AREA 31 AREA 31 AREA 31
  • Accueil
    • Actualités
  • Association
    • Qu’est-ce que l’AREA ?
    • De l'AREA au C3A
    • Pourquoi adhérer ?
    • Etudiants
  • Méthode de soin
    • L'offre de soin et le sevrage
    • L'aide aux familles
    • Les psychothérapies individuelles
    • L’hospitalisation brève
  • Réunions et ateliers
    • Thèmes du Lundi
    • Les groupes de parole
    • L'atelier cinéma
    • L'atelier de relations interpersonnelles
    • Recherche en alcoologie
    • Conférences
  • Librairie et cinéma
    • La librairie
    • Les fiches cinéma
    • Les fiches livres
  • Videos
  • Contact
    • Formulaire de contact
    • Plan d'accès AREA et C3A
  • Partenaires

La fonction d’aidant

26 septembre 2022

Dans notre activité associative, la fonction d’aidant est tout-à-fait centrale.

Tout aidant doit avoir été concerné personnellement par la problématique alcoolique.

Schématiquement, il existe des aidants d’organisation et des aidants d’accompagnement, quelqu’un pouvant assurer à des degrés différents ces deux rôles, également indispensables.

Nous avons préféré, pour notre part, le mot d’aidant à d’autres termes (cf. l’ouvrage Les représentations de l’alcoolique, ères). Nous récusons particulièrement l’expression de « patient-expert » pour plusieurs raisons : certains aidants ne bénéficient pas d’un accompagnement, le mot d’expert est particulièrement dévalué depuis la pandémie. En outre, une de nos règles est l’humilité. Nous savons que nous ne savons (presque rien), soignants compris, tant la problématique est diverse, complexe et évolutive. Nous distinguons le « avec », le « sans » et le « hors » alcool. Avoir l’expérience de « l’avec » et du « sans » voire du « hors » ne confère pas de compétences infaillibles.

Quels sont les points communs entre aidants d’organisation et aidants d’accompagnement ?

Au sein de l’AREA, le qualificatif d’aidant suppose de partager la culture de l’association, ce qui est possible avec la compréhension des ouvrages de base et l’expérience et/ou la pratique des groupes de parole de l’association.

Un diplôme d’addictologie n’intervient nullement dans la qualité d’aidant.

La lecture des comptes-rendus des séances de groupe est le lien minimal. Le groupe intégratif, spécialement, fonctionne comme un « intellectuel collectif ». Chacun peut contribuer à le faire vivre par sa présence.

Tout membre régulier du groupe intégratif est un aidant de fait, par sa présence, ses prises de parole, ses propositions de thème, l’évolution qu’il manifeste.

Nous nous appliquons à réduire au maximum l’instance formelle d’organisation (le « bureau ») afin de ne pas créer un double niveau, comme dans la société ou une entreprise. Les fonctions sont assurées individuellement. Nous tenons à ce que le groupe du lundi garde toute ses potentialités intégratives en privilégiant la réflexion. 

Il est souhaitable mais non obligatoire qu’un aidant d’organisation participe de temps à autre à des séances de groupe.

Les aidants d’accompagnement se situent principalement, mais non exclusivement dans la période du « hors-alcool », quand l’alcool n’est plus une préoccupation. Si un aidant connaît une difficulté avec l’alcool, il doit temporairement s’abstenir d’être visiteur.

Un aidant peut ou non être suivi par un soignant. Il a toujours la faculté de solliciter un rendez-vous, s’il l’estime utile. Il peut décider de cesser cette fonction quand il le désire.

L’aidant est exemplaire du « semblable-différent ». La différence est source de complémentarité.

Son appartenance n’est pas exclusive. Il peut participer à d’autres mouvements ou associations d’entraide.

Tout aidant de l’AREA est bien évidemment adhérent de l’association.

Quelle est votre expérience de la fonction d’aidant ?

Anne : J'ai commencé à être aidante vis à vis de moi-même lorsque j'ai intégré de façon plus assidue les groupes de parole de l'AREA. Au départ, je ne comprenais pas vraiment la dimension culturelle et philosophique du groupe. Avec le temps, de la patience et de la persévérance, le lien qui nous unit et qui nous lie aujourd'hui s'est instauré. Être aidante au bureau est une manière pour moi de vous être reconnaissante. Notre association n'est pas épargnée de la logique administrative pour vivre, voire survivre. C'est en ce sens que j'ai motivée Elisa à nous rejoindre.  "Plus de petites mains dans l'ombre nous sommes, plus nous avons de chance à nous soutenir pour au mieux réussir " Faire vivre le lien envers nos adhérents m'est aussi indispensable. Il en suffit peu parfois pour les inviter à pousser la porte de l'AREA : un mail, un mot, un sourire peuvent faire la différence et favoriser LA rencontre. Ceci dit, je regrette de m'apercevoir que certains adhérents n'ont pas renouvelé leurs cotisations alors qu'ils reçoivent encore les CR de réunions. Sommes-nous là encore dans une forme du tout consommable ? Devons-nous faire à nouveau un rappel à cotisation et stopper l'envoi des CR à ceux qui ne manifestent pas leur soutien au minima financier à l'AREA ? Là est une question que je me pose aujourd'hui.

Acrasie, addictions et travail

12 septembre 2022

Notre combat sans fin contre la soumission à ce qui nous fait du tort conduit à discuter d’un mot d’Aristote : acrasie. C’est en écoutant les bonus du film, « Un autre monde », de Stéphane Brizé, que j’ai appris ce mot d’un sociologue et psychanalyste, Christophe Dejours, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, auteur de plusieurs ouvrages remarquables sur la souffrance au travail. J’ai eu le privilège de l’écouter lors de quelques sessions passées de la « Nouvelle revue de psychosociologie. »

La définition du mot est simple. Elle renvoie à une forme de clivage entre ce que nous estimons bon ou souhaitable et ce que nous faisons. Je sais que je ne contrôle pas ma consommation d’alcool mais je vais quand même essayer de contrôler, je sais que fumer abime mon organisme mais je continue quand même, prendre de la cocaïne me ruine, fumer des joints me rend parano mais je continue quand même. Je ne me récompense pas vraiment en buvant, fumant, consommant, je me détériore et ce que je récolte comme souffrance et désagréments l’emporte de beaucoup sur la satisfaction éphémère et relative de la première gorgée ou des premières bouffées. Je ne suis pas plus borné qu’un autre et pourtant je continue.

L’acrasie, cette forme de clivage, se retrouve dans différents domaines, mais plus particulièrement au travail. Je voudrais m’attarder sur ce point puisque ce film, à proposer pour des HBA, l’illustre à la perfection.

Le travail, indépendamment, de ce que qu’il génère comme moyen de subsistance, participe à notre accomplissement et à notre identité. Jusqu’à une période relativement récente, cette vision optimiste du travail pouvait plus ou moins prévaloir. Historiquement, les premiers prolétaires sont ceux qui ont enduré la souffrance au travail dans ses formes extrêmes. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes ne sont pas bien au travail.

Brizé explicite la logique induite par la financiarisation de l’action humaine (personne ne peut remettre en cause Wall Street et la soif du gain des actionnaires) et Dejours celle réalisée par les gestionnaires. Ces derniers ont remplacé un autre groupe social, autour des années 1990, celui des ingénieurs (ingénieurs de méthode, de conception, de fabrication, de qualité). Les gestionnaires ne se préoccupent nullement de la réalité du travail et de la façon dont interviennent les différents acteurs. Deux critères leur suffisent : les objectifs et, à l’arrivée, les performances. Ils se satisfont de chiffres et de statistiques. Leur ignorance supprime le doute.

C’est sans doute un gestionnaire qui a imaginé que l’on pouvait réaliser en alcoologie un entretien motivationnel en 7 minutes.

Ce sont des gestionnaires qui sont incapables d’imaginer qu’un groupe de parole ou qu’une hospitalisation brève respectant nos référentiels soient des outils majeurs au service d’un accompagnement utile.

Ce sont des gestionnaires qui passent leur temps de travail à disserter de choses qu’ils ne connaissent pas. Leur travail consiste à saisir des données, à les mettre en forme, à les comparer. Ils contraignent les professionnels de terrain à prendre de plus en plus de temps devant leurs ordinateurs à rédiger des rapports que personne ne lit.

Les gestionnaires fonctionnent sur la base du déni du travail réel.

Un fossé infranchissable s’est constitué entre ce groupe social au service des actionnaires ou des directives et la satisfaction de ceux qui travaillent et de ceux qui bénéficient de l’activité.

Pour ma part, je crois avoir sauvé ma vie professionnelle le jour où j’ai mis au centre de l’accompagnement la relation avec les personnes en difficulté mais non dénuées de ressources pour autant. Rien de ce qui s’est dégagé de ma pratique n’a été compris par ceux pour lesquels les malades sont des chiffres, des catégories, des comportements, des coûts.

Dejours insiste sur la réalité du travail, et notamment sur la résistance du réel, sur l’expérience de l’échec, y compris, bien entendu, chez quelqu’un d’expérimenté. L’échec suscite des perturbations émotionnelles : la surprise, la colère, le doute, la frustration, la dévalorisation, le découragement. En retour, l’échec est une source d’endurance, de ténacité, de patience, de trouvailles, de souplesse, de lucidité accrue. La souffrance provoque et guide l’intelligence.

Avez-vous vous souffert au travail ? Avez-vous trouvé des solutions ?

Avez-vous identifié les ennemis dans le champ des addictions ?

Quelles sont vos perspectives ?

5 septembre 2022

Alors qu’un été brûlant s’achève et que la « rentrée » s’annonce, quelles sont vos perspectives et, à titre collectif, quelles sont nos perspectives ? Il est hasardeux de laisser le contexte définir nos choix de vie et il n’est pas possible de l’ignorer pour établir et ordonner nos priorités.

Pour celles et ceux qui n’ont pas réussi à prendre la mesure de l’addiction, la perspective de sortir d’un mode de vie circulaire, lourd de répétitions et d’ennuis, est logiquement à considérer en premier. Les addictions constituent des contraintes sur corps mais, au-delà, nos marges de liberté rencontrent des limites contraignantes.

Plus largement, la question devient : « Comment ma vie peut être ou devenir intéressante et plaisante ? Quelle prise ai-je sur ma vie ? »

Notre environnement, depuis le confinement, nous a habitués à subir et à nous adapter.

De quel environnement disposons-nous ? Avons-nous une influence quelconque pour le rendre plus compatible avec ce qui nous importe ? Sommes-nous condamnés à le subir et à vivre notre existence en marge ?

Chacun pourra faire le point pour ce qui le concerne.

Pour ce qui est des objectifs raisonnables rattachés à notre activité clinique, comment définir notre environnement et en déduire nos objectifs ? En théorie, l’alternative se situe entre pérennité, transmission et interruption. Nous n’avons pas été en situation d’assurer la pérennité. Il eut fallu pour cela et depuis longtemps qu’une volonté politique convergente et qu’un contexte d’ensemble compatible existent. Le choix se situe entre pérennité « dégradée », transmission et interruption, soit l’équivalent d’une fermeture d’usine. Nous avons essayé de privilégier le choix difficile de la transmission.

Nous avons, en effet, conscience que les éléments de contexte qui permettraient de donner sens à l’effort de transmission font défaut. La politique est remplacée pour l’ordinaire par la communication. Chacun des secteurs de l’activité participant à la santé mentale d’un pays est en crise : Education, Justice, Santé, lien social. Une chape règlementaire confortée par le numérique entrave nos faits et gestes. Les grands problèmes de société sont escamotés ou servent de prétexte à des affrontements stériles ou dérisoires. Les comportements les plus aberrants et les plus dangereux se sont multipliés sans rencontrer de résistance. Un individualisme à courte vue sert de ligne directrice à une majorité de personnes. L’effort de transmission, dans ces conditions, repose sur le pari incertain d’un sursaut collectif.

Il est coutume de dire que lorsqu’une personne alcoolique choisit de persister dans l’erreur, le plus efficace est de la laisser aller dans le mur. Ce n’est qu’à partir du moment où elle en a marre d’en avoir marre que l’aide disponible peut lui être utile, au point qu’elle se l’approprie.

C’est la raison du choix de la rédaction de notre manuscrit : Ce que nous apprennent les addictions. Les addictions sont effectivement le plus bel exemple que nous connaissions d’une erreur individuelle et collective qui peut être réparée et ouvrir l’horizon.

Ce choix de transmission aléatoire demande d’être encadré par des mesures d’accompagnement :

  • Maintien d’une activité de consultations et d’hospitalisations brèves
  • Production de documents vidéo pour expliciter les notions critiques et les propositions que nous croyons bonnes pour l’avenir.

Le carpe diem ne devra pas être négligé pour autant. Au-delà du carpe diem, il faudra sans doute s’adapter à un contexte personnel et/ou collectif compliqué, fondamentalement liberticide.

Ce que nous apprennent les addictions est que la Société n’a pas encore assez payé le fruit de ses erreurs de jugement et de conduite, de ses accommodements. Quand elle aura atteint le seuil de l’insupportable, elle réagira bien ou mal. Nous privilégions l’option du bien.

Au moment d’un choix alternatif, les reclassements interviendront, comme lors des grands conflits. L’impossible cessera peut-être de l’être.

En attendant, nous avons du travail à mener ensemble, en commençant, modestement, à faire vivre la réflexion du groupe de parole et l’activité, en essayant d’engager des dialogues utiles avec ceux qui ne sont pas totalement sourds et aveugles.

Quelles sont vos perspectives ?

Plus d'articles...

  1. Pourquoi se nuire ?
  2. La sensation de progrès
  3. Comment dépasser ses addictions ?
  4. La compulsion de répétition
  5. Comment réussir à échouer ?
Page 40 sur 79
  • Début
  • Précédent
  • 35
  • 36
  • 37
  • 38
  • 39
  • 40
  • 41
  • 42
  • 43
  • 44
  • Suivant
  • Fin

Copyright © 2025 area31.fr - Tous droits réservés - Mentions légales
AREA 31 - Association de Recherche et d'Entraide en Alcoologie, en addictologie et en psychopathologie