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Les fiches cinéma

L’été de Kikujiro

Réalisateur et scenario : Takeshi Kitano

 Date : 1999

Durée : 121 mn

Musique : Joë Hisaishi

Acteurs principaux :

Takeshi Kirtano : Kikujiro Takeda

Yusuke Sekiguchi : Masao

A/SA/HA

Mots-clés : Enfance – mère – errance – marginaux - Yakuza

Ete Kikujiro edition Collector limitee Blu ray DVD

Le cinéma permet de découvrir des mondes culturels différents.

Dans I wish, film de 2012, avec comme héros, deux petits garçons, frères dans la vraie vie, il était aussi question d’enfants de parents séparés. Cependant, l’aîné vivait avec sa mère et des grands-parents aimants, l’autre avec son père, un sympathique musicien fêtard. Les tuteurs de résilience, notamment les enseignants, des adultes bienveillants au-delà même de leur famille, entouraient les garçons. Les enfants se voyaient. Ils exprimaient leurs désirs et leurs rêves. Ils pouvaient s’entourer d’amis de leur âge. Le film bien que japonais correspondait à nos propres références culturelles. Il dégageait un optimisme relationnel.

L’édition en DVD de L’été de Kikujiro, tourné 13 ans plus tôt, donne un éclairage profondément différent du monde de l’enfance au Japon. Le jeune Masao court tout autant que le jeune frère de I wish mais il porte en lui la mélancolie d’un enfant abandonné. Du père, nulle trace, et la mère est également absente, éloignée depuis toujours.

Masao vit avec une grand-mère jeune qui travaille dans une boutique de rue. Il découvre, par hasard, une photographie de sa mère, et, dès lors, il n’a de cesse de vouloir la retrouver. Il dispose d’une adresse. Avec les encouragements d’une voisine et sans autorisation de sa grand-mère prévenue cependant par cette dame, il part à la recherche de sa mère. Il est assisté dans son périple par le compagnon de la directrice voisine. Cet homme est un Yakusa, ce qui mérite explication. Le terme de Yasuka a des significations sensiblement différentes. Il peut faire référence à un maffieux. Il en existe au Japon sous forme de « syndicats » assez spéciaux. Ici, il correspond à un looser, un déclassé, un bon-à-rien, un moyennement futé. Kikyjiro se révèle joueur et parieur, passablement « déjanté », hors sol. Il joue aux courses, croit dur comme fer qu’il va gagner, et demande au gamin de lui dire les numéros gagnants de chaque prochaine épreuve. A Tokyo, ce sont des cyclistes pistards qui occupent le rôle des chevaux.

La suite est une sorte de road-movie. Masao échappe à l’agression sexuelle d’un vieillard de jardin public. Il va rencontrer, en compagnie de celui qui prend le statut de tonton, toutes sortes de gens improbables, lors de leurs sollicitations de stop. Le tonton est plutôt grossier, un peu caractériel mais de plus en plus sensible au désarroi et à la gentillesse de Masao. À un moment, Kikujiro et Masao se retrouvent devant l’adresse indiquée de la mère disparue. Un petit garçon sort de la maison. Il s’éloigne dans une voiture avec son père. La mère les a accompagnés jusqu’au-devant de la porte. Elle rentre chez elle. Ce n’est pas dit, mais chacun peut comprendre que c’est la mère de Masao. Comme on dit, elle a refait sa vie. Masao n’existe plus pour elle. Le cœur endurci de Kikujiro s’ouvre. À un moment, il dit à mi-voix, comme une évidence : « Tu es comme moi ». Il prend de force une reproduction de la fée Clochette à un motard hirsute et bedonnant, qui circule avec un compère au crâne rasé. Kikujiro se fait remarquer puis tabasser lors d’une fête foraine. Masao se fait ouvrir une pharmacie et revient avec de quoi le soigner. Le lien s’est créé. Ces personnages paumés, y compris le duo de motards et un type qui circule en van au hasard se retrouvent dans un coin de campagne. Kikujiro organise toutes sortes de jeux pour amuser Masao et lui faire oublier cette image fugitive du bonheur familial dont bénéficie l’autre petit garçon. L’histoire s’alourdit d’une tendresse contenue, soutenue par la très belle musique de Joë Hisaishi.

C’est le retour à Tokyo. Les deux amis se séparent. Masao, comme à son habitude, court, court, vers la maison de sa grand-mère.

L’enfant abandonné

Quel sera l’avenir de cet enfant ? Rentrera-t-il dans le rang ? Sera-t-il un habitant « adapté » ? Quel type d’adaptation choisira-t-il ? Comment vivra-t-il les relations aux autres quand il aura quitté l’enfance ?

Quel est l’avenir des enfants abandonnés par leur parent ?

Quelle sera la place de la poésie, de la créativité dans leur existence ? 

Pourront-ils faire confiance, construire des liens durables avec les autres ?

Marius, Fanny, César

Réalisateurs et scenario : Marcel Pagnol, Alexandre Korda, Marc Allégret

 

Date : 2022

 

Acteurs principaux :

Fanny : Orane Demazis

César : Raimu

Marius : Pierre Fresnay

Panis : Fernand Charpin

Honorine : la mère de Fanny, Alida Rouffe

Escartefigue : ¨Paul Dullac

Le docteur Venelle : Edouard Delmont

Césariot :  André Foucher

A/SA/HA

Mots-clés : famille – qu’en dira-t-on - exagération – amour - sacrifice

 

mariusfannycesar

Résumé à l’intention des jeunes générations (Wikipedia)

  • Marius: Sur le Vieux-Port de Marseille, Marius travaille au Bar de la Marinedont son père César est le propriétaire. Il ne rêve que d'embarquer pour de lointaines destinations et l’exploration des fonds marins. Partagé entre l'appel de la mer et son amour pour Fanny, Marius renonce à son projet et finit par s'unir à Fanny qui s'offre à lui. Mais, alors que César et Honorine sont prêts à les marier, Marius est repris par sa folie de la mer. Poussé par Fanny qui se sacrifie, impuissante devant ce désir irrépressible, Marius embarque sur « La Malaisie » qui prend la mer. Il abandonne Fanny désespérée, qui retient ses larmes et cache à César le départ de son fils.
  • Fanny: Sans nouvelles de Marius, parti depuis deux mois, Fanny découvre qu'elle est enceinte de Marius. Pour sauver l'honneur, sa mère Honorine la pousse à épouser Panisse, veuf, riche, sans enfant et très amoureux, qui l'a demandée en mariage et qui est ravi d'avoir désormais, avec ce bébé, une descendance... toute faite. César lui-même, d'abord furieux, finit par se rendre aux arguments de Fanny. Le bébé à peine né, Marius réapparait, guéri de son « envie du loin». Il prétend reprendre Fanny et leur fils Césariot. Mais Fanny, Panisse — et surtout César — s'y opposent et Marius doit s'incliner devant la détermination de son père, et le bonheur calme et attentif qui entoure l'enfant, qui n'est plus tout à fait le sien.
  • César: Vingt ans plus tard, à la mort de Panisse, le curé exige que l'on détrompe Césariot sur sa filiation : il apprend ainsi que son père biologique est le fils de son « parrain » César, Marius, qu'on lui a décrit plus ou moins, comme un voyou. Pour en avoir le cœur net, il décide de le rencontrer incognito et se rend en bateau à Toulon où Marius est garagiste. Au cours d'une partie de pêche en tête-à-tête, dans les calanques de Toulon, il découvre l'homme sensible, doux et rêveur qu'est son père, mais de sottes affabulations de Fernand, l'associé de Marius, sèment à nouveau un doute grave dans son esprit. Marius décide de revenir pour la première fois à Marseille afin de vider l'abcès et d'expliquer, devant son fils et pour son fils, sa vérité sur le passé et sur lui-même. Après cela et à la suite d'une poignante explication avec César et Fanny, Césariot comprend que ses parents lui ont sacrifié leur jeunesse et leur amour. Il décide avec César que Marius et Fanny, veuve et libre, doivent se retrouver et vivre enfin leur amour, resté intact après vingt ans.

 

Il est difficile et sans doute inutile de présenter la trilogie qui assura la célébrité non seulement de son auteur, Marcel Pagnol, mais également de la plupart des acteurs.

Ces films prolongeaient des pièces de théâtre. Certaines scènes et répliques sont mémorisées par ceux qui ont vus et revus ces films.

On ne peut pas dire que les acteurs de premier plan jouent bien. Pierre Fresnay, excellent acteur de l’époque, est grimacier. Son accent est forcé. Orane Demazis est touchante et crédible à force d’être mauvaise.

Raimu fait du Raimu. Les différents films valent finalement par les seconds rôles qui occupent bien l’espace et par l’ambiance restituée.

Le monde a changé

Que reste-t-il du Marseille de cette époque ? Plus grand chose. Même si aucune sardine n’a bouché le port de Marseille, celui-ci est désormais largement désaffecté. Le pont du transbordeur n’est plus qu’un souvenir. Les maffieux ne sont plus corses. Les bars se sont raréfiés et les addictions se sont diversifiées. Le folklore marseillais lui-même s’est effacé, même si l’accent s’entend. Il doit pouvoir s’entendre des « exagérations ». Les smartphones règnent dans les rues, comme partout ailleurs, pour capter l’attention. La mer qui attira Marius est toujours là, certes.

Les Zoé qui tournent mal ne sont pas les seules à arpenter le trottoir, à Marseille comme ailleurs. Il y a sans aucun doute encore des secrets de famille, des Panisse qui profitent de leur position sociale face aux jeunes femmes pauvres, partout où se trouvent des inégalités de statut.

Il n’est pas besoin d’être né à Marseille pour qu’un enfant devenu adulte parte à la recherche de son père biologique. Des femmes comme Fanny, sont certainement devenues très rares.

Cette trilogie est la mémoire d’une époque révolue. Le Marseille d’aujourd’hui est très différent.

Amen

Réalisateur : Costa-Gavras

Scenario : Costa-Gavras et JC Grumberg D’après la pièce de théâtre de Rolf Hochhuth

 Date :  2002 France/Allemagne/Roumanie

Durée : 135mn

Acteurs principaux :

Ulrich Tukur : Kurt Gerstein

Mathieu Kassovitz : Riccardo Fontana

Marcel Iures : le pape Pie XII

SA/HA

Mots-clés : Analogie – Raison d’Etat –Omerta – Culpabilité – Génocide

amen

 

Kurt Gerstein est un ingénieur chimiste allemand, de religion luthérienne. Il a mis au point un produit désinfectant, également toxique sous forme de gaz, le Zyklon B. Il est encarté et en uniforme nazi. Il est invité un jour par des SS qui lui montrent une application de son gaz pour éliminer des « personnes en trop », des juifs, dans une chambre à gaz expérimentale. Horrifié, il va tenter de divulguer cette information secrète, en s’adressant à d’autres membres de l’élite allemande, de la même culture religieuse que la sienne. Il est lui rétorqué que l’Allemagne est en guerre et que toute dénonciation serait un acte antipatriotique. Ne dissociant pas éthique et religion, il rencontre au cours d’un essai de rencontre du nonce du pape Pie XII à Berlin, un jeune abbé, Ricardo Fontana, dont le père est un proche conseiller de Sa Sainteté. Dans l’intervalle, la Solution finale a commencé… Quelques mois auparavant, les nazis s’étaient fait la main, si on peut dire, en éliminant d’autres personnes en trop, à savoir des personnes atteintes de troubles mentaux de nature psychiatrique, en utilisant des gaz de tuyaux d’échappement. Une des nièces de Kurt Gerstein avait été sacrifiée au nom de l’eugénisme. Du bricolage. Un prélat avait courageusement dénoncé cette pratique en chaire, un peu à la façon du Cardinal Saliège en France. La morale de l’histoire sera amère, à plus d’un titre, particulièrement si nous appliquons l’analogie à nos temps troublés.

La complicité objective des Pouvoirs, les aveuglements individuels

La thématique de ce film illustre la question centrale de la fin des temps Modernes : « Aurais-je été résistant ou bourreau ? » posée par Pierre Bayard. Elle interroge les phénomènes des aveuglements collectifs et individuels. Plus largement encore, elle fait réfléchir au statut de la parole d’autorité.

Qui dénonce aujourd’hui la culture « festive » qui assure la prospérité des marchands d’alcools et des dealers illégaux ?

Qui s’étonne aujourd’hui de l’absence de toute transmission de connaissances sérieuses et adaptées aux jeunes générations en termes d’addictions à l’école ?

Quelles études scientifiques critiquent l’inadéquation de l’offre de soin en alcoologie ? Qui plaide pour l’alcoologie relationnelle à l’heure de la distanciation numérique ?

Quelles forces intellectuelles occultent la force des dialogues de partage, tels qu’ils sont mis en actes au sein du groupe intégratif et lors des hospitalisations brèves ? Ne vous faites pas d’illusion : ils savent, comme Pie XII et la Curie romaine, comme les diverses autorités savaient.

Sommes-nous tous cantonnés à l’impuissance de Kurt Gerstein ? Certainement pas, pour ce qui nous concerne directement. En attendant d’improbables prises de conscience collectives, de quels pouvoirs disposons-nous aujourd’hui pour secouer nos chaînes ?

Les personnes qui disposent de l’autorité rattachée à la Parole (voir à ce sujet « Quand la parole détruit » de Monique Atlan et Roger-Pol-Droit, aux éditions de l’Observatoire) ont la responsabilité première de l’exercer.

Nous vérifions sans peine qu’elles savent détourner les yeux et préserver leur ignorance pour ne perturber en rien leurs égoïsmes et intérêts particuliers. Leurs indignations ont pour fonction principale de nourrir la bonne opinion qu’elles ont d’elles-mêmes.

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