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Les sens d’une vie

27-10-2025

Une question bien sérieuse, me direz-vous. Une question légitime pour quelqu’un qui envisage de mettre fin à une addiction asservissante.

Quels sens à sa vie ? Pour Spinoza, la conviction d’un libre-arbitre personnel est largement illusoire. C’est parce que nous ignorons la diversité et les interactions de nos déterminismes que nous disposons de cette croyance.

Pouvons-nous, pour autant, nous assimiler à des moutons courant aveuglément vers la falaise et notre fin, perturbés par les aboiements d’un chien, comme dans une des scènes inaugurales de « Loin de la foule déchaînée » ?

Sommes-nous, à ce point, prédéterminés par nos origines et nos diverses appartenances, par nos rencontres, bonnes ou mauvaises, que nous nous réduisions à parcourir un chemin déjà tracé ? Un film comme « Les quatre filles du docteur March » montre qu’au sein d’une même fratrie et, en conséquence, d’une même famille et d’un même milieu social, des différences se manifestent…

Sommes-nous, à ce point, les jouets des influences sociétales et des divers traumatismes individuels que nos comportements et choix de vie soient prévisibles ?

À quelles sources puisons-nous pour donner sens à notre vie ?

La solution addictive se révèle une impasse.

Le matérialisme historique de notre Temps, avec son hédonisme bas-de-plafond ou haut-de-gamme, se révèle une impasse ou une fuite.

Le narcissisme contemporain atteint, plus ou moins rapidement, les limites de l’indécence, du ridicule ou du pathétique.

Les conformismes, orchestrés par le principe de précaution et les références opposables, légales ou officieuses, font de nous des coquilles vides, des robots-compatibles.

Même en s’aidant de substances psychoactives, du déni et de la méthode Coué, il n’est pas assuré d’adhérer durablement à des kits d’idéologies sociétales, politiciennes ou religieuses.

Quelle part, donc, faire à l’esprit critique, à la culture générale, à l’éthique, au spirituel, à l’humour et à l’amour ?

La fatigue d’être soi et/ou de ne pas être soi

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20-10-2025

Ces thématiques ont pu être abordées séparément dans un passé récent. De fait, des consultants ont pu mettre en avant l’une ou l’autre de ces fatigues. Peut-on les retrouver chez la même personne ? Dans quelles circonstances ? Pour quelles personnalités ?

Chacun est invité à s’interroger.

Je me risque à réfléchir sur ma propre situation.

Je ne ressens pas habituellement la fatigue d’être soi (Moi). J’ai, en effet, plaisir à faire ce qui me plaît, ce qui correspond à mes centres d’intérêt. La fatigue que je peux ressentir dans ces conditions est plutôt une saine fatigue, celle qui récompense un effort qui atteint son objectif ou, du moins, qui ne se disperse pas. Le seul risque que je pourrais ressentir dans ce registre correspond aux responsabilités qui pèsent sur mes épaules, qui m’enfermerait dans un personnage. Souvent, avec l’impact des années de pratique, quand je vais en ville, je croise des personnes que j’ai soignées. Je dois me remémorer qui elles sont. Je ressens la fatigue d’être l’alcoologue, alors que je souhaite être un passant qui se rend au marché ou dans une librairie. Je suis content de dire bonjour, de savoir que j’existe pour quelques uns, et de prendre des nouvelles mais j’aimerais être invisible. J’imagine, à ma très petite échelle, l’inconvénient d’être un personnage célèbre, comme il s’en croise tant dans certains quartiers de Paris. La fatigue d’être soi est magistralement illustrée par le poème d'Alfred de Vigny à propos du vieux Moïse : « Je suis, Seigneur, puissant et solitaire, laissez-moi m’endormir du sommeil de la Terre. » Je peux ressentir la fatigue de la responsabilité, par le fait de l’impossibilité de la transmission et, à plus forte raison, de la pérennité et de l’effet-modèle à court terme de notre méthodologie. Les conditions n’en sont pas réunies dans un pays et un monde soumis aux technologies robotisées, à la loi du Marché et aux élites qui le servent et se servent.

J’éprouve beaucoup plus la fatigue de ne pas être soi (Moi), la nécessité de me censurer, ou de devoir tenir compte du regard des autres. De temps à autre, j’écris ou, plus rarement, je dis ce que je pense et cela me fait du bien. J’ai fait mienne une formule entendue : « Je pense tout ce que je dis mais je ne dis pas tout ce que je pense », non sans mesurer le risque d’une prudence excessive.

Je pense inévitablement à tous les dominés, les « sans-grade » obligés de se taire, de passer pour des imbéciles aux yeux de ceux qui pensent ne pas l’être, pour éviter de subir davantage la loi du plus fort et des inégalités sociales. La fatigue de ne pas être soi me semble beaucoup plus sérieuse et dangereuse que la première. Elle peut susciter maladies psychosomatiques, dépressions, addictions. Cela étant, avec la capacité d’agir selon ce qui nous importe, et de dire ce qui semble essentiel à des personnes capables d’écouter, la situation n’est pas si désespérée.

Apprendre à devenir soi-même et à établir le maximum de concordances entre ce que l’on pense, dit et fait, n’est pas inaccessible.

J’ai répondu pour ce qui me revient. Qu’en est-il pour vous ?

Des chiffres, des codes, la dette et la rétribution

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13-10-2025

Les chiffres, les codes et… la dette occupent de plus en plus de place dans notre quotidien et le débat public.

Ainsi, la rétribution doit se prévoir à l’avance lors d’une réservation dans un restaurant ou un hôtel. Il est indispensable d’envoyer ses codes, d’accepter un prélèvement en cas de désistement.

Dans les lieux de travail collectif, à la Banque, pour nos téléphones portables, les identifiants, les codes d’accès, parfois limités à un bref intervalle, se diversifient, changent, s’exigent. Tout individu devient une somme de codes.

L’identité des individus est remplacée par des chiffres. La traçabilité des actes à la CPAM, par exemple, devient impossible dès qu’un tiers-payant intervient pour un praticien. Notre hypermodernité valide curieusement le recours à des rouleaux de papier. L’organisme-payeur se dispense d’indiquer pour quel patient et à quelle consultation, il verse à une date aléatoire une rétribution, avantage laissé à un patient capable de consulter son site Améli.

Il devient très compliqué de rencontrer un fonctionnaire pour lui exposer un problème. Interpeller un élu est une façon de rencontrer l’absence, l’ignorance ou l’indifférence. Faire remonter une proposition jusqu’aux instances décisionnaires relève de la mission impossible.

La dette accumulée par l’Etat providence est devenue abyssale, depuis des années, en dépit des signalements de la Cour des Comptes, sans que des responsables politiques en fassent une analyse structurale et en tire des décisions politiques. En revanche, elle reste un moyen pour faire taire, pour culpabiliser et obtenir la soumission. Nous avons tout en mémoire le sort fait à la Grèce en 2011. Elle a cessé d’être l’objet d’une surveillance rapprochée de la Commission européenne en 2022. Curieusement, à notre connaissance, il manque d’ouvrages expliquant sur le fond et dans ses composantes les raisons structurelles de la Dette accumulée.

Dans ce contexte, l’alcoologie clinique ne peut que rester marginale et précaire. Son efficacité s’en trouve diminuée, en dépit de la pertinence de sa méthode et du cadre qu’elle fait vivre.

Se pose, ici, la question de l’alliance thérapeutique et de la protection de la qualité des prestations. Les rares subventions ont été divisées par deux (CPAM) ou réduite à une aide symbolique (CD). Notre volonté de ne pas pénaliser les plus pauvres a été de maintenir depuis le début une adhésion à 80€. Nous avons été contraints de demander aux patients qui bénéficiaient du tiers-payant de faire l’avance de la consultation pour éviter que le travail clinique et que l’effort de réflexion et d’élaboration soit préservé. Ces deux conditions sont constitutives de l’alliance indispensable à la survie active.

Une consultation en alcoologie clinique prend ¾ d’heure à 1h, parfois plus. Les compétences mobilisées sont d’une autre portée qu’un suivi psychologique. Cette consultation est remboursée. La payer sans barguigner est une marque de respect et de lucidité minimale. Une alliance fonctionne sur le principe de la réciprocité. L’accompagnement n’est pas une façon de consommer autrement.

À relever que les lieux de réflexion active sont devenus rarissimes.

Quelles dispositions concrètes avez-vous adoptées pour surmonter les défis de notre hypermodernité ?

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