce qui était masqué par l’addiction, au sein d’un système familial ou amical, aboutissent souvent à clairsemer l’entourage, dans la continuité d’une démarche de soin. La personne qui cesse de boire se trouve en décalage avec l’environnement et ce décalage, si elle n’y prend garde, va s’accentuer à mesure qu’elle évolue dans ses choix de vie. Il en résulte un vécu de solitude.

L’addiction alcoolique n’est pas seule en cause, bien évidemment, dans la population souffrant de solitude. Celle-ci tend à devenir un phénomène généralisé, y compris, chez ceux qui disposent de centaines ou de milliers d’amis « virtuels ». Internet crée l’illusion de s’ouvrir au Monde, alors qu’il en organise l’exclusion. Il est plus facile de disposer de connaissances géopolitiques que de pouvoir compter sur des amis pour un voyage de proximité.

Il devient de plus en plus problématique de pouvoir compter sur une relation affective permettant une complicité, des dialogue sincères et approfondis.

L’activité professionnelle ne garantit pas davantage la sociabilité. Chacun pour soi, dans son open-space et son moyen de déplacement préféré.

Les facteurs limitants et les obstacles ne manquent pas pour réduire la possibilité de rencontres à l’origine de liens de qualité durables.

À l’inverse, la diversification des moyens de communication réduit le temps à soi et la solitude choisie.

Nombre de rencontres ne débouchent sur rien. Le temps semble suspendu. Que faire dans ces conditions ?

Eprouvez-vous le sentiment de solitude ? En souffrez-vous ?

Comment tolérer, atténuer ou réduire le sentiment de solitude ?

Impressions personnelles

Ce n’est pas l’usage mais j’aime autant consigner par écrit mes impressions de solitude. Cela peut toujours servir à ceux qui en prendront connaissance, confrontés également à un mode de vie déshumanisé.

Mon impression de solitude actuelle se vérifie, particulièrement, face à ce que j’appelle la dictature numérique. Je viens de passer deux heures, en compagnie d’une salariée de la CPAM, venue à ma Consultation, pour comprendre les raisons des dysfonctionnements en cascade relevés dans les usages des cartes vitales depuis près de quatre mois. Je vous épargnerai le détail de ce qui a été identifié, des corvées et des frais supplémentaires que l’identification des problèmes va induire. Je peux vous en donner, en revanche, les raisons. Il s’agit bien de considérations financières de la part des entités qui assurent les fonctions de paiement. Le simple déplacement d’un technicien de la société chargée du fonctionnement du lecteur de carte vitale aurait permis d’identifier les problèmes. Je n’ai pu obtenir ce déplacement, malgré mon insistance. La société qui gère numériquement les actes ne s’est pas sentie concernée, non plus. Elle souhaite clairement s’assurer la totalité du procès, au détriment des prestataires historiques qu’elle élimine et qui, malheureusement, se laissent éliminer en n’assurant plus leurs services de proximité. Il y a donc bien un lien direct et déterminant entre la logique « commerciale » des firmes et les dysfonctionnements numériques induits, au détriment des professionnels et des patients.

Mon impression de solitude se retrouve également face aux interlocuteurs publics et privés, concernant ce que nous proposons en termes d’accompagnement, d’hospitalisations brèves et de consultations longues. Ni l’établissement d’accueil, ni l’Agence Régionale de Santé, ni la CPAM en tant qu’institution de référence, ni les Collectivités territoriales, ni les sociétés savantes, ni les grandes entreprises, disposant d’énormes moyens et d’un secteur prévention officiel, ne se sentent concernées par nos propositions, alors même que nombre de ces instances – les plus éclairées – savent que nos innovations sont efficientes. L’explication de leur indifférence est également d’ordre financier : certains veulent gagner plus, d’autres dépenser moins, indépendamment de l’intérêt général et de la nécessité de donner un peu d’espoir aux populations en souffrance.

Mon impression de solitude se vérifie avec des gens qui ne répondent pas à mes sollicitations, pourtant mesurées, justifiées et argumentées, et face à ceux qui, à l’inverse, me sollicitent pour un oui ou pour un non, ou ne respectent pas leurs engagements élémentaires.

Mon impression de solitude s’éprouve face aux conseils et aux alarmes de personnes qui s’expriment sans identifier les différents éléments du problème, enfermées qu’elles sont dans leur propre subjectivité.

Mon impression de solitude s’éveille face aux médias et à la boue qu’elles propagent et étalent.

Mon impression de solitude prend force face aux certitudes et aux idéologies haineuses.

Mon impression de solitude se partage avec des passants dans la rue ou des passagers de métro, zombifiés ou « particularisés ».

Mon impression de solitude se retrouve également avec quelques uns de mes proches arque-boutés sur leurs préjugés et leurs égoïsmes, avec l’indifférence des autres, prompts à coller des étiquettes, car habitués à la pensée paresseuse, dès qu’il ne s’agit plus de leurs préoccupations favorites.

Mon impression de solitude se retrouve aussi – et c’est un phénomène nouveau, au sein même du groupe de parole, ce qui est un comble ! Je constate que le climat d’intolérance et d’incompréhension qui caractérise les relations sociales actuelles, tend à polluer nos échanges et notre réflexion. Il est vital que le groupe fasse vivre un climat de respect mutuel et de dialogue « au centre de la table ».

Et, pourtant, je chéris ma solitude, loin du bruit et de la fureur du monde, plus ou moins partagée avec de rares personnes, aussi imparfaites que moi, capables de comprendre.

L’attente

23-09-2024

 

L’attente est un thème de commande qui convient à la situation de notre association. Notre quotidien est partiellement entravé par des projets ou des aspirations qui tardent à se concrétiser.

Comment vivons-nous l’attente ? L’observation nous montre une grande diversité d’attitudes. Certain vivent très mal la moindre attente. D’autres, au contraire, s’en accommodent fort bien. Je crois appartenir à ces derniers... chaque fois qu’il m’est possible d’occuper intelligemment cette attente. J’ai toujours de quoi m’occuper quand j’attends. Je veille à ce que ma propre salle d’attente offre de quoi intéresser ceux qui justifient alors le nom de patients. J’accepte de les voir s’occuper avec leur smartphone plutôt que de réfléchir à ce qu’ils pourraient avoir à me soumettre. Une majorité de personnes s’applique à occuper sans relâche leur cerveau, se privant de toute observation, de toute réflexion ou de toute rencontre, à l’exemple de la plupart des passagers du métro. Une des caractéristiques des emplois du temps programmé, à notre époque, est l’absence de temps mort prenant en compte les aléas ou les nécessaires temps de transition.

L’attente suppose parfois une forme de passivité. La stimulation est attendu de l’extérieur. Organiser son temps en fonction de ses objectifs évacue les temps mort inutiles, plus ou moins pénibles à vivre. Nous entendons de plus en plus souvent l’opinion : “Je ne sais pas où on va, mais on y va“. Dans la pièce de Beckett, deux personnages soliloquent “en attendant Godot“, qui n’arrive jamais.

Il y a ceux qui arrivent en avance, ceux qui arrivent à l’heure et ceux qui arrivent toujours avec retard.

Au contraire de l’attente, une tendance de notre modernité est de s’emparer du temps des autres ou à ne pas le prendre en compte. Le recul et la dégradation des services publics aboutissent à une mainmise croissante sur notre temps, ce qui contribue à perturber notre rapport au temps, à nous donner une sensation d’encombrement.

Quels types d’attente ne supportez-vous pas ?

Faites-vous partie des personnes habituellement en retard et pourquoi ?

Pratiquez-vous la patience active ?

Comment sortir de l’invisibilité

16-09-2024

 

Voici plus d’un an, après de nombreuse péripéties, Dunod mettait à disposition Ce que nous apprennent les addictions. Nous avons atteint la période où la question de la transmission de notre méthodologie et du regard que nous portons sur la société deviennent relativement urgentes, compte tenu du temps qui nous reste. Nous avons écarté la possibilité de pérenniser notre activité associative, même si nous n’excluons aucune divine surprise. Le bon sens face aux inerties et aux obstacles qui nous sont opposés nous dispense du déni des réalités. Notre activité, en tant que telle, aura eu comme tout ce qui est vivant un commencement et une fin. La transmission est un défi plus accessible. Nous savons qu’une parole ou qu’une observation juste peut se développer et ressurgir en différé, quand les conditions de leur accueil sont au moins partiellement réunies.

En apparence, y compris au sein de l’association, le contenu de l’ouvrage n’a pas suscité de commentaires significatifs et, dans l’ensemble, peu d’initiatives. Ceux d’entre nous qui se sont employés à mettre à la disposition de proches et de professionnels amis des exemplaires du Livre bleu n’en ont que plus de mérite. Il n‘est pas prouvé que ces derniers l’aient réellement intégré.

Ce qui pourrait être fait, après la publication a été raisonnablement accompli par l’éditeur. Nous avons vérifié assez rapidement que cet ouvrage était remplacé par d’autres dont le contenu, sans esprit polémique particulier, était conforme à ce qui s’était déjà publié sur la question des addictions, quelquefois sous la forme de plagiats ou de non-livres. Il semble que le développement de l’intelligence artificielle favorise la production de non-livres. Nous avons eu quelquefois l’impression que des auteurs plagiaient l’intelligence artificielle pour se réclamer de livres de la même consistance.

Nous nous sommes lancés dans l’aventure des vidéos pédagogiques, en étant seulement assurés de la qualité des textes à dire. À la série initiale des douze vidéos s’ajoutera celle, plus conviviale, consacrée à l’atelier cinéma. Nous verrons bien ce qui résultera de ce travail, dans les échanges à venir avec des partenaires susceptibles d’accroître l’impact de ce que nous mettons à disposition.

Nos efforts actuels visent à trouver des relais médiatiques concrets susceptibles de nous faire exister face à un public élargi, qu‘il s’agisse de professionnels ou de simples citoyens. Quels sont les médias et les interlocuteurs au sein de chacun d’entre eux qui pourraient permettre qu’un débat sérieux largement diffusé intervienne à partir du Livre bleu ? Une seconde piste de travail correspond à la perspective d’un livre de dialogues entre la personne que je suis et un jeune homme de 25 ans à l’aube d’une vie professionnelle, qui le positionnera dans la mouvance floue de l’élite. Quelles sont, de votre point de vue les questions argumentées à lui proposer ? Quelles sont les impressions que vous donnent les jeunes filles et les jeunes gens de sa génération et des générations voisines ?

Cette réunion fait logiquement suite à la précédente sur « l’art de la conversation ».

Ce travail de clarification sera certainement très précieux pour avancer dans nos efforts de transmission.

Plus d'articles...

  1. L’art de la conversation
  2. Les sources de l’anxiété et les réponses à celle-ci
  3. Variations sur le déni
  4. Variations sur le temps
  5. Comment se faire une opinion?
Page 12 sur 81
  • Début
  • Précédent
  • 7
  • 8
  • 9
  • 10
  • 11
  • 12
  • 13
  • 14
  • 15
  • 16
  • Suivant
  • Fin

Copyright © 2025 area31.fr - Tous droits réservés - Mentions légales
AREA 31 - Association de Recherche et d'Entraide en Alcoologie, en addictologie et en psychopathologie