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Les fiches cinéma

De rouille et d’os

Réalisation : Jacques Audiard

Scénario : Craig Davidson, Thomas

Bidegain, Jacques Audiard d’après le livre éponyme de Craig Davidson

Date : 2021 / F

Durée : 122mn 

Acteurs principaux : 

Matthias Schoenaerts : Ali

Marion Cotillard : Stéphanie

Armand Verdure : Sam, le fils d’Ali

Corinne Masiero : la soeur d’Ali 

Bouli Lanners : Martial

SA

Mots clés : –  prothèses – paternité – caméras de surveillance – combats clandestins - résilience

derouilleetdos

 

L’orque ou épaulard est un cétacé à dents, noir et blanc, bien plus volumineux qu’une otarie ; un bel animal. Stéphanie est dresseuse d’orques dans un parc aquatique de la Côte d’Azur, à Antibes. Ali arrive de Belgique, avec son petit garçon blond, Sam, dont il semble encombré. Il retrouve sa sœur Anna, une employée de grande surface, qui vit avec Richard, un conducteur de poids lourd. Le couple les héberge dans leur garage encombré. Leur frigo est rempli de denrées récupérées ayant dépassé la date d’utilisation. Ali est fauché, boxeur, frustre, prompt à sauter sur une fille, un peu n’importe où et n’importe quand. Il rencontre Stéphanie alors qu’il a trouvé un boulot de videur dans une boite de nuit. Elle a trop bu. Il la ramène chez elle. Il lui laisse son numéro de portable. Peu après, au cours d’une exhibition, une orque brise les membres inférieurs de Stéphanie qui se retrouve amputée au-dessus des genoux. Stéphanie est déprimée. Elle a des pensées suicidaires. Une infirmière l’empêche de passer à l’acte. Elle appelle Ali. Il a l’idée de l’amener à la plage puis de l’aider à se baigner. Il lui propose ensuite d’avoir une relation sexuelle pour qu’elle reprenne goût à l’existence. Cela se passe bien. Ali continue à sauter sur les filles qui passent à sa portée. Stéphanie est appareillée. Elle lui demande de la respecter. Ali a été embauché comme vigile dans la grande surface où travaille sa sœur. Son collègue, Martial, lui explique que leur rôle consiste à fliquer les salariés. Il organise des combats clandestins où tous les coups sont permis. Il y a de l’argent à gagner. Les amateurs de ces combats sont des dealers qui font des paris. Cette perspective plaît à Ali. Stéphanie les accompagne. Elle est fascinée par la violence bestiale des affrontements. Ali gagne ses combats. Ali n’aime pas être dérangé par son fils quand il regarde un combat sur un écran. Il le secoue devant sa sœur. Son travail de vigile conduit à démasquer les vols des produits périmés opérés par Anna. Elle perd sa place. Trop, c’est trop. Ali est prié de retourner en Belgique. Il y retrouve la salle de boxe et la perspective de compétitions régulières. Le beau-frère, pas rancunier, lui amène Sam. Ali entraine son fils dans une partie de glissade sur un lac gelé. Ali va pisser et, pendant ce temps, son gamin effondre la glace et se noie. Ali parvient à le sortir de l’eau glacée, inanimé, en brisant la glace avec ses poings, ce qui fracture ses os. Ce sauvetage miraculeux lui fait éprouver la force de son amour pour son fils et sa propre détresse. Il appelle au secours Stéphanie et tout est bien qui finit bien. 

De l’agir à la considération, de la résilience de survie à la résilience affective

Le spectateur peut être longtemps déconcerté par l’agir que manifeste Ali. Il peut se demander si le bonhomme sait faire autre chose que courir, boxer et être « opé » pour une relation sexuelle. Ali s’humanise cependant au contact de l’amputée, prouvant son absence de préjugés et de répulsion. Il s’apprivoise au contact de Stéphanie. En manquant de tuer son fils par négligence, il prend conscience qu’il aime ce dernier et que sans amour il n’est rien. 

L’autre thème est celui de la résilience. Stéphanie doit surmonter l’horreur de se retrouver femme-tronc. La présence d’Ali, la technologie et la rééducation l’aident à surmonter son handicap, à trouver sa place en aimant et en étant aimée.

Le troisième thème est la violence : violence des hommes entre eux, violence de l’argent, violence de la surveillance et de la répression des salariés qui se risque à récupérer des yaourts périmés. Les orques illustrent ce que Bergeret appelle la violence fondamentale, une force vitale, sans agressivité. Elles réalisent des figures nautiques en contrepartie de nourriture. Ali, dans ses pratiques sportives monnayées, est à l’image des orques. Il s’exhibe en échange de récompense. 

Le film met en scène un fonctionnement social : exhibition, récompense et une opposition : brutalité, sensibilité.

Un autre monde

Réalisation : Stéphane Brizé

Scénario : 

Stéphane Brizé, Olivier Gorce

Date : 2021

Durée : 96 mn

Acteurs principaux : 

Vincent Lindon : Philippe Lemesle

Sandrine Kiberlain : Anne Lemesle

Anthony Bajon : Lucas Lemesle

Marie Drucker : Claire Bonnet-Guérin

A/SA

Mots clés : Holding – Responsabilité – famille

– travaillomanie - adaptation

unautremonde

« Un autre monde » appartient, désormais, à une trilogie, après « La Loi du marché » (2015) et « En guerre » (2018), deux autres réussites dérangeantes. Stéphane Brizé fait honneur au cinéma français. Il met en récit la capacité désormais devenue rare de sortir du déni, l’obligation de refuser les adaptations à l’inacceptable, à ce qui tue la dignité des humains, leur aptitude à s’accorder et à faire lien.

Vincent Lindon est son acteur de référence, auquel il convient de rendre hommage, ainsi qu’à Sandrine Kiberlain. Anthony Bajon, remarquable dans La Prière, incarne, tout en sobriété, leur fils.

Philippe Lemesle est pris entre le marteau et l’enclume, l’enclume de la production et le marteau des appétits de profit. Il a basculé, depuis longtemps dans la travaillomanie pour relever le défi des licenciements destinés à apaiser l’appétit insatiable des actionnaires anonymes d’une holding nord-américaine. Pour assumer sa responsabilité, face à sa hiérarchie française, magistralement incarnée par Marie Drucker, il s’est détaché progressivement des ouvriers de son entreprise. Il a rencontré la résistance de son DRH qui lui répète à l’envie que ses ouvriers n’en peuvent plus. Il a perdu de vue sa femme à qui il a demandé de supporter, de s’adapter jusqu’à ne plus avoir de vie. Il est désormais confronté à l’échec dans son couple. Il en est arrivé aux négociations douloureuses de la séparation avec son épouse, aux marchandages compensatoires qui n’intéressent au fond personne, ni sa femme ni lui. Un autre effet de son aliénation ne va pas tarder à se manifester . Alors que la fille de la maison, lui envoie un message vidéo, sympatiquement débile, pour son anniversaire, depuis son école de management US, son fils, Lucas, bascule dans la psychose. Il s’imagine en relation avec Marc Zukerberg, le génial patron de facebook. Poignante séquence où le jeune homme hospitalisé, apparemment remis de son délire, désireux de reprendre ses cours et de rattraper son retard, confie à la psychologue et à son père, qu’il a pu échanger en direct avec le sémillant Marc. 

Le film montre comment, confronté aux retours du réel, Philippe, redevient un homme normal. Il entend enfin ce que lui dit son DRH, ses ouvriers. Il comprend ce que lui renvoie son épouse et son fils. Il prend progressivement conscience de l’imposture à laquelle il a adhéré. Il élabore une solution, aussi généreuse qu’irréaliste, pour satisfaire les exigences du grand patron américain, tout en préservant ses ouvriers. Le numéro de communication virtuelle auquel il participe est dense et sans appel. Il consacre sa mise à mort comme patron, face au big boss qui conclue l’entretien en précisant qu’il doit lui-même se conformer aux exigences de son patron, Wall Stret. Claire, sa supérieure hiérarchique pour la France, tente de le manipuler pour obtenir la peau de son DRH, coupable de relayer la souffrance des ouvriers, de dire qu’ils avaient atteint le point de rupture. La mécanique de l’adaptation à l’inacceptable est brisée. Philippe va pouvoir quitter sa place, se rapprocher de sa femme et de son fils. Il était temps !

Avoir le courage de dire non !

Dire non à l’alcool, quand soi-même et l’environnement poussent à dire « oui », « encore un peu », «modérément », est du même ordre. Alors que tout ce à quoi on tient est en péril, il faut avoir le courage de dire non, de sortir du déni et de l’imposture, ces caractéristiques emblématiques de la logique adoptée par le libéralisme mondialisé sous l’emprise aveugle du fric. 

La solution du « moindre mal » n’en est pas une. NON, c’est NON !

Pour trop pacifiste et nuancé que l’on soit, NON, c’est NON. 

Seule importe la mise en actes, les modalités du NON. 

Avec ses moyens, dans sa zone d’influence, face à son addiction.

C’est nous qui donnons du pouvoir à ceux qui nous dirigent, nous qui acceptons de faire ce qu’ils veulent obtenir de nous : la soumission, l’autodestruction, le mépris pour ce que nous avons accepté de devenir.

La femme du dimanche

Réalisation : Luigi Comencini

Scénario : Age et Scarpelli d’après un roman de Fruttero et Lucentini Date : 1975 / Italie Durée :105mn

Acteurs principaux :

Marcello Mastroianni : Le commissaire

Santamaria

Jacqueline Bisset : Anne Carla Dosio

Jean-Louis Trintignant : Massimo

Claudio Gora : L’architecte Garonne

Lina Volonghi : Ines Tabusso

SA/A/HA

Mots clés : mœurs – bourgeoisie –

désœuvrement – domestiques - police

lafemmedudimanche

L’histoire se déroule à Turin, ville chargée d’histoire. Turin a été la capitale de l’Italie avant Florence puis Rome. Capitale de la Savoie, elle avait comme régions satellisées, la Sicile et la Sardaigne, qui lui fournissaient la main d’œuvre dont son industrie, notamment automobile, et les classes aisées avaient besoin. En dépit des bombardements alliés dont elle fut l’objet, elle comporte de très beaux quartiers et de très belles villas immédiatement à la périphérie, illustrant la différence de richesse. Le film restitue cet aspect de Turin.

Luigi Comencini reprend la trame d’un roman policier publié quelques années plus tôt pour dresser un portait ironique d’une bourgeoisie turinoise aux mœurs dépravées. Pour la petite histoire, un des maires de Turin, communiste, fut condamné pour corruption.

L’architecte Garrone, obsédé sexuel éclectique, s’agite dans le microcosme des bourgeois turinois. Il est tué par un instrument contendant, un phallus de marbre, qu’il avait chez lui comme décoration. C’est le commissaire Santamaria, venu de Rome, qui doit mener l’enquête, avec prudence, car le meurtre est intervenu dans le beau monde. L’enquête sert de viatique à la mise en évidence d’un échantillonnage de personnages de ce milieu. 

Une jeune épouse, Anne-Carle Dosio désœuvrée est ravie d’être suspectée en raison d’un courrier prêtant à confusion. L’ébauche d’une missive a été apportée à la police, au lendemain du crime. C’est une servante sarde, fraîchement congédiée avec son époux, qui a cherché à se venger de la sorte. Anne-Carla jette rapidement son dévolu sur le commissaire sensible à son charme. Elle s’entend très bien avec Massimo, un jeune homme riche, aussi désœuvré qu’elle, qui a un jeune amant, Lello, employé à l’urbanisme. Anne-Carla se propose comme accompagnante du commissaire un peu perdu dans ce milieu qui le regarde de haut. Une visite dans la carrière où sont fabriqués les phallus, vendus comme objets d’art, ne donne rien. Pas regardant, Garrone se chargeait d’en écouler, contre une commission. Le commissaire est conduit à rencontrer une veuve austère et sa sœur, un peu simplette. Il organise, à leur demande, une descente de police dans le jardin de leur villa, devenue un lieu de prostitution nocturne. Massimo en a assez de Lello. Celui-ci décide de mener l’enquête pour mériter l’attention et la reconnaissance du fils-à-maman. De nombreux rebondissements interviendront avant le dénouement final.

Une satire sociale aux accents contemporains

Les seules addictions identifiables sont le sexe et l’argent. Une réalité perceptible est l’opposition entre les bourgeois, les domestiques et la police, chargée des basses œuvres. Le vide mental des désœuvrés est manifeste. Un de leurs jeux favoris consiste à distinguer entre les façons de prononcer des mots, à l’italienne ou à l’anglosaxonne, ou encore d’affirmer leur préférence pour les cigarettes Nazionale, l’équivalent de nos défuntes gauloises, hautement cancérigènes. Le commissaire grille, lui, des Marlboro, les unes derrière les autres. L’industrie du tabac n’a pas à se plaindre de ce film. Le spectateur, non plus.

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