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La solidarité

10 octobre 2022

 

Ce thème s’accorde avec le fait que nous accueillons une équipe de 4 nouveaux dans le cadre de cette première HBA d’octobre. Il fait également écho à la situation de plusieurs personnes du groupe en situation d’esclavage ou de marginalisation volontaire ou passive par l’effet direct et indirect de leur addiction. Par contraste, il servira à mieux faire comprendre l’expression de « Darwinisme sociétal ». Pour finir, la présentation détaillée qui vient d’être réalisée de « La quatrième révolution industrielle » de Klaus Schwab, ouvrage publié par Dunod, traduit de l’allemand, éclaire ce concept par effet de contraste.

La solidarité est battue en brèche aujourd’hui par de nombreux facteurs. L’un d’entre eux se situe dans la montée du sentiment d’insécurité et dans la réalité d’une précarité croissante pour nombre d’individus. En parallèle, l’absence d’empathie est en hausse manifeste chez les jeunes et moins jeunes générations, comme l’ont établi plusieurs études à grande échelle. L’idéologie libérale actuelle tient dans un résultat : le gagnant rafle tout. L’individualisme qui caractérise la modernité actuelle va à l’encontre de la solidarité. Celle-ci devient verbale ou compassionnelle. La compassion s’en distingue en ce qu’elle est inégalitaire.

Qu’en est-il de nos capacités de solidarité ?

Pour être solidaire, il convient de disposer des conditions mentales, physiques et matérielles adéquates. Il s’agit de prendre conscience que l’autre, ce semblable-différent, existe et qu’il a autant de droits et de devoirs que nous. Peu importe que l’échange soit inégal, que l’un reçoive plus que l’autre à partir du moment où se manifeste une réciprocité. La reconnaissance peut répondre à la solidarité sans besoin d’être manifeste. « On a souvent besoin d’un plus petit que soi » rappelle la fable et « petite aide fait grand bien ».

Quelques mots sur le Darwinisme sociétal. Quand le premier personnage de l’État nous a affirmé que nous étions en guerre, il ne croyait probablement pas si bien dire. L’organisation libérale et sociale est devenue une formidable machine à soumettre, à dévaloriser, à décourager, à marginaliser et à détruire. Les addictions trouvent pleinement leurs fonctions dans ce processus. Dès lors, la question de la solidarité devient claire. Elle consiste à commencer par prendre soin de nous, à être ouverts à ceux de nos proches ou plus lointains qui partagent le même état d’esprit. Elle conduit à cultiver notre esprit critique pour faire la part entre ce qui nous est accessible et ce qui est hors de notre portée.

La solidarité ne s’oppose pas à l’éthique épicurienne. Elle reste attentive et réaliste.

Quelle est votre expérience de la solidarité ?

Ce que nous apprennent les addictions

19 septembre 2022

Jean Henriet à qui nous devons la publication du manuscrit par Dunod en a validé le titre. Il l’estime satisfaisant en raison de son caractère intrigant, incitant à la curiosité d’un public plus large. Qui plus est, c’est la raison même et la logique de construction du livre. Je propose de soumettre au groupe de parole. L’alcoologie relationnelle, titre écarté, est à retenir pour une conférence. Il est, enfin, logique que les membres actifs de notre association s’expriment sur cette thématique éducative inattendue. Je demanderai aux « anciens » de faire l’effort de participer à la séance. Qu’est-ce que le fait d’avoir été marqués plusieurs années par cette addiction leur a appris ? Le manuscrit proposera un paragraphe en écho de notre échange.

Je ne souhaite pas « tuer » ce thème mais je vais « remplir » mes lignes de présentation en évoquant ma propre expérience.

Le premier enseignement est d’ordre général et me fera citer encore une fois Jane Austen. La fréquentation attentive et prolongée d’un ensemble complexe, quel qu’il soit, est une source de connaissance non seulement pour cette entité mais encore pour toute autre entité complexe, par le phénomène de l’analogie. Jane Austen ne s’est jamais souciée d’analyser autre chose que le milieu dans lequel elle appartenait pour en dégager ce qu’il exprimait d’universel.

Que nous apprend de la vie la problématique addictive?

Elle nous enseigne qu’un choix est possible devant toute situation devenue insupportable. Il m’a fallu en avoir assez de la pratique relationnelle et économique imposée par ma condition de gastro-entérologue pour réorienter ma pratique professionnelle. Ma situation professionnelle m’amputait de nombreuses potentialités.

Elle nous apprend une multitude de choses : la force du déni, la banalité du clivage, le besoin d’être reconnu en faisant « comme tout le monde » dans le souci de s’en distinguer. Elle nous apprend l’indifférence foncière des autres quand leur intérêt n’est pas sollicité.

Si nous prenons la peine de réfléchir à la façon dont la société pourrait répondre au défi des addictions, nous ne pouvons que constater qu’elle s’en fiche, tout comme collectivement, elle se fiche de l’intérêt général, de l’écologie, de l’éthique. Elle instrumentalise habituellement ce qui a de meilleur pour le mettre au service de ce qui est le pire. Elle préfère le baratin à une parole engageante. Elle se rassure et s’épanouit dans la médiocrité.

L’addiction alcoolique a l’intérêt de nous faire sortir de nos zones de confort et, plus encore, d’inconfort, de nous faire abandonner, au moins un temps, la pensée paresseuse.

L’examen de l’offre de soin en alcoologie et en addictologie est exemplaire du fonctionnement sociétal. La prévention est inexistante. Le contenu du soin n’a cessé de s’appauvrir en trente ans.

Nous sommes soumis aux lois de l’économie légale et illégale. Les addictions constituent une façon d’anesthésier, de marginaliser et d’éliminer prématurément les populations. Qu’elles soient une source inégalée de malheurs pour qui en sont affectés et pour leurs proches, notamment les enfants est indifférent à ceux qui nous dirigent et à ceux qui en vivent.

Les addictions participent à la loi du silence.

La réponse aux addictions consiste à dessiner une ligne de résistance et de rupture, pour soi, pour ses proches, dans sa zone d’influence, en attendant mieux.

Les trois périodes de la relation à l’addiction (avec, sans, hors) restent utiles pour situer l’état de son esprit critique.

L’alcoologie nous apprend ce que nous voulons savoir et ce que nous préfèrerions ignorer.

Bref, que vous ont appris les addictions ?

Essayez d’être concis et précis.

La disponibilité

3 octobre 2022

La disponibilité est un mot-clé à notre époque. Dans un grand nombre de situations, elle est devenue problématique. Il est utile de s’y attarder. Remarquons que nous essayons de réfléchir à partir d’un mot alors qu’il nous est habituellement demandé de réagir à une information ou à une sollicitation. La disponibilité renvoie, y compris pour la problématique alcoolique, a de multiples cas de figures.

La disponibilité a besoin de dégager du temps pour répondre à une demande. Par exemple, c’est la fonction du rendez-vous téléphonique. La messagerie facilite indirectement ce temps partagé par la prise d’une autre type de rendez-vous.

La disponibilité relationnelle suppose que les conditions d’un échange soient réunies. Il est surprenant d’entendre régulièrement des personnes inconnues « s’installer » au téléphone sans avoir le réflexe minimal de vérifier la disponibilité de l’interlocuteur, ne serait-ce que pour 30 secondes. Interrompre une relation ou même un temps d’activité solitaire demanderait, par politesse, cette précaution. Une variante d’inconscience consiste à donner des nouvelles à de nombreuses, voire à de très nombreuses personnes, par le génie des envoies numériques groupés, dans le genre « Tout sur mon voyage, ma nouvelle relation amoureuse ou mon chat ».

De plus en plus habituellement, les personnes ont du mal à se rendre disponibles à bon escient. Et que dire des institutions publiques ou privées depuis la généralisation du numérique. Le service public (ou apparenté) s’est mis aux abonnés absents. Cela relève du « On vous écrira » d’antan. Si bien que la disponibilité devient un enjeu pour l’ensemble des domaines de la vie. Cette ambiance conduit à une disponibilité sélective.

Il n’y a pas que la disponibilité en temps qui joue.

Nous pouvons citer la disponibilité technique : l’ordinateur a « buggé », organisationnelle « Je suis en vacances » … La disponibilité affective – encore que certains manifestent une grande aptitude à surmonter leurs peines de cœur ou à substituer l’un par l’autre.

Essayons d’imaginer comment peut se développer une disponibilité satisfaisante en la rapportant à l’alcoologie clinique.

Guérir de son enfance, de son adolescence et de ses années d’addiction est une façon de se rendre disponible au présent. Le temps imparti à cette préoccupation psychothérapique doit rester dans de justes proportions.

Il s’agit encore de se libérer des relations d’emprise, des différents types de contraintes, réelles ou artificielles, qui suppriment de fait tout véritable disponibilité. Notons que certaines personnes ont un réel talent à encombrer leur emploi du temps, comme si l’impératif était de ne jamais prendre de recul, de ne jamais réfléchir sur le sens de leur vie.

Se rendre disponible suppose également de laisser place au doute, au temps « vide », aux apports de la connaissance et de la lucidité, même si elles sont désagréables. Il y a un lien fort entre le développement de l’esprit critique et la disponibilité.

Concrètement, la disponibilité des réponses en termes d’aide en alcoologie pose question. Les personnes affectées par une addiction ont tout intérêt à réfléchir pour se donner les moyens de relever le défi d’une pathologie qui peut les empêcher de vivre et faire du tort à ceux qui leur sont attachés. Les solutions ne sont pas seulement individuelles, sur le mode du « chacun pour soi ». C’est un des objectifs du manuscrit donné à l’éditeur : inciter chacun à trouver ses réponses pour devenir un acteur social.

Quelle est votre expérience de la disponibilité ? De la vôtre et de celle des autres ?

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  1. La fonction d’aidant
  2. Acrasie, addictions et travail
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  4. Pourquoi se nuire ?
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