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Les fiches cinéma

Fahrenheit 451

Réalisation : François Truffaut

Scénario : François Truffaut, Jean-Louis Richard, après le roman éponyme de Ray Bradbury

Date: 1966/ GB         Durée:112 mn

Acteurs principaux :

Oskar Werner : Guy Montag

Julie Christie : Clarisse / Linda Montag

Cyril Cusack : le capitaine

Anton Diffring : Fabian, le pompier

Alex Scott : « La vie de Henry Brulard »

Fred et Franck Cox : « Orgueil et préjugés »

Michael Balfour : « Le Prince »

SA / HA

Mots-clés : Livre – réflexion – mémoire – transmission – liberté

fahrenheit451

 

451° Fahrenheit correspond à la température à laquelle un livre se consume. La Société au sein de laquelle se déroule l’histoire a modifié la fonction des pompiers. Leur rôle consiste à débusquer les livres, à les brûler et à mettre les auteurs et les lecteurs hors d’état de troubler les esprits. L’Etat se charge d’assurer le bonheur des gens au quotidien. À cet effet, les écrans sont partout et les émissions de TV, telles The family, pour les femmes au foyer, sont interactives. L’unique journalpapier mis à disposition a la forme de bandes dessinées.

Ce film de François Truffaut a eu beaucoup de mal à trouver un distributeur. Bien évidemment, il évoque les autodafés du régime nazi et, plus généralement, une des caractéristiques majeures des sociétés totalitaires : l’empêchement de l’esprit critique et de l’imagination. Il s’agit d’empêcher d’entraver les libertés individuelles pour le bien de chacun. Ce sont des Américains qui avaient financé ce film. A l’époque, il était peu aisé d’établir des analogies. Il y avait deux camps : celui de la liberté démocratique et celui du monde soviétique. 

La même source de financement, pour les mêmes motifs, s’était vérifiée pour La ferme des animaux, en bande dessinée, tournée en 1954. 

Le cheminement vers le discernement

Au commencement, Montag est un pompier qui effectue son travail d’autodafé sans état d’âme, comme d’autres s’alcoolisent tous les weekends ou prennent des produits, sans se poser de questions.

Il est interpellé par Clarissa, dans le métro aérien. Institutrice, elle l’amène, peu à peu, à changer son regard sur les livres. Il découvre ceux-ci comme d’autres découvrent les connaissances rattachées, de près et de loin, à la problématique alcoolique. Il se lève la nuit pour lire en cachette de son épouse endormie, comme d’autres s’investissent dans un groupe de réflexion. Il pratique l’entraide quand il constate les difficultés de la jeune femme : perte de l’emploi pour délit d’opinion quant aux livres.

Les pompiers dépistent sans relâche les livres cachés dans les maisons, jusqu’au jour où ils réussissent à trouver une belle bibliothèque murale pour la détruire. S’aperçoivent dans les piles amoncelées des chefs d’œuvre de la littérature et d’autres ouvrages ou revues, comme… Les cahiers du cinéma. La premier livre caché est le Don Quichotte de Cervantès. La vieille dame qui préservait ce trésor préfère connaître le sort des livres en périssant sous le lance-flamme. Un lieu privilégié et protégé s’en trouve détruit par l’aveuglement d’ignorants formatés.

Après avoir mené son évolution jusqu’au point de rupture, Montag rejoint dans la forêt les « hommes » et « femmes-livres », telle Clarissa, mémoires vivantes des livres disparus. Nous y trouvons au hasard des rencontres : « Othello ou le Maure de Venise » de Shakespeare, Madame Bovary de Flaubert, jusqu’à deux jumeaux qui figurent les deux tombes d’Orgueil et préjugés. Nous sommes dans une variante de monde orwellien, où la liberté se résume à l’acceptation des consignes. Rien à voir avec le principe de précaution

Le bruit des glaçons

Réalisation :   Bertrand Blier

Scénario :   Bertrand Blier

Date : 2010

Durée :  87 mn

Acteurs principaux :  

Jean Dujardin : Charles Faulque

Albert Dupontel : le cancer de Charles  

Anne Alvaro : Louisa  

Myriam Boyer : le cancer de Louisa  

Émile Berling : Stanislas Faulque  

A / SA  

Mots clés : cancer – alcoolisme – acceptation – détresse - ambivalence

lebruitdesglacons

L’intrigue est belle comme une tragédie grecque, avec un rire grinçant en plus. Un écrivain, Charles Faulque boit toute la journée du vin blanc. Il maintient le précieux liquide au frais dans un seau à glaçon qui ne le quitte pas. Il n’écrit plus une seule ligne car tout son temps est occupé à boire son vin blanc frais. Sa femme l’a quitté 4 ou 5 ans plus tôt et, donc, il noie sa détresse dans sa vaste villa méditerranéenne aux escaliers cassegueule. Il boit parce que sa femme est partie avec leur petit garçon parce qu’elle en avait plus que marre d’avoir un époux dans un état second toute la journée. Voilà qu’un beau matin, il reçoit la visite de son cancer, charmant Dupontel, avec ses cheveux bouclés. Pour Charles, ce ne sera pas un cancer du foie – il n’y a pas de justice ! – c’est le cerveau qui accueillera le cancer. Et voilà que Louisa, la domestique-gouvernante un peu défraichie, de Charles, cheville ouvrière de la maison, amoureuse transie de son maître, a, elle aussi, son cancer. Pour elle, qui n’a pas eu l’occasion d’allaiter, ce sera le sein. Son cancer est aussi enveloppé qu’elle est maigre. Il n’est pas aussi seyant que celui de Charles.

Louisa déclare son amour. Charles est ému, d’autant qu’il a bu et qu’il reçoit la visite de son fils qu’il aime par-dessus tout, comme les pères qui ne savent pas aimer. 

Quelle galère ! Comment imaginer un happy-end, avec ces deux cancers omniprésents, si consciencieux ? Grâce au vin blanc et à un stratagème de Charles… Mais il ne faut pas en dire plus. Ce Charles, c’est quelqu’un, même si, modestement, il dit à son cancer qu’il a eu son Goncourt comme à une tombola. 

Non, sans blague, une fable qui dépote !

Voici un excellent film pour HBA. Les messages sont nombreux et nous aurons soin de ne pas les détailler.

Sans doute, la critique hypermoderne est-elle possible. Bertrand Blier, de façon sournoise, fait l’éloge du blanc. Il ne respecte pas les quotas de couleur de peau. Il se déconsidère en ne faisant pas la moindre référence aux autres drogues du marché. Charles ne prend même pas de cocaïne. Pas le moindre joint. Pas de champignon hallucinogène. Charles est un blanc qui boit du blanc. Luisa prie la Croix pour que Charles s’aperçoive qu’elle existe. Pourtant, elle n’a pas la photo dédicacée de François au dessus de la commode. C’est une vraie croyante. Elle s’interdirait de tutoyer Sa Sainteté à la bonne franquette.

Avoir un père qui picole n’empêche pas les sentiments du fils ; au contraire. 

Parole forte de Louisa à la jeune et belle slave que Charles a ramené dans sa villa, grâce à son baratin et à son pognon : « N’accepte jamais de cadeaux des hommes. »

Le médecin est fidèle à sa vocation : il ne sert à rien. Comment s’opposer à la pulsion de mort, à la liberté de vivre une dépendance à l’alcool ? Il s’en tient à un constat débonnaire : « Vous buvez trop ». Il conseille à la jeune slave de prendre soin d’elle, de laisser Charles à ses glaçons.

Souvenir d’enfance. Lors de ma premère matinée de Maternelle, une institutrice en habit noir, aux yeux noirs et tragiques, à la mine sévère, avait demandé aux élèves en couche-culotte s’ils connaissaient une chanson. J’avais entonné une chanson entendue à la radio : « Ah, le petite vin blanc qu’on boit sous les tonnelles, quand les filles sont belles ». J’avais aggravé mon cas, en embrassant les joues roses de plusieurs petites filles de la classe, à la récréation, face à une reproduction grandeur nature de la grotte de Lourdes. C’est ainsi que j’ai infligé une première honte à ma mère. Si jeune et déjà dépravé !

Une réserve. La réussite au Goncourt de Charles et son niveau de confort, alors qu’il ne fout rien en dehors de picoler, pourrait susciter des vocations d’écrivain. Trop d’auteurs, moins de papier à imprimer, moins de chance de voir publier «Anesthésie générale » par un bon éditeur ! 

Au fait, où ai-je posé ma bouteille ?

 

Un homme pressé

Réalisation :   Hervé Mimran

Scénario :   Hervé Mimran, Hélène Fillières

Date : 2018

Durée :  100 mn

Acteurs principaux :  

Fabrice Lucchini : Alain Wapler

Leila Bekhti : Jeanne, l’orthophoniste

Rebecca Marder : Julia, la fille d’Alain  

Igor Gotesman : Vincent, l’ambulancier  

Ali Bougheraba : le chauffeur d’Alain Warpler  

Jean-Pascal Zadi : le garçon de café  

Christian Streiff : l’employé de Pôle Emploi  

A / SA

Mots clés :  Handicap – Modernité – parole – empathie - famille

unhommepresse

 

« Un homme pressé » a été « incendié » par nombre de critiques lors de sa sortie. Il a notamment été reproché à Lucchini d’écraser l’histoire, sa prestation reléguant les autres personnages au rang de comparses. Le non-dit de la Critique se situe, pour une bonne part, de notre point de vue, dans le fait que le film propose comme « héros », un patron d’industrie, en reprenant l’histoire de l’accident vasculaire de Christian Streiff, qui a été PDG d’Airbus et de Peugeot-Citroën. Dans ce film de mots, j’en ai appris un, celui de caméo. Streiff en personne apparaît comme un employé de Pôle Emploi qui dissuade, après l’avoir écouté, celui qui est visiblement dans l’incapacité d’un retour à la vie professionnelle. 

Un changement de trajectoire imposé par une perte de capacité

Nous n’irons pas jusqu’à souligner la justesse possible de la formule « un mal pour un bien ». Cela se vérifie quelquefois pour la problématique alcoolique. Ainsi, la survenue d’une pathologie douloureuse telle une pancréatite chronique d’origine alcoolique est une puissante incitation à abandonner l’alcool. 

D’une manière plus positive, la perte de la capacité de boire avec ou sans préjudices induits, pour soi, pour ses proches et la société, peut induire un changement de trajectoire. En cas de délit ou de répétition d’infractions routières, la prison peut devenir un « mal pour un bien ». La sanction n’a pas de portée thérapeutique en elle-même même si elle fait rencontrer brutalement le réel. Elle rend le sujet plus accessible à un accompagnement alcoologique et psychothérapique, quand il se révèle accessible et approprié.

La retraite, normée ou forcée, fait partie de ces changements de cadre où la vie est à réinventer.

Telle est la situation de ce chef d’entreprise qui, après un accident vasculaire cérébral, perd ses capacités de langage et de mémoire. Il va être rapidement congédié de son emploi prestigieux. Il va être accompagné pour sa rééducation par une jeune orthophoniste, par sa fille jusque-là négligée et …par son chien. Enfin, il découvre des personnes autour de lui :  un brancardier, un garçon de café, son propre chauffeur. Il va avoir envie et réussir à aider l’orthophoniste, enfant adoptée, en quête de sa vraie mère.

Coupé des impératifs de résultats en terme de parts de marché, le parcours de vie d’Alain va devenir compatible avec le dialogue, qui n’existait pas pour lui au temps où il exerçait son pouvoir. 

Il est prêt pour un parcours initiatique, solitaire, sur les chemins de Saint-Jacques, qu’il réalise d’une traite. L’homme pressé est devenu toutà-fait humain.

La performance de Fabrice Lucchini est exceptionnelle dans le maniement désorganisé des mots et des syllabes. Les problèmes de langage après AVC sont hélas, moins drôles. Il montre cependant qu’un langage incohérent et absurde est plus parlant que le langage ordonné. Une deuxième vision du film s’impose pour recueillir toutes les perles de ce langage désorganisé. Une impression de tendresse se dégage de l’histoire. Il est agréable de voir, de temps à autre, un film où la bétise n’a pas le mot de la fin.

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