AREA 31 AREA 31 AREA 31
  • Accueil
    • Actualités
  • Association
    • Qu’est-ce que l’AREA ?
    • De l'AREA au C3A
    • Henri Gomez
    • Pourquoi adhérer ?
    • Etudiants
  • Méthode de soin
    • L'offre de soin et le sevrage
    • L'aide aux familles
    • Les psychothérapies individuelles
    • L’hospitalisation brève
  • Réunions et ateliers
    • Thèmes du Lundi
    • Les groupes de parole
    • L'atelier cinéma
    • L'atelier de relations interpersonnelles
    • Recherche en alcoologie
    • Conférences
  • Librairie et cinéma
    • La librairie
    • Les fiches cinéma
    • Les fiches livres
  • Videos
  • Contact
    • Formulaire de contact
    • Plan d'accès AREA et C3A
  • Partenaires

Les fiches cinéma

Mort d'un cycliste

Réalisation : Juan Antonio Bardem

Scénario : Louis F. de Loga

Date : 1955                Espagne

Durée :  88 mn

Acteurs principaux : 

Lucia Bosé : Maria Jose de Castro

Alberto Closas : Juan Carlos Casaravilla : Rafà

Mots clés : 

 Culpabilité – égoïsme – conscience – choix - jeunesse

 

mortduncycliste

 

Épouse d'un riche industriel, Marie-José est la maîtresse d'un professeur d'université, Juan, qui doit sa place à son beau-frère. Amoureux avant la guerre civile, le mariage de Marie-José les a séparés. Ils continuent pourtant de se fréquenter… Au cours d'une de leurs escapades en voiture, Marie-José tue accidentellement un ouvrier à vélo. Les amants prennent la fuite. Perturbé, Juan recale très injustement une étudiante lors d’un oral. Les autres étudiants se révoltent en suivant contre sa décision. Juan prend conscience du préjudice porté à l’étudiante et, au-delà, de son imposture. Il décide de démissionner de son poste et tente de convaincre sa maitresse de dire la vérité à la police. De retour sur les lieux de l’accident, après avoir hésité, elle l'écrase avec sa voiture. Craignant de rater l'avion qu'elle doit prendre avec son mari, elle conduit à grande vitesse, essaie d'éviter un cycliste et se tue sur le bas-côté. Le cycliste s’éloigne, après avoir constaté qu’elle a perdu la vie. À la différence de Marie-José, il aurait des ennuis injustifiés s’il allait trouver la police.

Le film repose sur le ressort de la culpabilité agissante ou rejetée mais vaut également comme une description de l’élite franquiste du moment assortie d’un parasite apprenti maître-chanteur. Tous profitent du régime tandis que d'autres vivent dans des conditions misérables. Dans une autre scène, Juan cherche à rendre visite à la veuve du cycliste. Il s'achemine dans les ruines du Madrid d'après-guerre civile. C'est dans l'ensemble le tableau d'une société gangrénée par les intérêts personnels. Le personnage de Maria José en est un bon exemple. Elle s'est mariée pour assurer sa position sociale. La vitre cassée par la fureur étudiante devient un symbole. Elle pousse Juan à vouloir se livrer à la police. Il ne parvient plus à se mentir. Il cherche à retrouver sa dignité. Maria José trouve la mort en voulant éviter un ouvrier à vélo. Ainsi, la boucle est bouclée.

La force des intérêts particuliers face à l’intérêt général

Il est commode, à distance, de s’en prendre aux agissements égoïstes, sordides, au-delà des apparences et des agissements de bienfaisance, de groupes sociaux historiquement stigmatisés. Sommes-nous, collectivement, si éloignés du comportement du personnage féminin de cette histoire ? Si nous considérons la réponse sociale aux problématiques addictives et, plus spécifiquement, alcooliques, parmi d’autres enjeux de société, ne sommes-nous pas en situation d’aboutir à un constat analogue ? Il se trouve, aujourd’hui, au-delà des bienséances rattachées aux discours officiels, des comportements qui pourraient évoquer la désinvolture coupable de cette représentante de bonne société de la période. Nous pourrions, sans trop d’imagination, nous assimiler à chacun de ces deux cyclistes.

Maison de retraite

Réalisation : Thomas Gilou

Scénario : Key Adams  

Date : 2022  France

Durée : 97mn

Acteurs principaux

Key Adams : Milann

Gérard Depardieu : Lino, l’ancien boxeur

Daniel Prévost : Alfred, le faux Alzheimer

Mylène Demongeot : Simone, la prof

Marthe Villalonga : Claudine, la séductrice

Omar Mebrouk : Sami, l’ami de Milann

Jean-Luc Bideau : Edmond, le dépressif

Manda Touré : Marion, la plaisante ASH

SA

Mots-clés : maison de retraite – or gris – travaux généraux – quotas – daube

maisonderetraite

 

Maison de retraite a le mérite de ne pas exiger de commentaires compliqués. Il présente une histoire de notre temps : des vieux sans famille mais non sans économies ont été admis dans une maison de retraite dans le dessin crapuleux de les déposséder de leurs avoirs, quand ils finiront leur existence désormais inutile. Le méchant directeur et son homme de main, un surveillant au faciès peu engageant, gèrent ce capital humain. Arrive alors Mylann. Employé comme caissier dans un commerce de proximité, il a traumatisé involontairement une cliente très âgée. Il est condamné, au titre des travaux d’intérêt général, grâce au concours de Sami, son ami d’orphelinat, devenu avocat, à passer quelques mois comme utilitaire dans une maison de retraite. Il a horreur des vieux et le voilà obligé de s’en occuper. Il est poursuivi par de vilains garçons qui réclament le remboursement d’une dette. Il trouve refuge dans cet établissement grâce à la solidarité manifestée par un groupe de retraités. Il dort dans un coin de cave, grâce à une initiative de Simone, une ancienne prof de français. Lino, un ancien boxeur au souffle court, lui apprend à boxer pour se défendre contre ceux qui poursuivent Mylann. Notre héros devient un boute-en-train puis se découvre une âme de policier pour fouiller dans le bureau du directeur. Tout finira bien.    

Un film qu’on peut ne pas voir

Réussir un film sur les maisons de retraite n’est sans doute pas facile ; de là, à tomber à ce point dans la facilité des clichés… Maison de retraite est un film à quotas multiculturels, sur le modèle des films nordaméricains. Il véhicule les représentations les plus éprouvées. Il enjolive aussi. La dette contactée par le héros auprès de méchants garçons a servi à payer le loyer à son ami d’orphelinat, qui l’héberge et le défend comme avocat. Il n'y a pas un mot sur la drogue et les dealers. Les homosexuels ne sont pas oubliés : d’Edmond, le dépressif, qui pleure son défunt compagnon, à l’aide-soignant chargé de l’exercice physique des résidents. Alfred – Daniel Prévost – fait croire qu’il a la maladie d’Alzheimer. Il est rejoint le soir par Marthe Villalonga, qui est portée sur la chose. Mylan, découvre Molière grâce à Simone, l’ancienne prof de français, jouée avec sobriété par Mylène Demongeot, et donne la réplique à Edmond dans la salle de restauration. Il permet au bougon Lino – Depardieu – de montrer son grand cœur et sa générosité. Grâce à lui, Mylann va pouvoir affronter avec ses poings les jeunes gens chargés de récolter l’argent prêté. Le chef de bande pose en juge moraliste. Il montre qu’il est capable de bons sentiments. Pour finir, les vieillards changent de résidence : la maison de retraite pour l’ancien orphelinat, qui abrita Mylann et Sami. Ainsi se réalise le mélange de générations.

Pygmalion

Réalisation : Anthony Asquith

Leslie Howard

Scénario :  George Bernard Shaw Cecil Arthur Lewis

Date : 1938            GB

Durée : 96 mn

Acteurs principaux : 

Leslie Howard : Pr Henry Higgins

Wendy Hiller : Eliza Doolittle

Scott Sunderland : Pickering

Jean Cadell : Mme Pearce

David Tree : Freddy

Marie Lohr : Mme Higgins, mère

Doolittlz

Mots clés : effet pygmalion – narcissisme – ambivalence – apparence - langage 

pygmalion

 

Pygmalion est un sculpteur de Chypre qui tomba éperdument amoureux de sa création, la statue d’une femme imaginaire. Aphrodite, déesse de l’amour, fut touchée par sa souffrance. Elle changea la statue d’ivoire en jeune femme vivante, Galathée. Bernard Shaw, l’Irlandais, en fit une pièce de théâtre en 1912, peu avant le premier conflit mondial. En 1964, George Cukor reprit la trame de la pièce pour en faire une comédie musicale, My fair Lady, qui consacra un peu plus Audrey Hepburn. En 1938, à la veille de la seconde guerre mondiale, Anthony Asquith, fils du premier ministre qui engagea le Royaume-Uni dans cette guerre, et le très britannique Noël Coward, en professeur Higgins, transposèrent au cinéma la pièce de Shaw pour la première fois.

Noël Coward campe un professeur Higgins plus jeune que Rex Harrison de la version de Cukor, tout aussi misogyne et plus déconcerté encore par l’attachement que suscite en lui la « créature », cette fleuriste à l’abominable accent cockney. Il ne l’a même pas vraiment regardé avant d’accepter le défi que lui donne l’autre spécialiste en langues qu’est le colonel Pickering. La maltraitance qu’il inflige à Eliza n’est pas sans évoquer le syndrome de Stockholm pour caractériser l’attachement de la jeune femme pour son professeur. Eliza a grandi dans un milieu maltraitant. Elle est dans une forme de répétition. Avec Higgins, elle a au moins l’impression d’être considérée.

Dans une scène de présentation à sa mère et à quelques amis dont un pasteur, Higgins a tout loisir de vérifier que l’intonation ne fait pas tout. L’usage de l’argot pour raconter les circonstances de la mort d’une tante d’Eliza, officiellement d’une épidémie virale (déjà !) séduit certes le jeune aristocrate Freddy. Eliza lui préfèrera son maltraitant. La mère d’Higgins fait preuve de clairvoyance pour apprécier la jeune femme, en dépit de son appartenance sociale. Elle comprend que l’effet pygmalion est en train d’opérer chez son fils. Higgins est le dernier à prendre conscience qu’il ne peut plus se passer de la présence d’Eliza à ses côtés. L’histoire s’achève par une pirouette : Eliza choisit de rester, consciente de son attachement, Higgins masque sa dépendance affective en manifestant une attitude dérisoire de goujat.

Un mode d’attachement insécure

Higgins comme Eliza souffrent tous deux d’un attachement insécure. Leur lien d’attachement évolue dans un climat conflictuel. L’autre, l’équivalentparent ou le parent, n’apaise pas. Il ne tranquillise pas. Madame Higgins ne prend pas les compétences de son fils au sérieux. C’est là, peut-être, dans la relation mère-fils, que prennent leur source la misogynie et la pathologie narcissique d’Higgins. Doolittle préfère la bouteille à sa fille. Il aura l’infortune d’être remarqué par un Américain, soucieux de favoriser la promotion sociale. Recevant, de ce fait, une rente inespérée, il devra faire une fin en épousant sa compagne.

La relation Higgins - Eliza n’est pas égalitaire. Elle prend l’allure d’un marché : « Je t’apprends à parler élégamment ta langue au point d’abuser le beau monde et, par ce fait, je gagne le pari qui consacre mon talent de professeur ». Du côté d’Eliza : « Je gagne en autonomie, je peux mieux trouver ma place, avec le handicap de l’expression en moins », « Je peux faire illusion dans une soirée d’aristocrates mais je n’en suis pas. »

Le but d’un soignant est de ne servir à rien, après avoir servi à quelque chose, à un ou plusieurs moments. De même, le groupe de parole et l’association ont pour fonction de servir à quelque chose – se détacher de l’alcool et élaborer une réflexion critique, source d’autonomie – pendant un temps qu’il appartient à l’intéressé de considérer. 

Le patient ou la patiente n’est pas un équivalent d’Eliza Doolittle et il est indispensable que le soignant ou que l’aidant soit plus solide et distancié que le professeur Higgins, indépendamment de ce qu’ils peuvent apporter à la relation d’accompagnement.

Plus d'articles...

  1. Madres paralelas
  2. Sueurs froides (Vertigo)
  3. Michel-Ange
  4. Mark Dixon, détective
  5. Elephant Man
Page 27 sur 64
  • Début
  • Précédent
  • 22
  • 23
  • 24
  • 25
  • 26
  • 27
  • 28
  • 29
  • 30
  • 31
  • Suivant
  • Fin

Copyright © 2025 area31.fr - Tous droits réservés - Mentions légales
AREA 31 - Association de Recherche et d'Entraide en Alcoologie, en addictologie et en psychopathologie