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Les fiches cinéma

El Reino (Le royaume)

Réalisation  : Rodrigo Sorogoyen

Scénario   : Rodrigo Sorogoyen – Isabal Peña

Date :  2018

 

Durée  : 132 mn   

Acteurs principaux :           

Antonio de la Torre : Manuel, le héros

 

Monica Lopez : Inès, l’épouse

Josep Maria Pou  : le politicien malade

Barbara Lennie  : la journaliste

  

SA  

  

Mots clés : Corruption – politique – justification – journalisme – mensonge

elreino

Ciné españa 2022 vient de proposer El Reino, sorti au début du confinement, ce qui permet de disposer du DVD aujourd’hui. C’est un film sur la corruption politique au sein d’une démocratie, en l’occurrence l’espagnole toute proche. Le réalisateur prend le parti d’une mise en scène saccadée qui traduit l’affolement progressif de politiciens dont les pratiques éminemment malhonnêtes risquent forts d’être rendues publiques, ruinant leur réputation et les menaçant de sanctions judiciaires.

L’Espagne est un pays frontalier. Les Pyrénées nous protègent mal de ces mœurs inavouables, à moins que ce ne soit le contraire, si l’on imagine que la contagion puisse venir de notre démocratie exemplaire. Encore que les chaînes de montagnes soient sans effet de protection à l’heure du libéralisme mondialisé. 

Il n’y a aucun humour dans ce thriller politique, ce qui autorise celui du spectateur. La fin est très réussie. Le héros du film, une élégante et combative crapule, est décidé à ruiner le parti qui l’a abandonné comme bouc émissaire. Il choisit le scandale, comme défense, en faisant connaître des carnets informant des magouilles financières qui ont permis le rayonnement du Parti et la prospérité de ses dirigeants. Il n’était qu’un comparse qui n’a fait que reprendre des pratiques bien établies.

Le film a un côté très moral. Les parvenus festoient sur un yacht et notre héros encore à l’abri de la tempête se voit offrir une montre à faire pâlir d’envie les propriétaires de montres Rolex. Quel dommage de ne pas avoir plusieurs poignets pour connaître plus facilement l’heure et plusieurs tubes digestifs pour se gaver plus. Ce genre de clichés n’est pas encore démodé. Ils donnent à penser aux pauvres qu’ils sont plus vertueux.

On remarque que l’argument pour justifier ses forfaits ou ses crimes, comme dans La Loi de Téhéran, est l’amour de la famille, le confort des siens. Sans doute, cette fièvre du pouvoir et de l’argent a-t-elle quelques inconvénients comme celui de permettre à la fille du trésorier du Parti d’organiser une « fête » à la cocaïne et à l’alcool dans la luxueuse villa secondaire en Andorre. Elle est mineure mais déjà très adaptée aux mœurs. 

La plus belle scène du film est donc la dernière : le face à face entre notre héros et la journaliste de télé. Elle anime une émission à forte audience où il est de bon ton de dénoncer des scandales, excellents pour la bonne conscience et la digestion des spectateurs. Manuel, c’est le nom de notre magouilleur devenu justicier, a déposé les carnets dénonciateurs du trésorier du Parti sur le plateau télé, devant la journaliste. Le problème, c’est que le monde politique, les milieux médiatiques et le pouvoir financier sont solidaires et qu’un arrangement malhonnête en cache un autre et que cet autre en cache un autre… Éviter le scandale devient un impératif qui justifie des meurtres camouflés en accidents de voiture. Les malversations pour le Parti sont indissociables des détournements privés des instigateurs. La journaliste, bourrée de talent oratoire, donne dans la morale pour ne pas divulguer ce qui dérangerait les patrons de sa chaîne et mettrait fin à sa propre carrière. Elle se bat pour la morale publique, vent dans le dos. Les scènes savoureuses ne manquent pas lors des rencontres entre les amis de Parti. Le film donne une information : cacher l’argent malhonnête en Suisse, c’est ringard.

À noter un résumé détaillé de ce thriller haletant par Wikipédia.

Les addictions de notre modernité

Les personnes alcooliques doivent prendre conscience que l’addiction au pouvoir et à l’argent mène le monde, plus encore que leur addiction presque désuète face aux drogues de notre modernité triomphante. 

Le film rend un hommage particulier à la coke des milieux branchés.

Une jeune fille qui va bien

Scénario et réalisation :  Sandrine Kiberlain

Date : 2021

Durée : 98 mn

Acteurs principaux :

Rebecca Marder : Irène, la jeune-fille

Anthony Bajon : Igor, son frère

Cyril Metzger : Jacques, son amoureux

André Marcon : André, le père

Françoise Widhoff, Marceline, la grandmère

Indian Hair : Viviane, l’amie

SA

Mots clés : Occupation – antisémitisme – jeune-fille – judéité - famille

unejeunefille

C’est l’histoire d’une jolie et gracieuse jeune fille juive qui a 19 ans, alors que Paris est occupé par l’Allemagne d’Hitler. Elle prépare avec d’autres jeunes gens le concours d’entrée au Conservatoire pour entreprendre une carrière théâtrale. Les premières scènes de répétition correspondent à une pièce de Marivaux, L’épreuve. 

Rebecca a la vivacité d’une jeune fille de son âge. Elle a un frère, un bon frère, Igor, étudiant besogneux, amoureux transi, qui joue de la flûte traversière dans un orchestre amateur. Elle vit une sympathique complicité avec une grand-mère d’esprit manifestement indépendant. Cette dernière a fumé du tabac et il n’est pas certain qu’elle ne fume pas en cachette, de temps à autre. Irène s’entend également très bien avec son père, André, qui fait bouillir la marmite par un emploi administratif à responsabilité. Il amène des dossiers chez lui. Elle le rejoint régulièrement sur un banc public pour un moment d’échange. Elle a des amies, des amis.

Le spectateur suppose que sa mère est morte depuis un moment. 

Il est temps pour Irène de tomber amoureuse, ce qui ne manque pas d’arriver. Son autre préoccupation est d’être admise au Conservatoire. Elle mobilise toute la famille et une amie à cet effet.

Mais voilà, la France est occupée, c’est la Collaboration et les discriminations infamantes se succèdent : la carte d’identité est tamponnée en rouge du mot « Juif ». Les radios, les moyens de communication et les véhicules, vélos compris, sont confisqués. L’étoile jaune doit être portée visiblement sur la veste ou le manteau…  Cependant, Irène continue sa vie de jeune fille qui va bien.

Cherchons l’erreur

Ce film, réalisé avec délicatesse par Sandrine Kiberlain peut et doit faire réfléchir. L’Histoire ne pouvait-elle que s’écrire ainsi ? Il est facile de refaire l’Histoire, cependant, nous pouvons nous interroger sur la passivité des uns et des autres. 

La France, notre pays, venait de prendre une « dérouillée ». Elle était stupidement en retard d’une guerre avec sa ligne Maginot qui laissait passer au nord, via la Belgique, les blindés et l’infanterie, pendant que l’aviation pouvait larguer bombes, parachuter des soldats et mitrailler les civils sur les routes de la Débâcle. Dans ce genre de situation, le déni de ses propres errements se complète souvent de la recherche d’un bouc émissaire. 

Les juifs ne pouvaient être regardés de haut car nombre d’entre eux se signalaient par des talents hors du commun que ce soit dans le domaine musical, littéraire ou scientifique. Il y avait des juifs pauvres et modestes mais une partie de la population faisait une fixation sur les fortunes juives constituées dans le secteur des affaires. Le Front populaire, source d’avancées sociales aussi considérables que les Congés payés et la Semaine des 40 heures étaient le fait d’un premier ministre juif, Léon Blum, ce qui ne pouvait satisfaire la bourgeoisie, grande, petite et moyenne, conservatrice et envieuse.

Le sentiment anti-juif était entretenu par une partie de l’Eglise catholique pour la raison que le peuple élu de la Bible avait laissé crucifier le Christ.

Il est consternant qu’un Clergé ait pu donner force à la doctrine du peuple déicide. Jésus était juif. Son discours ne pouvait qu’inquiéter le Clergé juif, les saducéens. Il aurait été surprenant qu’il eut une fin différente et, sans cette fin sublimée, l’histoire se serait arrêtée à un fait divers : un rabbin un peu fou, ou du moins hors normes, a eu le sort que ses diatribes égalitaristes et paradoxales méritaient. Un chrétien, par définition, ne peut être antijuif, à moins de graves troubles du discernement, puisque le premier d’entre eux a été un juif, un juif nourri de la culture de son milieu et de son Temps, universaliste au demeurant, non-violent, antihiérarchique, ouvert aux rejetés, dédaigneux du pouvoir et des « biens de ce monde », attentif à l’esprit d’enfance.

La hiérarchie juive a sa part de responsabilité également, comme essaya de le signifier Hannah Arendt à propos des Hongrois. La hiérarchie aurait dû appeler la population juive, pratiquante et non pratiquante, à descendre dans la rue dès la première mesure de discrimination. Elle aurait dû appeler les chrétiens et les laïcs de tout bord à se rassembler pour refuser collectivement le délire de la race supérieure dès ses premières mises en acte. La politique du dos rond était à l’évidence suicidaire face aux nazis. Le choix se situait entre la fuite et la résistance. Si j’avais été juif et célibataire, j’aurais fui (du moins, je l’espère) pour rejoindre de Gaulle et si j’avais eu une famille, j’aurais tenté de rejoindre l’Amérique.

La défaite militaire est une chose. La soumission à une politique de discrimination et d’extermination en est une autre. Il est faux de prétendre que les hiérarchies religieuses et politiques ignoraient ce qui se passait dans l’Allemagne nazie. Les défilés nazis et la Nuit de cristal étaient connus du monde entier. Maints écrits de l’époque relataient l’organisation des camps d’extermination, d’abord contre les malades psychiatriques et les handicapés. Le Vatican savait. 

Une scène pénible de ce film très sobre dans son écriture se passe dans une boulangerie. La grand-mère va chercher du pain. Du pain il y en a plein les rayons et elle entend la boulangère lui dire qu’il n’y a pas de pain. Les clients silencieux ne disent rien. Ils continuent d’attendre leur tour. De mon point de vue, il y avait deux attitudes possibles pour un non-juif, soit interpeler la commerçante et faire un scandale, soit courir après la grandmère donner son pain et lui dire sa honte en pleurant. À cet instant-là, c’est précisément le Christ que la boulangère assassine. Elle est solidaire de la Race supérieure.

La question fondamentale des Temps modernes face à la Shoa a été formulée, après coup, par Pierre Bayard dans son livre : Aurais-je été résistant ou bourreau ? 

Cette question garde toute sa force par le biais de l’analogie. Le « moi » et « ma famille d’abord », le dos rond sont des comportements très compréhensibles en situation de danger ou de restriction alimentaire. Mais justement, l’éthique, chrétienne ou non, intervient dans ces situations-là. Quand tout va bien, elle est moins nécessaire.

La société actuelle pratique le « moi d’abord », « ma famille » ou « ce qu’il en reste d’abord », sans vision d’ensemble, alors que le rouleau compresseur continue d’avancer.

Sans esprit critique, le rouleau compresseur reste invisible ou banalisé. Le dos rond reste l’attitude privilégiée. Chacun dispose confortablement d’un bouc émissaire. Et puis, on n’y peut rien, n’est-ce pas ?

Shutter Island

Réalisation : Martin Scorsese

Scénario : Laeta Kalogridis, d’après le roman de Dennis Lehane

 

Date : 2010         EU         Durée : 138 mn

Acteurs principaux :

Leonardo Dicaprio : Teddy Daniels

Mark Ruffalo : Chuck Aule 

Ben Kingsley : Docteur Cawley 

Michelle Williams : Dolores Chanal 

Emily Mortimer : Rachel Solando 

                                                                                    

Mots-clés : thriller – psychologique -enquête – suspens – traumatisme – vérité 

shutterisland

Présentation Juliette Baco (étudiante)

Ce thriller psychologique se déroule en 1954 où Teddy Daniels et Chuck Aule, deux officiers du corps fédéral des marshals, débarquent sur une île qui se nomme « Shutter Island ». Sur cette île, se trouve le centre de détention psychiatrique Ashecliffe où sont enfermés les patients les plus dangereux. L’objectif de leur mission est d’enquêter sur la mystérieuse disparition d’une des patientes de cet hôpital du nom de Rachel Solando. Elle a été internée car elle aurait noyé ses trois enfants. La question à se poser est : comment aurait-elle pu sortir d’une cellule fermée de l’extérieur ? Le seul indice dont disposent les deux officiers à propos de cette disparition pourrait être un bout de papier où est griffonnée une suite de chiffres mêlés à des lettres.

De la nécessité des prises de recul

Avec un décalage de quelques mois par rapport à la très bonne fiche réalisée par Juliette, j’ai pu découvrir Shutter Island. Deux autres personnes, d’horizons différents, m’en avaient dit également du bien. Peut-être est-ce parce que je me sens étranger au genre Thriller psychologique, mais mon vécu du film est très différent.

Martin Scorcesse a une origine italienne et une culture nord-américaine. Il se dégage de ses films beaucoup de violence et de machisme. On y joue du revolver. Il faut du sang. L’univers psychologique qu’il décrit est assez enfantin au final, très manichéen. Il y a le bien et le mal, la folie et la normalité.

Une des caractéristiques du genre est l’absence totale d’humour. Le spectateur doit être subjugé par ses émotions, la peur particulièrement, tout en étant rassuré, bien calé dans son fauteuil.

Le scénario et la présentation du film sur la jaquette du DVD visent à abuser le spectateur. L’histoire reflète l’univers délirant d’un malade psychiatrique. Son cerveau n’a pas résisté à l’exécution sommaire des surveillants du camp de Dachau par les soldats US – et donc par lui-même

– traumatisés par ce qu’ils découvraient. Nous retrouvons la culture anglosaxonne de la culpabilité. L’EMDR, la « désensibilisation » a été découverte au retour de la guerre du Vietnam. Shutter Island se trouve être un laboratoire de psychiatrie, en alternative aux psychotropes et à la lobotomie fontale. Le second épisode traumatique, déterminant, a été l’assassinat des enfants du héros ,devenu policier, par sa propre épouse, bien-aimée comme il se doit. Il n’est pas dit pourquoi cette jeune femme avait elle-même basculé dans la psychose. Les personnes atteints par une folie criminelle, sont enfermés dans cette île et soignés par des psychiatres et un personnel infirmier d’élite. Les deux psychiatres du film vivent pour leur métier, apparemment sans famille. Le monde carcéral, l’univers psychiatrique et celui des camps se ressemblent. Le héros va de l’un à l’autre, parce qu’en fait il est enfermé dans ce qui est devenu une psychose à rechute. Qu’il boive pour apaiser ses tensions mentales est anecdotique. Comme trop de films américains qui se respectent, Shutter Island dégouline de sang et de bons sentiments. De ce point de vue, il est très inférieur à Vol au dessus d’un nid de Coucou de Milos Forman. 

Notre option est d’aider des gens concernés par des addictions à surmonter leur clivage, à retrouver sens critique et éthique de vie épicurienne. Nous sommes très loin de la philosophie épicurienne et de la spiritualité moderne avec ce produit très idéologique.

Ajout à propos d’un thème de séance de groupe sur « Les pernsées dysfonctionnelles »

Le sujet me fait écho, et particulièrement en le relisant plusieurs fois.  J’ai longtemps pensé à l’EMDR comme une solution « magique », qui viendrait me soulager sans trop me bouleverser, sans trop me renverser. 

Comme une solution « automatique » qui viendrait dénouer mes automatismes. 

Les traumatismes, longtemps j’ai souhaité les enfouir, longtemps j’ai énoncé à voix haute à maints et maints psychiatres, thérapeutes : « je les mets dans un tiroir, là, dans un coin de ma tête, dans ma « boîte de Pandore » et je ne suis pas prête à l’ouvrir ». 

Ce week-end, un événement avec mon copain m’a permis de mettre le doigt sur des pensées dysfonctionnelles et peut être, d’enfin, en comprendre quelque chose. 

Mon copain a le besoin de tout vérifier, tout ce que je dis.  Je le vivais comme une pique pour moi, qu’il me remette en question, jusqu’à que je lui dise et « l’affronte en ce sens ». 

Après une journée de brouillard l’un envers l’autre, j’ai compris que je me sentais agressée car on touchait à ma « carapace de croyances ». 

Ce moi forgé seule, après des années de solitude à bâtir un mur, à me bâtir en roc pour « être ». 

Aujourd’hui je ne me sens pas encore à l’aise avec cette idée que toutes ces idées que j’ai bâties seule puissent être ébranlées, mais j’ai compris de quoi il s’agissait. 

Je suis prête à me remettre en question, et ne plus utiliser le mot « traumatisme ». 

Je perçois ces pensées comme un fonctionnement répondant à des faits antérieurs. 

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