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Les fiches cinéma

La romancière, le film et le heureux hasard

Réalisation : Hong Sang-soo

Scenario : Hong Sang-Soo

 

Date : 2022 Corée du Sud

 

Durée : 92 mn

Acteurs principaux :

Lee Huy-young : la romancière

Kim Min-hee : la jeune actrice

Séo Young-hwa : la libraire

 

A/ SA

Mots-clés : Rencontres – politesse – non-dit - cinéma – roman 

laromancierelefilm

 

Une romancière célèbre, rend visite à une amie qui tient une librairie. La romancière relève que mon amie libraire a grossi et que cela lui va bien. Un peu plus tard, elles échangent avec une jeune employée qui apprend le langage des signes et la romancière s’amuse à adopter des gestes de ce langage. Elle se promène dans une tour moderne offrant une belle vue, dérobée au spectateur. Elle rencontre un réalisateur et sa femme. Il se trouve qu’il a écarté un de ses romans en vue d’un film. La romancière déclare qu’elle est en panne d’inspiration et le réalisateur reconnaît qu’il est dans une situation analogue. En se promenant dans un chemin, ils rencontrent – heureux hasard – une jeune actrice qui a cessé de tourner des films. Un peu plus tard, la romancière dit à la jeune actrice qu’elle aimerait qu’elle tourne un film qu’elle inspirerait. L’actrice amène alors la romancière chez une amie qui se trouve être la libraire. Le monde est décidemment petit. Celle-ci les invite à boire avec un vieux poète et tout ce petit monde picole. On comprend que le vieux monsieur a été l’ami de la romancière. Plus tard, l’actrice a l’occasion de découvrir le film qu’elle a tourné à partir d’un scénario de la romancière.

Ce film est-il représentatif de la culture sud-coréenne ?

 C’est la question que se pose le spectateur français. Un commentaire dit qu’il s’agit d’un film minimaliste et magistral. Hong-Sang Soo est certainement une réalisateur reconnue – un maître – pour avoir trouvé de quoi financer son film à partir d’un tel scénario. Nul ne peut discuter le terme de minimaliste. Il est difficile de faire moins, tout en laissant un hasard invraisemblable dérouler l’histoire.

Les Coréens sont-ils à ce point convenus dans leurs échanges ? Est-ce pour cela qu’ils ont besoin de boire ? Quand ils s’y mettent, ils ne font pas semblant. Peuvent-ils se contenter du langage aussi vide ?

Nous aurions pu imaginer un film sur la genèse d’un film à partir d’un roman. Rien n’est montré, rien n’est dit.

Nous aurions pu espérer apprendre quelque chose de ce peuple, de sa vie affective, de son mode de vie ou de ses options politiques. Rien de tel dans cette histoire, tout est lisse.

Apparemment, en Corée du Sud, tout va bien. Le hasard fait bien les choses.

Renseignement pris, ce réalisateur se la joue, plus exactement il se donne l’image nonchalante de feu Jean-Luc Godard. Il demande à ses acteurs d’improviser. Il improvise lui-même son scénario. Le vide sidéral de ses films plaît beaucoup aux intellectuels occidentaux. Et, comme, malgré ce genre de réalisateur, le cinéma asiatique produit de bons films, il est possible de se laisser piéger.

Anatomie d’une chute

Réalisation : Justine Triet

Scenario : Justine Triet, Arthur Harari

 

Date : 2023 France

Durée : 150 mn

Acteurs principaux :

Sandré Hüller : Sandra,

Swann Arlaud : l’avocat et « ex » de Sandra

Antoine Reinartz : l’avocat général

Milo Machado Graner : Daniel, le fils

Samuel Maleski : Samuel

 

A/ HA

Mots-clés : Couple – Dépression – traumatisme – apparences - procès

 anatomiedeunechute

 

Anatomie d’une chute est « un drame policier et juridique ». Il a obtenu la palme d’or au festival de Cannes 2023. La réalisatrice s’est inspirée d’un procès ayant concerné une personnalité nord-américaine, Amanda Knox.

Il n’est pas nécessaire de raconter l’intrigue dans les détails puisque le ressort-même du film est un récit recomposé dont l’issue n’est dévoilée qu’à la fin. Hitchcock n’aurait pas désavoué le scénario.

Un homme est découvert mort par son fils malvoyant, devant son chalet de montagne, sur la neige. Il a chuté du balcon. Rapidement, la question d’un homicide se pose. Sa femme a-t-elle tué ?

Le couple, les traumas et les trajectoires individuelles

L’alcool est très présent dans ce film : l’écrivaine boit souvent seule, elle boit en compagnie, elle boit avec son mari, elle boit avec son avocat qui a été un temps son ami, elle boit en groupe, au restaurant, pour célébrer son acquittement. L’alcool est présent à l’anglo-saxonne, à tous moments, que la personne soit seule ou non.

L’alcool est à peine visible, tellement il fait partie du paysage. Il n’a pas atteint la position dominante, critique, qui permet d’aborder les difficultés existentielles d’une personne et d’un couple à partir du prisme qu’il constitue.

Le film montre les interactions au sein d’un couple. L’homme et la femme sont tous deux écrivains, comme d’autres seraient médecins, avocats ou cadres dans une banque. Ils sont tous deux dispensés de travaux trop pénibles, un peu éloignés des réalités matérielles. Ils n’ont pas trop de problèmes d’argent sans pour autant être fortunés. La femme écrit une sorte de saga de romans dont le fil-guide est elle-même. Lui se trouve en panne d’inspiration. Une scène-clé du film est une longue dispute. Il lui reproche de l’avoir asservi. Il s’occupe pratiquement seul de leur petit garçon malvoyant. Lent dans sa propre écriture, il lui reproche de lui avoir pris la meilleure idée du roman qu’il était en train d’écrire. Il lui reproche ses infidélités.

De fait, il n’a pas surmonté le sentiment de culpabilité qui le ronge. Son garçon est malvoyant après un accident survenu à l’âge de quatre ans. Il devait aller le chercher à l’école et c’est une baby-sitter qui, sur le trajet-retour, n’a pas « assuré ». Plutôt qu’un anti-dépresseur, c’est d’une psychothérapie dont il aurait eu besoin. Après l’accident, chacun dans le couple a réagi à sa manière, individuellement. L’infidélité de la femme s’expliquerait par un réflexe de survie. A la panne d’inspiration de l’homme correspondrait peut-être l’irruption du trauma dans sa vie de père. Difficile d’écrire une fiction après ce qui est arrivé. Le film est aussi l’histoire d’amour d’un père pour son fils et celle d’un sentiment de dévalorisation extrême, celle enfin de la conscience de l’échec de son couple. Il n’a pas assuré. L’idée d’être indirectement l’auteur du handicap de son fils lui est insupportable. Le tout, assorti de l’absence de psychothérapie, me semble suffisamment étayer la thèse du suicide. Pour finir, le petit garçon parle, il donne la clé de l’énigme : le père s’est suicidé. Il a préparé son « effacement » par une métaphore impliquant le chien-guide du petit garçon. Un chien-guide peut mourir aussi.

Une autre interprétation a été discutée : le petit garçon, déjà orphelin de père, déciderait de protéger sa mère, en inventant la version du suicide. Je la trouve beaucoup moins crédible. La faute, s’il y a faute, de l’épouse et mère ne rend pas compte de la chute mortelle. Elle se situe en amont.

Que penser du procès ? Il donne lieu à une répartition des rôles au sein du Tribunal. Chacun est, apparemment, bien à sa place, l’avocat général, l’avocat de la défense, madame la Juge, les experts, le psychiatre du défunt. Chacun joue son jeu, avec un mélange de rigueur et de parti-pris.

Le sort du procès pourrait se jouer sans savoir la vérité, tant les apparences prêtent à interprétations. Au-delà des causes de la mort qui auraient pu être accidentelles dans un autre contexte, un fait s’impose : le père est mort et un enfant se retrouve orphelin de père.

Une dernière remarque d’ordre technique. Le déroulement du procès est conforme à ce qui se passe aux USA, et non à un procès qui aurait lieu en France. Dans notre pays, l’avocat général, c’est-à-dire le procureur, est tenu de se limiter à des questions peu invasives avant son réquisitoire. Le personnage est bien jeune et très agressif dans ce film. Il occupe en partie la place du Juge et se substitue à l’avocat de la partie civile, celui qui défend les droits du mari possiblement assassiné. Elle est l’absente de l’histoire. Le mort avait forcément des parents au sein de son pays natal qu’il avait rejoint. À croire que les films français doivent se plier aux règles transnationales pour être commercialisés. Notons que le film est sorti en DVD alors qu’il est encore en salle.

Enfin, d’une certaine manière, tout est au mieux et dans l’air du temps : le père pas à la hauteur disparait de la circulation et l’épouse va pouvoir continuer sa vie. Elle a de la matière pour un nouveau roman. Quant à l’enfant…

Les choses simples

Réalisateur : Eric Besnard

Date : 2023

Durée : 95 mn

Acteurs principaux :

Gregory Gadebois : le chercheur bucolique

Lambert Wilson : l’hyperactif branché

Marie Gillain : la belle-sœur veuve

A/SA/HA

Mots-clés : Modernité tardive – timidité – montagne – écologie – paraître

lechosessimples

Les choses simples est un film agréable, ne serait-ce que parce qu’il a comme cadre des paysages de montagne, en l’occurrence, pour son tournage, le Massif central et les Alpes. Le cyclotouriste retrouve avec plaisir les petites routes enlacées, les prairies et les forêts, l’air libre. L’intrigue oppose deux personnages apparemment très différents : le rustique Grégory Gadebois et le sémillant patron d’industrie de pointe, joué par Lambert Wilson. L’histoire nous montrera que le scénario a été imaginé par le chevalier d’industrie pour recruter le chercheur, spécialisé dans le plancton sous-marin qu’est l’apparent misanthrope Gadebois. Autre élément de l’histoire, longtemps ignoré mais débusqué par Lambert Wilson, Gadebois est l’amoureux transit de sa belle-sœur, veuve de son frère, jouée par Marie- Gillain. Elle vit prés de son gîte montagnard, en compagnie de son petit garçon, avec lequel Gadebois a une relation de père attentif et bienveillant. Tout finira bien puisqu’il s’agit d’une comédie. Le chercheur en écologie maritime pourra déclarer sa flamme, grâce aux encouragement de son futur patron, puisqu’en définitive il acceptera de travailler dans une des unités de recherche de Lambert Wilson.

Les choses simples sont très compliquées

Le titre de ce film est contredit par l’histoire. Rien n’est simple en vérité. Chaque personnage est pris au piège de ses contraintes, de ses contradictions intimes. Le récit montre qu’il ne faut pas se fier aux apparences et qu’il existe des personnes à facettes contrastées. Le personnage de Lambert Wilson par exemple, aspire à être un acteur. Il s’ennuie dans sa vie d’agité. Il n’est pas heureux en dépit des signes extérieurs de sa réussite.

Les choses ne sont pas simples au quotidien. Le personnage du chercheur développe toutes sortes d’habiletés manuelles dont seraient incapables la plupart d’entre nous.

Il faut un certain courage pour vivre sa vie en fonction de ses valeurs et des opportunités qui se présentent.

Du point de vue alcoologique, ce film est une invitation à être soi, à ne pas dépendre du regard des autres, à préférer le cadre naturel d’une vie simple aux complications et à l’agitation de la Modernité tardive

 

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